Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
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[Dr Bruce Perry, Senior Fellow de la Child Trauma Academy, Houston, Texas. Vidéo pour la conférence du 50e anniversaire de Early Years Scotland, 30 septembre 2017]

Le stress est un élément normal et naturel de la vie. Mais pourquoi certaines personnes gèrent-elles bien le stress et développent-elles une résilience, alors que d’autres semblent éprouver des difficultés ? D le Dr Bruce Perry explore l’impact du stress et des traumatismes sur le cerveau et l’effet qui en résulte sur l’apprentissage. Ses enseignements ont aidé des écoles à réduire considérablement les problèmes de comportement et à créer des environnements d’apprentissage sûrs.

Bruce D. Perry, MD, PhD, est membre principal de la Child Trauma Academy, membre principal du Neurosequential Network et professeur auxiliaire au département de psychiatrie et de sciences comportementales de la Feinberg School of Medicine de la Northwestern University à Chicago.

Le Dr. Perry a mené à la fois des recherches en neurosciences fondamentales et des recherches cliniques. Ses recherches en neurosciences ont examiné les effets de l’exposition prénatale aux médicaments sur le développement du cerveau, la neurobiologie des troubles neuropsychiatriques humains, la neurophysiologie des événements traumatisants de la vie et les mécanismes fondamentaux liés au développement des récepteurs de neurotransmetteurs dans le cerveau. Ses recherches cliniques et sa pratique se sont concentrées sur les enfants à risques élevés. Ces travaux ont examiné les effets cognitifs, comportementaux, émotionnels, sociaux et physiologiques de la négligence et des traumas chez les enfants, les adolescents et les adultes.

La presente vidéo (VOSTFR) explore les conséquences des trauma précoces ou experiences aversives précoce sur le developpement du cerveau des jeunes enfants et sur leurs capacités d’apprentissage, qui doit être compris et intégré par os systémes éducatifs.

Bruce Perry cite notament l’implication de ces travaux sur la justice de mineurs et les centres pour mineurs.

« Violences de genre, violences intrafamiliales : une recherche systémique au service des pratiques » (Citoyens&Justice 2023)

 

En octobre 2023 à Paris, Citoyens & Justice et l’Université de Bordeaux se sont associées pour créer un évènement articulant recherche et pratiques professionnelles, en France et à l’international, sur le sujet des auteurs de violences conjugales avec comme focale d’analyse sociologique celle du genre.

Ce document réalisé par la fédération revient sur l’ensemble des notions partagées durant le colloque : Définition du genre, du continuum des violencesla restitution de la recherche Genvipart et l’explication des logiques d’actions, l’histoire du droit et l’encadrement juridique des violences maritales, le sens de la peine et son impact chez les auteurs, la définition de la masculinité, les pratiques et éthiques judiciaires, les pratiques internationales avec l’exemple de la Belgique de l’Espagne et du Québec, les questions relatives à la parentalité et aux enfants exposés aux violences conjugales, ou encore la place des médias et de la culture dans l’évolution des mentalités face aux violences.

Sommaire

  • La recherche Genvipart
    • 27 siècles de patriarcat en héritage
    • Les logiques d’actions
    • Le sens de la peine et son impact chez les auteurs
    • Tensions et hiatus entre droit pénal et droit civil
  • Et le genre dans tous ça ?
  • Un continuum de violences machistes ?
  • Genre, masculinités et rapport à la violence : continuité ou changement ?
  • Pratiques et éthique judiciaire : face au continuum des violences, développer un continuum d’analyse critique
  • Les pratiques à l’international
    • Québec
    • Belgique
    • Espagne
  • Parentalité et enfants exposés aux violences conjugales
    • Enfants victimes
    • Parents victimes
    • Parents auteurs
  • Culture et médias
  • Ressources complémentaires
  • La librairie

dossier_special_-_colloque_violences_de_genre_violences_intrafamiliales_-_VF.pdf (citoyens-justice.fr)

Rapport de Recherche IERDJ (Eric MACÉ fev 2024) Les dimensions genrées des violences contre les partenaires intimes: Comprendre le sens des actes et le sens de la peine pour les auteurs afin de mieux prévenir et réduire ces violence

THEATRE FORUM mobilisable pour les VIF

La série « It’s Just A Choice » a été réalisée en partenariat avec Relationships Australia pour les programmes de changement de comportement des hommes.

Violence économique: Financial Abuse

Harcelement: Stalking/Harassment

Intimidation verbale & harcelement: Verbal/Intimidation & Harassment

Violences physiques/verbales: Physical/Verbal

Violences physiques et menaces en se servant des enfants: Physical & Child Intimidation

Violences psychologiques/emotionnelles: Psychological/Emotional Abuse

Violences psychologiques/emotionnelles: Psychological/Emotional Abuse

Contôle social: Social Control

Violences sexuelles: Sexual Abuse

Violence psychologique genérationnelle: Psychological Abuse-Generational

L’exposition à la violence et le développement du cerveau de l’enfant (First Impressions Exposure to Violence and a Child’s Developing Brain)

Produite pour le bureau du procureur général de Californie en 2008, Découvrez cette video (VOSTFR : pensez à activer les sous-titres dans le lecteur) qui explique clairement les effets de la violence domestique sur les jeunes enfants et comment l’exposition répétée à la violence a un impact sur le développement du cerveau…

Conçue pour les parents, mais tout à fait utilisable dans un programme à destination des auteurs de violence conjugale, ou d’un atelier sur la parentalité en milieu pénal, cette vidéo facile à comprendre illustre les dangers d’une exposition chronique à la violence sur le développement du cerveau de l’enfant. En combinant des histoires vraies inspirantes et des experts reconnus au niveau national, les parents reçoivent les informations les plus récentes sur les risques de développement d’un enfant exposé régulièrement à la violence domestique, y compris la violence verbale, et à d’autres situations violentes.

MRT signifie « Moral Reconation Therapy ».  « MRT est un programme de traitement fondé sur des données probantes, mis au point dans les années 1980 par les docteurs Greg Little et Kenneth Robinson. Le terme « conation » est utilisé pour décrire le processus conscient de prise de décision et de comportement intentionnel. La « réconation » consiste à reprogrammer la prise de décision et le comportement (G. Little, K. Robinson). Grâce à un processus en 16 étapes, les individus sont mis au défi d’identifier leur morale et de déterminer où elle a été destructrice, oppositionnelle et/ou préjudiciable, voire dangereuse, pour eux-mêmes et pour les autres.

Les participants s’efforcent de reprogrammer leur morale par l’introspection et le partage en groupe. Si les participants prennent la thérapie au sérieux et travaillent dur pour réussir, ils verront leur vie s’améliorer, leurs relations avec eux-mêmes et avec les autres s’améliorer, ils gagneront en respect de soi et en indépendance, et ils diminueront les comportements qui peuvent les amener à commettre des délits et à passer du temps en prison ou dans un établissement pénitentiaire. MRT  est une bonne option pour les personnes en probation ou en liberté conditionnelle, qui participent à des programmes de déjudiciarisation, qui consomment des substances psychoactives et/ou qui constatent que leurs décisions ont un impact négatif sur leur vie. »

Voici un exemple trés instressant d’exercice utilisé dans MRT, la « Pyramide du présent »

Consignes : Avant de dessiner quoi que ce soit dans les espaces ci-dessous, vous devez comprendre que vous aurez à montrer votre dessin à votre groupe et à l’expliquer un peu. Alors ne dessinez rien que vous ne voulez pas que les autres sachent. Ne dessinez pas vos secrets les plus profonds, les plus sombres.

1. Dans la pyramide ci-dessous, commencez par dessiner une image de vous-même dans votre groupe. Ne vous inquiétez pas de votre capacité à dessiner. Dessinez des « personnages en bâtons » si vous voulez.
Le haut de la Pyramide, étiquetée « Le présent », est l’endroit où ce dessin doit être fait.
2. Sur le côté gauche de la pyramide, intitulé Comportements de la vie réelle, dessinez quelque chose que vous avez fait au cours de l’année écoulée et qui vous a conduit directement dans ce groupe.
3. Sous ce dessin, faites un autre dessin de quelque chose que vous avez fait il y a environ cinq ans et qui a joué un rôle dans votre venue ici.
4. Complétez maintenant le côté de la vie réelle de la pyramide en dessinant quelque chose que vous avez fait il y a environ 10 ans et qui a joué un rôle dans votre arrivée ici.
5. Maintenant, passez au côté « Ce qui aurait pu se passer » de la pyramide. Dans l’espace d’il y a un an, faites un dessin de ce que vous auriez pu faire pour améliorer ce que vous avez réellement fait de l’autre côté. Vous devez choisir un comportement approprié que vous auriez pu adopter pour que l’événement d’il y a un an puisse être amélioré.
6. Maintenant, faites la même chose que ci-dessus dans les espaces de cinq et dix ans.
7. En groupe, vous devrez montrer vos dessins et brièvement décrire chaque espace. Lorsque vous aurez fait ceci et suivi les règles de l’exercice, vous l’aurez terminé. Alors vous pourrez faire le témoignage.

Moral Reconation Therapy,  Par Kenneth Robinson, EdD Président, Correctional Counseling, Inc. Aperçu de l’intervention fondée sur des données probantes: La thérapie de réconation morale (MRT) est un programme systématique de conseil cognitivo-comportemental destiné aux clients qui font un usage abusif de substances. Ce programme ouvert, basé sur un cahier d’exercices, utilise une série d’exercices de groupe et de devoirs prescrits qui sont conçus pour réduire la consommation de substances et la pensée criminelle. Le manuel contient 16 étapes (unités) : 12 sont réalisées en groupe et les 4 dernières sont facultatives et peuvent être réalisées individuellement. En tant que système cognitivo-comportemental, MRT aborde les croyances et le raisonnement afin de restructurer la personnalité des clients, de renforcer le raisonnement moral, d’améliorer la prise de décision et de favoriser un comportement plus approprié. Il s’agit d’un programme polyvalent qui peut être utilisé par les praticiens du traitement et de la réadaptation travaillant dans des programmes de santé mentale, d’éducation et de justice pénale. Une gamme d’options de prestation pour MRT facilite les changements souhaités dans le comportement et la pensée des clients résistants. MRT a été utilisée avec des adultes et des jeunes dans le cadre de programmes hospitaliers et ambulatoires dans l’ensemble des États-Unis et a été mise en œuvre dans divers contextes de traitement éducatif et correctionnel dans les 50 États américains ainsi qu’à Porto Rico, en Suède, au Canada, aux Bermudes, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Des reproductions du modèle sont en cours dans de nombreux États.

Pour en savoir plus sur le programme MRT (Evaluation of the Moral Reconation Therapy (MRT) Program at the Nebraska Department of Correctional Services, Nebraska University, 2018): mrt-final-report

Trois recommandations découlent des résultats de cette étude. – Premièrement, le NDCS devrait continuer à proposer le programme MRT dans ses établissements, puisque les résultats de cette étude suggèrent que le programme MRT est associé à des niveaux inférieurs de mauvais comportement parmi les détenus. De préférence, le NDCS devrait continuer à collecter des données afin de poursuivre l’évaluation du programme. Dans cette optique, le programme devrait être évalué du point de vue du processus, afin de déterminer dans quelle mesure le programme est mis en œuvre dans les établissements. – Deuxièmement, les résultats suggèrent que les participants qui complètent les 2/3 des étapes de MRT (7-8 étapes) pourraient voir une baisse précipitée de leur mauvais comportement. Le NDCS devrait s’efforcer de maintenir les participants dans le programme MRT (c’est-à-dire réduire les abandons) aussi longtemps que possible (mais de préférence au moins jusqu’à 7 étapes) afin de réaliser les plus grands bénéfices du programme. – Troisièmement, bien que plus de femmes et de détenus noirs aient commencé le programme MRT, les hommes et les détenus blancs étaient plus susceptibles de terminer le programme. Le NDCS devrait donc s’efforcer d’empêcher les femmes et les détenus appartenant à des minorités d’abandonner prématurément le programme.

 

L. Myles Ferguson and J. Stephen Wormith (2012)  A Meta-Analysis of Moral Reconation Therapy, International Journal of Offender Therapy and
Comparative Criminology 57(9) 1076–1106

Cette étude présente une méta-analyse de MRT. Les bénéficiaires de MRT étaient des délinquants adultes et juvéniles en détention ou dans la communauté, généralement en liberté conditionnelle ou en probation. L’étude a considéré la délinquance criminelle après le traitement comme variable de résultat. L’ampleur de l’effet global mesuré par la corrélation entre 33 études et 30 259 délinquants était significative (r = 0,16), ce qui indique que MRT a un effet faible mais important sur la récidive. Des analyses modératrices ont été menées pour détecter les facteurs possibles affectant la relation entre MRT et la récidive.Les modérateurs comprenaient le cadre, l’âge, le sexe, la conception de la recherche, la taille de l’échantillon, le type de récidive,  la période de suivi, l’éditeur et l’année de publication.L’analyse des modérateurs a démontré que MRT était plus efficace auprès des adultes que des jeunes délinquants en milieu institutionnel plutôt que dans la communauté, et lorsque les chercheurs des études primaires ont eu recours à la randomisation pour répartir les participants à une condition de traitement ou de contrôle. L’ampleur de l’effet du traitement était plus importante lorsque le type de récidive utilisé était une nouvelle arrestation plutôt qu’une arrestation suivie d’une condamnation ou d’une réincarcération. Les avantages de MRT ont été les plus importants lorsque la période de suivi était relativement courte. MRT a été plus efficace pour les échantillons relativement petits et pour les grands échantillons plutôt que pour les échantillons de taille moyenne. L’ampleur de l’effet était plus faible pour les études publiées par les propriétaires de MRT que pour d’autres études indépendantes. L’ampleur de l’effet
était également plus faible pour les études publiées après 1999

Ici un utliisateur qui explique comment « compléter l’étape 4 »:

Et voir à partir de la 30e minute l’intervention spécifiquement sur MRT:

Que sont les violences familiales ?

Les violences familiales, appelées aussi « violences domestiques » ou « violences conjugales », désignent tout comportement répété qui vise à obtenir ou maintenir un pouvoir ou un contrôle sur le/la partenaire dans une relation. Ces violences peuvent être physiques, sexuelles, émotionnelles ou psychologiques, ou prendre la forme de menaces contre une autre personne. Elles recouvrent tout comportement visant à effrayer, intimider, terroriser, manipuler, offenser, humilier, culpabiliser ou blesser autrui. Les violences familiales peuvent toucher tout le monde, quels que soient la race, l’âge, l’orientation sexuelle, la religion ou le sexe. Elles peuvent exister dans différents types de relations et concerner des couples mariés, vivant ensemble ou entretenant une relation amoureuse. Ces violences touchent des victimes venant de tous les contextes socioéconomiques et de tous niveaux d’éducation.

Toute personne peut devenir victime de violences familiales, quels que soient l’âge, la race, le sexe, l’orientation sexuelle, la confession ou la classe sociale.

Les violences familiales, peuvent également toucher les enfants ou tout autre membre de la famille ou du foyer.

Généralement, ces violences prennent la forme de mauvais traitements répétés à l’encontre d’un partenaire intime dans une relation amoureuse ou familiale, par lesquels l’auteur exerce un contrôle et un pouvoir sur la victime.

Les violences familiales peuvent être mentales, physiques, économiques ou sexuelles. Les incidents sont rarement isolés ; ils deviennent souvent de plus en plus fréquents et graves. Ces violences peuvent mener à des blessures physiques graves, voire à la mort.

Êtes-vous victime de violences familiales ?

Posez-vous les questions suivantes afin de réfléchir à la façon dont vous êtes traité ou dont vous traitez votre partenaire.

Reconnaître les signes de violence familiale

Est-ce que votre partenaire…

  • Vous humilie ou se moque de vous devant vos amis ou votre famille ?
  • Dénigre vos accomplissements ?
  • Vous donne l’impression que vous n’êtes pas capable de prendre des décisions ?
  • Utilise l’intimidation ou les menaces pour vous plier à sa volonté ?
  • Vous dit que vous n’êtes rien sans lui ?
  • Vous malmène en vous empoignant, en vous poussant, en vous pinçant, en vous bousculant, en vous frappant ?
  • Vous appelle plusieurs fois par nuit ou se présente à l’improviste pour vérifier que vous êtes bien là où vous aviez dit que vous seriez ?
  • Invoque l’influence de la drogue ou de l’alcool comme excuse pour vous insulter ou vous maltraiter ?
  • Vous tient pour responsable de ses sentiments ou de ses actions ?
  • Vous force à accomplir des actes sexuels qui vous semblent prématurés ?
  • Vous donne l’impression qu’il n’existe aucune issue pour sortir de la relation ?
  • Vous empêche de faire ce dont vous avez envie, comme passer du temps avec vos amis ou en famille ?
  • Essaie de vous empêcher de partir après une dispute ou bien vous abandonne quelque part pour vous « donner une leçon » ?

Est-ce que…

  • Vous avez parfois peur de la façon dont votre partenaire risque d’agir ?
  • Vous devez constamment excuser le comportement de votre partenaire auprès de tiers ?
  • Vous pensez qu’il suffirait que vous changiez vous-même pour que votre partenaire change aussi ?
  • Vous vous efforcez de ne rien faire qui puisse causer une dispute ou mettre votre partenaire en colère ?
  • Vous faites toujours ce que décide votre partenaire au lieu de ce que vous voudriez faire ?
  • Vous restez avec votre partenaire parce que vous avez peur de ses actions potentielles en cas de rupture ?

Si vous rencontrez l’une de ces situations dans votre relation, parlez-en. Sans aide, les violences se poursuivront. Oser en parler pour obtenir de l’aide est un premier pas courageux.

N’oubliez jamais…

  • PERSONNE ne mérite d’être maltraité. Ces violences ne sont pas votre faute. Vous n’êtes pas seul.
  • NE vous inquiétez PAS des menaces concernant votre visa. Nous avons des informations sur les options de visa dans votre situation.
  • NE vous inquiétez PAS si vous ne parlez pas la langue locale. Nous pouvons vous fournir une assistance dans de nombreuses langues.

La roue du pouvoir et du contrôle

Les violences (ou menaces) physiques et sexuelles sont les formes les plus visibles de violence familiale et sont généralement les actions révélatrices du problème aux yeux d’autrui. Cependant, les comportements abusifs récurrents de la part de l’agresseur, aggravés par un ou plusieurs actes de violence physique, s’inscrivent dans un contexte plus large d’abus systématiques. Même si les agressions physiques ne se produisent qu’une seule fois ou occasionnellement, elles instaurent la crainte de futurs accès de violence et permettent à l’agresseur de prendre le contrôle de la vie et du quotidien de sa victime.

La roue du pouvoir et du contrôle est un outil particulièrement utile pour cerner l’ensemble des comportements abusifs et violents utilisés par un agresseur pour établir et maintenir le contrôle sur son partenaire ou tout autre membre du foyer. Très souvent, un ou plusieurs épisodes de violence s’accompagnent d’une série d’autres types de comportements abusifs. Bien que ceux-ci soient plus difficiles à identifier, ils enracinent un climat d’intimidation et de contrôle dans la relation.

(Source : Roue du pouvoir et du contrôle élaborée par Domestic Abuse Intervention Project, Duluth https://www.theduluthmodel.org/, MN)

Les violences émotionnelles recouvrent les actions suivantes : saper l’estime de soi d’une personne par des critiques constantes, dénigrer ses capacités, l’insulter ou l’exposer à des violences verbales, porter atteinte à la relation du partenaire avec ses enfants, l’empêcher de voir sa famille ou ses amis. Vous vous trouvez peut-être dans une relation émotionnellement abusive si votre partenaire :

  • Se moque de vous, vous insulte ou vous critique constamment.
  • Ne vous fait pas confiance et se montre jaloux ou possessif.
  • Essaie de vous isoler de votre famille ou de vos amis.
  • Surveille vos déplacements, vos appels téléphoniques et avec qui vous passez du temps.
  • Ne veut pas que vous travailliez.
  • Contrôle le budget familial et refuse de partager les ressources financières.
  • Vous punit en vous privant d’affection.
  • Exige que vous demandiez sa permission.
  • Menace de vous faire du mal à vous, à vos enfants, à votre famille ou à vos animaux de compagnie.
  • Vous humilie de quelque façon que ce soit.

Les violences psychologiques : consistent à inspirer la peur par intimidation, menacer d’infliger des blessures physiques à soi-même, au partenaire ou aux enfants, faire du mal aux animaux de compagnie, détruire des biens, s’adonner à la manipulation psychologique, forcer une personne à s’isoler de ses amis, de sa famille, de son école ou de son travail.

Les violences économiques ou financières : consistent à rendre ou tenter de rendre une personne financièrement dépendante en exerçant un contrôle total sur les ressources financières, en la privant de tout argent et/ou en lui interdisant de fréquenter l’école ou d’aller au travail.

Les violences physiques : consistent à faire souffrir son partenaire, ou tenter de lui faire du mal, en assenant des coups de poing, de pied, en le brûlant, en l’empoignant, en le pinçant, en le bousculant, en le giflant, en tirant ses cheveux, en mordant, en lui refusant l’accès aux soins médicaux, en le forçant à consommer de l’alcool et/ou des drogues, ou en usant de tout autre moyen physique. Vous vous trouvez peut-être dans une relation abusive sur le plan physique si votre partenaire :

  • Endommage des biens dans ses accès de colère (jette des objets, donne des coups dans les murs ou les portes, etc.).
  • Vous pousse, vous frappe, vous mord, vous donne des coups de pied ou vous étrangle.
  • Vous abandonne dans un endroit dangereux ou inconnu.
  • Vous effraie en conduisant de façon imprudente.
  • Utilise une arme pour vous menacer ou vous blesser.
  • Vous force à quitter votre domicile.
  • Vous séquestre à domicile ou vous empêche d’en sortir.
  • Vous empêche d’appeler la police ou d’obtenir une assistance médicale.
  • Maltraite vos enfants.
  • Use de la force physique lors de relations sexuelles.

Les violences sexuelles : consistent à forcer un partenaire à participer à un acte sexuel sans son consentement. Vous vous trouvez peut-être dans une relation abusive sur le plan sexuel si votre partenaire :

  • Vous accuse de le tromper ou est souvent jaloux de vos relations avec d’autres personnes.
  • Vous demande de porter des tenues suggestives.
  • Vous insulte ou vous donne des noms obscènes.
  • Vous a déjà manipulé ou forcé à entretenir des relations sexuelles.
  • Vous immobilise pendant les relations sexuelles.
  • Exige que vous vous soumettiez à des actes sexuels alors que vous êtes malade, fatigué ou après vous avoir frappé.
  • Vous blesse au moyen d’armes ou d’objets pendant les relations sexuelles.
  • Implique d’autres personnes dans vos relations sexuelles.
  • Ne tient pas compte de vos sentiments en matière de sexe.

Le harcèlement désigne tout comportement systématique et dépourvu de but légitime visant à tourmenter, importuner ou terroriser la victime. Typiquement le harcèlement se traduit par des appels téléphoniques répétés, l’envoi de courriers ou cadeaux indésirables, la surveillance au travail, au domicile et dans d’autres lieux que fréquente la victime. Le harcèlement a tendance à s’intensifier.

Pour les survivants

  • Personne ne mérite d’être maltraité. Ces violences ne sont pas votre faute. Vous n’êtes pas seul.
  • Contactez le Groupe de gestion du stress traumatique (CISMU) si vous pensez être victime de violences, quelle qu’en soit la forme, ou si vous craignez pour votre sécurité ou celle de vos enfants.
  • Si l’anglais n’est pas votre langue maternelle, vous pouvez demander à communiquer dans une langue qui vous convient davantage lorsque vous demandez l’aide du CISMU.
  • Consultez la rubrique « Organisations de soutien » pour identifier et contacter l’organisme le mieux à même de vous venir en aide (aux États Unis et au niveau international).
  • Informez-vous sur la façon de protéger votre vie privée en ligne.

Pour les membres du personnel – Comment aider les victimes de violences familiales ?

Comment aider les victimes de violences familiales ?

  • Écoutez la victime et croyez-la pour qu’elle sache qu’elle n’est pas seule.
  • Encouragez-la à demander de l’aide via un numéro d’assistance téléphonique confidentielle, afin de contacter un professionnel.
  • Montrez votre sollicitude et exprimez votre soutien. Orientez la victime vers les services d’assistance disponibles.
  • Si la victime ne s’est pas adressée à vous directement, mais que vous avez des raisons de penser qu’un/e de vos collègues se trouve dans une relation abusive, consultez les services de soutien psychologique ou le Bureau de l’Ombudsman de votre organisation.

Note : Gardez à l’esprit qu’un survivant fait souvent plusieurs tentatives pour quitter la relation abusive avant d’y parvenir.

Pour le partenaire abusif – Êtes-vous l’auteur de violences ?

  • Si vous reconnaissez avoir maltraité votre partenaire, diverses ressources existent peut-être dans votre communauté pour vous aider à mettre fin à cette situation. Le numéro d’urgence national pour les cas de violence familiale peut vous conseiller un certain nombre de ressources utiles. Même s’il s’agit d’un numéro d’urgence pour les États-Unis, les conseils et informations qui y sont dispensés peuvent être utiles, quel que soit votre lieu de résidence.
  • Comprenez bien que les violences familiales non seulement constituent une violation du code de conduite de l’Organisation des Nations Unies, mais que vous êtes également passible de poursuites judiciaires en vertu du droit applicable dans votre lieu d’affectation.

ENTRETIEN D’EVALUATION AVEC LES AUTEURS DE VIOLENCES CONJUGALES (Anne L Ganley, Ph.D., pour the Family Violence Prevention Fund)

A. Évaluation du schéma de maltraitance dans les relations actuelles, concomitantes et passées

  •  tactiques de maltraitance utilisées
  • fréquence & sévérité de la violence physique
  • impact de la violence domestique sur la victime
  • impact de la violence sur les enfants, la famille, les amis
  • usage et menace de la force physique dans d’autres relations intimes

B. Évaluation de la létalité de la violence

  • Voir l’outil suivant (« évaluation de la létalité)

C. Evaluation de l’impact du comportement de l’auteur sur ce dernier (motivations potentielles de changement)

  • impact sur sa relation avec la victime
  • impact sur sa relation avec les enfants
  • impact sur sa relation avec les enfants
  • impact sur son image de soi
  • conséquences juridiques, sociales et professionnelles

D. Évaluation de la motivation actuelle de l’auteur de l’infraction à mettre fin à son comportement violent

  • comment l’auteur réagit aux efforts déployés pour remédier à son comportement abusif
  • s’il cesse de maltraiter physiquement la victime
  • les changements spécifiques qu’il apporte à son comportement

E. Informations supplémentaires nécessaires à l’élaboration d’interventions en cas de violence domestique

  • abus de substances, médicaments
  • expériences antérieures de conseil/intervention
  • capacités d’apprentissage, psychose, lésions cérébrales

 

Evaluation de la létalité chez l’auteur de l’infraction 

(par Anne Ganley, Ph.D., pour le r the Family Violence Prevention Fund)

L’évaluation de la létalité ne consiste pas simplement à essayer de prédire si l’auteur va ou non tuer la victime. Il s’agit également d’évaluer le risque de comportements mettant en danger la vie d’autrui ou de soi-même commis par l’auteur, la victime ou les enfants. .

Recueillir des informations auprès de:

  •  l’auteur de l’infraction
  • de la victime
  • les enfants
  • d’autres membres de la famille
  • d’autres personnes (agents de probation, autres conseillers, toute personne ayant des contacts avec la famille)

Facteurs à prendre en compte lors de l’évaluation

A. l’accès de l’auteur à la victime

B. modèle d’abus de l’auteur de l’infraction

a. fréquence/gravité des abus dans les relations actuelles, concomitantes et passées
b. utilisation et présence d’armes
c. menaces de mort
d. prise d’otage

C. état d’esprit de l’auteur

a. obsession de la victime
b. prise de risque accrue par l’auteur de l’infraction
c. ignorance des conséquences
d. dépression
e. désespoir

D. les facteurs individuels qui réduisent les contrôles comportementaux de l’auteur ou de la victime

a. l’abus de substances
b. certains médicaments
c. psychose
d. lésions cérébrales, etc.
5. facteurs situationnels
a. violence de séparation
b. autonomie accrue de la victime
c. présence d’autres facteurs de stress
6. les échecs passés du système à réagir de manière appropriée

UNDERSTANDING DOMESTIC VIOLENCE

SchechterS._GanleyA._A_Natural_Cirruculumn_for_Family_Preservation_Practitioners