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Déradicalisation (EJDG-mars 2017)

novembre 20th, 2017 | Publié par crisostome dans TERRORISME

Déradicalisation (Ecole de Journalisme De Grenoble-mars 2017)

EDITO

Depuis 2011 et le début de la révolution syrienne, des centaines de Français, issus de tout le territoire et de toutes les classes sociales, sont partis mener le djihad en zone irako-syrienne. En janvier 2015, avec les attentats de l’Hyper-cacher et de Charlie-hebdo, le pays découvre que le fanatisme religieux peut aussi le frapper directe­ment au coeur, par la main de ses propres citoyens.

Le gouvernement, lui, ne réagit que fin 2014.

Ainsi il y aurait, en France, des individus voire des groupes d’individus « radicalisés » ? Il s’agirait donc de les déradicaliser. Mais est-ce vraiment si simple ? « Déradicalisation, ça ne veut rien dire ! », rabroue-t-on sèchement au Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalité (CIPDR). N’est-ce pourtant pas ce même comité qui a mis en place le premier centre réservé à cette « discipline », en Indre-et-Loire ? Lorsque l’on se plonge dans la stratégie française pour lutter contre le radicalisme religieux, c’est avant tout un immense flou que l’on constate. La France a réagi tard, trois ans après les premiers départs pour le Shâm – terre promise dans l’islam –, et dans la précipitation, car il fallait agir vite après des attentats ayant ému le pays entier. Des spécia­listes auto-proclamés ont été pris au sérieux et financés pendant de longs mois, la stratégie carcérale a connu plusieurs allers-retours, les établissements scolaires sont restés livrés à eux-mêmes devant ce phénomène…

Étudiants à l’École de journalisme de Grenoble (EJDG), nous nous sommes saisis de ce sujet pendant plusieurs mois. Nous nous sommes entretenus avec les principaux acteurs de la « déradicalisation » en France, avec les meilleurs experts du phénomène djihadiste, avec les familles de jeunes personnes embrigadés. Nous avons en­quêté, tourné le regard vers chaque lieu où la lutte contre le radicalisme est menée, regardé par-delà les frontières comment nos voisins réagissent à ce même défi.

Ici et ailleurs, celui-ci est immense. Et commence par un problème sémantique. Lorsqu’on emploie le terme

« radicalité », parle-t-on de radicalité politique, reli­gieuse, idéologique, sectaire ? Selon la réponse apportée à cette question, la stratégie est très différente. Et les spé­cialistes du sujet eux-mêmes ne s’accordent pas sur cette réponse. Alors pas étonnant qu’entre coups de com’, gros chèques, sales échecs et vrais efforts, le gouvernement se soit pris plus d’une fois les pieds dans le tapis. Et avance à tâtons en essayant tout autant d’être efficace que de rassurer la population.

Vous le sentez, le sujet est miné, pas toujours facile à couvrir. Alors à nous de le déminer, et à vous de le découvrir.

Déradicalisation-science po Grenoble

 

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