Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
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Les « pretrial assessment tools » développés par Advancing Pretrial Policy & Research (APPR) sont des instruments conçus pour évaluer de manière objective les risques associés à un accusé pendant la phase présentencielle. Leur objectif est d’éclairer les décisions de mise en liberté ou de détention, en s’appuyant sur des données probantes plutôt que sur des critères subjectifs ou des systèmes de cautionnement monétaire, souvent sources d’inégalités socio-économiques.

À quoi servent-ils ?

  1. Réduire les inégalités :
    Ils visent à limiter la détention préventive inutile, en particulier pour les personnes incapables de payer une caution, et à atténuer les biais raciaux ou socio-économiques.
  2. Évaluer les risques :
    • Risque de non-comparution au tribunal.
    • Risque de commission d’une nouvelle infraction pendant la libération.
    • Risque pour la sécurité publique ou de pression sur les victimes/témoins.
  3. Guider les conditions de libération :
    Recommander des mesures proportionnées (ex. : surveillance électronique, suivi psychosocial) en fonction du niveau de risque.

Comment fonctionnent-ils ?

  1. Collecte de données :
    Les outils utilisent des facteurs validés par la recherche, tels que :

    • Antécédents criminels (ex. : comparutions passées).
    • Situation socio-économique (emploi, logement).
    • Liens communautaires (famille, stabilité résidentielle).
    • Gravité de l’infraction actuelle.
      APPR insiste sur l’exclusion de critères racialisés ou non pertinents (ex. : code postal qui pourrait indiquer un quartier défavorisé).
  2. Analyse algorithmique :
    • Un score de risque est généré (faible, moyen, élevé) via des modèles statistiques.
    • Ces modèles sont validés empiriquement pour garantir leur fiabilité et leur absence de biais systémiques.
  3. Recommandations :
    • Pour les risques faibles : libération sans conditions ou avec des mesures minimales.
    • Pour les risques élevés : détention justifiée ou supervision renforcée.
    • Les juges reçoivent ces recommandations mais conservent leur pouvoir décisionnel.
  4. Transparence et amélioration continue :
    • Les outils sont régulièrement réévalués pour corriger les biais et adapter les critères.
    • APPR promeut des audits indépendants et la publication des données d’efficacité.

Principes clés d’APPR

  • Justice équitable : Éviter la surdétention des populations marginalisées.
  • Science des données : Utiliser des indicateurs fondés sur des preuves.
  • Minimisation des restrictions : Privilégier les mesures les moins coercitives nécessaires.

Ces outils s’inscrivent dans une réforme plus large visant à remplacer le système de cautionnement par une approche axée sur le risque individuel et les droits fondamentaux.

Exemple: Facteurs du « PSA » (Public safety Assessment)

  • Âge au moment de l’arrestation
  • Infraction violente actuelle
  • Infraction violente en cours et âge inférieur ou égal à 20 ans
  • Accusation en cours au moment de l’arrestation
  • Condamnation antérieure pour délit mineur
  • Condamnation antérieure pour crime
  • Condamnation antérieure
  • Condamnation violente antérieure
  • Manquement antérieur à l’obligation de comparaître avant le procès au cours des deux dernières années
  • Manquement antérieur à l’obligation de comparaître avant le procès depuis plus de deux ans
  • Condamnation antérieure à une peine d’emprisonnement

Kurt BUMBY, à droite

COLUMBIA (KMIZ)

Un juge du comté de Boone a suivi la recommandation du jury vendredi, condamnant un psychologue de Columbia à sept ans de prison d’État pour des crimes sexuels sur des enfants.

Kurt Bumby a été reconnu coupable de deux chefs d’accusation de sodomie au deuxième degré liés à des événements survenus en 2010 et 2011. Une victime a déclaré aux autorités en 2019 qu’il avait eu une relation sexuelle avec Bumby lorsqu’il était au lycée.

La victime a affirmé que l’abus se produisait au domicile de Bumby au milieu de la nuit.

Le juge Brouck Jacobs a condamné Bumby à sept ans de prison et à une amende de 5 000 dollars. Bumby a comparu par vidéo depuis la prison.

Bumby est également accusé de deux chefs d’accusation de sodomie dans le comté de St Louis.

Il doit également être jugé pour sodomie dans le comté de Saint-Charles.

Kurt Bumby est un psychologue américain (Phd) connu pour ses travaux sur l’évaluation et le traitement des délinquants sexuels. Il est particulièrement reconnu pour avoir développé l’échelle des « Cognitive Distortions Scales » (échelles des distorsions cognitives) en 1996, qui est devenue un outil de référence pour évaluer les croyances problématiques chez les auteurs d’agressions sexuelles.

Il a travaillé à long terme au Center for Sex Offender Management (CSOM) aux États-Unis et a contribué de manière significative à la compréhension des distorsions cognitives chez les délinquants sexuels. Son échelle permet de mesurer séparément les distorsions cognitives liées aux agressions sur mineurs et celles liées aux agressions sur adultes.

Tx d’homicides en France 1990-2023

Manuel Eisner, professeur de criminologie à l’Université de Cambridge, explore dans son article « Long-Term Trends in Global Homicide: Violence, Development, and Social Change » (2023,  Annual Review of Criminology) , les tendances historiques et contemporaines des taux d’homicides à l’échelle mondiale (chifres confirmés par ceux de l’UNODC). En analysant des données provenant de plus de 100 pays sur plusieurs siècles, il met en évidence une baisse significative des homicides depuis le Moyen Âge jusqu’au XXIe siècle, avec des variations régionales marquées.

Points clés :

  1. Declin séculaire : Les taux d’homicides ont chuté dans la plupart des régions du monde depuis le XVe siècle, grâce à la consolidation des États-nations, au monopole étatique de la violence légitime (Weber), et à l’amélioration des conditions socio-économiques.
  2. Inégalités régionales : Certaines régions (Amérique latine, Afrique subsaharienne) connaissent des taux élevés persistants, liés à la faiblesse des institutions, aux inégalités, et aux marchés illicites (e.g., trafic de drogues).
  3. Impact de la modernité : La baisse récente en Europe et en Asie est attribuée à des politiques de prévention, une meilleure éducation, et une gouvernance efficace.
  4. Stagnation récente : Depuis 2010, certains pays occidentaux observent une stagnation ou une légère hausse, potentiellement liée à des fractures sociales, aux réseaux sociaux, ou à l’accès aux armes.

Implications : Eisner souligne l’importance de renforcer les institutions locales, de réduire les inégalités, et d’adapter les politiques de sécurité publique aux contextes culturels. Il appelle à une approche interdisciplinaire pour comprendre les dynamiques complexes de la violence.

Et en FRANCE?

→47.37% de hausse entre 2012 et 2024

Entre 2012 et 2023 (les données pour 2024 n’étant pas encore consolidées), les taux d’homicide basés sur les sources officielles françaises (Ministère de l’Intérieur, INSEE, ONDRP) et les analyses récentes indiquent une « remontée » significative  :

Chiffres clés pour 2012

  • Nombre total d’homicides : 665 homicides (dont environ 30 % de féminicides).
  • Taux pour 100 000 habitants : 1,01 homicide pour 100 000 habitants (sur une population de ~65,7 millions d’habitants).

Répartition et contexte

  1. Typologie des homicides :
    • Violences intrafamiliales : Environ 200 homicides (dont 148 femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint).
    • Règlements de comptes : Environ 10 % des cas, liés au crime organisé ou au trafic de drogues.
    • Autres motifs : Conflits interpersonnels, violences crapuleuses, etc.
  2. Armes utilisées :
    • Armes blanches (40 %), armes à feu (30 %), autres méthodes (30 %).
  3. Comparaison européenne :
    • La France se situait légèrement au-dessus de la moyenne de l’UE (0,8 pour 100 000 en 2012), mais bien en dessous de pays comme les États-Unis (4,7) ou le Brésil (25,2). (Références:  Rapport annuel ONDRP 2013; INSEE, bilan démographique 2012 )

Chiffres clés pour 2024:

  • Nombre total d’homicides : 980 victimes (source)
  • « Sur l’année 2024, le nombre d’homicides diminue (-2 %) pour la première fois depuis 2020, tandis que les tentatives d’homicide poursuivent leur nette progression (+7%), avec un rythme d’augmentation proche de celui observé depuis 2016 (+8 % par an), mais en ralentissant toutefois par rapport aux deux années précédentes ». (source)

Répartition par typologie

  1. Violences intrafamiliales et conjugales :
    • 30 % des homicides (soit ~270 cas), dont 85 % de victimes féminines (environ 150 femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint).
    • Principales armes : armes blanches (40 %), strangulation/coups (30 %), armes à feu (20 %).
    • Contexte : Malgré les mesures renforcées (Grenelle 2019, bracelets anti-rapprochement), la persistance des féminicides reflète des lacunes dans la protection des victimes.
  2. Règlements de comptes et trafics illicites :
    • 25 % des homicides (~225 cas), majoritairement liés au trafic de drogues (guerres de territoires, narcobanditisme).
    • Zones critiques : Marseille (40 % des règlements de comptes en France), Paris (banlieues sensibles), Lille et Strasbourg.
    • Armes utilisées : Armes à feu dans 70 % des cas (pistolets automatiques, AK-47).
  3. Conflits interpersonnels (hors famille) :
    • 20 % des cas (~180 homicides), souvent liés à des disputes (voisinage, conflits économiques, violences de rue).
    • Profil des auteurs : Majorité d’hommes jeunes (18–35 ans), souvent sous l’emprise d’alcool ou de drogues.
  4. Autres motifs :
    • Crimes crapuleux (vols avec violence, cambriolages mortels) : ~15 %.
    • Homicides en détention : ~10 cas annuels.

Répartition géographique

  • Île-de-France : 25 % des homicides (dont 50 % liés au trafic en Seine-Saint-Denis, Val-d’Oise).
  • Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) : 20 % (dont Marseille, épicentre des violences liées aux stupéfiants).
  • Grand Est et Hauts-de-France : 15 % chacun (trafic transfrontalier, réseaux criminels).
  • Zones rurales : 10 % (violences conjugales souvent sous-déclarées).

Facteurs contextuels en 2023

  1. Trafic de drogues :
    • Explosion des marchés de cocaïne et cannabis, avec des revenus estimés à 3,5 milliards d’euros annuels.
    • Concurrence accrue entre clans (ex. : Yoda, DZ Mafia) pour le contrôle des « points de vente ».
  2. Armes illégales :
    • 30 % des homicides commis avec des armes à feu, souvent issues du trafic est-européen.
    • Hausse des armes de guerre saisies (2023 : +15 % vs 2022, selon la DGSI).
  3. Crise socio-économique :
    • Précarité, chômage des jeunes et fracture territoriale exacerbent les tensions dans les quartiers prioritaires.
  4. Impact des politiques publiques :
    • Plan « quartiers de reconquête républicaine » : Déploiement de 3 000 policiers supplémentaires dans les zones sensibles.
    • Lutte contre les violences conjugales : 45 000 interventions policières mensuelles pour protection des victimes.

Pour des données définitives :

Dans cette vidéo le professeur Faye Taxman de l’université George Mason s’entretient avec le directeur de VERA, Michael Jacobson, sur la manière dont les systèmes correctionnels américains peuvent adopter des pratiques visant à réduire la récidive – un changement qui nécessitera des modifications substantielles et culturelles. Le professeur Taxman est le directeur du Center for Advancing Correctional Excellence à George Mason et a publié plus de 125 articles. En 2008, la Division on Corrections and Sentencing de l’American Society of Criminology lui a décerné le titre de « Distinguished Scholar ». Cet entretien fait partie de la série de conférences de recherche Neil A. Weiner de Vera.

VERA s’appuie sur des centaines de chercheurs et d’avocats qui travaillent à la transformation des systèmes juridiques pénaux et d’immigration afin qu’ils soient équitables pour tous.

Fondée en 1961 pour défendre des solutions alternatives à la mise en liberté sous caution à New York, Vera est aujourd’hui une organisation nationale qui s’associe aux communautés concernées et aux responsables gouvernementaux pour faire évoluer les choses. « Nous développons des solutions justes et antiracistes afin que l’argent ne détermine pas la liberté, qu’il y ait moins de personnes dans les prisons et les centres de détention pour immigrés, et que tous les acteurs du système soient traités avec dignité ».

Professor Faye Taxman, Mason University

Faye S. Taxman est professeur à l’université George Mason. Elle est reconnue pour son travail dans le développement de modèles de systèmes de soins continus qui relient la justice pénale à d’autres systèmes de prestation de services, ainsi que pour la réorganisation des services de probation et de surveillance des libérations conditionnelles, et pour les modèles de changement organisationnel. Elle a mené une enquête organisationnelle à plusieurs niveaux sur les systèmes correctionnels et de traitement de la toxicomanie afin d’examiner l’utilisation des pratiques fondées sur des données probantes dans les établissements correctionnels et de traitement de la toxicomanie et les facteurs qui influent sur l’adoption de processus et d’interventions fondés sur des données scientifiques. Elle a réalisé plusieurs études qui examinent l’efficacité de divers modèles de transfert de technologie et de processus d’intégration du traitement et de la supervision. Dans une étude, elle explore l’utilisation de la gestion des contingences et des systèmes d’incitation pour les délinquants toxicomanes.

exemple d’illustration tiré de « tools of the trade » De F Taxman

Ses travaux couvrent l’ensemble du système correctionnel, des prisons aux services correctionnels communautaires, en passant par les délinquants adultes et mineurs. Elle a bénéficié de trois R01 du National Institute on Drug Abuse et d’un accord de coopération. Elle a également reçu des fonds du National Institute of Justice, du National Institute of Corrections et du Bureau of Justice Assistance pour ses travaux. Elle a des « laboratoires » actifs avec son accord de 18 ans avec le Maryland Department of Public Safety and Correctional Services et son accord de quatre ans avec le Virginia Department of Corrections. Faye Taxman (2011) «Comment les systèmes pénitentiaires peuvent prévenir la criminalité future». Elle est l’auteur principal de « Tools of the Trade : A Guide to Incorporating Science into Practice », une publication du National Institute on Corrections qui fournit un guide pour la mise en œuvre de concepts scientifiques dans la pratique. Elle fait partie des comités de rédaction du Journal of Experimental Criminology et du Journal of Offender Rehabilitation. Elle a publié des articles dans le Journal of Quantitative Criminology, le Journal of Research in Crime and Delinquency, le Journal of Substance Abuse Treatment, le Journal of Drug Issues, Alcohol and Drug Dependence et Evaluation and Program Planning. En 2002, elle a reçu le prix de l’Université de Cincinnati décerné par l’Association américaine de probation et de libération conditionnelle pour ses contributions dans ce domaine. Elle est membre de l’Academy of Experimental Criminology et du Correctional Services Accreditation Panel (CSAP) d’Angleterre. En 2008, la division « Sentencing and Corrections » de l’American Society of Criminology lui a décerné le titre de « Senior Scholar ». Elle est titulaire d’un doctorat de la Rutgers University-School of Criminal Justice et d’une licence de l’université de Tulsa.

Si le lien est brisé: tools of the trade

« Addiction à la pornographie » (ARCA Sud janvier 2025)

Au sommaire :

  • qu’est-ce que la pornographie
  • comment la déceler
  • quels sont les risques de dépendance
  • prise en charge : identification précoce des signaux d’alerte et solutions
  • la pornographie chez l’enfant et l’adolescent
  • les conséquences de l’exposition et l’accès à la pornographie
  • les comorbidités associés
  • comment parler de sexualité avec les adolescents ?
  • législation et recommandations

 Intervenante : Sandra Ansaldi, médecin coordonnateur d’ARCA-Sud ARCA-Sud organise les ARCA’fés, des webinaires mensuels d’information et d’échange sur des questions de drogues et/ou des addictions, destinés aux professionnels de 1er recours.

ARCA-Sud organise les ARCA’fés : des webinaires mensuels d’information et d’échange sur des questions de drogues et/ou des addictions.
Ils s’adressent aux professionnels de 1er recours.

Patrick CARNES (2001)  Out of the Shadows : Understanding Addiction Recovery

« Il existe des parallèles évidents entre la compulsion sexuelle et la dépendance à l’alcool. Certaines personnes sexuellement dépendantes vont plus loin et commencent à utiliser les principes éprouvés des alcooliques anonymes pour changer leur vie. Bien que les Douze Étapes aient été élaborées par et pour les alcooliques, ce n’était qu’une question de temps avant qu’elles ne soient utilisées pour les personnes souffrant d’autres troubles compulsifs, et d’autres groupes en douze étapes se sont formés : Les Joueurs Anonymes, les boulimiques anonymes et les émotifs anonymes. Il n’est pas surprenant qu’il ait fallu autant de temps pour qu’émerge un programme en 12 étapes pour les personnes sexuellement compulsives, étant donné la complexité et l’intensivité des problèmes en jeu – sans parler de la honte. Un certain nombre de groupes utilisent les Douze Étapes comme base de la guérison de la dépendance sexuelle (…)

Enracinées dans l’expérience familiale, quatre croyances fondamentales sont au cœur de la détérioration des relations, tant pour les dépendants (addicts) que pour les co-dépendants. En résumé, ces croyances erronées sont les suivantes :

  1. Je suis fondamentalement une personne mauvaise et indigne.
  2. Personne ne m’aimerait tel que je suis.
  3. Mes besoins ne seront jamais satisfaits si je dois dépendre des autres.
  4. Le sexe est mon besoin le plus important (dépendance), ou le sexe est le signe d’amour le plus important (co-dépendants).

Les croyances culturelles soutiennent ces croyances fondamentales, créant ainsi un système de croyances qui fait partie intégrante de l’addiction.

TRANSFORMER LES CROYANCES GRÂCE AUX DOUZE ÉTAPES

Les Douze Étapes peuvent fondamentalement interrompre et modifier le système de dépendance. Les Étapes peuvent restaurer la capacité de nouer des relations signifiantes en développant chez les dépendants et les co-dépendants de nouvelles croyances pour remplacer les croyances dysfonctionnelles ou erronées.

Les personnes en rétablissement qui utilisent les Douze Étapes peuvent se dire :

  1. Je suis une personne valable qui mérite d’être fière.
  2. Je suis aimé et accepté par les gens qui me connaissent tel que je suis.
  3. Mes besoins peuvent être satisfaits par les autres si je leur fais savoir ce dont j’ai besoin.
  4. Le sexe n’est qu’une expression de mon besoin et de mon attention pour les autres.

Chacune des douze étapes contribue aux nouvelles croyances.

Cependant, certaines étapes sont plus importantes que d’autres pour certaines croyances fondamentales. Sans perdre de vue l’interdépendance de chaque étape dans le programme des Douze Étapes, , le rôle des étapes clés dans le changement de chaque croyance fondamentale peut être démontré. En examinant chaque croyances fondamentales séparément, le processus des Douze Etapes apparaît comme un chemin clair pour les dépendants et les co-dépendants afin d’obtenir des relations saines.

ANCIENNES CROYANCES FONDAMENTALES OBJECTIFS DU PROGRAMME POUR LES DÉPENDANTS ET CODÉPENDANTS
1 Je suis fondamentalement une personne mauvaise et indigne.

 

Le programme permet de comprendre que chaque membre est fondamentalement une bonne personne. Tous apprennent à se séparer en tant qu’individus de leur dépendance qui, en tant que puissante  maladie, détruit leur vie. Lorsque les dépendants et les co-dépendants admettent le pouvoir de la dépendance, l’espoir naît de la connexion avec les autres et avec une puissance supérieure.
2. Personne ne m’aimerait tel que je suis. La fraternité du programme entoure les participants de personnes qui ont souffert de la même manière. Ils ne se sentent plus seuls. Ils confient et on leur confie des secrets personnels. Ils ont la possibilité d’évaluer leurs forces et leurs faiblesses, ainsi que de faire le point sur leurs propres valeurs et comportements. Leur nouvelle vulnérabilité leur permet d’espérer dépendre d’autres personnes en dehors du programme. Ils redécouvrent les processus humains fondamentaux pour rétablir les relations par la réparation et le pardon.
ÉVOLUTION DES CROYANCES
ETAPES CLÉS NOUVELLES CROYANCES MONDE INTÉGRÉ
1, 2,3 Je suis une personne digne d’intérêt qui mérite de la fierté. Les dépendants et les co-dépendants ont un nouveau sentiment de fierté. Le pouvoir du monde secret est brisé. L’identité et l’intégrité reviennent. Ils n’ont plus besoin de se cacher et peuvent s’ouvrir l’un à l’autre et aux autres.
4, 5, 8, 9 Je suis aimé(e) et accepté par les personnes qui me connaissent tel que je suis. Les dépendants et les co-dépendants développent une conscience réaliste de leurs forces et de leurs faiblesses, de leur valeur personnelle et des limites de leur impact sur les autres. Ils assument une nouvelle responsabilité de leur comportement, leur comportement devient de plus en plus congruent avec leurs valeurs. Ils apprennent que les erreurs peuvent être acceptées, que s’amender et recevoir le pardon est possible. Les dépendants et les co-dépendants peuvent devenir des membres réceptifs et responsables de la communauté humaine.

Les chiffres correspondent aux Douze étapes des Alcooliques Anonymes adaptées aux dépendants sexuels.

ANCIENNES CROYANCES FONDAMENTALES OBJECTIFS DU PROGRAMME POUR LES DÉPENDANTS ET CODÉPENDANTS
3. Mes besoins ne seront jamais satisfaits si je dois dépendre des autres. Lorsque les membres du programme admettent leurs besoins, ils ont leur première expérience de la prise en charge par la fraternité. Le programme n’est assorti d’aucune condition ou restrictions. Les membres reçoivent une affirmation en admettant leurs besoins. Les soins qu’ils reçoivent apportent un soutien de base qui permet de faire confiance à une puissance supérieure et à la communauté humaine pour leur fournir les soins dont ils ont besoin et pour se débarrasser de leurs anciens comportements autodestructeurs.
4. Le sexe est mon besoin le plus important (dépendants), ou le sexe est le signe d’amour le plus important (co-dépendants). Les dépenfdants et les co-dépendants apprennent le pouvoir que la dépendance avait dans leur vie. Ils découvrent qu’ils découvrent qu’ils n’ont pas besoin de l’addiction pour survivre, mais qu’ils ont besoin du programme en permanence à cause du pouvoir de l’addiction. En reconnaissant leur impuissance et leur incapacité à gérer leur situation, ils commencent à vivre une nouvelle vie axée sur les relations humaines plutôt que sur le sexe. Les membres du programme continuent d’apprendre ce processus en l’enseignant aux autres.
ÉVOLUTION DES CROYANCES
ETAPES CLÉS NOUVELLES CROYANCES MONDE INTÉGRÉ
6,7 Mes besoins peuvent être satisfaits par les autres si je leur fais savoir ce dont j’ai besoin. En se responsabilisant davantage, les dépendants et les co-dépendants voient le rôle qu’ils ont à jouer dans la satisfaction de leurs besoins. La dépendance ou la co-dépendance est inutile pour faire face à l’anxiété ou la douleur. La dépendance à l’égard d’autrui est acceptable. En cas de déception, la colère appropriée invite à poursuivre à l’inverse de la rage, qui maintient les autres à l’extérieur.
4, 5, 8, 9 Le sexe n’est qu’une expression de mon besoin et de l’attention que je porte à autrui. Les dépendants et les co-dépendants découvrent ce que leur obsession n’a jamais pu découvrir : un sens profond et personnel de la valeur de soi. Ils peuvent être reconnus et aimés, ainsi qu’aimer et reconnaitre les autres.

Ils apprennent qu’une expérience sexuelle enrichissante et variée dans le cadre de relations significatives contribue à l’épanouissement d’une personne. Vivre le programme leur assure que l’obsession sexuelle ne dirige pas leur vie.

Patrick J. Carnes, PhD: P. J. Carnes est le fondateur des thérapie des addictions sexuelles. Il est une autorité et un conférencier de renommée internationale dans le domaine de la toxicomanie et du rétablissement. Il est l’auteur de plus de vingt livres, dont les best-sellers Out of the Shadows : Understanding Addiction; Recovery, Betrayal Bond; Don’t Call It Love; The Gentle Path Through the Twelve Steps et The Gentle Path through the Twelve Principles. Les recherches du Dr Carnes constituent l’architecture du « modèle des tâches » pour le traitement des dépendances, utilisé par des milliers de thérapeutes dans le monde entier et par de nombreux centres de traitement, établissements résidentiels et hôpitaux réputés.

Cet article, publié dans le Journal of Digital Forensics, Security and Law, examine comment les délinquants condamnés pour CSEM utilisent la technologie pour accéder, visionner, stocker et cacher leurs activités.
L’étude repose sur des enquêtes anonymes auprès de 78 adultes anglophones aux États-Unis, offrant des insights pour la prévention, l’investigation et le traitement.
 Résultats Clés
La recherche a utilisé deux enquêtes : une pour le public général (524 répondants, 254 utilisés pour comparaison) et une pour les délinquants CSEM, identifiés via deux registres d’offenseurs sexuels. Les résultats montrent :
  • Les technologies préférées incluent le peer-to-peer (46 %) et les sites web (30 %), avec 54 % utilisant plusieurs technologies.
  • 95 % des répondants ont commencé par du matériel pour adultes, valorisant l’anonymat (82 %) et l’absence de présence policière (67 %).
  • 92 % utilisent des ordinateurs pour visionner, 19 % ne stockent pas le CSEM, et 96 % utilisent des contre-mesures, principalement pour réduire l’anxiété (71 %).
Il est important de comprendre l’utilisation de la technologie par les délinquants CSEM, liée à leurs comportements et cognitions, comme le note O’Brien Webster (2007) et Paquette Cortoni (2019). Elle identifie trois mécanismes principaux :
  • obtenir/visionner le matériel,
  • le stocker,
  • et utiliser des contre-mesures pour protéger ou cacher leurs activités.
Les résultats montrent que les technologies de passerelle les plus courantes étaient le peer-to-peer (46 %, n=35) et les sites web traditionnels (30 %, n=23), avec une utilisation globale la plus élevée pour le peer-to-peer (46 %, 66 % des utilisateurs, n=50) et les sites web (22 %, 45 % des utilisateurs, n=34), suivi du dark web (15 %, 29 % des utilisateurs, n=22). 46 % (n=35) utilisaient une seule technologie, 54 % (n=41) au moins une supplémentaire, aucun n’utilisant plus de 4 technologies, et 54 % (n=41) passant plus de 90 % de leur temps sur une technologie principale. 87 % (n=66) continuaient d’utiliser leur technologie de passerelle.
  • 65 % préféraient une technologie exclusive,
  • 35 % utilisant plus d’un appareil, avec 27 % utilisant des smartphones et 92 % des desktop/laptop.
  • 53 % utilisaient au moins deux écosystèmes, avec 87 % continuant leur technologie de passerelle, et 95 % commençant par du SEM adulte.
Les facteurs de choix comme l’anonymat (82 %), l’absence de présence policière (67 %), et la facilité d’utilisation (69 %) étaient cruciaux, avec une faible importance pour les fonctionnalités sociales (15 % pour discuter avec d’autres, 5 % avec des enfants, 4 % pour les forums). Cela contredit la théorie de l’association différentielle, notant une influence post hoc.
Pour la dissuasion et le traitement, cibler les relations sociales est moins efficace initialement, avec des cibles viables incluant l’anonymat, la présence policière, et la disponibilité du contenu. 19 % ne stockaient pas, la plupart pour le confort, une minorité comme contre-mesure.
Les contre-mesures étaient plus utilisées par le groupe CSEM, surtout des méthodes simples, sans différence significative pour le cryptage, principalement pour réduire l’anxiété (71 %) et l’anonymat (67 %). Des recherches futures sont nécessaires sur les caractéristiques des utilisateurs de contre-mesures avancées et les raisons des transitions technologiques.