Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
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R. Karl Hanson et Kelly Morton-Bourgon (2004) Les prédicteurs de la récidive sexuelle : une méta-analyse à jour

Sécurité publique et Protection civile Canada

Cet examen quantitatif a porté sur les recherches relatives aux facteurs de risque de récidive parmi les délinquants sexuels. Au total, 95 études ont été examinées, englobant plus de 31 000 délinquants sexuels et près de 2 000 prévisions de la récidive. Les résultats ont confirmé que des intérêts sexuels déviants et une orientation antisociale constituaient d’importants prédicteurs de la récidive sexuelle. L’orientation antisociale (p. ex. mode de vie instable, antécédents de violation des règles) était un prédicteur particulièrement important de la récidive non sexuelle avec violence et de la récidive générale. L’étude a également permis de dégager un certain nombre de nouvelles variables prédictives, dont certaines pourraient être des cibles particulièrement utiles d’intervention (p. ex. préoccupations sexuelles, conflits dans des relations d’intimité, identification affective à des enfants, hostilité). Les instruments actuariels de mesure du risque étaient toujours plus exacts que l’évaluation clinique non structurée pour prévoir la récidive sexuelle, la récidive non sexuelle avec violence et la récidive générale. En ce qui concerne la prévision de la récidive sexuelle, il n’y avait pas de différences significatives quant à l’exactitude prédictive entre les diverses mesures actuarielles (p. ex. SORAG,
Statique-99). Les mesures actuarielles servant à prévoir la récidive générale (toute récidive) étaient d’importants prédicteurs de la récidive générale parmi les délinquants sexuels.

http://www.securitepublique.gc.ca/res/cor/rep/_fl/2004-02-pred-se-fra.pdf

Anne Wyvekens , LE SOUCI DU TERRITOIRE,  « Les groupes locaux de traitement de la délinquance »

Les Annales de la Recherche Urbaine n° 83-84, 0180-930-IX-99/83-84/p. 81-88
LES GROUPES LOCAUX DE TRAITEMENT DE LA DELINQUANCE

Depuis le rapport Bonnemaison, de Conseils communaux de prévention de la délinquance (CCPD) en maisons de justice, de «justice de proximité» en «politique judiciaire de la ville», la justice a peu à peu fait sien le double enjeu, local et partenarial, des politiques de la ville. Si elle n’est entrée qu’avec circonspection dans la dynamique collective initiée par les CCPD, si son premier investissement de proximité est demeuré dans un premier temps très «immobilier» avec les maisons de justice, les deux idées ont progressivement fait leur  chemin,  au  travers  de  divers  dispositifs.  Les « groupes  locaux  de  traitement  de  la  délinquance » (GLTD), expérimentés puis développés dans le ressort du tribunal de Bobigny, innovent par exemple aussi bien sur le plan de l’agencement du partenariat que sur celui de la façon d’intervenir sur un site. Les rapports entre les partenaires évoluent de façon telle, dans ces groupes, que la production de ceux-ci s’en trouve infléchie : avec les GLTD, au lieu de « traiter la délinquance», l’institution judiciaire s’engage, avec ses partenaires non pénaux, dans une démarche consistant à s’intéresser  à  l’espace.  Pour  l’expliciter,  nous  avons mobilisé, avec Jacques Donzelot, les notions de «magistrature sociale» et de «souci du territoire».

Anne Wyvekens_Le souci du territoire