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« Violences de genre, violences intrafamiliales : une recherche systémique au service des pratiques » (Citoyens&Justice 2023)

 

En octobre 2023 à Paris, Citoyens & Justice et l’Université de Bordeaux se sont associées pour créer un évènement articulant recherche et pratiques professionnelles, en France et à l’international, sur le sujet des auteurs de violences conjugales avec comme focale d’analyse sociologique celle du genre.

Ce document réalisé par la fédération revient sur l’ensemble des notions partagées durant le colloque : Définition du genre, du continuum des violencesla restitution de la recherche Genvipart et l’explication des logiques d’actions, l’histoire du droit et l’encadrement juridique des violences maritales, le sens de la peine et son impact chez les auteurs, la définition de la masculinité, les pratiques et éthiques judiciaires, les pratiques internationales avec l’exemple de la Belgique de l’Espagne et du Québec, les questions relatives à la parentalité et aux enfants exposés aux violences conjugales, ou encore la place des médias et de la culture dans l’évolution des mentalités face aux violences.

Sommaire

  • La recherche Genvipart
    • 27 siècles de patriarcat en héritage
    • Les logiques d’actions
    • Le sens de la peine et son impact chez les auteurs
    • Tensions et hiatus entre droit pénal et droit civil
  • Et le genre dans tous ça ?
  • Un continuum de violences machistes ?
  • Genre, masculinités et rapport à la violence : continuité ou changement ?
  • Pratiques et éthique judiciaire : face au continuum des violences, développer un continuum d’analyse critique
  • Les pratiques à l’international
    • Québec
    • Belgique
    • Espagne
  • Parentalité et enfants exposés aux violences conjugales
    • Enfants victimes
    • Parents victimes
    • Parents auteurs
  • Culture et médias
  • Ressources complémentaires
  • La librairie

dossier_special_-_colloque_violences_de_genre_violences_intrafamiliales_-_VF.pdf (citoyens-justice.fr)

Rapport de Recherche IERDJ (Eric MACÉ fev 2024) Les dimensions genrées des violences contre les partenaires intimes: Comprendre le sens des actes et le sens de la peine pour les auteurs afin de mieux prévenir et réduire ces violence

THEATRE FORUM mobilisable pour les VIF

Ronald D. Potter-Efron (2015), Handbook of anger Managment and domestic violence Offender treatment (second edition)

Le Tableau ci dessous (adapté d’un travail créé à l’origine par Michael Miller, MD, et présenté dans Potter-Efron, 1991) décrit brièvement le risque global que la consommation d’une substance particulière d’exacerber les problèmes de colère ou d’agressivité d’une personne et certaines des raisons pour lesquelles le danger est augmenté.

Tableau Relation entre la colère/l’agressivité et la consommation d’alcool/de drogue

Groupe de drogues Ensemble de Risques Pourquoi ?
Alcool Élevés Permissivité vis-_vis des règles et attentes sociales ; désinhibition ; retrait social; irritabilité ; comportement intrusif ou envahissant en société.
Sédatifs et barbituriques Élevés Favorise l’irritabilité, l’agressivité, les attaques auto-destructrices.
Cocaïne et stimulants Élevés Fortement associé avec des attaques d’irritabilité et d’impulsivité ; la consommation d’amphétamines (à long terme) peut produire des changements de personnalité de type psychotique.
PCP, amphétamines Élevés Produit des tendances colériques/agressives.
Stéroïdes Moyens-élevés Semble encourager la colère et l’agressivité, surtout chez les personnes déjà sensibles.
Substances inhalées (solvants, colle,

pétrole, diluant à peinture, etc.)

Moyens En général, neutralisent les utilisateurs , mais associées à des modes de vie agressifs.
Opiacés Moyens-Faibles Diminue généralement toutes les émotions pendant l’utilisation.

L’agressivité pour se procurer de l’argent de la drogue est le principal problème.

Cannabis Moyens-Faibles On suppose à tort que la colère/l’agressivité diminue.

Peut exacerber la paranoïa sous-jacente.

Hallucinogènes Faible Peut exacerber les délires psychotiques sous-jacents.

 

« Que se passe-t-il si la personne reçoit d’abord un traitement contre la colère/l’agressivité tout en manifestant des comportements de dépendance ? Les possibilités sont les suivantes :

a) les problèmes de dépendance persistants du client rendent pratiquement impossible l’apprentissage de techniques de gestion de la colère ;

2) la personne peut apprendre et même utiliser ces techniques correctement lorsqu’il est sobre, mais pas lorsqu’il sous l’influence de l’alcool ou de la drogue ;

3) la personne peut apprendre et utiliser des techniques de gestion de la colère en toute occasion, même lorsqu’il est intoxiqué et malgré des habitudes de dépendance persistantes.

Je trouve que la deuxième alternative est la plus courante chez mes patients, même si j’ai certainement connu les deux autres fréquemment. Cela peut être dû en partie à la croyance de la société américaine selon laquelle le fait de se saouler ou de se défoncer permet aux gens de « suspendre » leurs inhibitions normales. Cependant, je ne pense pas que ce soit la seule ou la meilleure interprétation. Il semble que de nombreuses bénéficiaires de la gestion de la colère ne peuvent tout simplement pas combler le fossé d’apprentissage entre leur état de sobriété et leur état d’ivresse. En d’autres termes, ce qu’ils apprennent en étant sobres ne se généralise pas à ce qu’ils disent et font en état d’ébriété. L’implication de cette limitation, bien sûr, est que les personnes en proie à la colère ayant des habitudes de consommation d’alcool ou de dépendance doivent être mises au défi de réduire, voire d’éliminer, leur consommation de substances psychotropes ».

Anger Rumination Scale (ARS) Sukhodolsky DG, Golub A, Cromwell EN. (2001)

L’ERC (ARS: Anger Rumination Scale) évalue les 4 dimensions liés à l’expérience de colère

Pensées de colères à posteriori (pensées consistant à ressasser un épisode de colère récent – 6 items)
Souvenirs de colère (pensées relatives à des épisodes de colère vécus par le passé – 6 items)
Pensées de revanche (pensées marquées par l’idée de vengeance – 4 items)
Compréhension des causes (pensées visant l’analyse des causes à l’origine de la survenue de l’événement générateur de colère – 4 items)

Pensées de colère à posteriori (PP):
7- Après qu’une dispute soit finie, je continue à m’imaginer en train de me disputer
8- Les souvenirs des choses qui m’ont énervé me viennent à l’esprit avant de m’endormir
9- Chaque fois que j’éprouve de la colère, je continue à y penser pendant un long moment
14- Je reconstitue dans ma tête l’événement qui m’a mis en colère après qu’il ait eu lieu
18- Les contrariétés même mineures génèrent chez moi ds pensées qui me dérangent pendant un bon moment
19- Quand quelque chose me met en colère, je le tourne encore et encore dans ma tête

Pensées de revanche (PR)
4- J’ai pendant longtemps des pensées de vengeance après qu’un conflit ait eu lieu
6- J’ai des difficultés à pardonner les gens qui m’ont blessé
13- Des images et des fantasmes de nature violente me viennent parfois à l’esprit
16- Quand quelqu’un me met en colère, je ne peux m’empêcher de penser à la manière dont je vais me venger

Souvenirs de colère (SC)
1- je ne cesse de repenser aux expériences de colère vécues dans le passé
2- je repense aux injustices qui m’ont été faites
3- je garde en moi pendant longtemps le souvenir d’événements qui m’ont mis en colère
5- Je pense à des événements qui se sont déroulés il y a longtemps , et ils me mettent toujours en colère
15- Je me sens en colère à propos de certaines choses qui me sont arrivées dans la vie

Compréhension des causes (CC)
10- J’ai eu des périodes où je ne pouvais pas m’empêcher de réfléchir à un conflit en particulier
11- J’analyse les événements qui me mettent en colère
12- Je pense aux raisons qui font que les gens me traient mal
17- Quand quelqu’un me provoque, je réfléchis à pourquoi cela m’arrive moi

« Revenir sur un événement pour en comprendre le sens ou par exemple pour fantasmer une autre issue ne relève pas de la même stratégie cognitive. Les différences de stratégie mises en place par les individus s’accompagnent de différences dans leurs répercussions aussi bien d’un point de vue affectif, cognitif que comportemental et social. Par exemple, fantasmer une autre issue peut éviter d’éviter le comportement disruptif, ou peut être un moyen de retrouver un sentiment de contrôle en retravaillant un souvenir source de frustration ou de victimisation. Une approche différentiée des contenus de la rumination intéresse alors, aussi bien par exemple l’étude des comportements d’agression que celle visant les processus de reconstruction du souvenir . À notre connaissance, seule l’échelle de rumination de la colère (Anger Rumination Scale [ARS] propose une approche multidimensionnelle de la rumination de colère ». Reynes, E.; Berthouze-Aranda, S.E.; Guillet-Descas, E.; Chabaud, P.; Deflandre, A. (2013). Validation française de l’échelle de rumination de colère (ARS). L’Encéphale, 39(5), 339–346. doi:10.1016/j.encep.2012.11.006

ERC-echelle_de_rumination-de_la_colere

 

Évaluation des représentations sociales concernant la violence: EFAE-20

Échelle Française de représentation de l’agression expressive (20 items)  (’aprés le questionnaire EXPAGG sur les représentations sociales de la violence in : CAMPBELL A, MUNCER S, COYLE E, Social representation of aggression as an explanation of gender differences: a preliminary study. Aggrerszw Be/my 1992 ; 18 (2) : 95-108.  ; ARCHER J, HAIGH A. Do beliefs about aggressive feelings and actions predict reported levels of aggression? Br J Soc Pyschol 1997 ; 36 (1) : 83-105.)

Ce questionnaire, dénommé EFAE-20 (Échelle française des représentations de l’agression expressive à 20 items), est inspiré du questionnaire EXPAGG utilisé dans des travaux britanniques sur les représentations sociales de la violence (35> 36) et a donné lieu a une procédure de validation en français (PATY B. La violence a l’école : étude d’une représentation sociale comme facteur de stress des enseignants [Thèse de doctorat de psychologie]. Reims : Universite de Reims Champagne-Ardenne, 2004) .

Il comporte 20 items destinés à recueillir les explications privilégiées par le répondant lorsqu’il s’agit de comprendre pourquoi on peut être violent. Les réponses se font sur une échelle en quatre points allant de 1 (pas du tout d”accord) à 4 (tout à fait d’accord).

Cette échelle permet de mesurer deux facteurs :

le premier facteur regroupe des items pour la plupart relatifs à une conception de la violence comme expressive. C’est le modèle frustration-agression qui sous-tend ce facteur de représentation.
Le second facteur correspond à une représentation plus instrumentale et plus contrôlable de la violence. Il regroupe des items où l’usage de la violence est présenté comme ayant une certaine finalité.

Le premier facteur regroupe des items pour la plupart relatifs à une conception de la violence comme expressive. C’est le modèle frustration-agression qui sous-tend ce facteur de représentation. Deux items “Les gens violents emploient souvent la force simplement parce qu’ils ne voient pas d’autres moyens d’agir” et “Les personnes violentes utilisent tout simplement leur agressivité lorsqu’il leur faut agir”, bien qu’évoquant l’idée “d’utiliser ou d”employer la violence” (vision a priori instrumentale de la violence), saturent le plus sur ce facteur. C’est très certainement le caractère excusable qui est ici mis en avant. En additionnant les items composant ce facteur, on mesure donc une conception naïve d’une violence ayant souvent comme origine la frustration (sous la forme de la jalousie par exemple), des violences subies auparavant ou encore des humiliations (comme le manque de respect). La dimension mesurée par ce facteur est appelée “conception de violence expressive” (à la suite de frustrations). Basé sur dix items, ce score peut théoriquement varier de 10 à 40. A titre indicatif, la note moyenne de référence pour des adultes, enseignants d’une trentaine d’années est de 27 (SD = 4,15) .

Le second facteur correspond à une représentation plus instrumentale et plus contrôlable de la violence. Il regroupe des items où l’usage de la violence est présenté comme avant une certaine finalité. De même, c’est surtout l’image de la violence urbaine, liée aux quartiers difficiles et aux ghettos, qui y est présentée comme inéluctable ou en tout cas comme une sorte de conduite nécessaire à la survie dans ces quartiers. Exemples : “Les jeunes issus de quartiers difficiles sont obligés de recourir à des comportements violents pour s’en sortir” et “Ne jamais être agressif, c’est prendre le risque de se faire marcher sur les pieds”.
Les items évoquant d’éventuelles solutions à ces formes de violence “Il est possible d”empêcher la violence en augmentant le nombre de policiers dans les rues” et “En punissant ou en éduquant plus efficacement, il doit être possible d’éviter la plupart des actes de violence” (solutions cohérentes avec le modèle d’apprentissage de l’agression) se retrouvent avec les saturations les plus fortes sur ce second facteur. Pour résumer, ce type de représentation sociale de la violence est celui d’une violence instrumentale et urbaine dont les causes sont sociales ou identitaires, à laquelle on trouve des justifications, et surtout que l’on conçoit comme évitable par l’éducation, la punition ou la répression. La dimension issue de ce facteur est appelée “conception de la violence instrumentale et curable”. Basée sur huit items, la mesure peut en théorie varier de 8 à 32. A titre indicatif, la note moyenne de référence pour des adultes, enseignants d’une trentaine d’années est de 17,90 (SD =3,59) (30).

Deux mesures sont donc fournies par l’administration de ce questionnaire EFAE-20 : la conception de la violence comme expressive et la conception de la violence comme instrumentale et curable.

EFAE20

Ces dernières années, des recherches révolutionnaires en neurosciences ont fondamentalement modifié notre compréhension de l’impact des traumatismes sur les individus sur les plans psychologique, physiologique, émotionnel et social.

La phase initiale de l’étude ACE a été conduite par les hôpitaux Kaiser, entre 1995 et 1997 (17 000 patients).

L’étude a été menée par le Professeur Vincent Felitti, chef du service de médecine préventive de l’établissement du Kaiser Permanente à San Diego en Californie, et le Docteur Robert Anda, épidémiologiste au Centre de Contrôle et Prévention de Maladie (Centers for Disease Control and Prevention, CDC) à Atlanta.

Les premières données ont été analysées et publiés en 1998, suivies de 81 publications jusqu’en 2012. L’étude kaiser a établi que:

  • La maltraitance et le dysfonctionnement familial dans l’enfance contribuent aux problèmes de santé des décennies plus tard.
  • Celles-ci incluent les maladies chroniques, telles que les maladies cardiaques, le cancer, les accidents cérébrovasculaires et le diabète, qui sont les causes les plus courantes de décès et d’invalidité aux États-Unis.
  • Les expériences négatives de l’enfance sont courantes.
  • 28% des participants à l’étude ont signalé des abus physiques et 21%, des abus sexuels.
  • Beaucoup ont également déclaré avoir vécu un divorce ou la séparation de leurs parents, ou avoir un parent souffrant de troubles mentaux ou de toxicomanie.
  • Les expériences négatives de l’enfance se produisent souvent simultanément.
  • 40% de l’échantillon initial ont déclaré avoir vécu au moins deux traumatismes et 12,5%, au moins quatre.
  • Étant donné que les ACE sont dépendants les uns des autres, de nombreuses études ultérieures ont examiné leurs effets cumulatifs plutôt que les effets individuels de chacun des traumatismes.
  • Les expériences négatives vécues durant l’enfance ont une relation dose-effet avec de nombreux problèmes de santé.
  • Après avoir suivi les participants au fil du temps, les chercheurs ont découvert que le score ACE cumulatif d’une personne présentait une relation forte et progressive avec de nombreux problèmes de santé, sociaux et comportementaux tout au long de la vie, y compris des troubles liés à l’utilisation de substances.

CDC-Kaiser Permanente adverse childhood experiences (ACE) study (1998).

L’étude a été initialement publiée dans l’American Journal of Preventive Medicine (Felitti VJ, Anda RF, Nordenberg D, Williamson DF, Spitz AM, Edwards V, Koss MP, Marks JS.Relationship of childhood abuse and household dysfunction to many of the leading causes of death in adults: The Adverse Childhood Experiences (ACE) StudyExternal Web Site IconAmerican Journal of Preventive Medicine 1998;14:245–258. (en anglais) )

Elaborée à partir des résultats des ACE studies, la théorie polyvagale (Stephen Porges S. (2011). The Polyvagal Theory : Neurophysiological Foundations of Émotions, Attachment, Communication, Self regulation, New York, Norton.) propose une explication innovante aux réactions incontrôlées du sujet dans son environnement. Les informations sont identifiées comme des signaux de danger ou de sécurité, ce qui ouvre des perspectives cliniques pour la prise en charge du psychotraumatisme.

Issue des neurosciences, la théorie polyvagale apporte un nouveau regard sur la compréhension des réactions physiologiques et psychologiques des individus face à l’environnement, et tout particulièrement sur les réactions des sujets souffrant de stress post­-traumatique. En déclinant le système nerveux autonome non plus en deux sous-systèmes antinomiques (sympathique et parasympathique), mais comme un système plus complexe offrant trois voies de réponses possibles, la théorie polyvagale propose une explication innovante aux réactions incontrôlées du sujet dans son environnement : les informations sont traitées et identifiées comme des signaux de sécurité ou de danger. Nous pouvons alors appréhender les symptômes post-traumatiques comme des manifestations de défense ou de survie que l’organisme déclenche selon sa lecture de la situation et son évaluation de la menace.

 

Calculer son score ACE avec le Questionnaire ACE: 

Score ACE: 

Score ACE égal à 1

  • 1,2 fois plus de risques d’être fumeur
  • 1,5 fois plus de risques de souffrir d’une maladie cardiaque
  • 2 fois plus de risques d’usage de drogues en intraveineuse
  • 1,6 fois plus de risques de promiscuité sexuelle (plus de 50 partenaires)
  • 1,7 fois plus de risques de contracter une infection sexuellement transmissible
  • 1,04 fois plus de souffrir d’une maladie hépatique
    2 fois plus de risques d’être victime de violence physique si l’on est une femme
  • 3,5 fois plus de risques d’être victime d’une agression sexuelle si l’on est une femme
  • 1,25 fois plus de risques d’être un « binge drinker » (consommation de grandes quantités d’alcool en un temps réduit)
  • 1,06 fois plus de risques de contracter un cancer
  • 1,6 fois plus de risques de développer un problème de santé mentale
  • 1,04 fois plus de risques d’être obèse

Score ACE égal à 2

  • 1,7 fois plus de risques d’être fumeur
  • 1,7 fois plus de risques de souffrir d’une maladie cardiaque
  • 10 fois plus de risques d’usage de drogues en intraveineuse
  • 2,1 fois plus de risques de promiscuité sexuelle (plus de 50 partenaires)
  • 2 fois plus de risques de contracter une infection sexuellement transmissible
    1, 4 fois plus de souffrir d’une maladie hépatique
  • 2,2 fois plus de risques d’être victime de violence physique si l’on est une femme
  • 4 fois plus de risques d’être victime d’une agression sexuelle si l’on est une femme
  • 1, 5 fois plus de risques d’être un « binge drinker » (consommation de grandes quantités d’alcool en un temps réduit)
  • 1,4 fois plus de risques de contracter un cancer
  • 2,2 fois plus de risques de développer un problème de santé mentale
  • 1,1 fois plus de risques d’être obèse

Score ACE égal à 3

  • 2,3 fois plus de risques d’être fumeur
  • 1,9 fois plus de risques de souffrir d’une maladie cardiaque
  • 22 fois plus de risques d’usage de drogues en intraveineuse
  • 2,2 fois plus de risques de promiscuité sexuelle (plus de 50 partenaires)
  • 2,3 fois plus de risques de contracter une infection sexuellement transmissible
  • 1,9 fois plus de souffrir d’une maladie hépatique
  • 2,8 fois plus de risques d’être victime de violence physique si l’on est une femme
  • 4,5 fois plus de risques d’être victime d’une agression sexuelle si l’on est une femme
  • 1, 5 fois plus de risques d’être un « binge drinker » (consommation de grandes quantités d’alcool en un temps réduit)
  • 1,5 fois plus de risques de contracter un cancer
  • 2,3 fois plus de risques de développer un problème de santé mentale
  • 1,3 fois plus de risques d’être obèse

Score ACE supérieur ou égal à 4

  • 2,6 fois plus de risques d’être fumeur
  • 2,1 fois plus de risques de souffrir d’une maladie cardiaque
  • 40 fois plus de risques d’usage de drogues en intraveineuse
  • 2,1 fois plus de risques de promiscuité sexuelle (plus de 50 partenaires)
  • 2,9 fois plus de risques de contracter une infection sexuellement transmissible
  • 1,9 fois plus de souffrir d’une maladie hépatique
  • 4,8 fois plus de risques d’être victime de violence physique si l’on est une femme
  • 9 fois plus de risques d’être victime d’une agression sexuelle si l’on est une femme
  • 1,7 fois plus de risques d’être un « binge drinker » (consommation de grandes quantités d’alcool en un temps réduit)
  • 1,5 fois plus de risques de contracter un cancer
  • 3,1 fois plus de risques de développer un problème de santé mentale
  • 1,5 fois plus de risques d’être obèse

QUestionnaire ACE:

questionnaire-sur-les-experiences-traumatiques-de-lenfance

VIDEO VOST:

 

Voir aussi sur le sujet: https://www.ifemdr.fr/etude-de-felitti-sur-les-experiences-negatives-de-lenfance/

Pour en savoir plus, voici trois autres excellentes vidéos explicatives:



La thérapie comportementale dialectique (TCD) ou Dialectical behavior therapy (DBT).

La thérapie comportementale dialectique (TCD), développée par Marsha Linehan (1993), est un traitement très prometteur pour le traitement des traumatismes. Il a été utilisé très efficacement pour aider les personnes qui ont des difficultés à gérer leurs émotions et à nouer des relations étroites, et avec les personnes qui pensent à se faire du mal. La thérapie comportementale dialectique met l’accent sur les émotions – en particulier la façon dont nous apprenons à gérer les sentiments difficiles. Si vous vous êtes déjà trouvé émotions difficiles, et si ces émotions interfèrent avec vos relations, la TCD peut être très utile. Elle repose sur les hypothèses suivantes :

– Si vos réactions émotionnelles ne sont pas prises en compte (par ceux qui ont pris soin de vous) lorsque vous êtes jeune, vous aurez peut-être des difficultés à identifier, étiqueter et gérer vos émotions à l’âge adulte.

– Lorsque vous avez du mal à gérer vos émotions, cela se répercute sur vos relations avec les autres.

– Nous augmentons souvent notre niveau de détresse en pensant à ce qui s’est déjà produit et à ce qui pourrait se produire dans le futur

– La pleine conscience, qui est un ensemble de techniques permettant de revenir au moment présent, peut vous aider à gérer les émotions et les pensées pénibles.

– Il est parfois efficace d’essayer de changer les émotions négatives, et parfois d’accepter ces émotions difficiles. Vous pouvez développer des compétences pour vous aider à décider de l’approche à adopter dans diverses situations.

Le traitement par la thérapie comportementale dialectique a été développé à l’origine pour traiter les troubles de la personnalité limite. Les personnes chez qui l’on diagnostique un trouble de la personnalité limite ont souvent des difficultés relationnelles et ont souvent des antécédents de pensées et d’actions suicidaires.

Au cours des dernières années, la TCD a été utilisée pour aborder une variété de conditions, y compris le PTSD (Becker et Zayfert 2001). Ce mode de thérapie comporte plusieurs aspects : la pleine conscience, l’efficacité interpersonnelle, la régulation des émotions et la tolérance à la détresse.

LA TCD a également été testée avec des patients en contexte médicolégal, avec des résultats prometteurs dans la réduction de la violence et de la colère:

Analyse de l’étude

Cette étude visait à tester l’efficacité d’une TCD adaptée dans un contexte médico-légal masculin. L’objectif était de maximiser le rendement d’un milieu de pratique dans le cadre d’un essai quasi-contrôlé, et d’évaluer ainsi le potentiel de poursuite d’un essai contrôlé randomisé à grande échelle.

« L’épreuve de vérité pour une intervention ciblant la violence est de savoir si elle réduit les comportements violents. La fréquence des comportements violents n’a pas montré de changement significatif. Cependant, la gravité des comportements violents a diminué plus dans le groupe TCD (53% de réduction vs 22% de réduction), suggérant que la TCD a permis de réduire plus efficacement la gravité des actes que le traitement habituel. Ces gains ont été maintenus et la réduction a augmenté au fur et à mesure que le programme se poursuivait, pour une durée d’au moins six mois.

D’un point de vue anecdotique, le programme adapté de TCD a donné plusieurs résultats intéressants, ce qui indique son potentiel dans le traitement de ce groupe de clients. Le taux d’attrition très faible : un seul patient a quitté le programme, ce qui est inhabituel par rapport aux taux d’attrition observés dans d’autres études (Lipsey, 1995). En outre, lorsque le programme a pris fin, cinq patients ayant suivi la TCD ont mis en place un groupe d’entraide continuant à mettre en pratique leurs compétences et à remplir leur journal, ce qui va à l’encontre des attentes d’un faible engagement dans la thérapie (Warren et Dolan, 1996). Le point de vue du personnel confirme également l’utilité du programme. Ils rapportent que les patients ayant suivi la TCD fonctionnaient mieux dans d’autres traitements, et que les relations thérapeutiques se sont améliorées de manière significative, contrairement aux attentes (Gunderson, 1984). »

Voir l’étude (trad fr de l’étude en question): Practice-based outcomes of dialectical behaviour therapy (DBT) targeting anger and violence, with male forensic patients

« Le SARA-V3 est un ensemble de directives de jugement professionnel structuré (JPS) pour l’évaluation et la gestion du risque de violence entre partenaires intimes (Intimate Partner Violence: IPV).
La violence entre partenaires intimes est définie comme toute atteinte physique réelle, tentative, ou menace d’atteinte à l’intégrité physique perpétrée par un homme ou une femme à l’encontre d’une personne avec laquelle il ou elle a, ou a eu, une relation intime et sexuelle. Cette définition est inclusive : elle ne se limite pas  aux actes qui entraînent des blessures physiques ou la mort ; elle ne se limite pas aux relations dans lesquelles les partenaires sont ou ont été légalement mariés; elle ne se limite pas au sexe de la victime ou de l’auteur.
Elle est également cohérente avec l’observation selon laquelle la violence entre partenaires intimes est pandémique dans nos sociétés, quelle que soit la nature de la relation. En ce sens, il a une application potentiellement plus large que d’autres instruments d’évaluation  du risque qui utilisent des définitions plus étroites de la violence conjugale.
Conformément aux recommandations des lignes directrices dans le domaine des soins de santé, telles que celles formulées par l’American Psychological Association  (APA, 2002), l’élaboration du SARA-V3 a été fondée en partie sur un examen systématique des recherches existantes. En conséquence, l’utilisation du SARA-V3 peut être considérée comme une pratique fondée sur des données probantes, guidée par des données empiriques ou soutenue par des données empiriques. Conformément aux recommandations de l’APA, le développement du SARA-V3 a pris en compte les normes de pratique existantes, des codes éthiques et des lois pertinentes. Le SARA-V3 aide les évaluateurs à exercer leur meilleur jugement; il ne remplace pas la discrétion professionnelle. Son objectif est d’introduire un cadre systématique, normalisé et pratique pour la collecte et la prise en compte des informations lors de la prise de décisions concernant le risque de violence entre partenaires intimes.

Format
Les facteurs pris en compte dans le SARA-V3 sont divisés en trois domaines. La nature de la violence entre partenaires intimes comprend 8 facteurs liés au modèle de tout comportement d’IPV perpétré par la personne évaluée.

  • Les antécédents et la nature des violences conjugales (8 items).
  • Les facteurs de risque de l’auteur sont 10 facteurs reflétant l’adaptation psychosociale et les antécédents de la personne évaluée.
  • Les facteurs de vulnérabilité de la victime sont 6 facteurs reflétant l’adaptation psychosociale

En général, les facteurs du premier domaine aident l’évaluateur à caractériser la gravité de l’IPV de la personne évaluée ; ceux du deuxième domaine, les caractéristiques de la personne évaluée qui peuvent être associées à la décision de s’engager dans la violence entre partenaires intimes; et ceux du troisième domaine, les caractéristiques de la victime qui peuvent être associées à la décision de s’engager dans un comportement d’autoprotection. Les évaluateurs ont également la possibilité de documenter d' »autres considérations », qui sont des facteurs de risque rares ou inhabituels pertinents pour le cas en question.

Applications

Le SARA-V3 est destiné à être utilisé par les professionnels de la justice pénale, de l’aide aux victimes, de la sécurité, de l’enseignement postsecondaire, de la santé et de la santé mentale travaillant dans divers contextes où des plaintes de violences entre partenaires intimes sont déposées. Dans le système de justice pénale, l’évaluation des risques est pertinente à un certain nombre de moments : pendant l’enquête policière, avant le procès, avant la comparution devant le tribunal, avant la condamnation de l’auteur de l’infraction et avant sa libération.
Dans le système de justice civile, l’évaluation des risques est pertinente pour la protection des victimes potentielles, en particulier dans le contexte du tribunal de la famille, de la protection de l’enfance et des questions de santé et de sécurité au travail. Dans le cadre des soins de santé, l’évaluation des risques est pertinente lorsqu’il s’agit d’établir des priorités ou de trier les cas en vue d’une prestation de services. Elle peut également s’avérer utile lors de la prise de décisions concernant les interventions les plus appropriées et les plus susceptibles d’être efficaces pour un cas donné ».

(The Spousal Assault Risk Assessment Guide (SARA), P. Randall Kropp and Andrea Gibas- 2015)

Nature des violences conjugales :

Les antécédents comprennent :

Facteurs de risque de l’auteur :

Problèmes avec :

Facteurs de vulnérabilité de la victime :

Problèmes avec :

 

N1. Intimidation

N2. Menaces

N3. Atteintes physiques

N4. Atteintes sexuelles

N5. Violence conjugale grave

N6. Violence conjugale chronique

N7. Escalade de la Violence conjugale

N8. Violation de la supervision liée à la Violence conjugale

P1. Relations intimes

P2. Relations non intimes

P3. Emploi/finances

P4. Traumatisme/Victimisation

P5. Comportement antisocial général

P6. Trouble mental majeur

P7. Trouble de la personnalité

P8. Consommation de substances psychoactives

 

P9. Idées violentes/suicidaires

P10. Distorsions cognitives à propos de la violence conjugale

 

V1. Obstacles à la sécurité

V2. Obstacles à l’indépendance

V3. Ressources interpersonnelles

V4. Ressources communautaires

V5. Attitudes ou comportements

V6. Santé mentale

 

Pour en savoir plus:

SARA: outil d’évaluation du risque de violences conjugales (outil de jugement clinique structuré)