Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
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DISPOSITIF D’ÉVALUATION DE LA FAMILLE (FAMILY ASSESSMENT DEVICE – FAD) (1983)

AUTEURS : Nathan B. Epstein, Lawrence M. Baldwin et Duane S. Bishop

OBJECTIF : Évaluer le fonctionnement de la famille.

DESCRIPTION : Le FAD est un questionnaire de 60 questions conçu pour évaluer le fonctionnement de la famille selon le modèle McMaster. Ce modèle décrit les propriétés structurelles, professionnelles et transactionnelles des familles et identifie six dimensions du fonctionnement familial : la résolution des problèmes, la communication, les rôles, la réactivité affective, l’implication affective et le contrôle du comportement.

En conséquence, la FAD est composée de six sous-échelles mesurant chacune de ces dimensions et d’une septième sous-échelle portant sur le fonctionnement général. Une échelle d’évaluation clinique, utilisée par les cliniciens pour évaluer le fonctionnement de la famille, est également disponible.

NORMES : La FAD a été élaborée sur la base des réponses de 503 personnes, dont 294 provenaient d’un groupe de 112 familles. La plupart (93) de ces familles avaient un membre hospitalisé dans un hôpital psychiatrique pour adultes. Les 209 autres personnes de l’échantillon étaient des étudiants suivant un cours d’introduction à la psychologie. Aucune autre donnée démographique n’a été présentée.

Les moyennes et les écarts-types pour les échantillons cliniques et non cliniques sont les suivants :

Échelle Clinique Non clinique
Résolution de problèmes (PS) (Problem Solving)

Communication (C)

Rôles (R)

Réceptivité Affective (AH) (Affective Responsiveness)

Implication affective (Al) (Affective Involvement )

Contrôle du comportement (BC) (Behavior Control)

Fonctionnement général (GF) (General Functioning)

2,20

2,15

2,22

2,23

2,05

1,90

1,96

2,38

2,37

2,47

2,42

2,23

2,02

2,26

Bien que la version actuelle de l’échelle comporte 60 éléments, les études initiales étaient basées sur une mesure de 53 éléments. Sept éléments ont été ajoutés, ce qui a permis d’accroître la fiabilité des sous-échelles auxquelles ils ont été ajoutés. Les éléments des sous-échelles sont indiqués sur l’instrument.

COTATION : Chaque item est noté sur une base de 1 à 4 en utilisant la clé suivante : Fortement d’accord = 1 ; Accord = 2, Désaccord = 3, Fortement en désaccord = 4.

Les items décrivant un fonctionnement malsain sont notés à l’envers. Les scores les plus bas indiquent un fonctionnement plus sain. La moyenne des réponses aux items est calculée pour obtenir sept scores d’échelle, chacun pouvant aller de 1,0 (sain) à 4,0 (malsain). Des feuilles de notation et des clés sont disponibles pour rendre le processus de notation relativement simple et pour indiquer les éléments de chaque sous-échelle.

FIABILITÉ : le FAD présente une assez bonne cohérence interne, avec des alphas pour les sous-échelles allant de 0,72 à 0,92. Aucune donnée de fiabilité n’est rapportée pour l’ensemble de la mesure ; les données de fiabilité test-retest ne sont pas disponibles.

VALIDITÉ : Lorsque la sous-échelle du fonctionnement général est retirée de l’analyse, les six autres sous-échelles semblent relativement indépendantes. La FAD présente un certain degré de validité concomitante et prédictive. Dans une étude distincte de 178 couples sexagénaires, la FAD était modérément corrélée avec l’échelle de satisfaction conjugale de Locke-Wallace et a montré une certaine capacité à prédire les scores de l’échelle de moral gériatrique de Philadelphie. En outre, la FAD a une bonne validité pour les groupes connus, les sept sous-échelles permettant de distinguer de manière significative les individus issus de familles cliniques de ceux issus de familles non cliniques.

RÉFÉRENCE PRINCIPALE : Epstein, N. B., Baldwin, L. M., et Bishop, D. S. (1983). The McMaster Family Assessment Device, Journal of Marital and Family Therapy, 9, 171-180. Instrument reproduit avec l’autorisation de Nathan Epstein et Duane Bishop.

DISPONIBILITÉ : Family Research Program, Butler Hospital, 345 Blackstone Boulevard, Providence, RI 92906.

FAD Evaluation du Fonctionnement de la famille

 

Découvrez ici une serie de podcast qui explique les différents roles des psychologues forensiques dans le service des prisons et de probation au Royaume Uni. 

Des missions centrées principalement sur l’évaluation psychocriminologique, mais pas que! Les psychologues forensiques interveinnent aussi dans la prise en charge de spresonnes aynat des troubles menteux sévéres, en complment par exemple des agents de probation.

https://forensicpsychologypodcast.libsyn.com/website

(La spécilaité de psychologue forensique est ouverte, au royaume uni, aux psychologues diplomés dans leurs cursus d’une license en psychologue forensique, délivrée par de nombreuses universités).

Ecoutez par exemple et notament cet indisênsable podcat de Karl Hanson (l’auteur de la statique 99-R):

 

Référence : Locke, H. J., & Wallace, K. M. (1959). Short marital adjustment and prediction tests : Their reliability and validity. Marriage and Family Living, 21, 251-255.

Description de l’échelle :

Le test d’ajustement à la vie conjugale de Locke-Wallace (Locke et Wallace 1959) est l’une des deux mesures de la satisfaction conjugale les plus utilisées (avec 3322 citations en janvier 2017), et est librement disponible pour la recherche et la pratique thérapeutique. Le Locke-Wallace* est une courte mesure d’auto-évaluation (15 items) de la satisfaction conjugale et des points de désaccord. La mesure utilise un système de notation complexe avec une pondération de dix items.
Des scores plus élevés reflètent une meilleure satisfaction conjugale et une plus grande entente entre les conjoints. Les scores de l’échelle de Locke-Wallace* vont de 2 à 158, avec un seuil de 100. Les scores inférieurs à 100 indiquent une insatisfaction conjugale ou une inadaptation. La mesure est administrée à chaque partenaire séparément, nécessite environ 5 minutes d’administration et est disponible en format papier-crayon et électronique.

Description de la mesure
Le Locke-Wallace* a été développé dans le but d’utiliser les items les plus fondamentaux des mesures existantes, mais plus longues, de la satisfaction conjugale pour créer une mesure courte de la satisfaction conjugale. Les items choisis pour être inclus dans le Locke-Wallace* sont ceux qui ont fourni le plus haut niveau de discrimination dans les études originales, qui n’ont pas fait double emploi avec d’autres items et qui ont été utilisés pour mesurer la satisfaction conjugale.
La mesure initiale a été élaborée dans les années 1950 à partir d’un échantillon composé principalement de Blancs, de personnes instruites et de professionnels. La mesure a été revalidée par d’autres chercheurs au fil du temps afin d’évaluer son utilisation continue en tant que mesure de la satisfaction conjugale compte tenu de son âge (par exemple, Cross et Sharpley 1981 ; Freeston et Plechaty 1997) ; cependant, les échantillons de recherche ultérieurs ont été similaires en termes de caractéristiques démographiques à l’échantillon de développement initial.La validité du Locke-Wallace* dans l’évaluation de la qualité conjugale des mariages d’autres races et ethnies reste largement inexplorée. L’échelle de Locke-Wallace* consiste en une échelle globale de satisfaction conjugale, sans sous-échelle.
Il présente également une forte corrélation avec les mesures de la satisfaction sexuelle, de la communication et des sentiments positifs à l’égard du conjoint (Arias et O’Leary 1985), et il est sensible aux changements de traitement (Margolin et Weiss 1978).

Psychométrie
Le test de Locke-Wallace* a été initialement normalisé sur un échantillon de 236 participants, dont 48 étaient connus pour être dans un mariage insatisfait (Locke et Wallace 1959). Le score moyen du groupe des satisfaits
était de 135,9, tandis que le score moyen du groupe insatisfait était de 71,7. Cette différence était statistiquement significative et différenciait les personnes martialement satisfaites des personnes martialement insatisfaites. La cohérence interne a été testée en utilisant la méthode des moitiés divisées corrigée par la formule de Spearman-Brown, et a révélé un coefficient de fiabilité de 0,84, indiquant que l’échelle a une bonne fiabilité.
En raison de l’ancienneté de l’échelle de Locke-Wallace*, d’autres chercheurs ont mené des études ultérieures pour évaluer la fiabilité, la validité et la pertinence de l’échelle de Locke-Wallace* à la lumière de l’évolution des valeurs plusieurs décennies après son élaboration (Cross et Sharpley, 1981 ; Freeston et Plechaty, 1997). Cross et Sharpley ont effectué une analyse discriminante, une analyse d’items et une analyse factorielle sur 95 hommes et femmes mariés (non mariés entre eux). Les résultats de cette étude ont révélé que l’échelle de Locke-Wallace* continue de mesurer efficacement l’ajustement conjugal. Tous les items ont permis de distinguer les partenaires satisfaits des partenaires insatisfaits. Il est à noter que les items 1 et 14, seuls ou en conjonction, classent correctement les partenaires satisfaits.Cela suggère que ces items peuvent être utilisés pour une évaluation rapide de la satisfaction conjugale. Freeston et Plechaty (1997) ont également constaté que le Locke-Wallace* donnait des résultats adéquats et que le score total permettait de distinguer les hommes et les femmes satisfaits des insatisfaits.

questionnaire d’ajustement à la vie conjugale

 

Raymond DEPARDON (12 jours) Avant 12 jours, les personnes hospitalisées en psychiatrie sans leur consentement sont présentées en audience

Avant 12 jours, les personnes hospitalisées en psychiatrie sans leur consentement sont présentées en audience, d’un côté un juge, de l’autre un patient, entre eux naît un dialogue sur le sens du mot liberté et de la vie.

 

(suite…)

Académie de médecine (2012) Évaluation de la dangerosité psychiatrique et criminologique

L’Académie de médecine s’est prononcé très clairement sur l’utilité des outils d’évaluation, sur l’urgence de conduire des recherches, et sur la nécessité de former les experts.

Extrait:

Les instruments actuariels sont construits sur la base d’une validation externe.
Prenons l’exemple du COVR (Classification of Violence Risk). Cet instrument a été construit sur la base de la Mac Arthur Study, cohorte où 1106 sujets à risque ont été suivis pendant 20 semaines, avec un recueil prospectif des actes de violence. 106 facteurs de risque ont été mesurés en début d’étude (démographiques, personnalité, antécédents, violence notamment, support social, diagnostics, symptômes, etc.). Une technique de fouille de données (CART –Classification and Regression Tree) a ensuite été utilisée pour construire un algorithme qui permet de prédire au mieux la survenue des actes de violence par une combinaison des 106 facteurs de risque. Les caractéristiques prédictives s’avéraient bonnes dans les articles princeps, moyennes lors des études de réplication (AUC – Area Under the Concentration curve – autour de 0.75, c’est-à-dire à mi-chemin entre le fruit du hasard et un déterminisme absolu).
Les instruments cliniques standardisés obéissent eux à une logique psychométrique classique dans le champ des mesures utilisées en psychopathologie. La Hare Psychopathy Checklist en est un exemple. Ici la validation est essentiellement interne, issue d’une théorie définitoire solide et d’un modèle de mesure exigeant : celui de l’unidimensionnalité statistique (analyse factorielle).
L’ HAS (Haute Autorité de Santé) préconise d’évaluer les risques de violence des malades mentaux, pour mettre en place des stratégies de prévention, par des outils actuariels tels que la HCR-20 et la VRAG :
– HCR-20 (Historical Clinical Risk -20) a été développée par Webster (1997) à partir d’une population de sujets médico-légaux et de détenus. Cette échelle comporte 20 items, cotée de 0 à 40, avec trois grands chapitres : histoire des patients, conduites actuelles, avenir.
– VRAG ( Violence Risk Apraisal Guide ) a été développée par Quinsey (1998). L’individu est situé par rapport à un groupe comparable dont on connaît l’évolution au cours du temps.
Il est fréquent d’opposer l’approche clinique (subjective) à l’approche actuarielle ou psychométrique (objective). Cette opposition est excessive.
La pratique clinique, en particulier diagnostique, repose sur deux perspectives en résonance et une toile de fond :
perspective sémiologique et phénoménologique (dévoilement global d’un tableau clinique) ;
la toile de fond est théorique : psychodynamique, biologique, cognitive, etc.
Le recours à des instruments standardisés permet de systématiser le recueil sémiologique.
Cette systématisation est utile pour le jeune clinicien mais aussi lorsque le clinicien est susceptible d’être en difficulté dans son enquête sémiologique pour des raisons d’organisation (temps), ou pourquoi pas émotionnelles : la situation d’expertise peut susciter des réactions de ce type (enjeux de pouvoir, cas cliniques présentant une valence affective ou symbolique très forte).

https://www.academie-medecine.fr/wp-content/uploads/2013/07/ANM-dangerosit%C3%A9-26.09.12docm.pdf

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La situation d’expertise a par ailleurs des spécificités par rapport à la situation clinique
ordinaire :
la situation clinique repose sur un colloque et un partage de décision entre deux
personnes, un médecin et son malade ; la justification, la validité et l’explicitation
du cadre théorique et des modalités d’entretien utilisées relèvent donc en grande
partie elles-aussi de ce cadre précis ;
au contraire, la situation d’expertise est ouverte non seulement au monde judiciaire
mais en fait à la société dans son ensemble et la clarté du processus d’expertise
relève donc d’une sphère bien plus vaste. De ce fait les instruments standardisés
sont ici d’une utilité particulière.
Autre point à souligner : la situation clinique est inscrite dans une approche statistique (le
succès thérapeutique est statistique, les actions de prévention le sont également) alors que
l’expertise vise fondamentalement à explorer un individu dont la responsabilité est mise en jeu, la
responsabilité étant par essence une notion non probabiliste. On comprend alors les réticences « de
principe » qu’il y a à avoir recours à des formes d’évaluation fondamentalement statistiques dans
le domaine de l’expertise.
Au total, il existe aujourd’hui des instruments de mesure du risque d’un intérêt moyen
(c’est-à-dire ni faible, ni fort) au regard de leurs performances statistiques. Ils permettent
d’améliorer le niveau de transparence et d’homogénéité des évaluations, ce qui est appréciable
dans le domaine de l’expertise. Ils ne sont cependant pas destinés à être utilisés seuls ni à se
substituer à l’analyse clinique et, ce, pour des raisons tant méthodologiques, épistémologiques que
sociales.

FRANCE CULTURE (2009) La parole de l’enfant victime

Antoine Garapon, suite à l’affaire Outreau, revient sur la question de la parole de l’enfant victime

 

http://psychocriminologie.free.fr/wp-content/uploads/audio/la_parole_de_lenfant_victime2009.mp3

FRANCE CULTURE (2018) cycle d’émissions « A voix nues », consacrées à l’expert Daniel ZAGURY (Fevrier 2018)

Daniel Zagury (1/5) : Un avenir à Chevilly-Larue

Pour comprendre ce qui pousse certains hommes à commettre des actes monstrueux, la justice fait appel à l’expert psychiatre Daniel Zagury, ainsi amené à écouter et décrypter de nombreux tueurs en série comme Guy Georges, Patrice Alègre ou Michel Fourniret, et plus récemment des terroristes.

C’est poussé par son appréhension du corps en souffrance et par la peur de la mort que Daniel Zagury s’intéressera à la psychiatrie pendant ses études de médecine.

En associant très tôt ses impressions littéraires avec cette discipline, il se passionne pour la clinique et rejette l’intellect dépourvu d’affect.

Attentif à ce qu’il va transmettre, il pense qu’il est possible d’apaiser la souffrance de l’autre.

Liens

Publications de Daniel Zagury (cairn.info)

Daniel Zagury, passion psy, article de Flore Thomasset (la-croix.com)

Docteur Daniel Zagury : «Chez les terroristes islamistes, il y a très peu de malades mentaux avérés» – Propos recueillis par Eric Favereau (liberation.fr)

Daniel Zagury (2/5) : La psychiatrie ordinaire

Depuis 1997 Daniel Zagury est chef de service du centre psychiatrique du Bois de Bondy en Seine Saint-Denis. Tout au long de son parcours à l’hôpital ou en prison, il a exploré et analysé les actes médicaux légaux des malades mentaux psychotiques, et ceux présentant des troubles graves de la personnalité.

Daniel Zagury (3/5) : L’expertise de l’horreur

Psychiatre des hôpitaux, spécialiste de psychopathologie et de psychiatrie légale mais aussi expert auprès de la Cour d’appel de Paris, Daniel Zagury cherche à mieux saisir le fonctionnement de certains hommes qui commettent des actes atroces « ce qui l’amène à côtoyer le plus effroyable de l’humanité ». 

Daniel Zagury (4/5) : Le procès pénal

Expert auprès des tribunaux Daniel Zagury a régulièrement témoigné dans d’importantes affaires criminelles mettant en cause des tueurs en série.

Retour sur une expertise qui consiste à mettre en lumière les caractéristiques, les aspects particuliers de la personnalité du tueur, les circonstances et les mobiles affectifs qui déclenchent une telle conduite.

Tout l’enjeu est de regarder le mal en face en entrant en relation avec l’autre sans aucune fascination.

Daniel Zagury (5/5) : La banalité du mal

Auteur de plusieurs ouvrages et de nombreux articles consacrés au parricide, au crime passionnel et aux tueurs en série, Daniel Zagury oblige la société à admettre que l’horreur absolue n’est pas étrangère à l’homme ordinaire.

En allant au delà des acquis psychiatriques, il tente de comprendre comment sont fabriqués de tels êtres humains.