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INVENTAIRE DE CO-DÉPENDANCE (CODI) (CO—DEPENDENCY INVENTORY),  Sandra Stonebrink (1988)

AUTEUR : Sandra Stonebrink

BUT : Mesurer la codépendance chez les membres de la famille et les amis des personnes ayant des problèmes de consommation.

DESCRIPTION : Le CODI est un instrument de 29 questions conçu pour étudier la codépendance chez les membres de la famille et les amis des personnes ayant des problèmes de consommation. La codépendance a été définie comme le fait de permettre à l’a personne ayant des problèmes de consommation de continuer à utiliser des produits et/ou d’essayer de contrôler la consommation d’alcool et/ou de drogues de la personne ayant des problèmes de consommation. Les items et les sous-échelles ont été élaborés à partir de la littérature qui suggère que la codépendance se caractérise par :

  • le besoin de contrôle (« need to control ») (C ; items 1, 5, 9, 13, 17, 21, 25) ;
  • la dépendance interpersonnelle (« interpersonal dependency ») (ID ; items 2, 6-10, 14, 18, 22, 26, 29) ;
  • l’aliénation de soi (« self-alienation »;  A ; items 3, 7, 11, 15, 19, 23, et 27) ;
  • et l’enchevêtrement (« être phagocyté » par les autres: « enmeshment »; E ; items 4, 8, 12, 16, 20, 24, 28).

Étant donné l’abondance de la littérature sur la codépendance, mais l’absence de mesures adéquates de ce concept, le CODI est un instrument important pour mesurer la codépendance.

NORMES : Le CODI a été étudié auprès de 48 amis ou membres de la famille d’individus recevant un traitement dans le cadre d’un programme de lutte contre l’alcoolisme et la toxicomanie d’un centre médical à Kailua, Hawaï ; 69% étaient des femmes et 31% des hommes, et l’âge moyen de l’échantillon était de 43 ans. Soixante pour cent des personnes interrogées étaient mariées et 65 % étaient de race blanche. Les parents représentaient 37,5 % de l’échantillon, les conjoints 35,4 %, les partenaires amoureux 12,5 %, les enfants 6,3 %, les frères et sœurs 4,2 % et les amis 2,1 %. Les normes réelles ne sont pas disponibles.

COTATION: Le CODI est côté en additionnant les scores des items pour les sous-échelles et les scores totaux après avoir noté à l’envers les items 9, 13, 17 et 25.

FIABILITÉ : le CODI a une cohérence interne moyenne, avec un alpha global de 0,79 et des alphas de sous-échelle allant de 0,45 pour le contrôle à 0,75 pour la dépendance interpersonnelle. Les données sur la stabilité n’ont pas été communiquées.

VALIDITÉ : Le CODI a une validité de construction moyenne avec des relations significatives, avec l’identification à des caractéristiques stéréotypées du rôle sexuel féminin et, pour les femmes seulement, avec un environnement familial d’origine dysfonctionnel. Pour les hommes comme pour les femmes, la composante d’auto-aliénation du CODI était liée à l’environnement familial dysfonctionnel.

RÉFÉRENCE PRINCIPALE : Stonebrink, S. (1988). A measure of co-dependency and the impact of socio-cultural characteristics. Thèse de maîtrise non publiée, Université d’Hawaï, École de travail social.

DISPONIBILITÉ : The Free Press.

INVENTAIRE DE CO-DÉPENDANCE (CODI)

Terry Robinson et Kent Berridge qui ont publié en 1993 un article de 45 pages sur les fondements neuronaux de la soif de drogue, enrichi d’un panorama des théories de la dépendance .Cet article fut suivi de tentatives répétées pour travailler sur le concept de saillance incitative et son fondement neuronal dans un article de 60 pages publié en 1998, ainsi que dans un article de 27 pages publié en 2000 . L’hypothèse générale de Robinson et Berridge (1993) est que le cerveau sera affecté par la consommation de drogue de telle manière que le système neuronal responsable du désir de drogue pourrait devenir hyper-sensible et produire alors des ‘saillances’ de stimuli liées à la drogue en forte augmentation. La saillance augmente au point où se développe la dépendance, un comportement que même les toxicomanes eux-mêmes ne comprennent pas. Ils travaillent sur une perception de la dépendance qui postule l’existence d’une condition qui annule les ‘désincitations’ normales. En fait, ils tentent de fournir un ensemble d’hypothèses fondées sur la neurologie qui permettent de comprendre pourquoi les personnes dépendantes persistent dans un comportement que la plupart des gens perçoivent comme contreproductif ou destructeur et restent insensibles à ce qui conduirait des personnes (normales) comme nous à arrêter. Un aspect essentiel de leur perception de certaines dépendances est qu’elles sont ‘obsessionnelles’, définies comme un ‘comportement compulsif, stéréotypé et répétitif’ (1993, 276) dénué de motivation rationnelle. « Le ‘désir’ évolue en soif obsessionnelle et il s’agit manifestement sur le plan comportemental de recherche de drogue et de prise de drogue compulsives. Par conséquent, selon cette perspective, le besoin de drogue et un comportement de dépendance sont dus spécifiquement à la sensibilisation de la saillance incitative ». (1993, 249). Tout au long de leur article, ces auteurs reviennent à des perceptions des comportements de dépendance aux drogues dans lesquels la poursuite de l’usage de drogues fondée sur des motivations rationnelles, compréhensibles et constructives est tout simplement absente. Ils proposent un grand nombre de références portant (principalement) sur des expérimentations animales dans lesquelles des zones particulières du cerveau sont étudiées. Etant donné la notion de ‘désir’ qu’ils retiennent (liking), l’expérimentation animale est impossible, de sorte qu’ici également ils postulent l’irrationalité du comportement de dépendance. « Le besoin est un ‘désir’ de drogue obsessionnel, irrationnel et pathologiquement intense qui ne repose sur aucune raison évidente, et qui mène à un comportement compulsif de recherche de drogue et de prise de drogue » (1993, 272). Berridge et Robinson ne parlent pas du fait de désirer désespérément une personne qui vous manque, la liberté ou des vacances, ainsi que des adaptations neurologiques (les sensibilisations) que cela entraîne, et c’est bien dommage. A moins que ces besoins ne soient compris, il n’y a pas de raison de suspecter qu’ils sont différents du besoin de drogue, excepté pour ce qui concerne leurs conséquences légales. «Une perception de la dépendance fondée sur l’incitation-sensibilisation suggère que pour ‘soigner’ véritablement la dépendance, il faut cibler directement et inverser les neuro-adaptations qui sous-tendent la sensibilisation » (1993, 271). Les techniques de TEP ou d’IRM fonctionnelle doivent jouer un rôle croissant dans la recherche de preuves de ces neuro-adaptations.

Pour en savoir plus: http://www.annecoppel.fr/limperatrice-nue-les-neurosciences-modernes-et-le-concept-de-dependance/

Application Smaart «Self Monitoring Alcool And health Risk Tool»

Une étude a été menée sur douze mois entre le 26 avril 2021 et le 30 mai 2022.

Durant l’étude, la moitié des 1770 testeurs avait accès à l’application et l’autre ne pouvait pas la télécharger. Deux mesures étaient en particulier observées: le volume total d’alcool consommé et le nombre de jours de consommation excessive (quatre verres ou plus dans la même journée pour les femmes, 5 verres ou plus pour les hommes).

«En douze mois, la consommation moyenne d’alcool des participants a baissé. Mais dans le groupe des personnes qui avaient accès à Smaart, la diminution était plus importante de 10%, preuve de l’efficacité du dispositif.»

Source : British Medical Journal: BERTHOLET & al. (juin 2023) Effect of a smartphone intervention as a secondary prevention for university students with unhealthy alcohol use: randomized controlled trial

En savoir plus sur: https://www.24heures.ch/1770-etudiants-impliques-une-app-pour-limiter-la-consommation-dalcool-des-jeunes-378768896130

Ces dernières années, des recherches révolutionnaires en neurosciences ont fondamentalement modifié notre compréhension de l’impact des traumatismes sur les individus sur les plans psychologique, physiologique, émotionnel et social.

La phase initiale de l’étude ACE a été conduite par les hôpitaux Kaiser, entre 1995 et 1997 (17 000 patients).

L’étude a été menée par le Professeur Vincent Felitti, chef du service de médecine préventive de l’établissement du Kaiser Permanente à San Diego en Californie, et le Docteur Robert Anda, épidémiologiste au Centre de Contrôle et Prévention de Maladie (Centers for Disease Control and Prevention, CDC) à Atlanta.

Les premières données ont été analysées et publiés en 1998, suivies de 81 publications jusqu’en 2012. L’étude kaiser a établi que:

  • La maltraitance et le dysfonctionnement familial dans l’enfance contribuent aux problèmes de santé des décennies plus tard.
  • Celles-ci incluent les maladies chroniques, telles que les maladies cardiaques, le cancer, les accidents cérébrovasculaires et le diabète, qui sont les causes les plus courantes de décès et d’invalidité aux États-Unis.
  • Les expériences négatives de l’enfance sont courantes.
  • 28% des participants à l’étude ont signalé des abus physiques et 21%, des abus sexuels.
  • Beaucoup ont également déclaré avoir vécu un divorce ou la séparation de leurs parents, ou avoir un parent souffrant de troubles mentaux ou de toxicomanie.
  • Les expériences négatives de l’enfance se produisent souvent simultanément.
  • 40% de l’échantillon initial ont déclaré avoir vécu au moins deux traumatismes et 12,5%, au moins quatre.
  • Étant donné que les ACE sont dépendants les uns des autres, de nombreuses études ultérieures ont examiné leurs effets cumulatifs plutôt que les effets individuels de chacun des traumatismes.
  • Les expériences négatives vécues durant l’enfance ont une relation dose-effet avec de nombreux problèmes de santé.
  • Après avoir suivi les participants au fil du temps, les chercheurs ont découvert que le score ACE cumulatif d’une personne présentait une relation forte et progressive avec de nombreux problèmes de santé, sociaux et comportementaux tout au long de la vie, y compris des troubles liés à l’utilisation de substances.

CDC-Kaiser Permanente adverse childhood experiences (ACE) study (1998).

L’étude a été initialement publiée dans l’American Journal of Preventive Medicine (Felitti VJ, Anda RF, Nordenberg D, Williamson DF, Spitz AM, Edwards V, Koss MP, Marks JS.Relationship of childhood abuse and household dysfunction to many of the leading causes of death in adults: The Adverse Childhood Experiences (ACE) StudyExternal Web Site IconAmerican Journal of Preventive Medicine 1998;14:245–258. (en anglais) )

Elaborée à partir des résultats des ACE studies, la théorie polyvagale (Stephen Porges S. (2011). The Polyvagal Theory : Neurophysiological Foundations of Émotions, Attachment, Communication, Self regulation, New York, Norton.) propose une explication innovante aux réactions incontrôlées du sujet dans son environnement. Les informations sont identifiées comme des signaux de danger ou de sécurité, ce qui ouvre des perspectives cliniques pour la prise en charge du psychotraumatisme.

Issue des neurosciences, la théorie polyvagale apporte un nouveau regard sur la compréhension des réactions physiologiques et psychologiques des individus face à l’environnement, et tout particulièrement sur les réactions des sujets souffrant de stress post­-traumatique. En déclinant le système nerveux autonome non plus en deux sous-systèmes antinomiques (sympathique et parasympathique), mais comme un système plus complexe offrant trois voies de réponses possibles, la théorie polyvagale propose une explication innovante aux réactions incontrôlées du sujet dans son environnement : les informations sont traitées et identifiées comme des signaux de sécurité ou de danger. Nous pouvons alors appréhender les symptômes post-traumatiques comme des manifestations de défense ou de survie que l’organisme déclenche selon sa lecture de la situation et son évaluation de la menace.

 

Calculer son score ACE avec le Questionnaire ACE: 

Score ACE: 

Score ACE égal à 1

  • 1,2 fois plus de risques d’être fumeur
  • 1,5 fois plus de risques de souffrir d’une maladie cardiaque
  • 2 fois plus de risques d’usage de drogues en intraveineuse
  • 1,6 fois plus de risques de promiscuité sexuelle (plus de 50 partenaires)
  • 1,7 fois plus de risques de contracter une infection sexuellement transmissible
  • 1,04 fois plus de souffrir d’une maladie hépatique
    2 fois plus de risques d’être victime de violence physique si l’on est une femme
  • 3,5 fois plus de risques d’être victime d’une agression sexuelle si l’on est une femme
  • 1,25 fois plus de risques d’être un « binge drinker » (consommation de grandes quantités d’alcool en un temps réduit)
  • 1,06 fois plus de risques de contracter un cancer
  • 1,6 fois plus de risques de développer un problème de santé mentale
  • 1,04 fois plus de risques d’être obèse

Score ACE égal à 2

  • 1,7 fois plus de risques d’être fumeur
  • 1,7 fois plus de risques de souffrir d’une maladie cardiaque
  • 10 fois plus de risques d’usage de drogues en intraveineuse
  • 2,1 fois plus de risques de promiscuité sexuelle (plus de 50 partenaires)
  • 2 fois plus de risques de contracter une infection sexuellement transmissible
    1, 4 fois plus de souffrir d’une maladie hépatique
  • 2,2 fois plus de risques d’être victime de violence physique si l’on est une femme
  • 4 fois plus de risques d’être victime d’une agression sexuelle si l’on est une femme
  • 1, 5 fois plus de risques d’être un « binge drinker » (consommation de grandes quantités d’alcool en un temps réduit)
  • 1,4 fois plus de risques de contracter un cancer
  • 2,2 fois plus de risques de développer un problème de santé mentale
  • 1,1 fois plus de risques d’être obèse

Score ACE égal à 3

  • 2,3 fois plus de risques d’être fumeur
  • 1,9 fois plus de risques de souffrir d’une maladie cardiaque
  • 22 fois plus de risques d’usage de drogues en intraveineuse
  • 2,2 fois plus de risques de promiscuité sexuelle (plus de 50 partenaires)
  • 2,3 fois plus de risques de contracter une infection sexuellement transmissible
  • 1,9 fois plus de souffrir d’une maladie hépatique
  • 2,8 fois plus de risques d’être victime de violence physique si l’on est une femme
  • 4,5 fois plus de risques d’être victime d’une agression sexuelle si l’on est une femme
  • 1, 5 fois plus de risques d’être un « binge drinker » (consommation de grandes quantités d’alcool en un temps réduit)
  • 1,5 fois plus de risques de contracter un cancer
  • 2,3 fois plus de risques de développer un problème de santé mentale
  • 1,3 fois plus de risques d’être obèse

Score ACE supérieur ou égal à 4

  • 2,6 fois plus de risques d’être fumeur
  • 2,1 fois plus de risques de souffrir d’une maladie cardiaque
  • 40 fois plus de risques d’usage de drogues en intraveineuse
  • 2,1 fois plus de risques de promiscuité sexuelle (plus de 50 partenaires)
  • 2,9 fois plus de risques de contracter une infection sexuellement transmissible
  • 1,9 fois plus de souffrir d’une maladie hépatique
  • 4,8 fois plus de risques d’être victime de violence physique si l’on est une femme
  • 9 fois plus de risques d’être victime d’une agression sexuelle si l’on est une femme
  • 1,7 fois plus de risques d’être un « binge drinker » (consommation de grandes quantités d’alcool en un temps réduit)
  • 1,5 fois plus de risques de contracter un cancer
  • 3,1 fois plus de risques de développer un problème de santé mentale
  • 1,5 fois plus de risques d’être obèse

QUestionnaire ACE:

questionnaire-sur-les-experiences-traumatiques-de-lenfance

VIDEO VOST:

 

Voir aussi sur le sujet: https://www.ifemdr.fr/etude-de-felitti-sur-les-experiences-negatives-de-lenfance/

Pour en savoir plus, voici trois autres excellentes vidéos explicatives:



FEDERAL PROBATION JOURNAL (2022) L’usage et l’abus de substances chez les personnes sous main de justice : Directives pour la pratique des agents de probation

Scott T. Walters, PhD en psychologie clinique, est professeur de santé comportementale et communautaire à l’école de santé publique du centre des sciences de la santé de l’université du Texas du Nord. Ses recherches portent sur l’utilisation de l’entretien motivationnel et d’autres interventions brèves pour aider les gens à modifier leur consommation de substances psychoactives et d’autres comportements problématiques.

Le Dr Walters, qui a publié de nombreux ouvrages, a été consultant pour plusieurs agences ; il intervient fréquemment devant des groupes universitaires, communautaires et médicaux ; il a reçu des prix nationaux et internationaux pour son travail d’intégration de la recherche et de la pratique.

 

Extrait:

Que doit savoir le personnel de probation sur l’usage et le mésusage de substances psychoactives?

Un trouble lié à l’usage de substances (TUS) est un mode de consommation d’alcool ou de drogues qui entraîne des déficiences ou des problèmes importants. Bien entendu, toutes les personnes qui consomment des substances ne développent pas forcément un trouble lié à l’usage de substances. Le nombre de personnes qui consomment une substance et qui développent ensuite un TUS est appelé « dépendance conditionnelle ». En moyenne, environ 12 % des personnes qui consomment une substance au moins une fois développeront un TUS, certaines substances (par exemple, l’alcool, la marijuana) ayant des taux de dépendance conditionnelle plus faibles, et d’autres substances (par exemple, la cocaïne, l’héroïne) ayant des taux un peu plus élevés (Lopez-Quintero et al., 2011). L’héroïne et la cocaïne semblent également avoir la progression la plus rapide de la consommation initiale vers un TUS (0-4 mois), tandis que le cannabis et l’alcool prennent souvent plus de temps pour évoluer vers un TUS (1-6 ans et 3-15 ans, respectivement) (Lopez-Quintero et al., 2011). Comme la consommation de substances elle-même, les TUS peuvent aller d’un TUS relativement bénin qui peut être traité par de brefs conseils à un TUS très grave qui peut nécessiter de recourir à des services d’hospitalisation intensifs. C’est l’une des raisons pour lesquelles il est important d’utiliser un outil de dépistage fondé sur des données probantes qui mesure l’usage récent de substances, plutôt que de se fier à des évaluations du risque/besoin criminogène qui mesurent des comportements plus généraux ou un usage de substances qui s’est produit il y a longtemps.

Les TUS sont plus fréquents chez les hommes, les jeunes, les personnes à faible revenu, les chômeurs, les personnes qui ont commencé à consommer des substances à un âge précoce et qui souffrent de certains troubles mentaux (Chen, O’Brien et Anthony, 2005). Dans une enquête nationale, environ 20% des hommes en probation souffraient de troubles liés à la consommation de drogues, 30 % de troubles liés à la consommation d’alcool et 40 % d’un quelconque TUS (données de  la Substance Abuse and Mental Health Services Administration, 2014). Dans une autre enquête, environ la moitié des hommes en probation avaient besoin d’un traitement l’addiction, mais seulement un quart d’entre eux ont effectivement reçu un traitement au cours d’une année donnée (K. E. Moore et al., 2019 ; Perry et al., 2015).

Que doit savoir le personnel de probation sur la consommation et l’abus de substances dans le système judiciaire pénal?

Les personnes qui consomment des substances sont beaucoup plus susceptibles d’avoir affaire à la justice (Dellazizzo et al., 2020 ; Hayhurst et al., 2017 ; T. M. Moore et al., 2008 ; Yukhnenko, Blackwood, & Fazel, 2020). Par exemple, près de 40 % des détenus fédéraux et d’État ont déclaré avoir consommé des drogues et 30 % avoir bu de l’alcool au moment de leur infraction (Maruschak, Bronson, & Alper, 2021), et près de la moitié d’entre eux avaient un trouble lié à l’utilisation de substances au cours des 12 mois précédant leur incarcération. La consommation de substances psychoactives est également le principal facteur de risque modifiable de récidive, suivi par les pairs antisociaux, les besoins en matière de santé mentale et les problèmes d’emploi (Yukhnenko et al., 2020). Plusieurs raisons expliquent le lien étroit entre la consommation de substances et la criminalité : les personnes sont plus susceptibles de commettre des crimes lorsqu’elles sont sous influence (p. ex. crimes violents, conduite en état d’ébriété) ; les personnes commettent souvent des crimes lorsqu’elles tentent d’obtenir des substances (p. ex. vols, crimes financiers) ; et les personnes peuvent acheter, vendre ou posséder directement des substances illégales (p. ex. possession, distribution). Lorsqu’elles sont sous surveillance, les personnes qui consomment des substances peuvent avoir plus de mal à respecter leurs obligations professionnelles ou familiales, ou à satisfaire à d’autres exigences.

Points clés à retenir

  1. La consommation de substances psychoactives est fréquente dans le système de justice pénale et est étroitement liée à la criminalité et à la récidive.
  2. Votre agence doit dépister correctement l’usage de substances psychoactives et orienter vers un traitement approprié.
  3. Les traitements fondés sur des données probantes comprennent l’entretien motivationnel, le traitement cognitif et comportemental, la gestion des contingences et, le cas échéant, le traitement médicamenteux.
  4. Vous devez vous concentrer sur les raisons internes, orientées vers l’avenir, qui poussent les personnes à terminer leur probation, afin de faciliter un changement à long terme.
  5. Vous devez utiliser des stratégies motivationnelles et cognitivo-comportementales pour soutenir les concepts de traitement fondés sur des preuves.
  6. Vos interactions avec un probationnaire ouvrent la voie à une bonne relation de travail et à un changement positif.

 

L’usage et l’abus de substances chez les personnes sous main de justice_ Directives pour la pratique des agents de probation

Article original (ENG): https://www.uscourts.gov/sites/default/files/86_1_2_0.pdf

SOCRATES est un instrument expérimental conçu pour évaluer la disposition au changement chez les consommateurs d’alcool.  L’instrument produit trois scores d’échelle dérivés de facteurs : Reconnaissance (Re), Ambivalence (Am), et Taking Steps (ou prise de mesures) (Ts).  Il s’agit d’un instrument du domaine public et peut être utilisé sans autorisation spéciale.

Les réponses doivent être enregistrées directement sur le formulaire du questionnaire.  La notation se fait en reportant sur le formulaire de notation SOCRATES les chiffres entourés par le répondant pour chaque item.  La somme de chaque colonne donne les trois scores de l’échelle.

La version 8 est une échelle réduite à 19 items basée sur des analyses factorielles avec les versions précédentes.  Le forme plus courte a été développée en utilisant les items qui marquaient le plus fortement chaque facteur.

Les scores de l’échelle de 19 items sont fortement liés à l’échelle plus longue (39 items) pour la Reconnaissance (r = 0,96), la prise de mesures (.94), et l’ambivalence (.88).  Nous recommandons donc actuellement d’utiliser l’instrument de 19 items de la version 8.

Les analyses psychométriques ont révélé les caractéristiques psychométriques suivantes de l’instrument à 19 items SOCRATES :

  Alpha de cronbach Test/retest interclasse Pearson
Ambivalence .60 -.88 . 82 .83
Reconnaissance .85 -.95 .88 .94
Prise de mesure .83 -.96 .91 .93

 

Nous ne recommandons pas de prendre des décisions cliniques sur la base des scores SOCRATES.  Il s’agit d’un instrument de dépistage de la motivation utile, et il a été constaté que les scores permettent de prédire le résultat, mais  comme d’autres instruments de dépistage rapide, il doit être utilisé cliniquement pour suggérer des domaines de discussion.

Source : Miller, W. R., & Tonigan, J. S. (1996).  Assessing drinkers’motivation for change: The Stages of Change Readiness and Treatment Eagerness Scale (SOCRATES).  Psychology of Addictive Behaviors 10, 81-89. Domaine public.

Echelle SOCRATES (trad Fr)

version originale (ENG): socrates

Luc Isebeart (2015) Solution-Focused Cognitive and Systemic Therapy , The Bruges Model, ed Routledge

https://www.routledge.com/Solution-Focused-Cognitive-and-Systemic-Therapy-The-Bruges-Model/Isebaert/p/book/9781138677685

Tâches d’observation

Dans ces tâches, le client observe les séquences de problèmes dans leurs différents aspects : dans quelles circonstances les problèmes apparaissent, ce qui se passe  quand ils sont là, et comment ils se terminent ; quelles sont les variations déjà présentes , et quel contrôle le client exerce déjà.

Les tâches d’observation sont un élément essentiel de la thérapie cognitive axée sur les solutions. Dans d’autres

Dans d’autres formes de thérapie, les tâches d’observation servent principalement à obtenir une vision plus claire du problème. Ici, leur but est plutôt d’examiner les compétences, les réalisations et les ressources du client. Les clients observent ce qu’ils font déjà bien, en d’autres termes, comment ils font déjà leur auto-thérapie. L’accent est mis sur les exceptions, les variations dans les habitudes problématiques, et sur la fin de la séquence des symptômes, c’est-à-dire sur le degré de contrôle que les clients exercent déjà.

Les tâches d’observation peuvent suivre (et suivent souvent) une question de cadrage :

– « Puis-je vous demander de prêter attention, jusqu’à notre prochain rendez-vous, aux occales occasions où vous êtes un peu plus haut, un point ou un demi-point de plus sur l’échelle.  Si vous pouviez observer ce qui se passe exactement à ce moment-là, ce que vous et peut-être les autres faites, comment vous vous sentez, quelles pensées vous viennent à l’esprit. »

Ou encore :

– « Je voudrais vous suggérer de prendre cinq minutes tous les soirs – ou si vous le préférez tous les deux soirs – pour regarder votre journée et voir  s’il y a eu des moments où vous étiez un peu plus haut, un ou peut-être même deux points plus haut sur l’échelle, et de prêter attention à ce qui s’est passé :

ce que vous avez fait, ce que votre femme (votre mari, etc.) a contribué à ce petit pas en avant. Comment vous êtes-vous senti, et qu’en avez-vous pensé ? »

Ou encore :

– « Je voudrais suggérer quelque chose qui pourrait être utile.  Il y aura des moments où les choses seront encore pires et où vous descendrez un peu sur l’échelle. La vie est comme ça ; parfois, c’est très dur. Mais après cela, il y aura des moments où vous reviendrez sur l’échelle au niveau où vous êtes maintenant, , peut-être même des moments où vous monterez un peu plus haut, où vous réussissez quelque chose à quoi vous ne vous attendiez pas. Si vous pouviez regarder et peut-être écrire en quelques mots ce qui s’est passé lorsque vous êtes monté sur l’échelle : à nouveau, ce que vous avez fait, comment les autres vous ont aidé, ce que vous avez ressenti, et ce que vous en avez pensé, cela m’intéresserait beaucoup. »

Différentes tâches d’observation peuvent permettre de mieux comprendre les modalités des problématiques : comment elles commencent, comment elles se terminent, comment elles varient.

Prenons comme premier exemple une tâche d’observation pour les alcooliques. J’utilise ici deux tableaux. Sur le premier, le client note les moments où il a ressenti un certain degré d’envie (Craving), mais n’a pas bu (figure 8.1). Il s’agit d’exceptions complètes, des moments où le comportement problématique n’a pas été produit.

 

 

JOURNAL DE CRAVING (envie de boire)

« Si vous n’avez pas bu » : journal de craving

Nom : …………………………………………..  Semaine du ………………………..    au ……………………………

 

Jour Heure Intensité du Craving

1-100

Où ? Avec qui ? Quelles émotions/sentiments ? Comment j’ai arrêté ? Ça a été difficile à combien ?

1-100

Lundi
Mardi
Mercr.
Jeudi
Vend.
Samedi
Diman.

 

Sur le second tableau, le client note les occasions où il a bu. Les occasions où il a perdu tout contrôle sont notées, ainsi que les moments où il a bu moins que d’habitude. Ces derniers sont des exceptions partielles ; ce sont des cas où le contrôle a été exercé jusqu’à un certain point.

Examinons les différentes colonnes de ces deux tableaux.

  1. Jour : Tous les jours de la semaine sont pris en compte, ceux qui ont réussi comme ceux qui ont échoué.
  2. Heure : Certains clients commencent dès le matin et boivent toute la journée. D’autres gros buveurs ne boivent jamais pendant les heures de travail en semaine et ils commencent après le travail. Cela peut être considéré (et commenté) comme une forme de contrôle partiel.
  3. L’intensité du besoin est enregistrée : plus le besoin est fort, plus le mérite du client qui a résisté est grand.
  4. La quantité d’alcool consommée est enregistrée en unités d’alcool (1 unité = 0,34 fl. oz.). Le nombre exact n’est pas très important. Si le client a bu beaucoup d’alcool, il peut avoir oublié la quantité consommée ou mentir. Dans tous les cas, le client a trop bu. Les entrées importantes sont les exceptions, les occasions où le client a bu moins que d’habitude: Comment a-t-il fait cela ?
  5. Où ? Avec qui ? Ces colonnes traitent des circonstances, de l’oikos dans lequel le comportement symptomatique se produit : Le client est-il seul ou en compagnie d’amis lorsqu’il a envie de boire ou même lorsqu’il commence à boire ? Boit-il à la maison, pendant un repas ou dans un bar ? Les changements de comportement peuvent souvent être organisés assez facilement.
  6. Quel sentiment ? Quelles émotions, quel pathos, ont conduit à cette envie ou à ce comportement ? Le client avait-il simplement soif ? Avait-il envie d’une bière fraîche par une journée chaude ou un verre de vin rouge avec le fromage ? Était-il ou elle chez quelqu’un d’autre et sentait qu’il ne pouvait pas refuser ? Était-il ou elle nerveux, stressé(e), seul(e) ou déprimé(e) ?  L’abus d’alcool est souvent non seulement une dépendance et une habitude, mais aussi une solution à d’autres problèmes. Il peut être nécessaire d’aborder ces derniers.
  7. Et puis la colonne la plus importante : Comment le client a-t-il réussi à arrêter son comportement de boire? Qu’a-t-il fait pour arrêter après n verres ? Ou: Comment l’envie de boire a-t-elle disparu sans que le client ne boive d’alcool ?

En général, certaines des réponses ne sont pas exploitables : Le client a arrêté de boire parce qu’il s’est endormi ou qu’il était tellement ivre qu’il ne se souvient de rien. D’autres réponses n’offrent pas de solution en soi, mais peuvent être un bon point de départ pour la discussion: Par exemple, le client a bu du vin au dîner. La bouteille était vide, et il a arrêté de boire. Le client a-t-il ouvert une autre bouteille ? Si non, pourquoi ? Comment y est-il parvenu ?  Un client a quitté le bar et ses amis lorsque la partie de cartes s’est terminée. Comment a-t-il réussi à ne pas rester dans le bar où le propriétaire est un si bon ami ? Une autre cliente ne boit que pendant les jours où elle a ce qu’elle appelle ses « terreurs », c’est-à-dire ses souvenirs des abus sexuels qu’elle a subis. Sur ces jours-là, elle va au magasin et achète deux bouteilles de vin qu’elle boit l’une après l’autre. Lorsque sa fille rentre de l’école, elle trouve sa mère endormie et elle doit s’occuper des tâches ménagères. La cliente se sent extrêmement coupable de cette situation. Alors, pourquoi n’achète-t-elle que deux bouteilles et pas trois ? Si elle se limite déjà à deux bouteilles, ne pourrait-elle pas, en rentrant chez elle, verser une demi-bouteille dans l’évier et ne boire qu’une bouteille et demie ? Ou bien après la première bouteille, pourrait-elle aller se coucher et essayer de dormir ? Ou peut-être boire un peu plus lentement et, pendant ce temps, s’occuper des tâches ménagères ? Elle a une ami proche, la seule à qui elle a confié son passé. Pourrait-elle appeler cette amie avant d’ouvrir la première bouteille et lui parler afin de se sentir moins seule ?

Nous pouvons distinguer deux types de questions dans ces exemples

Il y a d’abord des questions comme : « Comment avez-vous réussi à faire cela ? »

Le thérapeute vise à mettre en doute la conviction du client qu’il est impuissant et irresponsable, qu’il manque de volonté et de force de caractère. Acter avec eux que les clients pratiquent déjà un contrôle partiel, même si eux-mêmes et leurs proches ne le voient pas ainsi.

L’objectif du traitement est donc de les aider à améliorer ce contrôle. Les clients ont déjà des compétences et des ressources ; il sera plus facile pour eux de les utiliser que de suivre un protocole préétabli qui exige d’en acquérir de nouvelles.

Ce n’est pas un problème si – comme c’est très souvent le cas – les clients n’ont pas de réponse à la question : « Comment avez-vous fait ? » L’important est d’abord qu’ils aient reçu un compliment indirect sur leur efficacité personnelle, et ensuite que leur attention se porte sur les compétences plutôt que sur les imperfections.

Deuxièmement, nous avons des questions qui suggèrent un changement possible dans le comportement, l’ethos, c’est-à-dire soit la fin des séquences de symptômes, soit l’oikos, le contexte dans lequel ils apparaissent : « Que se passerait-il si vous… ? . . ? » Il n’est pas nécessaire que les clients agissent en fonction de ces suggestions. S’ils choisissent de le faire, pourquoi pas ? Mais il est plus important qu’ils soient inspirés pour essayer de nouvelles approches de leurs problèmes, qu’ils se concentrent sur les changements positifs et qu’ils prennent conscience du fait qu’ils peuvent choisir. C’est pourquoi il est utile d’offrir plusieurs, et non une seule, suggestions et/ou devoirs parmi lesquels ils peuvent choisir.

Pour revenir au 2e tableau, dans la dernière colonne, les clients peuvent écrire les remarques qu’ils souhaitent faire. Cela donne à nouveau l’occasion de les féliciter pour leurs succès et leurs progrès.

Presque tous les symptômes peuvent être documentés au moyen d’une tâche d’observation. (Des exemples prêts à imprimer de tous les formulaires abordés dans ce chapitre peuvent être télécharger sur korzybski-international.com et drisebaert.org).

Par exemple, le formulaire pour la boulimie se présente comme suit :

– Dans la première colonne, les clients notent toutes les occasions où ils auraient pu succomber à une crise de boulimie, qu’elle ait eu lieu ou non.

– Dans la deuxième colonne, il note les circonstances (c’est-à-dire le lieu, l’heure, etc.).

– Dans la troisième, ils notent la nature et l’intensité de leurs sentiments indésirables (envie, faim, colère, solitude, etc.) sur une échelle de 0 à 100.

– Dans la quatrième, ils notent ce qu’ils ont fait (comportement boulimique ou autre chose).

– Dans la cinquième, s’ils ont eu un épisode boulimique, ils notent la force de celui-ci (100 = la crise la plus forte qu’ils aient jamais eue).

– Dans la sixième, ils décrivent comment la séquence de symptômes s’est terminée.

– Dans la septième, ils réfléchissent à la réussite de ce qu’ils ont fait (céder à la boulimie ou à autre chose) a permis de réduire les sentiments indésirables.

Il apparaît souvent qu’une crise de boulimie ne donne pas de meilleurs résultats qu’un autre comportement ou une autre technique. Le fait de réaliser cela aide le client à rester motivé lorsque l’envie est forte.

Un formulaire pour l’anxiété et la panique se compose de sept colonnes, comme décrit ici.

– Dans la première colonne, les clients notent la date ou le jour de la semaine.

– Dans la deuxième, ils notent l’heure.

– Dans la troisième, ils notent le sujet de la peur, ce dont ils avaient peur.

– La quatrième colonne indique qui était présent avec le client.

– Dans la cinquième, les clients notent l’intensité de la peur ou de la panique sur une échelle de 0 à 100.

– Dans la sixième, ils décrivent la méthode qu’ils ont utilisée pour maîtriser leur peur.

– La septième documente les résultats : Quelle a été l’efficacité de la méthode choisie pour calmer l’anxiété ?  (Échelle de 0 à 10)

Les partenaires qui se disputent beaucoup peuvent utiliser un double formulaire. La première partie du formulaire concerne les occasions où les clients auraient pu se disputer mais ne l’ont pas fait, la seconde pour les cas où ils se sont disputés.

– Dans la première colonne, les clients notent le moment où une bagarre aurait pu éclater mais a été évitée (premier formulaire),  ou lorsqu’une bagarre a eu lieu (deuxième formulaire).

– Dans la deuxième colonne, ils décrivent les circonstances.

– Dans la troisième, ils décrivent la nature des émotions (par exemple, l’irritation face à un comportement non désiré, la contrariété d’un comportement indésirable, l’agacement de ne pas se sentir compris, le sentiment de manque de respect, etc.

– Dans la quatrième, ils évaluent l’intensité du sentiment sur une échelle de 0 à 100.

– Dans la cinquième colonne, ils décrivent l’occasion, l’événement direct qui a suscité le sentiment.

– Dans la sixième colonne, dans le premier formulaire, ils indiquent ce qu’ils ont fait au lieu de se battre.; dans la deuxième colonne, ils décrivent la violence de la bagarre sur une échelle de 0 à 100.

– Dans la septième colonne, dans les deux formulaires, ils notent à quel point le résultat était satisfaisant.  (Échelle de 0 à 10)

– Dans la huitième colonne, dans le premier tableau ,  ils notent ce qui s’est passé après le combat.

Dans la deuxième colonne, ils décrivent comment le combat s’est terminé.

Un dernier exemple est un formulaire d’observation d’automutilation. La plupart de ces La plupart de ces clients sont convaincus que se faire du mal est la seule méthode efficace pour  lutter contre une souffrance psychique insupportable (comme un retour en arrière sur un passé traumatique) : La douleur physique l’emporte sur l’angoisse mentale.

– Dans la première colonne, les clients notent le moment où l’envie de s’infliger des blessures est apparue.

– Dans la deuxième colonne, le client note les circonstances (où était-il, était-il seul ou non, s’est-il passé quelque chose qui l’a poussé à se faire du mal ?

– Dans la troisième, il note la nature de l’émotion qui a conduit à l’automutilation.

– Dans la quatrième, ils évaluent l’intensité de cette émotion sur une échelle de 0 à 100).

– Dans la cinquième, ils notent s’ils se sont automutilés et si oui, quelle était la profondeur de la coupure ou de la brûlure.

– Dans la sixième, ils notent ce qu’ils ont fait différemment s’ils ne se sont pas automutilés.

– Dans la septième partie, ils notent le degré de réussite de la méthode choisie (automutilation ou autre, par exemple une technique comme 54321).

– Dans la huitième, ils notent ce qu’ils ont fait après.

Dans la plupart des cas, après un court laps de temps, le client découvre que l’intensité de l’angoisse mentale n’est pas en corrélation directe avec la mutilation : parfois, la souffrance a été très intense et le client a réussi à la contrôler d’une autre manière; à d’autres moments, l’émotion n’était pas aussi intense et pourtant le client s’est automutilé. Le client s’aperçoit également que les autres méthodes qu’il utilise pour contrer la fascination douloureuse ne sont pas moins efficaces que la mutilation.

Le client commence alors à douter que l’automutilation soit nécessaire et inévitable, et il arrête souvent assez rapidement de se faire du mal.

Les cas les plus utiles sont généralement les moments où le symptôme est présent (les circonstances dans lesquelles l’habitude problématique est produite) mais les symptômes ne sont pas apparus. Par exemple, l’alcoolique était dans un pub et a bu un soda; une querelle domestique menaçait d’éclater, mais les partenaires se sont mis d’accord pour revenir sur le sujet à un moment plus calme. Au lieu du comportement symptomatique, « le client fait autre chose » (de Shazer, 1985). Ici, une nouvelle chaîne interactionnelle est mise en mouvement, ce qui peut donner lieu à une nouvelle habitude.

Parfois, les tâches d’observation acquièrent leur efficacité thérapeutique grâce à l’attention que les clients ont accordée à leur problème. Les alcooliques sont parfois surpris de constater la quantité d’alcool qu’ils ont réellement consommée en une semaine. Cela les aide à se ressaisir et à entrer dans une relation d’expert avec le thérapeute.

Une dernière remarque : Les tâches d’observation sont toujours des pré-scriptures indirectes des symptômes. Le symptôme doit être produit si l’on veut l’observer. Très rarement, cela conduit au résultat paradoxal que le comportement du symptôme cesse d’être produit.  Un exemple de cela est un couple qui se disputait souvent de manière assez agressive, bien qu’ils s’aimaient beaucoup et qu’ils ne voulaient pas se disputer. L’attention portée aux toutes premières interactions à l’origine des querelles a permis d’accroître leur créativité en inventant des solutions alternatives. En peu de temps, ils ont réussi à réduire considérablement la fréquence de leurs disputes.

 

« Si vous avez bu » :   Journal de consommation

Nom : …………………………………………..  Semaine du ………………………..    au ……………………………

 

Jour Heure Quoi ? Où ? Avec qui ? Quelles émotions/sentiments ? Comment j’ai arrêté ? Remarques
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https://www.routledge.com/Solution-Focused-Cognitive-and-Systemic-Therapy-The-Bruges-Model/Isebaert/p/book/9781138677685