Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
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Le Psychological Inventory of Criminal Thinking Styles-Short Form (PICTS-SF, Walters, 2006)

Le PICTS-SF est une mesure abrégée de 35 items utilisant la même échelle de type Likert en 4 points que la mesure complète de 80 items (PICTS).

La PICTS  Version 4. 0 est un inventaire de 80 items composé de deux échelles de validité (échelle de confusion révisée [Cf-r -revised Confusion] et échelle de défensivité révisée [Df-r-revised Defensiveness]), de huit échelles de style de pensée (échelle de minimisation [Mo – mollification ], échelle de coupure/clivage [Co-Cutoff], échelle d’habilitation (s’arroger des droits – entetilement) [En], échelle d’orientation vers le pouvoir [Po-Power Orientation], échelle de sentimentalité [Sn-Sentimentality], échelle de super-optimisme [So-Superoptimism], échelle d’indolence cognitive [Ci- Cognitive Indolence], et l’échelle de discontinuité [Ds- Discontinuity]), quatre échelles factorielles (échelle d’évitement des problèmes [PRB- Problem Avoidance], échelle d’hostilité interpersonnelle [HOS], échelle d’affirmation de soi/de tromperie [AST- Self-Assertion/ Deception] et échelle de déni des dommages [DNH-Denial of Harm]), deux échelles de contenu général (échelle de pensée criminelle actuelle [CUR- Current Criminal Thinking] et échelle de pensée criminelle historique [HIS-HistoricalCriminalThinking]) et une échelle spéciale (échelle de peur du changement [FOC-Fear of Change]).

Le PICTS-SF_FR_ne contient pas d’éléments nouveaux ou modifiés, il en contient simplement moins.

Comme la version originale, le PICTS-SF génère deux scores composites évaluant la pensée criminelle proactive et réactive (PCT-proactive criminal thinking- et RCT-reactive criminal thinking-, respectivement).

Les scores totaux de ces échelles composites sont calculés en additionnant les sous-échelles associées.

Plus précisément, les scores de la PCT sont obtenus en additionnant les sous-échelles suivantes :

  • S’arroger des droits (entetilment: par exemple, « Je ne laisserai rien m’empêcher d’obtenir ce que je veux »),
  • l’affirmation de soi/la tromperie (Self-Assertion/Deception: par exemple, “enfreindre la loi n’est pas grave tant que vous ne blessez pas vraiment quelqu’un »),
  • et la pensée criminelle historique (Historical Criminal Thinking: par exemple, “J’ai aidé des amis et des membres de ma famille  avec l’argent que j’ai gagné en commettant des délits »).

Les scores de la RCT sont obtenus en additionnant les sous-échelles suivantes :

  • Le clivage (Cutoff: par exemple, « De mon point de vue, j’ai payé ma dette et j’ai le droit de prendre ce que j’ai gagné »).
  • Évitement des problèmes (Problem Avoidance: par exemple, « Même si j’ai de bons projets au départ, je n’arrive pas à me concentrer et à rester sur la bonne voie »),
  • et la pensée criminelle actuelle (Current Criminal Thinking : p. ex. « J’opte pour la facilité, même si je sais que cela va m’empêcher de faire quelque chose de plus grand que je pourrais vouloir plus tard »).
Les propriétés psychométriques de la PICTS-SF ont été évaluées dans une étude récente, Tried and True? A Psychometric Evaluation of the Psychological Inventory of Criminal Thinking Styles-Short Form. Cette étude a analysé la fiabilité et la validité structurelle à partir de deux ensembles de données, incluant des adultes (hommes et femmes) en probation dans un centre de traitement résidentiel (n = 514) et des hommes en prison (n = 95). Les résultats montrent :
  • Consistance interne : α et ω ≥ .89, indiquant une fiabilité élevée.
  • Validité structurelle : Confirmatory Fit Index (CFI) = .90 et Root Mean Square Error of Approximation (RMSEA) = .05, suggérant une bonne adéquation du modèle.
  • Validité discriminante : Corrélation entre .22 et .39, montrant une capacité à distinguer des constructs différents.
  • Validité postdictive : Ratio de taux d’incidents = 1.04 pour prédire les infractions disciplinaires, indiquant une utilité pour prédire certains résultats.
Ces résultats soutiennent l’utilisation de la PICTS-SF en recherche, avec une utilisation clinique qualifiée, nécessitant des précautions pour garantir son application appropriée.
Limites 
Bien que la PICTS-SF ait montré des propriétés psychométriques solides, certaines limites incluent sa dépendance à l’auto-évaluation, qui peut être influencée par des biais comme la désirabilité sociale. De plus, son application dans des populations avec des niveaux de littératie faibles pourrait nécessiter des adaptations, comme le montre une étude sur une version simplifiée pour les populations à faible niveau de lecture (Psychometric validation of a simplified form of the PICTS for low-reading level populations). Une controverse potentielle réside dans l’interprétation des scores, notamment leur pertinence clinique, qui nécessite des recherches supplémentaires pour établir des seuils d’intervention.

PICTS-SF_FR

Source: PICTS-SF-ENG

Voir aussi: Glenn D. Walters et le PICTS: Inventaire Psychologique des Styles de Pensée Criminelle

Estime de soi: une évaluation

septembre 21st, 2024 | Publié par crisostome dans OUTILS - (0 Commentaire)

Bilan de l’estime de soi

Tout d’abord, évaluez de 0 à 10 dans quelle mesure vous croyez chacune des affirmations suivantes. 0 signifie que vous n’y croyez pas du tout. 10 signifie que vous pensez qu’elle est totalement vraie ;

Affirmation                                                                                                                                                           

  1. Je suis une personne qui vaut la peine
  2. J’ai autant de valeur en tant que personne que n’importe qui d’autre
  3. Je possède les qualités dont j’ai besoin pour bien vivre
  4. Lorsque je me regarde dans les yeux dans le miroir, j’ai un sentiment agréable
  5. Je n’ai pas l’impression d’être un échec total.
  6. Je peux rire de moi-même
  7. Je suis heureux d’être moi
  8. Je m’aime, même si les autres me rejettent
  9. Je m’aime et je me soutiens, quoi qu’il arrive
  10. Je suis généralement satisfait de la façon dont je me développe en tant que personne
  11. Je me respecte
  12. Je préfère être moi que quelqu’un d’autre

Score total   ___________

Ensuite, évaluez votre estime de soi selon les échelles suivantes (Gauthier, Pellerin et Renaud 1983) :

Votre réponse ____________

À quelle fréquence vous sentez-vous limité dans vos activités quotidiennes en raison de difficultés liées à l’estime de soi ?

Votre réponse ___________

Quelle est la gravité de votre problème d’estime de soi ?

 

Votre réponse ____________

Risk for Sexual Violence Protocol  (RSVP) (Hart, Kropp, & Laws; Klaver, Logan, & Watt, 2003)

Le RSVP est un outil d’évaluation des risques de type « Jugement professionnel structuré » (JPS), développé suite à une revue systématique de la littérature sur la récidive sexuelle. Le RSVP définit la violence sexuelle comme «réelle, tentée ou menacée de contact sexuel avec une autre personne qui n’y consent pas » (Hart et al., 2003). Il a été élaboré à partir d’outils de JPS  antérieurs tels que le précurseur du RSVP, le SVR-20 et le HCR-20 (Webster, Douglas, Eaves & Hart, 1997). Le RSVP peut être utilisé avec des hommes âgés de 18 ans et plus qui ont des antécédents connus ou soupçonnés de violence sexuelle. Le RSVP est destiné à aider les évaluateurs à mener une évaluation complète du risque de violence sexuelle dans des contextes cliniques et médico-légaux. L’évaluateur doit rassembler des informations complètes sur le cas à partir de sources multiples et évaluer le délinquant par rapport à vingt-deux facteurs de risque individuels ainsi que tous les autres facteurs de risque spécifiques à chaque cas.
Les vingt-deux facteurs sont divisés en cinq sections: Histoire de la violence sexuelle, problémes psychologiques, Trouble mental, Problémes sociaux et gestion. Chaque élément est codé trois fois: pour la présence dans le passé, la présence récente et la pertinence future. Chacune de ces notes est sur une échelle de trois points: 0: non preuve, 1: preuve partielle ou 2: preuve définitive. L’évaluateur doit déterminer la pertinence des facteurs de risque individuels en ce qui concerne les futures violences sexuelles potentielles et élaborer un plan de gestion des risques, décrire les scénarios les plus plausibles de futures violences sexuelles, et recommander des stratégies pour gérer le risque de violence sexuelle à la lumière des facteurs de risques et scénarios plausibles.

Le manuel du RSVP stipule que ceux qui utilisent l’outil doivent avoir un bon niveau d’expérience, de compétence et de connaissance. Les caractéristiques importantes du manuel RSVP sont qu’il s’appuit sur des preuves pour chaque élément, avec des lignes directrices claires et opérationnelles pour le codage. Des ateliers de formation spécialisés sont fournis aux praticiens, mais ne sont pas obligatoires pour utiliser l’instrument. Une formation à l’utilisation du RSVP est néanmoins recommandée (Hart et al., 2003) et il existe des études qui démontrent que cette formation des utilisateurs améliore la fiabilité inter-juges des évaluation (Reichelt, James Blackburn, 2003; Muller & Wetzel, 1998; Sutherland et al, 2012). De même, selon Darjee et Russell (2012), il est important que ceux qui utilisent ces instruments d’évaluation connaissent leurs forces et leurs limites, et aient reçu une formation appropriée à leur utilisation et à l’interprétation : Il est important qu’ils sachent comment interpréter les résultats de n’importe quel outil afin d’arriver à des conclusions appropriées et de planifier la gestion des risques de manière appropriée. Donc, une importante caractéristique des outils JPS comme le RSVP, par opposition aux outils actuariels, est qu’ils dépendent non seulement du manuel et de la cotation des items mais aussi du praticien qui utilise l’instrument. Ils structurent les praticiens dans leur tâche, ils ne les remplacent pas.

Codage: RSVP_FR

Risk-for-Sexual-Violence-trad_fr_unofficial

Documentation:  Risk_for_Sexual_Violence_Protocol_-_RSVP

ppt :

 

Risk for Sexual Violence Protocol (RSVP):A real world study of the reliability, validity and utility of a structured professional judgement instrument in the assessment and management of sexual offenders in South East Scotland (January 2016)

Authors:Rajan Darjee,Katharine Russell, Lauren Forrest,Erica Milton,Valerie Savoie, Emily Baron, Jamie Kirkland & Stewart Stobie, NHS Lothian Sex Offender Liaison Service, Orchard Clinic, Royal Edinburgh Hospital

Résumé des conclusions

Cette étude apporte des preuves supplémentaires que le RSVP est un outil fiable.  Ceci est vrai pour les cotations individuelles, les cotations totales et les jugements sommaires. Étant donné que les cliniciens n’utilisent pas le RSVP en additionnant les totaux, cette étude devrait leur donner confiance dans le fait que les jugements sous forme de résumé sont une méthode fiable pour résumer le risque que pose un délinquant. Il y a eu des preuves de validité convergente avec le RM2000 et le PCL-R. La validité prédictive est compliquée avec un outil comme le RSVP parce que les praticiens n’utilisent pas les scores totaux ; ils doivent utiliser les trois jugements sommaires.  L’évaluation de la validité prédictive est également rendue compliquée par le niveau d’intensité que reçoivent les situations.    Par conséquent, Il est irréaliste de se demander si le RSVP a une validité prédictive en matière de délits sexuels ou d’autres délits.  La réponse à cette question doit plutôt prendre en compte la complexité de l’outil et l’influence potentielle du niveau de gestion.   Dans notre échantillon, nous avons également constaté des différences lorsque nous avons utilisé différentes approches pour analyser les données de résultats, c’est-à-dire l’analyse ROC et l’analyse de survie.  En utilisant l’analyse ROC, les scores totaux de la RSVP et certains des jugements sommaires ont prédit la violence, toute infraction grave et toute infraction sexuelle grave, mais n’ont pas prédit l’ensemble des infractions sexuelles.   En utilisant l’analyse de survie, la hiérarchisation des affaires a permis de prédire le temps nécessaire à la commission de tout délit ou infraction sexuelle.  Contrairement à d’autres études, nous avons ensuite tenté de prendre en compte le niveau de gestion des risques.  Il est à noter que les personnes qui ont été identifiées comme présentant un risque élevé à l’aide du RSVP, et qui n’ont pas fait l’objet d’une gestion des risques proportionnelle à ce risque, ont très rapidement récidivé.   L’importance du niveau de gestion des risques signifie qu’il faut faire preuve de prudence dans l’interprétation des données de validité prédictive qui ne tiennent pas compte du niveau auquel les cas sont gérés.  Lors de l’examen de nos conclusions, il faut garder à l’esprit que notre échantillon de délinquants sexuels est inhabituel, complexe et à haut risque.

Le RSVP semble être un outil utile pour évaluer le risque de préjudice grave chez les délinquants sexuels, et a donc potentiellement un rôle dans certains cas au-delà des instruments obligatoires actuels pour les délinquants sexuels (c’est-à-dire la matrice de risque 2000, Stable et Aigu 2007 et LSCMI). Pour une sous-échantillon de la présente étude, nous avons entrepris une évaluation qualitative de l’utilité des évaluations RSVP du point de vue du personnel de justice pénale de première ligne chargé de superviser les affaires (ceci est rapporté ailleurs ; Judge et al. 2013).  Il en ressort que le personnel de première ligne estime que les évaluations fondées sur la RSVP ont apporté une valeur ajoutée à l’évaluation et à la gestion de leurs suivis.  Cela renforce l’idée que la RSVP peut jouer un rôle dans la gestion de la minorité d’agresseurs sexuels qui présentent un risque de préjudice grave.

Échelle d’évaluation des besoins d’intervention et de progrès du traitement des délinquants sexuels (SOTIPS)

Le SOTIPS (Sex Offender Treatment Intervention and Progress Scale, McGrath, R. J., Cumming, G. F. et Lasher, M. P. (2013)) est un instrument dynamique utilisé pour évaluer le risque, les besoins en matière de traitement et de surveillance et les progrès des délinquants sexuels adultes de sexe masculin. Il comprend 16 facteurs de risque dynamiques évalués à l’admission, puis tous les six mois, sur une échelle de 4 points allant d’un besoin d’amélioration minime ou nul à un besoin d’amélioration très important. Le SOTIPS est conçu pour être utilisé par des professionnels de la santé mentale et des agents de probation et de libération conditionnelle. Le SOTIPS doit être associé à une mesure statique du risque telle que le VASOR-2 ou le Static-99R. Le manuel du SOTIPS est disponible gratuitement.

L’échelle SOTIPS  est une mesure dynamique d’origine statistique conçue pour aider les cliniciens, les travailleurs sociaux des services correctionnels et les agents de probation et de libération conditionnelle à évaluer le risque, les besoins en matière de traitement et de supervision et les progrès réalisés par les hommes adultes qui ont été condamnés pour une ou plusieurs infractions sexuelles qualifiées et qui ont commis au moins une de ces infractions sexuelles après leur 18e anniversaire … Les scores des items du SOTIPS sont destinés à refléter les besoins relatifs de traitement et de supervision d’un individu pour chaque facteur de risque. Le score total du SOTIPS est destiné à fournir une estimation du niveau global de risque dynamique d’un individu et de son besoin de supervision et de traitement » (p. 1). Les sections de ce manuel comprennent : la vue d’ensemble et l’administration ; les descriptions des items et les critères de notation ; et la feuille de notation du SOTIPS.

Le SOTIPS peut être utilisé de la manière la plus productive en tant que méthode structurée d’examen périodique du risque, des besoins de traitement et de supervision, et des progrès des délinquants sexuels adultes de sexe masculin par rapport à une liste relativement complète de facteurs de risque empiriques qui ont été étroitement liés à la délinquance sexuelle. L’échelle n’abordant pas tous les facteurs liés aux comportements sexuels abusifs, il convient d’utiliser d’autres outils pertinents et de faire appel au jugement professionnel dans le cadre de la planification du traitement et du processus de supervision.

Manuel
McGrath, R. J., Cumming, G. F. et Lasher, M. P. (2013). Manuel de l’échelle d’intervention et de progrès pour le traitement des délinquants sexuels (SOTIPS). Middlebury, VT : Auteur. Télécharger le manuel SOTIPS.

Feuille de codage
Télécharger la feuille de codage du SOTIPS (ENG)

Télécharger la feuille de codage du SOTIPS + règles de cotation (FR)

 

 

Robert Mc Grath a plus de 35 ans d’expérience dans la prestation de services cliniques, de conseil, de formation et de recherche axés sur l’évaluation, le traitement et la gestion des personnes ayant commis des infractions sexuelles. Il a reçu en 2015 le Lifetime Significant Achievement Award de l’Association for the Prevention and Treatment of Sexual Abuse (ATSA).

Formations: Robert Mc Grath a fourni des services de formation et de consultation à des groupes de santé mentale, de justice pénale et de défense des victimes dans plus de 45 États et à travers le Canada, l’Europe et l’Asie. Il a fait partie des comités consultatifs de traitement et des groupes d’accréditation des programmes nationaux de traitement des délinquants sexuels au Canada, au Royaume-Uni et à Hong Kong. Aux États-Unis, il a conseillé douze programmes d’engagement civil pour les prédateurs sexuels violents et de nombreux programmes de prison, de probation et de libération conditionnelle. Dans le Vermont, il est consultant auprès de la Developmental Disabilities Division et du Department of Children and Families.

Administration de programmes. De 1996 à 2015, Robert Mc Grath a été directeur clinique du réseau intégré de programmes de traitement des délinquants sexuels en prison et dans la communauté, mis en place par l’administration pénitentiaire du Vermont. Il a été directeur clinique des services de santé mentale pour adultes et directeur des programmes d’abus de substances dans des établissements de santé mentale communautaires. Il a été président du conseil d’administration de la Safer Society Foundation.

Services cliniques. En tant que psychologue diplômé, Robert Mc Grath a fourni des services directs d’évaluation et de traitement des délinquants sexuels dans des environnements communautaires et carcéraux pendant plus de 30 ans. Il a été co-président du Comité des questions professionnelles qui a élaboré les lignes directrices 2014 de l’Association for the Treatment of Sexual Abusers (ATSA) pour l’évaluation, le traitement et la prise en charge des agresseurs sexuels adultes de sexe masculin.

Recherche. Parmi ses plus de 50 publications, Robert Mc Grath est co-auteur des livres Supervision of the Sex Offender et Current Practices and Emerging Trends in Sexual Abuser Management (Supervision des délinquants sexuels et pratiques actuelles et tendances émergentes dans la prise en charge des auteurs d’abus sexuels). Il est coauteur des instruments d’évaluation du risque ROSAC, SOTIPS et VASOR-2. Ses recherches ont été soutenues par des subventions du ministère de la Justice des États-Unis, du Centre de gestion des délinquants sexuels et de la Recherche sur l’administration pénitentiaire de Sécurité publique Canada.

L’objectif principal de ce guide est de sensibiliser les professionnels de C-InT à l’évaluation des risques de violence (ERV ou violence risk assessment (VRA)) et à l’évaluation des menaces (EM ou threat assessment (TA)), ainsi qu’à la valeur des outils de jugement professionnel structuré (JPS ou structured professional judgment (SPJ)) utilisés pour faciliter ces évaluations, afin de contrer plus efficacement les menaces potentielles. Tout au long de ce guide, nous utilisons à dessein les termes d’évaluation du risque de violence et d’évaluation de la menace pour désigner deux stratégies de prévention de la violence distinctes mais complémentaires. L’ERV est l’examen systématique des facteurs de risque statiques et dynamiques dans la situation d’un sujet afin d’évaluer la nature et la probabilité d’une violence générale ou d’une violence dans un domaine spécifique (par exemple, la violence sexuelle ou la violence domestique/du partenaire intime [VPI ou /intimate partner violence [IPV]) ; le TA est l’évaluation systématique, fondée sur des données probantes, de plusieurs sources d’information concernant les schémas de pensée et de comportement d’un sujet afin de déterminer dans quelle mesure le sujet se dirige vers une attaque spécifique et ciblée. Dans le présent guide, les deux stratégies sont parfois désignées collectivement (« évaluation du risque de violence et de la menace ») et parfois individuellement (« VRA » ou « TA»).

Ce guide commence par une vue d’ensemble du risque de violence et de l’évaluation de la menace, ainsi que de l’émergence et de l’évolution de ces deux stratégies. Il se concentre ensuite sur la façon dont cette évolution a conduit à l’approche du SPJ et sur la façon dont les outils ont été développés pour soutenir les évaluations du SPJ. Enfin, le guide décrit et passe en revue une sélection d’outils SPJ. Ce guide est conçu pour informer ; il ne s’agit pas d’un guide « pratique » et il n’est pas conçu pour former, certifier ou équiper des évaluateurs compétents en matière de risques ou de menaces de violence. Pour être clair, ce guide est conçu pour informer ; il ne s’agit pas d’un guide « pratique » et il n’est pas conçu pour développer, certifier ou équiper des évaluateurs compétents du risque de violence ou de la menace. La sensibilisation seule ne vous qualifie pas pour effectuer des évaluations du risque de violence et de la menace, ni pour utiliser les outils du SPJ dont il est question ici. L’évaluation du risque de violence et de la menace nécessite une expertise acquise grâce à une combinaison d’études, de formation et d’expérience supervisée. Vous devez demander l’aide de professionnels qualifiés de l’ERV ou de l’AT dans les situations d’évaluation. Enfin, ce guide se concentre spécifiquement sur les stratégies d’évaluation du risque de violence et de la menace, et non sur l’ensemble des questions d’enquête, notament en matière de contre espionnage.

https://apps.dtic.mil/sti/trecms/pdf/AD1176772.pdf

Fiabilité et validité des outils SPJ
Bien que les outils SPJ soient des mesures d’évaluation, ils ne sont pas des « tests » au sens classique du terme. De nombreux tests classiques utilisent une notation normalisée et standardisée. Ce type de test consiste à comparer le score d’un cas donné à une distribution de scores.
Ce type de test consiste à comparer le score d’un cas donné à une distribution de scores provenant d’un échantillon plus large. La distribution des notes est la norme.
La plupart des outils du SPJ découragent ce type de notation et, nous recommandent de ne pas utiliser de notes numériques. Ce qui est important, cependant, c’est de savoir si les outils d’évaluation du risque de violence sont fiables et valides.

Les sous-sections suivantes ont pour but de vous familiariser avec les concepts de base de la fiabilité et de la validité et de fournir un contexte pour la compréhension des outils examinés dans la section 4 de ce guide : Outils SPJ pour l’évaluation du risque de violence chez les adultes.

Comprendre la fiabilité et la validité des outils SPJ.
Fiabilité
La meilleure façon d’envisager la fiabilité d’un outil de JPS est de penser à la cohérence.  Il existe différentes façons de mesurer ou d’évaluer la cohérence et, par conséquent, différents types de fiabilité. La fiabilité inter-évaluateurs (Accord inter juges AIJ) est peut-être la mesure de fiabilité la plus importante pour les outils SPJ. L’AIJ mesure l’accord (c’est-à-dire la cohérence) entre deux ou plusieurs évaluateurs lorsqu’ils évaluent le même cas en utilisant les mêmes informations.
Lorsque l’AIJ d’un outil de JSP est élevé, les jugements des différents évaluateurs sur la présence ou l’absence d’un risque spécifique sont plus cohérents.
Les coefficients de corrélation intraclasse (CCI) et le Kappa de Cohen sont les mesures souvent utilisées pour évaluer la cohérence entre les différents outils de JSP.
sont les mesures souvent utilisées pour évaluer la cohérence entre les différents évaluateurs. LES VALEURS DE L’AIJ et le Kappa de Cohen sont tous deux compris entre 0 et 1 et sont souvent évalués comme suit (Cicchetti et al., 2006) :

  • < 0,4 = Léger
  • 0,4-0,59 = Moyen/Modéré
  • 0,60-0,74 = Bon
  • > 0,75 = Excellent

Validité
La validité représente la mesure dans laquelle un outil mesure ce qu’il est censé mesurer. Comme pour la fiabilité, il existe différents types de validité. La validité liée aux critères est probablement le type le plus important pour l’évaluation des outils SPJ. La validité liée à un critère démontre dans quelle mesure les scores/résultats de l’outil SPJ par rapport à un résultat spécifique (par exemple, la violence dans la communauté) ou à une autre mesure (par exemple, un autre outil d’évaluation du risque).
(par exemple, un autre outil d’évaluation du risque). Le test le plus rigoureux de la validité liée aux critères pour les outils SPJ est la validité prédictive. La validité prédictive évalue dans quelle mesure les résultats de l’outil SPJ permettent de prédire un futur comportement violent. En examinant les recherches sur les outils SPJ, vous constaterez que l’une des approches analytiques les plus populaires pour évaluer la validité prédictive est la technique appelée receiver operating characteristic (ROC).
Les résultats de l’analyse ROC sont présentés sous la forme d’une aire sous la courbe (AUC). La valeur de l’aire sous la courbe (AUC) représente essentiellement la probabilité qu’une personne tirée au hasard du groupe violent ait un « score » plus élevé sur l’outil qu’une autre personne tirée au hasard dans le groupe des non-violents. Ainsi, une AUC de 0,65 signifie qu’il y a environ 65% de probabilité qu’un sujet violent de l’échantillon ait un score plus élevé qu’un sujet non violent. Les AUC peuvent varier de 0,50, ce qui signifie que l’outil ne peut distinguer les résultats violents et non violents qu’au niveau du « hasard » (c’est-à-dire à pile ou face), jusqu’à 1,0, ce qui signifie que l’outil fait une distinction parfaite entre les deux groupes. Pour les outils SPJ, les AUC significatives se situent généralement entre 0,60 et 0,70. Bien que ces chiffres paraissent faibles, il est possible que les outils de SPJ aient une AUC significative. »Après presque cinq décennies de développement d’outils de prédiction du risque, les preuves suggèrent de plus en plus que le plafond de l’efficacité prédictive a peut-être été atteint avec la technologie disponible » (Yang, Wong, & Coid, 2010, p. 759).

 

Vous trouverez ici quelques uns de outils de formulation de cas, par facteurs de risque du Big seven, proposés par Tafrate, Mitchell et Simourd dans leur excellent manuel: Justice-Involved Clients: Interventions for antisocial and self-destructive Behaviors

Pour les auteurs les POINTS CLÉS dans la formulation de cas sont les suivants:

  • Les praticiens doivent recueillir, interpréter et synthétiser les informations cliniques afin de se faire une opinion sur les causes et le maintien du comportement criminel des PPSMJ.
  • La formulation d’un cas médico-légal comprend trois éléments : (1) considérer la probabilité d’un futur comportement criminel ; (2) identifier les domaines de risque criminel à cibler dans le traitement ; et (3) développer un plan de traitement pour réduire le risque de criminalité future.
  • Les changements de fonctionnement dans les domaines de risque criminel modifient la probabilité d’un comportement criminel futur.
  • La première étape de la formulation d’un cas consiste à réaliser une analyse des événements criminels afin d’identifier les domaines de risque criminel les plus importants liés aux comportements délinquants récents.
  • La deuxième étape consiste à comprendre comment les domaines de risque criminel affectent le fonctionnement général de la vie et servent de moteurs au comportement criminel. La feuille de travail sur les Facteurs de risque criminels (ci-dessous) peut être utilisée pour développer cette compréhension.
  • La fiche de formulation de cas fournit ci dessous une structure permettant de rassembler les informations cliniques pour l’élaboration d’un plan de traitement.
  • La précision (et le fait d’éviter les biais) dans la formulation des cas est importante, afin que les plans de traitement reflètent les besoins réels des PPSMJ.

 

Fiche de travail sur les Facteurs de risque

 

Analyse de l’infraction

Formulation de cas

Formulation de cas

Formulation de cas

Formulation de cas

Formulation de cas

Raymond Chip Tafrate, PhD, est psychologue clinicien et professeur au département de criminologie et de justice pénale de la Central Connecticut State University. Il est membre et superviseur de l’Albert Ellis Institute à New York City, NY, et membre du Motivational Interviewing Network of Trainers (réseau de formateurs à l’entretien motivationnel). Il consulte fréquemment des agences et des programmes de justice pénale sur des problèmes difficiles à changer tels que la dysrégulation de la colère et le comportement délinquant. Il est coauteur de nombreux ouvrages et a présenté ses recherches dans toute l’Amérique du Nord, l’Europe, l’Asie et l’Australie. Il est coauteur, avec Howard Kassinove, d’un classique de l’auto-assistance, Anger Management for Everyone (La gestion de la colère pour tous).

Damon Mitchell est psychologue agréé et professeur associé au département de criminologie et de justice pénale de la Central Connecticut State University.

Ses recherches ont été publiées dans diverses revues de psychologie et de justice pénale, notamment International Journal of Offender Therapy and Comparative Criminology, Journal of Criminal Justice, Federal Probation, Journal of Sex Research et Journal of Interpersonal Violence.

David J. Simourd. Jusqu’à sa mort en 2022, David J. Simourd, PhD, CPsych, a exercé en cabinet privé à Kingston, Ontario, Canada, et a mené une carrière de 30 ans en tant que consultant/formateur, clinicien et chercheur. Le Dr Simourd a publié des articles, animé des ateliers de formation et agi à titre de consultant en évaluation et en traitement des délinquants auprès de divers organismes correctionnels en Amérique du Nord, en Asie et dans les Caraïbes. Il a fait partie du comité de rédaction de Criminal Justice and Behavior et a été membre de la Commission d’examen de l’Ontario, la commission d’engagement civil pour les délinquants souffrant de troubles mentaux en Ontario. En 2019, il a été élu membre de la Société canadienne de psychologie.

DISPOSITIF D’ÉVALUATION DE LA FAMILLE (FAMILY ASSESSMENT DEVICE – FAD) (1983)

AUTEURS : Nathan B. Epstein, Lawrence M. Baldwin et Duane S. Bishop

OBJECTIF : Évaluer le fonctionnement de la famille.

DESCRIPTION : Le FAD est un questionnaire de 60 questions conçu pour évaluer le fonctionnement de la famille selon le modèle McMaster. Ce modèle décrit les propriétés structurelles, professionnelles et transactionnelles des familles et identifie six dimensions du fonctionnement familial : la résolution des problèmes, la communication, les rôles, la réactivité affective, l’implication affective et le contrôle du comportement.

En conséquence, la FAD est composée de six sous-échelles mesurant chacune de ces dimensions et d’une septième sous-échelle portant sur le fonctionnement général. Une échelle d’évaluation clinique, utilisée par les cliniciens pour évaluer le fonctionnement de la famille, est également disponible.

NORMES : La FAD a été élaborée sur la base des réponses de 503 personnes, dont 294 provenaient d’un groupe de 112 familles. La plupart (93) de ces familles avaient un membre hospitalisé dans un hôpital psychiatrique pour adultes. Les 209 autres personnes de l’échantillon étaient des étudiants suivant un cours d’introduction à la psychologie. Aucune autre donnée démographique n’a été présentée.

Les moyennes et les écarts-types pour les échantillons cliniques et non cliniques sont les suivants :

Échelle Clinique Non clinique
Résolution de problèmes (PS) (Problem Solving)

Communication (C)

Rôles (R)

Réceptivité Affective (AH) (Affective Responsiveness)

Implication affective (Al) (Affective Involvement )

Contrôle du comportement (BC) (Behavior Control)

Fonctionnement général (GF) (General Functioning)

2,20

2,15

2,22

2,23

2,05

1,90

1,96

2,38

2,37

2,47

2,42

2,23

2,02

2,26

Bien que la version actuelle de l’échelle comporte 60 éléments, les études initiales étaient basées sur une mesure de 53 éléments. Sept éléments ont été ajoutés, ce qui a permis d’accroître la fiabilité des sous-échelles auxquelles ils ont été ajoutés. Les éléments des sous-échelles sont indiqués sur l’instrument.

COTATION : Chaque item est noté sur une base de 1 à 4 en utilisant la clé suivante : Fortement d’accord = 1 ; Accord = 2, Désaccord = 3, Fortement en désaccord = 4.

Les items décrivant un fonctionnement malsain sont notés à l’envers. Les scores les plus bas indiquent un fonctionnement plus sain. La moyenne des réponses aux items est calculée pour obtenir sept scores d’échelle, chacun pouvant aller de 1,0 (sain) à 4,0 (malsain). Des feuilles de notation et des clés sont disponibles pour rendre le processus de notation relativement simple et pour indiquer les éléments de chaque sous-échelle.

FIABILITÉ : le FAD présente une assez bonne cohérence interne, avec des alphas pour les sous-échelles allant de 0,72 à 0,92. Aucune donnée de fiabilité n’est rapportée pour l’ensemble de la mesure ; les données de fiabilité test-retest ne sont pas disponibles.

VALIDITÉ : Lorsque la sous-échelle du fonctionnement général est retirée de l’analyse, les six autres sous-échelles semblent relativement indépendantes. La FAD présente un certain degré de validité concomitante et prédictive. Dans une étude distincte de 178 couples sexagénaires, la FAD était modérément corrélée avec l’échelle de satisfaction conjugale de Locke-Wallace et a montré une certaine capacité à prédire les scores de l’échelle de moral gériatrique de Philadelphie. En outre, la FAD a une bonne validité pour les groupes connus, les sept sous-échelles permettant de distinguer de manière significative les individus issus de familles cliniques de ceux issus de familles non cliniques.

RÉFÉRENCE PRINCIPALE : Epstein, N. B., Baldwin, L. M., et Bishop, D. S. (1983). The McMaster Family Assessment Device, Journal of Marital and Family Therapy, 9, 171-180. Instrument reproduit avec l’autorisation de Nathan Epstein et Duane Bishop.

DISPONIBILITÉ : Family Research Program, Butler Hospital, 345 Blackstone Boulevard, Providence, RI 92906.

FAD Evaluation du Fonctionnement de la famille