Anne Wyvekens , LE SOUCI DU TERRITOIRE, « Les groupes locaux de traitement de la délinquance »
Les Annales de la Recherche Urbaine n° 83-84, 0180-930-IX-99/83-84/p. 81-88
LES GROUPES LOCAUX DE TRAITEMENT DE LA DELINQUANCE
Depuis le rapport Bonnemaison, de Conseils communaux de prévention de la délinquance (CCPD) en maisons de justice, de «justice de proximité» en «politique judiciaire de la ville», la justice a peu à peu fait sien le double enjeu, local et partenarial, des politiques de la ville. Si elle n’est entrée qu’avec circonspection dans la dynamique collective initiée par les CCPD, si son premier investissement de proximité est demeuré dans un premier temps très «immobilier» avec les maisons de justice, les deux idées ont progressivement fait leur chemin, au travers de divers dispositifs. Les « groupes locaux de traitement de la délinquance » (GLTD), expérimentés puis développés dans le ressort du tribunal de Bobigny, innovent par exemple aussi bien sur le plan de l’agencement du partenariat que sur celui de la façon d’intervenir sur un site. Les rapports entre les partenaires évoluent de façon telle, dans ces groupes, que la production de ceux-ci s’en trouve infléchie : avec les GLTD, au lieu de « traiter la délinquance», l’institution judiciaire s’engage, avec ses partenaires non pénaux, dans une démarche consistant à s’intéresser à l’espace. Pour l’expliciter, nous avons mobilisé, avec Jacques Donzelot, les notions de «magistrature sociale» et de «souci du territoire».
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