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Présentation du formulaire « ONE Interview Worksheet »

Le trés productif département des services penitentiaires de Washington a publié un « formulaire d’entretien« , a savoir une sorte de  « fiche arrivant » destinée à relever un maximum d’informations et de commencer à structurer l’évaluation (traduction FR en bas de l’article).

Outre la liste des items à explorer, il est proposé aux utlisateurs une stratégie de questionnement à travers des exemples de questions à poser.

Le formulaire « Washington ONE Interview Worksheet » est un guide structuré développé par le Washington State Department of Corrections pour mener des entretiens de gestion de cas auprès de personnes placées en détention ou sous supervision ; il s’appuie sur les principes du modèle Risk-Need-Responsivity (RNR) afin d’identifier efficacement les facteurs de risque et de besoin criminogènes, et d’adapter la prise en charge aux caractéristiques individuelles de chaque personne.

Le formulaire s’inscrit dans une logique d’évaluation actuarielle combinée à une dimension clinique : il structure l’entretien pour recueillir des informations sur le parcours de vie, l’environnement social, la santé mentale, les comportements à risque et les ressources prosociales de l’interviewé.

Structure générale

  1. Introduction de l’entretien : explication du cadre, consignes de neutralité et de clarté de langage pour instaurer un climat de confiance.

  2. Sections thématiques :

    • Historique résidentiel et familial : lieux de vie, soutien social, conditions de logement avant l’infraction

    • Éducation et emploi : parcours scolaire, qualifications, expériences professionnelles récentes

    • Influences sociales et pairs : cercles d’influence, fréquentations, soutiens prosociaux ou délinquants

    • Usage d’alcool et de drogues : fréquences, contextes, antécédents de traitement

    • Santé mentale et troubles associés : repérage de symptômes, antécédents psychiatriques, besoins de suivi

    • Aggression, attitudes et comportements : manifestations de violence, croyances délinquantes, motivation au changement

Le document recommande une posture neutre, l’utilisation d’un langage simple, et l’évitement de questions suggestives. Il souligne l’importance de pauses possibles, compte tenu du caractère émotionnellement exigeant de l’entretien doc.wa.gov.

Utilisation en pratique criminologique

Ce formulaire est conçu pour :

  • Structurer l’évaluation des besoins et mieux planifier les interventions psychosociales et réhabilitatives, conformément aux évidences issues du modèle RBR

  • Faciliter la consignation systématique des informations, favorisant la comparabilité entre dossiers et le suivi longitudinal des progrès individuels

  • Optimiser la coordination entre professionnels (probation, psychologues, travailleurs sociaux) en fournissant un référentiel commun

Le « Washington ONE Interview Worksheet » constitue un outil précieux pour les praticiens en criminologie et en justice pénale souhaitant structurer leurs évaluations de manière rigoureuse et fondée sur la recherche. En intégrant pleinement les principes RBR, il contribue à planifier des interventions personnalisées visant à réduire la récidive et à favoriser la réinsertion sociale.

Formulaire arrivant washington_case-mgmt-wa-one-interview-worksheet

En version originale: case-mgmt-wa-one-interview-worksheet 

A quoi servent les activités en détention?

De nombreuses recherches confirment en effet que ces actions, combinées à un accompagnement global, réduisent significativement la récidive. Elles transforment les trajectoires en offrant des alternatives concrètes à la marginalisation et de ce fait confirment leur pertinence dans les politiques pénales modernes[1].

Ces actions agissent sur de multiples dimensions :

  • Réduction de l’oisiveté : Les activités structurées limitent les comportements destructeurs en détention (Bouffard et al., 2000).
  • Création de capital social : Les relations positives avec encadrants ou pairs renforcent les réseaux de soutien post-incarcération (Sampson & Laub, 1993).
  • Approche holistique : Combattre les inégalités d’accès à l’éducation, à la culture ou au sport permet de s’attaquer aux racines de la délinquance (Théorie des opportunités différentielles, Cloward & Ohlin, 1960).

Activités ludiques en prison ? L’exemple du Yoga en Milieu Pénal, un Outil Puissant pour la Réhabilitation

Et si la clé pour réduire la récidive et favoriser la réinsertion se trouvait aussi dans une pratique millénaire , qui a dès lors toute sa place en détention ?

De plus en plus d’études soulignent l’impact du yoga et de la pleine conscience dans les systèmes pénitentiaires. Voici pourquoi cette approche mérite notre attention

Les preuves scientifiques parlent d’elles-mêmes:

Muirhead, Fortune (2016) Yoga in prisons: A review of the literature
« Il a été démontré que le yoga améliore certaines variables clés liées à la délinquance (par exemple, l’impulsivité, l’agression), ainsi que des variables qui pourraient améliorer la capacité des délinquants à participer à des traitements visant spécifiquement à réduire leur risque de comportement criminel (par exemple, la dépression, l’attention, la régulation émotionnelle). (source: sciencedirect.com)

🇬🇧 Une étude menée par l’Université d’Oxford (2013) sur 100 détenus a montré que la pratique régulière du yoga réduisait significativement le stress, l’anxiété et les comportements agressifs, tout en améliorant la régulation émotionnelle (Source : prisoners-doing-yoga-may-see-psychological-benefits).

🇺🇲 Le Prison Yoga Project, fondé en 2002, a documenté des témoignages de participants soulignant une meilleure gestion des conflits et un regain d’estime de soi, essentiels pour une réinsertion réussie. (source: prisonyoga.org/ )

🇸🇪Une recherche suédoise (Kerekes et al. 2017; Yoga in Correctional Settings: A Randomized Controlled Study) conclue que : « Par rapport au groupe témoin, les participants aux cours de yoga ont fait état d’une amélioration significative de leur bien-être émotionnel et d’une diminution de leur comportement antisocial après 10 semaines de yoga. Ils ont également amélioré leurs performances au test informatisé qui mesure l’attention et le contrôle des impulsions. »

🇦🇺Une recherche Australienne (Bartels et al. 2019) sur le yoga en prison conclue que: « Nos résultats indiquent que les participants ont tiré des avantages statistiquement et cliniquement significatifs du programme, comme en témoignent les améliorations de leurs niveaux de dépression, d’anxiété, d’estime de soi, d’orientation vers un objectif, d’affect négatif et de non-acceptation. Ils ont également fait état d’une amélioration de la flexibilité, du sommeil et de la relaxation, d’une réduction de la douleur et d’une amélioration de leur bien-être mental, déclarant que le programme leur avait permis de se sentir « calmes » et « en paix ».

Dans un système souvent axé sur la punition, intégrer des approches holistiques comme le yoga permet de :

✅ Réduire les tensions et les violences en détention.
✅ Préparer les individus à réintégrer la société avec des outils émotionnels solides.
✅ Aborder la réhabilitation sous un angle préventif.

Et que dit la recherche sur la médiation animale en milieu pénal ?

Sur le plan de la recherche, les programmes sont tellement différents qu’il est difficile de les comparer réellement, et d’en tirer des meta-analyses méthodologiquement solides. Mais les résultats accumulés depuis des années sont prometteurs !

Réduction des Comportements Violents

Une étude menée par Harkrader, Burke et Owen (2004) dans des établissements pénitentiaires américains a démontré que les détenus participant à des programmes de dressage canin présentaient une diminution significative des actes violents et un renforcement de leur sens des responsabilités. Ces activités favoriseraient également l’acquisition de compétences sociales essentielles pour la vie en communauté.

« Grâce à ces programmes de dressage de chiens, les détenus apprennent la responsabilité, la patience, la tolérance et les compétences en tant que dresseurs d’animaux. Les chiens constituent également un lien entre les détenus et les gardiens et réduisent les conflits entre les détenus et le personnel. » (Todd Harkrader; Tod W. Burke; Stephen S. Owen (2004) Pound Puppies: The Rehabilitative Uses of Dogs in Correctional Facilities)

Les chevaux, étant particulièrement sensibles au langage non-verbal, exigent des participants une forme de cohérence émotionnelle. Cette caractéristique permet de travailler sur la régulation émotionnelle, un déficit souvent observé chez les personnes ayant commis des actes délictueux. L’étude de Burgon (2016) a démontré que les participants développaient progressivement une meilleure reconnaissance et gestion de leurs émotions négatives comme la colère ou la frustration.

Développement de l’Empathie

Selon les travaux de Furst (2006), interagir avec des animaux permettrait aux personnes incarcérées de restaurer leur capacité à créer des liens émotionnels sains. Les animaux agissent comme des catalyseurs d’empathie, un élément clé potentiel pour réduire les risques de récidive. (Gennifer Furst (2006) Prison-Based Animal Programs: A National Survey)

Par ailleurs, le travail en groupe autour des chevaux favorise la coopération et l’apprentissage du travail d’équipe. L’étude longitudinale de Hemingway et al. (2015) a mis en évidence comment des détenus initialement isolés développaient progressivement des capacités de collaboration à travers des tâches collectives liées aux soins des équidés.

Impact sur la récidive

La revue des études (19) sur le sujet menée par Bachi (2013) montre clairement des résultats encourageants qui nécessitent d’être consolidés :

  • Trois études ont mis en évidence une réduction des taux de récidive. Un examen des dossiers du service de probation (Chianese, 2010) a révélé que les filles qui ont participé à un programme de médiation animal  récidivaient deux fois moins que les filles qui n’avaient pas été exposées à un chiot. Celles qui ont récidivé n’ont été accusées que de violations de la probation et n’ont pas commis de nouveaux délits.
  • le programme carcéral équin « Wild Mustang Program (WMP) » au Nouveau Mexique, a également fait état d’une réduction des taux de récidive parmi les 56 hommes participant au programme (Cushing & Williams, 1995). Seulement 25 % des participants ont récidivé contre un taux de récidive moyen de 38,12 % dans l’État. Il s’agissait d’une à méthodes mixtes, composée d’entretiens qualitatifs et de méthodes quantitatives
  • Ann Hemingway & Kezia Sullivan ont mis en évidence (Grande Bretagne) une diminution des violences domestqiues post intervention avec médiation équine. (Reducing the incidence of domestic violence: An observational study of an equine-assisted intervention) (“Des réductions significatives de la violence domestique et du statut d’enfant dans le besoin ont été constatées pour les familles dont un ou plusieurs membres ont suivi et achevé l’intervention assistée par la médiation équine”)

Les chercheurs attribuent ces effets positifs à plusieurs facteurs: l’acquisition de compétences transférables (patience, constance, responsabilité), le développement d’une relation significative, et l’expérience valorisante d’être en position de « soignant » plutôt que de personne à problèmes.

[1] Voir par exemple Meek & Lewis (2014) ; UNOCOC (2020), Andrews et Bonta (2010)).

Le rapport du Conseil économique, social et environnemental (CESE), intitulé « La réinsertion des personnes détenues : l’affaire de tous et toutes » (2019), offre une analyse approfondie des défis liés à la réinsertion des personnes détenues en France, avec des recommandations concrètes pour améliorer les politiques publiques.
Le rapport s’inscrit dans un contexte de préoccupations croissantes sur l’efficacité du système pénitentiaire français en matière de réinsertion. Adopté le 26 novembre 2019, il fait suite à une saisine du Premier ministre et s’appuie sur un précédent avis de 2006 qui avait déjà alerté sur les lacunes en matière de réinsertion. Malgré des avancées, comme la création du Contrôleur général des lieux de privation de liberté et la loi pénitentiaire de 2009, les progrès restent insuffisants. La surpopulation carcérale est un enjeu majeur, avec près de 71 000 personnes détenues en 2019, contre 60 000 en 2006, et des établissements souvent surchargés (occupation moyenne des maisons d’arrêt à 138 %). Cette situation est exacerbée par une politique centrée sur la sécurité plutôt que sur la réinsertion, avec un ratio d’un conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation (CPIP) pour 80 personnes sous supervision, loin des normes européennes.
Le rapport souligne que la prison peut avoir des effets désocialisants, déresponsabilisants, créant ou aggravant des ruptures sociales, familiales et professionnelles. Cela est particulièrement marqué pour les courtes peines, qui représentent 62 % des condamnations (inférieures à deux ans) et 46 % (inférieures à un an), mais qui ne permettent pas une préparation adéquate à la sortie.
Données et statistiques
Les données présentées dans le rapport offrent un éclairage précis sur la situation. Les taux de récidive varient fortement selon le type de libération :
  • 63 % pour les sorties sèches (sans accompagnement), ce qui reflète les difficultés de réinsertion sans soutien.
  • 39 % pour les libérations conditionnelles, indiquant un effet protecteur du suivi post-libération.
  • 34 % pour les peines de travail d’intérêt général (TIG), montrant l’efficacité relative des mesures communautaires.
D’autres chiffres soulignent les obstacles à la réinsertion :
  • Seulement 28 % des détenus ont un travail rémunéré en prison, contre 46,2 % en 2000, avec 1 205 postes pour 2 294 opérateurs dans des secteurs comme la confection, le bois ou la métallurgie, souvent des emplois peu qualifiés (tri, nettoyage) ne développant pas de compétences transférables.
  • 14 % des détenus bénéficient d’une formation professionnelle, malgré un coût mensuel moyen de 200 € par détenu pour des services comme la cantine, la télévision ou le téléphone.
  • En 2017, 28 % des personnes libérées n’avaient pas de logement, un facteur aggravant le risque de récidive.
  • Le profil des détenus montre que 44 % ont entre 18 et 30 ans, 76 % ont un niveau d’éducation inférieur ou égal au CAP, et 9 % sont sans domicile fixe, ce qui complique leur réinsertion.
Le budget de la justice en France (65,9 € par habitant) est également inférieur à celui de pays comparables comme l’Allemagne (121,9 €), les Pays-Bas (119,2 €) ou la Suède (118,6 €), limitant les ressources pour des programmes de réinsertion.
Recommandations et axes d’action
Le rapport propose quatre axes principaux pour transformer le système et favoriser la réinsertion, avec des mesures concrètes et des objectifs chiffrés :
  1. Développer les alternatives à l’incarcération :
    • Faire des alternatives une priorité de la politique pénale, avec des outils comme la surveillance électronique (2 376 peines en 2019), le TIG (36 614 peines) et les sursis avec mise à l’épreuve (120 572).
    • Atteindre 5 000 places en semi-liberté et en placement externe, contre 903 et 1 643 respectivement en 2019.
    • Améliorer la visibilité via des tableaux de bord et des indicateurs, et envisager de baisser le seuil d’ajustement des peines à deux ans (proposition rejetée par le ministre).
    • S’inspirer de modèles comme la Finlande, qui a réduit sa population carcérale de trois en 50 ans.
  2. Mettre en œuvre les moyens de la réinsertion :
    • Organiser les peines autour de la réinsertion, avec une individualisation des parcours.
    • Améliorer l’accès aux soins de santé, notamment avec des bilans de santé à l’entrée en détention, et garantir l’accès aux droits sociaux (identité, papiers de résidence).
    • Maintenir les liens familiaux, essentiels pour la réinsertion, et promouvoir la culture, le sport et l’expression des détenus.
    • Favoriser l’emploi et la formation, en transformant les contrats de travail en prison en outils couvrant les droits au chômage, à la retraite et à la formation. Par exemple, proposer des contrats spécifiques pour les détenus, avec des incitations pour les employeurs via la responsabilité sociétale des entreprises (RSE).
    • Adresser les problèmes de logement, avec des référents SIAO (Service d’Insertion et d’Accès au Logement) et des structures de transition, notamment pour les courtes peines, en facilitant l’accès au logement social.
  3. Faire de la réinsertion un objectif partagé :
    • Créer un comité interministériel pour fixer des objectifs et des indicateurs de réinsertion, avec un service national autonome pour le suivi des personnes libérées.
    • Développer des comités locaux de réinsertion pour coordonner les acteurs (associations, collectivités, services publics).
    • Augmenter le nombre de CPIP pour respecter les normes européennes, avec un objectif d’un conseiller pour 60 personnes (contre jusqu’à 130 actuellement), nécessitant le recrutement de 1 300 nouveaux postes en 2019, dont 400 pour les SPIP (Services pénitentiaires d’insertion et de probation).
    • Assurer une diversité des profils dans le recrutement et la formation des CPIP, avec actuellement 60 % de diplômés en droit et seulement 7 % en travail social.
  4. Encourager le débat public et l’analyse :
    • Demander à la Cour des Comptes de comparer les coûts de la détention et des alternatives, pour démontrer l’efficacité économique des mesures communautaires.
    • Étudier les profils pénaux et sociaux des détenus, leur santé mentale et physique, et leurs parcours de réinsertion, pour mieux adapter les politiques.
    • Fixer des objectifs de réduction de la population carcérale par juridiction, avec des indicateurs clairs pour mesurer les progrès.
Le rapport souligne que la France reste en retard par rapport aux standards européens en matière de réinsertion, avec des conditions de détention souvent critiquées pour leur indignité. La ministre de la Justice, présente lors du vote, s’est engagée à une expertise des propositions, mais des doutes subsistent sur la mise en œuvre, notamment en raison des contraintes budgétaires et des priorités sécuritaires. Le vote a été largement approuvé (153 voix pour, 0 contre, 2 abstentions), reflétant un consensus sur l’urgence d’agir.

L’étude de la prison de la BBC (ou BBC Prison Study), menée en 2001 par les psychologues sociaux Stephen Reicher et Alexander Haslam, est une réponse critique à l’expérience de Zimbardo. Elle revisite la question du pouvoir des rôles sociaux (gardien/prisonnier) en intégrant des méthodologies plus rigoureuses et une perspective théorique différente.


1. Contexte et objectifs

  • Répliquer Zimbardo : Comprendre si les comportements oppressifs ou soumis découlent automatiquement des rôles institutionnels.

  • Critique de la « théorie de la situation » : Haslam et Reicher contestent l’idée que les individus soient passivement contrôlés par leur environnement. Ils privilégient une approche basée sur la théorie de l’identité sociale (l’identité de groupe et l’agence individuelle influencent les comportements).


2. Méthodologie

  • Participants : 15 hommes divisés aléatoirement en « gardes » et « prisonniers ».

  • Durée : 8 jours (contre 6 prévus initialement).

  • Consignes :

    • Les gardes ne reçoivent aucune instruction explicite pour être autoritaires (contrairement à Zimbardo).

    • Les prisonniers sont encouragés à s’organiser collectivement.

  • Éthique : Surveillance renforcée pour éviter les dérives traumatisantes.


3. Résultats clés

a. Les gardes ne deviennent pas naturellement tyranniques

  • Faible cohésion : Les gardes, sans directives claires, ont peiné à imposer leur autorité.

  • Manque de légitimité : Leur pouvoir a été contesté par les prisonniers, qui ont refusé de se soumettre.

b. Résistance des prisonniers

  • Solidarité collective : Les prisonniers ont développé une identité de groupe forte, organisant une rébellion pour renverser le système.

  • Effondrement du système : Face à la résistance, la hiérarchie s’est effondrée, et les participants ont choisi de créer une structure égalitaire.

c. Rebond autoritaire

  • En réaction au chaos, une minorité de participants a tenté d’instaurer un régime autoritaire, mais cela a échoué par manque de soutien collectif.


4. Principales conclusions

  • Le pouvoir des rôles n’est pas automatique : Contrairement à Zimbardo, les comportements ne découlent pas mécaniquement des rôles assignés.

  • L’agence individuelle et la dynamique de groupe :

    • Les individus peuvent résister aux systèmes oppressifs s’ils développent une identité collective solide.

    • La légitimité perçue de l’autorité est cruciale : si elle est contestée, le système s’effondre.

  • La tyrannie émerge de choix actifs : Elle n’est pas une conséquence inévitable de la situation, mais résulte de stratégies pour maintenir le pouvoir (ex : division des groupes).


5. Apports théoriques

  • Théorie de l’identité sociale (Tajfel, Turner) :

    • Les individus agissent en fonction de leur appartenance à un groupe et de leur désir de maintenir une image positive de ce groupe.

    • Les prisonniers ont résisté car ils ont construit une identité collective « anti-système ».

  • Critique du déterminisme situationnel : Haslam et Reicher montrent que les individus ne sont pas des « marionnettes » des rôles sociaux.


6. Implications pratiques

  • Gestion des institutions : Pour éviter les abus, il faut renforcer la légitimité perçue des leaders et permettre la participation collective.

  • Résistance aux systèmes oppressifs : La solidarité et l’action collective peuvent contrer la tyrannie.

  • Psychologie des organisations : Les dynamiques de pouvoir dépendent de la façon dont les groupes négocient leur identité.


7. Critiques et limites

  • Échantillon réduit : 15 participants, ce qui limite la généralisation.

  • Effet de l’observation : Les caméras de la BBC ont pu influencer les comportements (désirabilité sociale).

  • Contexte artificiel : Comme chez Zimbardo, la simulation reste éloignée d’une vraie prison.


8. Comparaison avec Zimbardo

Aspect Zimbardo (1971) Haslam & Reicher (2002)
Résultats Soumission totale des prisonniers Résistance et effondrement du système
Rôle des surveillants Encouragés à être tyranniques Aucune consigne explicite
Théorie dominante Déterminisme situationnel Agence individuelle + identité sociale
Message central « Les situations corrompent » « Les groupes peuvent résister »

Conclusion

L’étude de Haslam et Reicher complexifie l’héritage de Zimbardo en montrant que les systèmes oppressifs ne s’imposent pas sans résistance. Elle met en avant le rôle actif des individus et des dynamiques de groupe, offrant une vision plus nuancée (et moins pessimiste) de la psychologie sociale.

Pour aller plus loin :

FRANCE CULTURE (émission les pieds sur terre, 2025) « Je vous appelle depuis la prison d’Evin »

Détenu par la République islamique d’Iran depuis le 12 octobre 2022, Olivier Grondeau a été libéré jeudi 20 mars 2025. Nous avions commencé un dialogue avec lui, il y a quelques mois, où il nous racontait son arrestation, son procès et ses conditions de détention.

Cela faisait deux ans et cinq mois qu’Olivier Grondeau était détenu en Iran. Depuis la prison d’Evin à Téhéran, il imaginait ses premiers jours de liberté. « Ce dont je rêve, c’est d’entrer dans une petite pièce, de fermer la porte derrière moi, et d’être seul. »

Nous nous entretenions avec lui par téléphone depuis un peu moins de trois mois. Olivier Grondeau avait décidé d’intervenir dans les médias pour exiger sa libération ainsi que celle de Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus, eux aussi, en Iran. Ces entretiens ont été aussi l’occasion pour lui de raconter son histoire. « Quand j’ai été arrêté, j’avais 31 ans. J’ai voyagé pendant des années d’Europe en Asie, presque toujours par la route, en traversant la Turquie, le Caucase, l’Iran et le sous-continent indien. […] J’étais parti en Inde à l’été 2014, et le voyage s’est transformé en un mode de vie qui me convenait. »

« Ces messieurs désiraient voir ma chambre, c’étaient des gens des services de renseignement »

C’est en Iran qu’il est arrêté. « C’était le matin du 12 octobre 2022 à Shiraz, grande ville du sud de l’Iran. J’étais sur le pas de ma porte, devant ma chambre, à l’auberge de jeunesse. Ça faisait une dizaine de jours que j’étais installé là-bas. Un matin, j’avais la mousse du dentifrice dans la bouche et il y avait quatre mecs en chemise qui tournaient sur la terrasse sur laquelle donnait ma chambre. Moi, je les ai pris pour des touristes au début. »

Sans beaucoup plus d’explication, Olivier Grondeau est escorté hors de l’auberge de jeunesse. « On est sorti de la chambre, ils m’encadraient, les quatre. On a traversé la terrasse où les touristes, les clients de l’hôtel commençaient à s’installer pour prendre leur petit-déjeuner. Je n’arrivais même pas à parler. Je voulais leur dire ‘mon prénom, c’est ça, je suis français, j’ai une ambassade, appelez-les’, mais j’étais tétanisé, donc j’ai rien dit. On a traversé la rue, il y avait leur voiture qui nous attendait. On est parti des petites ruelles du centre-ville, on a gagné le boulevard. À ce moment-là, ils m’ont tendu un bandeau. »

Dans les locaux des services de renseignement, menotté, il est interrogé. « On m’a demandé une sorte de résumé biographique. Tout ça, c’était en anglais. Après mes études, après mon métier, on en est arrivé à la période des voyages. Les questions se sont fait un petit peu plus précises. Ils m’ont demandé d’écrire une liste exhaustive de tous les pays dans lesquels j’étais allé avec les dates. Vous avez la consigne expresse de surtout ne pas vous retourner si jamais vous n’avez pas les yeux bandés. »

Gangs in prison: violence reduction and rehabilitation

« Nous avons lancé la dernière brochure sur nos services de réduction des gangs et de la violence en milieu carcéral.

Introduits pour la première fois à HMP Thameside en 2013, nous avons été sollicités pour aider à réduire le risque posé par les détenus impliqués dans des gangs. Le service Catch22 fonctionne désormais dans quatre autres prisons, avec un modèle spécifique pour les jeunes à HMYOI Feltham. Dirigé par des professionnels ayant une connaissance approfondie de la culture des gangs, ce service encourage les détenus à abandonner leur mode de vie.

L’engagement initial avec les participants permet d’identifier les problèmes liés à l’implication dans les gangs, avant que des stratégies de gestion des risques et de soutien ne soient mises en place. Grâce à notre programme d’intervention sur mesure, R.O.A.D (Rehabilitation Offering Another Direction), nous travaillons en étroite collaboration avec les participants afin d’évaluer leurs choix passés et de développer leurs compétences en matière de communication et d’adaptation pendant leur détention et au-delà. Un soutien supplémentaire permet d’identifier les possibilités d’éducation et d’emploi qu’ils pourront poursuivre après leur libération.

Si l’on ne s’attaque pas à l’affiliation aux gangs en détention, le cycle entre la violence de la rue et celle de la prison se poursuivra. Nos collaborations avec des organisations communautaires signifient que notre travail ne se limite pas à réduire la violence dans les prisons, mais qu’il permet une réinsertion réussie dans la communauté.

Cette brochure donne un aperçu des services de réduction des gangs et de la violence que nous proposons actuellement dans les prisons du Royaume-Uni.

Chaque année, Catch22 travaille avec 140 000 jeunes et adultes, concevant et fournissant des services qui renforcent la résilience et les aspirations des personnes et des communautés en Angleterre et au Pays de Galles. Dans 18 prisons, nous travaillons sur le contrôle de la détention et la gestion des délinquants, jusqu’à la médiation et la réinsertion à long terme. Nous offrons des services aux victimes et aux ressortissants étrangers en détention, et facilitons l’intervention et le soutien aux personnes en détention provisoire.

En 2022-2023, 20 156 personnes ont été soutenues par l’ensemble des services de détention de Catch22.

Nous travaillons sur l’ensemble du cycle de protection sociale. Cela signifie que nos services s’appuient sur une compréhension approfondie des problèmes qui conduisent les personnes à la criminalité, à l’implication dans des gangs et, en fin de compte, à une peine d’emprisonnement. Nos équipes s’appuient sur l’expertise de nos projets de lutte contre la toxicomanie, de nos écoles alternatives et de nos services de lutte contre l’exploitation des enfants, ainsi que sur les années de travail d’intervention précoce que nous avons menées au sein du système judiciaire.

Selon la dernière publication de l’ONS, les crimes à l’arme blanche ont augmenté de 5 % au cours de l’année écoulée, marquant une hausse inquiétante de la violence en Angleterre et au Pays de Galles (benkinsella.org.uk). Selon les registres de la police, 48 716 incidents impliquant un couteau ou un instrument tranchant ont été recensés, contre 46 367 l’année précédente (The Ben Kinsella Trust, 2024).

La sécurité supposée de l’association à un gang est convaincante, alors que les prisonniers emprisonnés et associés à un gang sont impliqués de manière disproportionnée dans des incidents violents. Nos recherches et notre expérience nous ont appris qu’il existe des moments propices à l’apprentissage pour encourager la sortie des gangs, ainsi que pour améliorer les environnements carcéraux qui connaissent des regroupements problématiques en détention, en répondant aux conséquences négatives qui découlent de l’implication des gangs en détention.

Une gestion efficace des risques est essentielle à une réhabilitation efficace. Sans elle, les équipes pénitentiaires doivent se concentrer sur la réactivité, en s’attaquant aux problèmes au fur et à mesure qu’ils se présentent, au lieu d’être en mesure d’élaborer une stratégie qui prévient la violence à long terme.

Réhabilitation et réinsertion :

Tirant les leçons de l’expérience, nous comprenons que pour véritablement réduire cette violence, nous devons proposer une alternative à la vie en bande et donner à chaque personne les moyens de suivre une nouvelle voie. Nos praticiens en détention offrent une occasion unique de permettre cela, de sorte qu’à la libération, chacun ait les meilleures chances de se réintégrer avec succès dans la société, voire de s’y épanouir.

Prix et reconnaissance

L’efficacité de nos services de détention innovants et primés en matière de lutte contre les gangs et la violence a été reconnue :

Butler Trust Award reçu en 2015 pour les services fournis par le HMP Thameside Gang service. Le chef de détention a fait référence à « l’engagement, la passion et la conviction » de notre équipe pour créer un environnement plus sûr à HMP Thameside. Les incidents violents sont passés de 86 à 26 par mois, soit 60 victimes de moins et « 60 familles de moins qui s’inquiètent de la sécurité de leurs proches en détention ».
Le certificat Butler Trust décerné au service Gang du HMYOI Feltham en 2018 reconnaît que : « Il existe des preuves documentées de changements comportementaux positifs chez bien plus de la moitié des participants aux cours, ce qui a eu un impact positif sur la réduction de la violence à Feltham. »
L’inspecteur en chef des prisons, Peter Clarke, a déclaré : « Le partenariat de HMP Thameside avec Catch22 pour réduire la violence des gangs était innovant et efficace » à la suite d’une inspection de l’Inspection des prisons de Sa Majesté, publiée en 2017.
Le service HMP Leeds a soutenu l’unité de réduction de la violence du West Yorkshire pour mener des recherches sur les gangs et la violence au sein de l’établissement. Cette recherche a conclu ce qui suit : « La présence de Catch22 à HMP Leeds a été bénéfique à la fois pour les détenus et le personnel ». Le rapport suggère que : « On pourrait envisager d’intégrer le financement des programmes Catch22, ainsi que d’étendre les offres de Catch22 dans la mesure du possible. »
Le rapport de l’IMB publié en 2023, à la suite d’un examen au HMP Thameside, indique que « la prison dispose d’une équipe de gangs efficace qui travaille en étroite collaboration avec la police et les travailleurs communautaires pour aider à identifier et à séparer les membres les plus importants des gangs. »

Impact de notre approche

En 2023, les services de garde des gangs de Catch22 ont vu :

  • 1 480 identifications précoces
  • 80% des participants démontrent une nette amélioration de leur comportement en détention à l’issue du programme R.O.A.D.
  • 92% des résolutions de conflits aboutissent à un résultat positif
  • 80% des participants démontrent une réduction des attitudes pro-criminelles à l’issue du programme R.O.A.D.
  • 100% des participants, qui se sont engagés dans la gestion de cas complexes (CCM), démontrent une amélioration des attitudes pro-sociales
  • 100 % des médiations aboutissent à un résultat positif
  • Augmentation de 63 % des participants qui se sentent en confiance pour signaler des problèmes d’implication dans des gangs à l’issue de la formation Catch22.
  • 56 % d’augmentation des participants qui ont déclaré avoir une bonne compréhension de la culture des gangs et de la violence juvénile grave après avoir suivi la formation Catch22.

Notre approche

Le service Catch22 Gangs and Violence Reduction Custodial soutient l’administration pénitentiaire en réduisant le risque posé par les détenus impliqués dans des gangs, ce qui permet en fin de compte de réduire le nombre d’incidents violents.

Notre approche consiste à proposer des alternatives à la sécurité et au statut supposés offerts par les gangs. Il s’agit d’une stratégie qui, d’après les recherches, est plus efficace que l’approche purement répressive utilisée dans de nombreuses prisons.

Nos services sont fournis par des praticiens spécialisés dans les gangs, qui ont une expertise et une connaissance des gangs et de leur contexte, tant dans la communauté qu’à l’intérieur de la prison. Ces spécialistes identifient la nature spécifique et l’impact de l’implication des gangs au sein de l’établissement, et conçoivent des interventions ciblées en s’appuyant sur le contexte et l’expérience locaux. Ils travaillent au sein de la prison, en développant des informations avec d’autres équipes pénitentiaires, et soutiennent les accords de réinstallation et les opportunités avec les services de la communauté.

En travaillant au sein du régime pénitentiaire, mais indépendamment de celui-ci, Catch22 jouit d’une position unique et avantageuse. Cela signifie que nous sommes en mesure d’établir des relations de confiance avec les prisonniers, sans avoir à appliquer directement des mesures de punition et de sécurité.

Nos services se composent de six éléments distincts, chacun étant d’une importance vitale pour le maintien de la sécurité au sein de la prison et pour aider les personnes à modifier leur comportement.

Identification précoce et renseignements coordonnés :

Les spécialistes des gangs travaillent avec les nouveaux arrivants dans la prison pour identifier les risques et les points de tension potentiels, avant de mettre en place un plan pour prévenir les incidents liés aux gangs.

  • Programme R.O.A.D. : Le programme R.O.A.D. (Rehabilitation Offering Another Direction) fait partie intégrante de tous nos services. Nous utilisons une approche réparatrice et respectueuse des traumatismes pour permettre aux individus de réfléchir à leurs expériences et de se fixer des objectifs pro-sociaux pour leur vie.
  • Résolution des conflits et médiation : En cas d’incident violent survenu pendant ou avant la garde d’un enfant, notre service facilite les séances de médiation entre toutes les parties afin de résoudre le problème et de trouver une solution.
  • Gestion des cas complexes : Des séances individuelles permettent aux praticiens d’offrir un soutien individualisé et holistique aux principaux candidats, tels que ceux qui font l’objet d’un CSIP (actes de violence ou d’auto-isolation) ou d’un ACCT (pensées ou tentatives d’automutilation ou de suicide).
  • Réinsertion: En travaillant en étroite collaboration avec les équipes de réinsertion et de probation, nous pouvons nous assurer que les problèmes liés aux gangs sont pris en compte avant la libération et que les détenus bénéficient du soutien dont ils ont besoin pour maintenir les progrès accomplis.
  • Formation : Nous développons et dispensons des formations adaptées aux besoins de chaque établissement afin d’améliorer les connaissances et la confiance du personnel dans le travail avec les personnes impliquées dans des gangs et celles qui risquent d’être exploitées.

Catch22 peut être chargé de fournir tous les aspects du service, mais nous proposons également des éléments individuels.

Identification précoce et renseignements coordonnés

Les spécialistes des gangs rencontrent les nouveaux détenus au cours du processus d’intégration, c’est-à-dire dans les 48 heures suivant leur arrivée à la prison.

Ils s’efforcent de comprendre les tensions et les rivalités au sein de la communauté afin d’identifier tout conflit potentiel. Cela leur permet de rassembler suffisamment d’informations pour recommander des lieux de résidence appropriés et les restrictions de mouvement nécessaires avant le départ de l’individu de l’unité d’insertion.

Nos équipes travaillent également avec l’établissement pénitentiaire en collaborant avec les principaux services et agences impliqués dans la prise en charge et la gestion des détenus, en contribuant à l’examen des conflits et en menant régulièrement des recherches au niveau local. Nos équipes travaillent de manière proactive avec la police, le service national de probation, le tribunal et d’autres agences afin de planifier la gestion en toute sécurité de toute personne très connue qui entre dans la prison.

Réhabilitation offrant une autre direction (R.O.A.D.)

Le programme Rehabilitation Offering Another Direction (R.O.A.D.) vise à réduire les attitudes pro-criminelles, à proposer d’autres façons de penser et à promouvoir des alternatives à la violence.

Le programme vise à développer les capacités de réflexion, à améliorer les compétences en matière de communication et à sensibiliser aux stéréotypes et à l’impact de la perception.

Le programme a été conçu et créé par des praticiens des gangs du HMP Thameside et s’appuie sur des bases théoriques. Notre approche s’appuie sur une analyse documentaire approfondie, ainsi que sur les résultats d’une recherche menée par la Catch22 Dawes Unit en 2014.

R.O.A.D. se déroule généralement sur cinq jours, avec environ 12 participants par groupe. Cette durée peut toutefois être adaptée à chaque établissement. Le programme est interactif, pertinent et offre une forme alternative de réhabilitation qui s’est avérée plus efficace avec cette cohorte.

Résolution des conflits et médiation

Travailler avec des individus et des équipes au sein de la prison pour réduire les risques
Les spécialistes des gangs cherchent à identifier les détenus qui pourraient bénéficier d’une médiation. Les renseignements recueillis par les spécialistes des gangs leur permettent de cibler les détenus avant que les conflits ne dégénèrent en violence. Les demandes de médiation peuvent également émaner directement des détenus ou du personnel de la prison à la suite d’un incident.

La médiation aide à résoudre les différends ou les tensions persistantes, qu’ils soient apparus au sein de la prison ou qu’ils aient suivi les détenus depuis la communauté. Elle consiste à réunir les détenus pour discuter directement de l’incident, en vue d’apporter un changement durable et de réduire le risque que ces détenus représentent les uns pour les autres.

Tous les cas ne se prêtent pas à la médiation. Dans ce cas, les praticiens de Catch22 mèneront des discussions sur la résolution des conflits afin de déterminer la voie à suivre pour toutes les parties.

Nos équipes utilisent des pratiques réparatrices pour étayer les conversations. Ces pratiques encouragent l’obligation de rendre des comptes et la responsabilité de manière positive dans un environnement « sans blâme, sans honte ». En examinant l’impact des comportements, nous pouvons encourager des actions et des relations positives, tant au niveau individuel que collectif.

Gestion des cas complexes

Les services de Catch22 proposent des séances individuelles ciblées aux principaux nominaux tels que ceux qui font l’objet d’un CSIP (actes de violence ou d’auto-isolation) ou d’un ACCT (pensées ou tentatives d’automutilation ou de suicide).

Les praticiens du gang établissent des relations de confiance, de collaboration et de sens avec chaque détenu. Cela leur permet d’aborder et de remettre en question les problèmes sous-jacents à l’origine du comportement antisocial et de travailler à l’amélioration de l’avenir de l’individu.

Nous adaptons les interventions aux besoins spécifiques de chaque détenu et suivons les progrès réalisés. Les praticiens proposent un éventail d’interventions qui utilisent un discours psychologique positif pour encourager le bien-être, la réalisation de soi et le sentiment de croissance. Il s’agit là d’un élément clé de la réadaptation de la population ciblée. S’appuyant sur les principes du « Good Lives Model » (Ward et Gannon, 2006), nous utilisons des techniques d’entretien motivationnel, et nos ressources et méthodes d’intervention sont axées sur les solutions, fondées sur les points forts et tenant compte des traumatismes.

Réinsertion

Catch22 collabore avec des organisations communautaires et statutaires pour soutenir les transitions réussies de la détention vers la communauté.

Notre objectif est d’encourager les détenus à quitter leur vie au sein d’un gang. Nos praticiens s’efforcent donc d’identifier le soutien nécessaire pour permettre à l’individu de maintenir les progrès qu’il a accomplis. Dans le cadre de ce travail, nous ferons des recommandations au personnel pénitentiaire et de probation lors des réunions de planification de la réinsertion, telles que les zones d’exclusion suggérées.

La formation

Catch22 travaille avec les équipes de direction, les équipes de réduction de la violence et toutes les personnes impliquées dans le maintien d’une période de détention sûre et sécurisée. Si nécessaire, nous organisons des sessions de formation mensuelles afin de partager nos connaissances et d’explorer les tendances spécifiques au site et les tensions au sein de la communauté.

Nous avons mis au point des programmes de formation certifiés CPD pour renforcer les compétences du personnel en améliorant les connaissances, la compréhension et la confiance en soi pour travailler efficacement avec cette cohorte.

Sensibilisation aux gangs : reconnaître les signes

Cette session de formation couvre des sujets tels que:

  • la culture des gangs, la violence grave chez les jeunes et les comportements associés,
  • le chevauchement victime/agresseur,
  • l’exploitation criminelle des enfants (CCE) et les County Lines,
  • les étapes du toilettage et de l’exploitation,
  • la manière d’impliquer avec succès les utilisateurs de services, et
  • les stratégies de protection et de gestion des risques associés.

Comprendre la violence chez les jeunes
Cette session de formation couvre les sujets suivants:

  • comprendre la violence, y compris pourquoi et comment elle se produit,
  • l’impact des traumatismes sur le comportement,
  • l’exploitation, l’appartenance à un gang et leurs liens avec la violence,
  • les objectifs nationaux,
  • le travail isolé et les procédures de sauvegarde
  • des ressources pour faciliter les conversations.

Les idées de Catch22

Les données issues de la recherche sont essentielles au développement continu. Elles nous permettent de fournir des services de haute qualité tout en restant pertinents et réactifs aux besoins.

Nos services de lutte contre les gangs et la violence travaillent en étroite collaboration avec notre équipe de recherche. Ensemble, nous réunissons l’expertise académique et de première ligne pour engager et connecter Catch22 aux questions sociales émergentes et à la recherche mondiale, ce qui nous permet d’identifier les domaines de meilleures pratiques et de répondre aux lacunes de l’offre.

Catch22 s’engage à partager les enseignements tirés de la recherche et de l’expérience afin de promouvoir les meilleures pratiques et d’aider à orienter les conversations avec les décideurs politiques, à soutenir les intentions de mise en service, à informer la conception des services et à développer de futures interventions.

Éléments à prendre en compte lorsque l’on travaille avec des détenus affiliés à des gangs

La région desservie par la prison est unique : Les praticiens doivent comprendre la population de l’établissement, les problèmes de la communauté et les liens entre les deux.
Les personnes désignées par un gang peuvent ne pas reconnaître qu’elles font partie d’un gang : En particulier dans le cas des jeunes détenus affiliés à un gang, les individus peuvent avoir été préparés par d’autres ou d’anciens membres du gang et ne pas encore comprendre la nature du groupe dans lequel ils sont impliqués.
Tous les membres d’un gang ne savent pas qui sont leurs rivaux : Des réunions de sélection et d’initiation doivent être organisées dès que possible afin d’éviter que des rivaux potentiels ne se rencontrent. Un individu peut ne pas avoir rencontré les membres d’autres gangs, mais son identité peut être connue des membres de gangs rivaux, ce qui peut mettre sa sécurité en danger.
Les conflits évoluent sans cesse : Les rivaux peuvent maintenant être des alliés en prison, et les allégeances peuvent changer du jour au lendemain.
Gardez un œil sur les personnes à qui les prisonniers parlent : Les praticiens doivent observer où les prisonniers demandent à être placés et comment ils interagissent les uns avec les autres. Cela peut donner une idée de la hiérarchie au sein des gangs et des risques potentiels.

  • Intérêts communs et personnalités : Tous les jeunes ne sont pas affiliés à des gangs et tous les incidents violents ne sont pas motivés par des rivalités entre gangs. Lorsqu’ils entrent en détention, les jeunes peuvent souvent trouver du réconfort en se regroupant avec d’autres jeunes qui ont des intérêts communs ou des perspectives et des personnalités partagées. Ce point est détaillé dans la recherche « Gangs in Prison » de 2014 menée par l’unité Dawes au HMP Thameside.
  • Chaque personne a d’autres problèmes que son appartenance à un gang : Outre leur association avec des gangs, les individus peuvent avoir besoin d’une aide supplémentaire pour faire face à un deuil, à un traumatisme ou à la violence dont ils ont probablement été témoins.
  • C’est en établissant la confiance que nous apprenons : Seules des relations de confiance permettent d’obtenir des informations et de relier les points. Il est impératif de fixer des limites à ce qui est partagé et d’être conscient de la manière dont nous le divulguons si nécessaire.
  • Renseignez-vous sur les pseudonymes ou les surnoms que peut avoir une personne : Ces informations faciliteront le suivi des conversations entre détenus et des conversations que les détenus ont avec vous.
  • Les conflits en ligne peuvent déborder sur la vie réelle et les médias sociaux peuvent être le catalyseur de violences graves : Même si ceux qui se trouvent dans la prison ne devraient pas y avoir accès, les nouveaux arrivants ou ceux qui discutent avec des amis à l’extérieur de la prison peuvent prendre connaissance d’informations concernant des individus ou des groupes rivaux.
  • Évitez les suppositions : Bien qu’il existe de nombreuses tendances et de nombreux modèles que nous observons dans le cadre de notre travail avec les personnes désignées par les gangs, il est essentiel que nous abordions l’ensemble de notre travail en nous rappelant que chaque cas, et chaque personne, est unique.
  • Baser tout le travail sur la recherche : Le document de recherche « Gangs in Prison » publié par l’unité Dawes (avec le soutien de l’équipe du HMP Thameside), donne un aperçu approfondi des complexités des gangs et des conflits, et des avantages des « moments d’enseignement » dans le milieu carcéral.

Qu’est-ce qui fait un bon praticien ?
FIABLE :
Les intervenants en matière de gangs estiment qu’il s’agit là de la première qualité requise pour réussir dans leur rôle. Il est essentiel d’interagir avec les détenus et d’établir une relation de confiance avec eux pour les soutenir.

CONNAISSANCE :
Il est impératif d’être bien informé et curieux de la culture des gangs et des communautés spécifiques. Il est essentiel de comprendre le paysage pour travailler avec ces groupes.

PATIENT :
Travailler avec des membres de gangs n’est pas un processus linéaire et, parfois, les progrès sont lents. Les spécialistes des gangs se donnent à fond, même lorsque l’impact n’est pas immédiatement évident.

RÉSILIENT :
Travailler dans un service pénitentiaire de première ligne comporte des défis. Les praticiens de la lutte antigang sont capables d’avoir une vision d’ensemble et de rebondir après les échecs subis par les personnes qu’ils soutiennent.

HONNÊTE :
Nous gérons les attentes et évitons de faire des promesses que nous ne pouvons pas tenir. Notre rôle au sein de la prison est spécifique et limité, et nous devons être en mesure de dire aux prisonniers ce qui est possible ou non dans le cadre de nos attributions.

EXPÉRIMENTÉS :
La plupart des personnes avec lesquelles les praticiens de gangs travaillent ont connu des difficultés et des épreuves dans leur vie. Nous devons comprendre cela et l’impact que de telles expériences de vie peuvent avoir.

PASSIONNÉS :
Le métier de praticien en matière de lutte contre les gangs est difficile, mais la conviction que nous pouvons faire la différence est ce qui nous permet de tenir le coup les jours les plus difficiles.

EQUILIBRÉS:

Nous sommes aussi à l’aise pour parler à un directeur de prison qu’à un prisonnier, et nous pouvons établir des relations de confiance avec chacun d’entre eux. Travailler pour Catch22 offre un certain degré d’indépendance, mais il y a aussi un devoir de partager les informations et d’assurer la sécurité du personnel et des prisonniers.

1596_GangsInPrisonUpdates_03.pdf

InsideOut Dad® – Programme d’éducation parentale

InsideOut Dad® est le seul programme de paternité basé sur des preuves et conçu spécifiquement pour les pères incarcérés. Programme standardisé pour 24 États et la ville de New York, InsideOut Dad® contribue à réduire les taux de récidive en reconnectant les pères incarcérés à leur famille, leur donnant ainsi la motivation nécessaire pour sortir et rester en dehors de la prison.

Populaire parmi les détenus et les anciens détenus, InsideOut Dad® a prouvé qu’il augmentait les contacts familiaux et améliorait les connaissances et les attitudes des détenus. Des centaines d’établissements fédéraux et d’État, de programmes de préparation à la libération et d’organisations communautaires utilisent ce programme de réinsertion qui change la vie.

Ce programme complet comprend 12 sessions de base et quatre sessions optionnelles qui sont coordonnées avec les sujets de base, ce qui le rend flexible pour une grande variété de programmes. Grâce à un matériel pratique et attrayant, InsideOut Dad® renforce l’estime de soi des détenus et leur permet d’acquérir des compétences relationnelles précieuses.

  • Être un homme : Quel genre de père et de mari/partenaire suis-je ?, Rôles du père et de la mère
  • Coparentalité et communication : Différences entre les parents, façons de communiquer
  • Emotions & Sentiments : Montrer et gérer ses sentiments, le deuil et la perte
  • Santé masculine : Stress et colère, santé physique, image corporelle
  • Le rôle du père : Le père de l’intérieur, le rôle du père compétitif et non compétitif, les avantages du mariage
  • La paternité de l’intérieur : Créer un plan de paternité
  • Croissance et discipline des enfants : Objectifs, estime de soi, dialogue avec les enfants, morale, valeurs, récompenses et punitions
  • Sessions de réintégration facultatives : La paternité à l’extérieur, les responsabilités et la pension alimentaire, les visites après la libération
  • Session facultative sur la spiritualité : Spiritualité, foi et paternité

IoD-3rd_Survey-docs-LearningCenter.pdf

3rd_Edition_IoD_GuideToJails_final.pdf

The Impact of InsideOut Dad® from Multiple Perspectives


Learn about the impact InsideOut Dad® has in Utah from the perspective of inmates, probation and parolees, facilitators, corrections facility staff, and the director of programs in the Utah Department of Corrections.