Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
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FRANCE CULTURE ; Emission « Sur les Docks » (2015) Contrôler les lieux de privation de liberté

Quand ils se présentent à l’entrée des maisons d’arrêt, des centrales pour peine, des commissariats, des centres de rétention, des établissements pour mineurs, des hôpitaux psychiatriques, les portes s’ouvrent.

Ils sont juge ou avocat, général de gendarmerie, cadre de l’administration pénitentiaire, psychiatre, commissaire de police, médecin, pasteur ou aumônier. Ils viennent du monde associatif (Observatoire International des Prisons, Croix Rouge française), du secteur public ou privé; ils forment une équipe de trente personnes engagées dans une mission inédite, le Contrôle Général des Lieux de Privation de Liberté (CGLPL).

Leur rôle ? S’assurer du respect des droits fondamentaux des personnes privées de liberté. Leur champ d’action ? Tous les lieux du territoire de la République où des personnes sont enfermées contre leur gré, soit plus de 5000, en métropole et en Outre-mer. Ils ont un droit de visite permanent et inopiné, en toute indépendance. C’est un garde-fou pour la République, contre les dérives du pouvoir à huis clos, pour que la privation de liberté ne soit pas — ne soit plus — la perte des droits fondamentaux de la personne.

Dans ce documentaire les témoignages nous font plonger dans l’univers de l’enfermement, où la peine de privation de liberté excède souvent la perte du droit d’aller et venir, entamant les droits essentiels que sont l’accès aux soins, le maintien des liens familiaux, la perspective de réinsertion, le droit à l’intégrité et la sûreté etc.

La boîte aux lettres du CGLPL reçoit plus de 4000 courriers par an provenant de personnes privées de liberté. Le rapport annuel du CGLPL et les recommandations qu’il publie viennent interpeller le politique et l’opinion publique pour que l’Etat de droit ne s’arrête plus à la porte des prisons et lieux d’enfermement, pour faire changer un état de fait pour lequel la France a  trop souvent fait l’objet de condamnations de la part de la Cour Européenne des droits de l’homme, pour que la privation de liberté puisse un jour être davantage qu’une punition.

Avec : Adeline Hazan, Contrôleure Générale des lieux de privation de liberté; Les membres du Contrôle général ; Michel Clémot, général de gendarmerie; Cyrille Canetti, psychiatre en milieu pénitentiaire; Dominique Legrand, magistrate judiciaire; Thierry Landais, directeur des services pénitentiaires; Cédric de Torcy, ancien directeur à la Croix-Rouge française; Lucie Montoy, contrôleure chargée des saisines courrier

Un documentaire d’Elise Gruau et Diphy Mariani ; Prise de son : Mathieu Touren

http://psychocriminologie.free.fr/wp-content/uploads/audio/surlesdocks_controleurgeneral.mp3

 

la_lente_evasion2Dans La Lente Evasion, Camille Polloni, journaliste à Rue89, raconte sa rencontre avec Alain, un détenu en semi-liberté.

Pendant 9 mois, il retrouve peu à peu la liberté après 3 ans de prison ferme.

Il a raconté sa vie à Camille Polloni, ses anecdotes et ses craintes.

La Lente Evasion retrace ces quelques mois et livre un véritable enquête sur un sujet de société. Comment se réinsérer quand on retrouve la liberté ?

 

Présentation : Thibaud Texeire / Co-interview : Florence Dauly / Réalisation : Florian Chevassu/ Reportage : Léa Capuano / Chronique : Hugo Garros / Web et coordination : Elsa Landard

 

FRANCE CULTURE, Emission « Esprit de justice » (22/01/2015) Comment faire baisser la violence en prison ?

Entre solitude et promiscuité, la prison est un univers qui, par-delà la privation de liberté, exacerbe les rapports de force et peut faire surgir violences individuelles ou collectives à tout moment.

La prison est revenue à la une en raison du djihadisme qui s’y propage. Mais nous n’allons pas revenir sur cette question qu’Esprit de justice a déjà abordée (Le djihadisme en prison), mais plutôt nous intéresser au problème de fond qui la sous-tend, à savoir la violence en prison sur fond de vulnérabilité.La peine est en soi une souffrance du fait de l’enfermement mais elle génère également de multiples autres violences qui ne sont pas comprises dans le pacte politique qui lie les citoyens entre eux par la loi commune. Des violences physiques, visibles que tout le monde peut imaginer, mais aussi de violences moins visibles, comme celle d’avoir à supporter une promiscuité parfois intolérable, ou encore celle de subir l’arbitraire qui est la marque de toute institution mais qui engendre dans ce contexte une frustration encore plus grande ; sans parler des pressions morales exercées par les codétenus.La prison exaspère tous les rapports de forces du dehors en les dépouillant de la protection de la sphère privée et en obligeant chacun à se faire respecter par lui-même sans le secours des formes sociales. Bref, comment comprendre la violence en prison, sous toutes ses formes, les plus apparentes aux plus insidieuses, pour mieux les combattre.
Avec l’agenda de Marie Boëton, du quotidien La Croix,
Et le reportage de Sophie Bober à Mulhouse avec un ancien détenu, Jean-Christophe Schultz, qui a passé 19 années de sa vie en prison.
Invité(s) : Corinne Rostaing, maître de conférences en sociologie à l’Université de Lyon II, Betty Brahmy, psychiatre, ancienne chef du service médico-psychologique régional au Centre Pénitentiaire de Fleury Mérogis, et membre pendant six ans du Contrôle général des lieux de privation de liberté

FRANCE INTER Emission le téléphone sonne (19/01/2015) « la prison et la radicalisation islamique »

http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=1037849#

FRANCE INTER (2014) Jean-Marie Delarue, Emission humeur vagabonde (10/04/2014)

à l’occasion de la publication le 11 mars dernier de son rapport annuel d’activité 2013

Cétait en 2009 que s’exprimait ainsi Robert Badinter. Mais ces quelques mots, évidents, non seulement au regard des droits humains basiques mais aussi selon les termes de la loi française, paraissent toujours extraordinairement provocants pour une grande partie de l’opinion.

Comme si être privé de sa liberté devait entraîner ipso facto la perte de toutes les autres prérogatives de l’être humain : la dignité, le respect de la vie privée et de l’intégrité physique, le droit au travail, au maintien des liens affectifs, à la santé, à la réhabilitation personnelle.

En France, et la Cour Européenne des Droits de l’Homme ne cesse de le dénoncer, les conditions d’enfermement des personnes, prévenues, retenues, condamnées ou hospitalisées d’office, sont indignes d’une démocratie et contraires à toutes les conventions internationales. C’est d’ailleurs pour tenter de se mettre en conformité avec ces engagements que fut créée fin 2007 la fonction decontrôleur général des lieux de privation de liberté.

Jean-Marie Delarue, agrégé d’histoire, normalien, énarque, conseiller d’Etat, fut le premier à occuper cette fonction.

Il vient de rendre public le 6ème rapport de cette autorité administrative indépendante qu’il va quitter au mois de juin prochain.

En six ans, épaulé par une équipe exceptionnelle d’hommes et de femmes, juristes, médecins, fonctionnaires ayant une connaissance particulière de ces lieux, tous volontaires, il a visité la quasi-totalité des prisons, tous les centres d’éducations fermés et de rétention administrative, plus de 400 locaux de garde à vue et de nombreux quartiers fermés d’hôpitaux psychiatriques.

Il définit leur travail comme étant de présenter à l’opinion publique et au pouvoir politique « le thermomètre de la dignité des personnes privées de liberté, tout en étant également prescripteur de soins ».

Il pointe également le non respect de la loi républicaine au nom d’une idéologie sécuritaire qui enfle depuis des années.

Jean-Marie Delarue est ce que l’on appelait autrefois pour vanter le service public français « un grand serviteur de l’Etat », et c’est un honneur pour l’Humeur Vagabonde de le recevoir ce soir.

FRANCE INTER, Emission « Les femmes, toute une histoire » (23/11/2014) La prison des femmes et la loi Veil, toute une histoire

romeRendez-vous avec Isabelle Rome qui publie « Dans une prison de femmes », Alain Faure pour le magazine « Citad’elles » écrit par des détenues, ainsi que Christian Faure, réalisateur, et Samuel Doux co-scénariste, de « La loi » film sur les 40 ans de la loi Veil.

Isabelle Rome est juge à Versailles.

Pendant un an, avec l’autorisation de l’administration pénitentiaire, elle a rencontré détenues et surveillantes de la prison de Versailles, à deux pas du château pour dresser un constat de la vie de femmes dans ce monde là.

http://psychocriminologie.free.fr/wp-content/files/la_prison_des_femmes2014.mp3

FRANCE CULTURE ; Emission Esprit de Justice (11.09.2014) Le djihadisme en prison

Il a 13 ans jour pour jour le monde était saisi par une attaque inédite d’Al Qaeda contre le World Trade Center à Manhattan. Saisi d’effroi par une agression délibérée portée sur le sol américain jusqu’ici indemne de toute attaque territoriale, mais aussi interloqué, dérouté par un acte émanant d’un groupuscule inconnu, d’une entité non-étatique, déterritorialisée qui défait la première puissance du monde. Bref, le monde découvrait le terrorisme djihadiste qui non seulement n’a, depuis cette date, jamais quitté notre actualité mais s’est profondément recomposé : de déterritorialisé, il a désormais une terre et une armée. Cette nouvelle forme de violence politique appelle selon les termes du président Obama hier, une « autre forme d’intervention ». Cette nouvelle forme de guerre est déterritorialisée dans le sens où comme nous le disons la semaine dernière, elle ne se déroule pas que sur le théâtre des opérations militaires, elle n’est pas sans liens avec ce qui se passe chez nous, notamment dans nos prisons. Le djihadisme dans nos prisons, tel sera le thème de ESPRIT DE JUSTICE d’aujourd’hui.

Et le reportage de Sophie Bober aux côtés du Père Michel Viot, ancien aumônier de la Maison d’Arrêt de Blois (2004-2014), aujourd’hui aumônier national pour les anciens combattants, auteur de Dieu et l’Etat (éditions Via Romana, 2013).

 Invité(s) : Farhad Cavard, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales; David Benichou, vice-Président en charge du pôle antiterroriste au tribunal de Paris