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Connaissez vous le Gap-mending?

« En Suède , dans l’école de travail social de l’Université de Lund, est pratiquée une démarche pédagogique nommée Gap Mending (réduction de la distance) initiée en 2005 en collaboration avec l’entreprise Basta, une entreprise d’économie sociale dans le secteur de l’insertion au travail des personnes toxicomanes. Pour Kristiansen et Heule, les idéateurs de cette approche « La réduction de la distance est un concept que l’on utilise afin d’engendrer une réflexion et une analyse des écarts existant entre les acteurs du travail social. Les écarts ciblés sont des distinctions explicites ou implicites entre des individus, des groupes ou des organisations qui sont reliés au travail social […].Une convergence entre ces écarts est leur contribution aux injustices, aux dépendances et aux exclusions en travail social et dans la société. Les écarts empêchent, et même parfois stoppent, les activités en travail social dans leur contribution
au développement positif des groupes ciblés. Les structures de pouvoir sont des milieux clés quant à l’émergence de ces écarts qui prévalent en société. Les relations de pouvoir entre les travailleurs sociaux et les usagers, ou entre les organisations de services et les associations
d’usagers, maintiennent ces écarts. » (Kristiansen et Heule, 2016)

Concrètement, au sein du réseau PowerUs, des pratiques de comblement des lacunes ont été développées, visant à établir des relations plus réciproques entre les étudiants en travail social, les enseignants et les utilisateurs de services dans le cadre de projets de développement conjoints.1 Les principes de ces pratiques sont similaires à ceux que l’on retrouve dans la recherche sur le travail social basé sur les forces, qui souligne l’importance de créer des niches plutôt que de mettre l’accent sur la catégorisation et le diagnostic des problèmes personnels (Healy, 2014).

ASSOCIER USAGERS ET FUTURS PROFESSIONNELS DÈS LA FORMATION!

Dans l’exemple suédois, des groupes marginalisés et discriminés ont été invités à suivre un cours de 7,5 crédits avec des étudiants en travail social. Les étudiants externes ont été recrutés dans différentes organisations d’utilisateurs de services et ont des antécédents de toxicomanie, de problèmes de santé mentale, de sans-abrisme, de handicaps physiques ou d’une combinaison de ces problèmes. La plupart des étudiants externes peuvent être considérés comme éloignés du marché du travail. Le travail avec le cours dit de mobilisation s’est poursuivi, et le cours s’est déroulé pour la 25e fois à l’automne 2019. Au total, plus de 500 étudiants en travail social et 250 étudiants utilisateurs de services ont participé au cours. Les résultats de notre recherche montrent que la participation au cours renforce les étudiants en travail social ainsi que les étudiants utilisateurs de services. De nombreux étudiants utilisateurs de services poursuivent leurs études ou trouvent des opportunités de travail. »

Pour en savoir plus:

L’article complet: « L’apport du savoir expérientiel des personnes usagères au sein de la formation en travail social »
Paul Morin, Ph.D., Professeur, École de travail social, Université de Sherbrooke, CIUSSS de l’Estrie – CHUS
paul.morin@usherbrooke.ca
Annie Lambert, Ph.D., Professeure, École de travail social, Université de Sherbrooke
annie.lambert@usherbrooke.ca

RÉSUMÉ :
Ce texte a pour objectif de démontrer la pertinence du savoir expérientiel des usagers dans le cadre de la formation universitaire des futurs travailleurs sociaux en regard de la mise en œuvre de l’alliance avec la personne accompagnée. L’intégration des usagers dans la formation permet de réduire la distance sociale tout en favorisant la réflexion sur les inégalités structurelles. Ce texte s’appuie sur le modèle suédois du Gap Mending de l’école de travail social de l’Université de Lund. Les auteurs présentent plus particulièrement les aspects clés de la dimension relationnelle ciblés par des usagers lors d’une recherche norvégienne inspirée par l’approche anti-oppressive, tout en la reliant à la recension des écrits sur l’apport du savoir expérientiel dans le cadre de travaux menés à l’École de travail social de l’Université de Sherbrooke et visant la participation des usagers dans la formation.
MOTS-CLÉS :
Savoir expérientiel, usagers des services sociaux, formation universitaire, dimension relationnelle, approche
anti-oppressive

ri_145_2017.1_morin_et_lambert1.pdf (powerus.eu)

Si le lien est brisé: ri_145_2017.1_morin_et_lambert1