Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
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Résumé :

Entre 2011 et 2013, Ouisa Kies a mené une étude sur les processus de radicalisation en prison dans cinq établissements français. Dans la littérature, la radicalisation est considérée comme l’articulation entre idéologie extrémiste et une action violente plus ou moins organisée. L’une peut aller sans l’autre, mais la radicalisation est la combinaison des deux sous une forme induisant la violence en acte comme ingrédient essentiel.

À travers une présentation de cette étude et l’exemple de plusieurs pays, Ouisa Kies reviendra sur le nouveau paradigme du phénomène de radicalisation et proposera une réflexion sur le processus de « dé-radicalisation » qui lui est associé. Enfin, la sociologue abordera la recherche-action, en cours depuis janvier 2015, portant sur la radicalisation religieuse islamiste en prison et plus particulièrement sur la réactualisation de l’outil de détection. Ce projet a pour objectif la mise en place d’un programme de prise en charge des détenus dits « radicalisés ».

Le film Elysium nous proposait en 2013 une dystopie terrifiante au décours de laquelle est figurée une vision futuriste et … glaçante de la probation!

Pas très amène l’agent de probation robot! Une formation intensive à l’entretien motivationnel semble tout indiquée… 😉

Elysium

Date de sortie 14 août 2013 (1h 50min)
De Neill Blomkamp
Avec Matt Damon, Jodie Foster, Sharlto Copley plus
Genres Science fiction, Action, Thriller

Synopsis

En 2154, il existe deux catégories de personnes : ceux très riches, qui vivent sur la parfaite station spatiale crée par les hommes appelée Elysium, et les autres, ceux qui vivent sur la Terre devenue surpeuplée et ruinée. La population de la Terre tente désespérément d’échapper aux crimes et à la pauvreté qui ne cessent de ne propager. Max, un homme ordinaire pour qui rejoindre Elysium est plus que vital, est la seule personne ayant une chance de rétablir l’égalité entre ces deux mondes. Alors que sa vie ne tient plus qu’à un fil, il hésite à prendre part à cette mission des plus dangereuses –  s’élever contre la Secrétaire Delacourt et ses forces armées – mais s’il réussit, il pourra sauver non seulement sa vie mais aussi celle de millions de personnes sur Terre.

 

 

FRANCE INTER, Emission « Permis de Penser » (décembre 2015): « Penser la vérité judiciaire »

 » Ce qu’on cherche, on le trouve. ce qu’on néglige nous échappe » dit Créon à Oedipe dans le texte de Sophocle. Et ce que nous recherchons depuis l’Antiquité, n’est-ce pas la vérité? Qui détient la Vérité? Les prêtres et les rois l’ignorent. Les dieux et le devins la cachent. Pour Oedipe, elle gît au fond d’une cabane où vit un esclave qui a vu la naissance d’Oedipe et qui est justement le seul des témoins à avoir survécu au meurtre de Laios. Mais à quoi sert la vérité?

La cité grecque avait besoin de la vérité comme principe de partage. Aujourd’hui encore et peut-être encore plus aujourd’hui nous sommes toujours en quête de discours de vérité. Pourquoi sans vérité, nous sentons-nous menacés? Aurait-elle à voir avec la pureté? Y a-t-il plusieurs types de vérité? Comment se construit-elle?

La démonstration de vérité n’est-elle pas plus que jamais, en ces temps ô combien troublés, une tâche politique? Comment y parvenir?

Au moment de l’adoption par le Parlement et le sénat du projet de réforme de la justice de la Ministre Christiane Taubira, et du colloque organisé par le barreau de Paris intitulé « Toute la vérité », nous avons invité:

Antoine Garapon, Magistrat. Secrétaire général de l’Institut des hautes études sur la justice (IHEJ); Ancien juge des enfants.

A dirigé la rédaction d’un rapport commandé par la garde des sceaux en vue de sa réforme des institutions judiciaires, intitulé : « La prudence et l’autorité : l’office du juge au XXIe siècle. «

Auteur de nombreux ouvrages :

  • La procédure et l’autorité : juges et procureurs du 21 eme siècle. Editions Odile Jacob.
  • Les Nouvelles Sorcières de Salem. Leçons d’Outreau (avec Denis Salas, Seuil, 2006)

Thierry Lévy: Avocat au barreau de paris.

Prisons: quand les murs tremblent (1/4) – Enfermement de masse : la faillite d’un système

Premier volet d’une semaine consacrée aux prisons: Emission Culture monde, par Fabien Delorme, France culture, novembre 2015

Incarcération de masse, « prisons Supermax » & tolérance zéro, surreprésentation des minorités et criminalisation de pauvreté… quel visage du pays de l’oncle Sam ses prisons nous révèlent-elles ?

Le 15 juillet dernier, Barack Obama se rendait dans la prison fédérale d’El Reno (OK) une première pour un président en exercice. Une prison où sont surreprésentées, comme dans une majorité de prisons américaines, les minorités hispaniques et afro-américaines.

« Les Etats-Unis représentent 5% de la population mondiale mais 25% de la population carcérale mondiale » c’est à dire 2.26 millions de détenus, dont près de 60% de jeunes hommes noirs.

http://psychocriminologie.free.fr/wp-content/uploads/1_Enfermement%20de%20masse.mp3

Prisons: quand les murs tremblent (2/4) – Prisons ouvertes: la voie de la réinsertion

Avec un taux de récidive qui atteint en moyenne en France 38 %, notre modèle pénitencier traditionnel : celui de la prison fermée, miné par la surpopulation carcérale, semble à bout de souffle et ne permet pas aux détenus de se préparer à un retour au monde libre.
Sur l’île de Suomenlinna, en Finlande, la prison de Kerava accueille des détenus qui travaillent ou étudient à l’extérieur et paient un loyer. Autre exemple : à Givenich au Luxembourg où se trouve le seul établissement pénitentiaire semi-ouvert mixte d’Europe.
Dans ces établissements, la sécurité, mais aussi le lien social et le travail sont au cœur des priorités.
Pourquoi ce modèle de prison ouverte reste encore l’exception en Europe et dans le monde ?

http://psychocriminologie.free.fr/wp-content/uploads/2_prisons_ouvertes_2015.mp3

 

Prisons: quand les murs tremblent (3/4) – « Vers un complexe carcéro-industriel »

Le secteur des prisons privées vit des années fastes. La Corrections Corporation of America (CCA), géant américain des prisons privées, a vu depuis vingt ans son chiffre d’affaires croître de plus de 500 %. La criminalité a beau diminuer, le tout-répressif et des « clauses d’occupation » permettent de maintenir les prisons bien remplies… Bernie Sanders, candidat démocrate à l’élection présidentielle, s’est d’ailleurs prononcé très clairement à ce sujet: il veut tout simplement bannir les prisons privées.

Des secteurs du bâtiment à ceux de la restauration ou des services de santé, la gestion des établissements pénitentiaires implique une vaste mobilisation de capitaux privés.

Dans quelle mesure les lobbies qui les représentent participent à un maintien de l’enfermement de masse? Ce phénomène de privatisation des prisons est-il concentré aux Etats-Unis?

http://psychocriminologie.free.fr/wp-content/uploads/3_complexe_carceroindustriel_FC_2015.mp3

 

Prisons : quand les murs tremblent (4/4) – D’une prison à l’autre : la diplomatie des extraditions

La France n’extradera pas les pilotes d’Air Cocaïne et cela malgré un accord d’extradition signé en 2000 avec la République dominicaine. En effet, la France fait partie de ces pays qui n’extradent pas ses propres ressortissants , comme l’Allemagne ou encore l’Italie.
En revanche, la France peut envisager d’extrader des étrangers : c’est le cas de cet ancien oligarque kazakh, Moukhtar Abliazov, incarcéré en France depuis 2013 et dont Manuel Valls a signé le décret d’extradition – vers Moscou – récemment.
Les affaires ne manquent pas et chaque décision d’extradition, au-delà de l’accord conclu entre tel ou tel pays, semble soumise à une série de contingences tant politiques que juridiques, et elles posent plus largement la question de la souveraineté juridique des états.

Pourquoi la France, contrairement aux pays anglo-saxons refuse-t-elle d’extrader ses ressortissants ? Polanski, Snowden, Battisti : quelles sont les conséquences de ces différentes affaires sur les relations diplomatiques ? Dans quelle mesure ces accords d’extradition vont-ils dans le sens d’une harmonisation du droit sur le plan international ? Et finalement : est-il vraiment question de justice ou de politique ?

http://psychocriminologie.free.fr/wp-content/uploads/4_prisons_extraditions_FC_2015.mp3

 

Émilie Dubourg et Virginie Gautron, « La rationalisation des méthodes d’évaluation des risques de récidive », 

Champ pénal/Penal field , Vol. XI | 2014, mis en ligne le 18 novembre 2014,

URL : http://champpenal.revues.org/8947  ; DOI : 10.4000/champpenal.8947

Résumé: 

L’évaluation des justiciables revêt une importance essentielle dans le processus judiciaire de détermination de la peine. Elle permet d’individualiser la sanction au regard de leur profil et de leur situation. L’individualisation de la peine se joue désormais non plus tant au stade de son prononcé qu’au stade de son exécution, conférant un rôle important aux Conseillers Pénitentiaires d’Insertion et de Probation chargés du suivi des condamnés. Leurs méthodes d’évaluation, originellement cliniques et faiblement structurées, ont été remises en cause, au regard d’instruments plus structurés, voire actuariels, principalement élaborés et mis en œuvre dans les pays anglo-saxons. Si la recherche d’une meilleure structuration du jugement professionnel des agents de probation apparaît pertinente, il convient toutefois d’interroger les différentes méthodes d’évaluation, leur fiabilité prédictive et leur impact en termes de prise en charge des justiciables. Le recours à des instruments plus structurés, a fortioriactuariels, opère en effet un glissement des finalités de l’évaluation, en l’inscrivant non plus tant dans une logique de réinsertion que dans une logique de gestion des risques de récidive.

Mots-clés : évaluation, jugement professionnel, instruments actuariels, risque,récidive

 Article: 

 

Table ronde (16/06/2011) « Le rôle des prisons et les alternatives possibles »

Marion Vacheret, professeure agrégée à l’école de criminologie de l’Université de Montréal, parle de l’échec du modèle sur lequel nous avons pensé les prisons dans les 30 dernières années au Canada, axées sur la gestion du risque des personnes judiciarisées.

« En voulant faire quelque chose de très structuré, organisé, bien ficelé, on a fait un modèle très bureaucratique, très lourd, dans lequel l’humain a totalement disparu … Finalement on travail avec des chiffres, des indicateurs qui sont des calculs de probabilités… où est la personne derrière ça, où est la réalité, elle n’existe plus!  « 

CICC; Conférence de Carolyn Coté (2015) Une approche interdisciplinaire pour mieux comprendre les réponses du public face aux criminels

Résumé de la conférence : Aux États-Unis et au Royaume-Uni, une croissance dans la population carcérale se manifeste malgré une baisse importante dans les taux de criminalité. Au Canada, le taux d’incarcération demeure relativement stable malgré la baisse du taux de criminalité. Certaines études suggèrent que les attitudes du public peuvent, en partie, expliquer cette tendance punitive. Dans le cadre de cette conférence, je traiterai des stéréotypes criminels et de mon application d’un cadre théorique développé en psychologie sociale pour mieux comprendre les réponses du public face aux criminels. Le Stéréotype Content Model a été développé au cours des 15 dernières années afin d’identifier les facteurs socio-structurels (par ex., la compétition pour les ressources et le statut social) qui influencent les perceptions de groupes sociaux, ainsi que des réponses cognitives, affectives et comportementales que ces stéréotypes engendrent. Je résumerai quelques études dans lesquelles j’applique ce modèle théorique dans le but d’approfondir nos connaissances sur les stéréotypes criminels et les attitudes punitives adoptées par le public.