Interview de B Harcourt dans la Tribune de Genève
Auteur de plusieurs ouvrages sur la criminalité, Bernard Harcourt ne craint pas d’aller à contre-courant de théories consensuelles. Dans « L’illusion de l’ordre. Incivilités et violences urbaines. Tolérance zéro ? », il démonte la fameuse thèse des « Broken windows » (ou tolérance zéro) appliquée par l’ancien maire de New York Rudi Giuliani dès le milieu des années 90. « Personne n’a jamais pu démontrer le prétendu lien qui existe entre les petits crimes et désordres et la grande criminalité. Cette thèse ne tient pas la route ». Il affirme, statistiques à l’appui, que la tolérance zéro n’a eu aucun impact réel sur l’évolution de la criminalité à New York. Entre 1991 et 1998, les taux d’homicides et de vols ont respectivement baissé à New York de 70% et de 60%. Remarquable. Sauf que ces taux ont baissé dans des proportions identiques dans les autres métropoles américaines que sont Houston, San Diego, Boston ou Los Angeles.
« Comment expliquer qu’à L.A. les taux respectifs ont diminué de 60 et de 61% alors que la police était à cette époque complètement dysfonctionnelle, corrompue et déstabilisée par l’affaire Rodney King (lynchage d’un noir par la police). « La théorie des « broken windows » n’est qu’un formidable coup médiatique orchestré par Rudy Giuliani », affirme Bernard Harcourt.
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