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Kelly Hannah-Moffat & Margaret Shaw (2001) Situation risquée : le risque et les services correctionnels au Canada

janvier 19th, 2013 | Publié par crisostome dans CRIMINOLOGIE CRITIQUE

Kelly Hannah-Moffat & Margaret Shaw (2001) Situation risquée : le risque et les services correctionnels au Canada

Kelly Hannah-Moffat, Professeur, Département de sociologie, Université de Toronto
Margaret Shaw, Professeur, Département de sociologie et d’anthropologie, Université Concordia

CRIMINOLOGIE, VOL. 34 N° 1 (2001)

RÉSUMÉ • Les auteurs avancent que la tendance à généraliser la gestion du risque comme une caractéristique répandue dans les sociétés modernes néglige la spécificité des constructions, des histoires et des applications particulières du terme risque dans un contexte social donné. L’article s’interroge sur le concept de risque dans le cadre de la recherche et de la politique du gouvernement fédéral canadien en matière correctionnelle. Plus particulièrement, il traite de la façon dont la construction du risque dans la recherche correctionnelle et dans les politiques visant l’évaluation et la gestion de tels risques fait référence à une norme d’homme blanc, de classe moyenne, ou, en d’autres mots, comment le risque est défini selon le genre et la race. Il aborde également la manière dont l’hybridation du risque et de la réhabilitation (évidente dans les concepts d’évaluation risque/besoin et de gestion risque/besoin) contribue à la réaffirmation de la réhabilitation, faisant ainsi apparaître un modèle mixte de gestion.

 

Les connaissances sur le risque fournissent de l’information pour les pratiques correctionnelles. Alors que les facteurs de risque constituent des artefacts statistiques qui reflètent certaines caractéristiques de population, il arrive souvent que l’on attribue ces facteurs à des individus et qu’on les utilise pour légitimer un vaste éventail d’interventions, y compris la responsabilisation des délinquants. Cette attribution du risque à des individus découle du développement d’outils d’évaluation, ainsi que de l’administration et de l’interprétation desdits outils. Nos observations sur ce processus révèlent des tendances inquiétantes qui demandent que l’on procède à d’autres examens critiques des critères à la base des technologies d’évaluation du risque et des méthodes proposées pour la réduction du risque. Les chercheurs et les praticiens qui se font les défenseurs des technologies du risque définissent souvent le risque en se fondant sur une moralité de classe moyenne de race blanche. Subtilement, on institutionnalise et on reproduit les désavantages sociostructurels autant que les stéréotypes basés sur le genre et les dimensions ethno-culturelles. À première vue, le risque et l’initiative de sa gestion apparaissent non moralisateurs, efficaces, objectifs et non discriminatoires ; mais tout autre est la réalité.

http://www.erudit.org/revue/crimino/2001/v34/n1/004755ar.pdf

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