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Échelle d’attribution de responsabilité pour auteurs de violence conjugale (IPVRAS)

novembre 4th, 2019 | Publié par crisostome dans VIOLENCE CONJUGALE

Intimate Partner Violence Responsibility Attribution Scale (IPVRAS)

Marisol Lila, Amparo Oliverb, Alba Catalá-Miñanaa, Laura Galiana, Enrique Gracia (2014) The Intimate Partner Violence Responsibility Attribution Scale (IPVRAS) , The European Journal of Psychology Applied to Legal Context, January 2014

L’échelle présentée ici pourrait être utile pour identifier les domaines d’intervention prioritaires chez les hommes condamnés pour violence conjugale envers les femmes. L’IPVRAS peut permettre aux chercheurs et aux professionnels d’identifier les principales justifications et attributions de responsabilité du délinquant et de planifier et mettre en œuvre des stratégies pour accroître l’efficacité de l’intervention.

Cotation : trois sources possibles de causalité :

  • L’attribution de la responsabilité au système juridique (L) ,

  • l’attribution de la responsabilité à la victime (V)

  • et l’attribution de la responsabilité au contexte personnel du délinquant (D).

Discussion

Une caractéristique fréquemment partagée par les auteurs d’actes de violence entre partenaires intimes à l’égard des femmes est leur manque de prise de responsabilité (Heckert et Gondolf, 2000 ; Henning et Holdford, 2006 ; Henning, Jones et Holdford, 2005). Les attributions de responsabilité caractérisées par le déni de responsabilité personnelle, le blâme de la victime ou d’autres attributions externes sont courantes chez les auteurs de violences domestiques (Barnett, Martínez et Bluestein, 1995 ; Eckhardt et Dye, 2000 ; Holtworth-Munroe et Hutchinson, 1993 ; Lila, Gracia et Herrero, 2012 ; Scott et Strauss, 2007). Ils utilisent souvent des stratégies pour minimiser et justifier leur comportement (Heckert et Gondolf, 2000). Ces stratégies comprennent généralement des attributions externes telles que blâmer la personnalité ou le comportement de leur partenaire, argumenter l' »autodéfense » ou justifier leurs actes en raison de difficultés économiques et professionnelles (Dutton, 1986 ; Hamberger, 1997).

La recherche a établi un lien entre les styles d’attribution de la responsabilité des délinquants et un certain nombre de comportements de violence domestique. Par exemple, un certain nombre d’études montrent que ces auteurs ont tendance à considérer leurs partenaires comme critiques et malveillantes, qu’ils sont plus susceptibles d’accepter une violence de bas niveau dans leurs relations et d’en minimiser les conséquences, et qu’ils sont plus susceptibles de blâmer leurs partenaires pour tout problème ou conflit (Cauffman, Feldman, Jensen et Arnett, 2000 ; Dutton et Starzomski, 1997 ; Eckhart, Barbour et Davison, 1998 ; Ehrensaft et Vivian, 1999 ; Schweinle, Ickes et Bernstein, 2002 ; Scott et Straus, 2007 ; Tonizzo, Howells, Day, Reidpath et Froyland, 2000.)

Compte tenu de ses implications pratiques potentielles, il est particulièrement important de faire le lien entre les attributions de responsabilité des auteurs de violence conjugales caractérisées par le déni de responsabilité personnelle, le blâme des victimes et le risque de récidive (Henning et al., 2005). De nombreux programmes d’intervention auprès des agresseurs présument que les délinquants qui nient leur responsabilité auront une forte probabilité de continuer à abuser de leur partenaire (Healey, Smith et O’Sullivan, 1998 ; Kropp, Hart, Webster et Eaves, 1995 ; Pence et Paymar, 1993). Toutefois, les recherches limitées sur la relation entre la récidive et la prise en charge de la responsabilité des délinquants donnent des résultats mitigés et incohérents (Grann et Wedin, 2002 ; Hanson et Wallace-Capretta, 2000 ; Henning et Holdford, 2006 ; Kropp et al., 1995). De toute évidence, des recherches plus approfondies sont nécessaires pour fournir des preuves plus concluantes sur cette relation.

Item Contenu de l’item

1 – 2 – 3 – 4 – 5

1 Je suis ici à cause d’une injustice

1 – 2 – 3 – 4 – 5

2 Le comportement de mon partenaire et sa façon de me traiter sont les principales raisons qui font que je suis dans cette situation

1 – 2 – 3 – 4 – 5

3 Un système légal déloyal (lois, juges,etc) est la raison pour laquelle je suis dans cette situation

1 – 2 – 3 – 4 – 5

4 Je suis dans cette situation à cause de ma jalousie

1 – 2 – 3 – 4 – 5

5 L’alcool ou l’usage de drogues est la raison pour laquelle je suis dans cette situation

1 – 2 – 3 – 4 – 5

6 Les problèmes financiers ou d’emploi sont les raisons pour lesquelles je suis dans cette situation

1 – 2 – 3 – 4 – 5

7 La raison pour laquelle je suis ici est que les lois se mêlent des affaires privées

1 – 2 – 3 – 4 – 5

8 Le caractère agressif, le manque de contrôle, la nervosité ou les problèmes psychologiques de mon (ma) partenaire sont la raison pour laquelle je suis dans cette situation

1 – 2 – 3 – 4 – 5

9 Je suis ici parce que de nos jours la « violence conjugale » est une étiquette qu’on met sur des choses banales

1 – 2 – 3 – 4 – 5

10 Mon caractère (agressivité, impulsivité, manque de contrôle, nervosité, problèmes psychologiques, etc) est la raison pour laquelle je suis dans cette situation

1 – 2 – 3 – 4 – 5

11 Je suis ici parce que je me suis défendu des agressions de mon (ma) partenaire

1 – 2 – 3 – 4 – 5

12 Je suis ici à cause des mensonges et exagérations de mon (ma) partenaire

1 – 2 – 3 – 4 – 5

IPVRAS Intimate Partner Violence Responsibility Attribution Scale

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