Pierre Lalande (2004) Punir ou réhabiliter les contrevenants ? Du « Nothing Works » au « What Works » (Montée, déclin et retour de l’idéal de réhabilitation)
En 1974, le sociologue américain Robert Martinson publiait un article qui allait modifier pour des décennies le paysage criminologique, pénologique et correctionnel. En effet, alors que l’on était à l’époque où l’idéal de réhabilitation des délinquants était à son apogée, les conclusions émises dans cet article, relativement à la question « qu’est-ce qui marche dans les programmes de réhabilitation? », laissaient entendre que ces programmes avaient peu ou pas d’effet dans la réduction de la récidive. Les médias aidant, ces conclusions pessimistes s’étaient vite transformées en un « Nothing Works » absolu et ce que l’on a appelé par la suite la doctrine du « Rien ne fonctionne ». Cette situation avait alors eu comme effet d’annihiler l’idée même, qu’il était faisable de réhabiliter les contrevenants, pour laisser la place à la création d’un nouveau dogme punitif en matière pénale et correctionnelle. En fait, après un siècle d’ascension, le déclin presque complet du modèle réhabilitatif se sera effectué en moins d’une décennie. Comme le soulignait Allen, le déclin a été tout aussi important que précipité.
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