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Voyeurisme: formulation de cas et plan de traitement

juillet 29th, 2024 | Publié par crisostome dans AICS

Extrait d’une formulation de cas et de plan de traitement proposé dans : Robert P. Stuyvesant, Diane G. Mercier, and Ashley Haidle (2014) « VOYEURISM, A Case Study », dans CASE STUDIES IN SEXUAL DEV IANCE, Toward Evidence Based Practice, Edited by William T. O’Donohue, Routeledge, 2014

 

Le plan de traitement spécifie les domaines problématiques (besoins criminogènes), avec des objectifs spécifiques, des méthodes de traitement et des mesures de progrès.
Le plan de traitement intégre des interventions fondées sur des données probantes  dans le domaine du traitement des délinquants sexuels ainsi que d’autres interventions psychothérapeutiques.
Le plan de traitement suivant, spécifique à M. V, est basé sur le modèle RBR et sur un diagnostic de Voyeurisme 302.82. Le tableau suivant identifie ses facteurs de risque et de besoin criminogènes et non criminogènes sur la gauche et les réponses/objectifs de traitement correspondants à droite.

1)                Modèle de Personnalité antisociale : M. V s’est engagé dans des comportements voyeuristes persistants et répétitifs, violant les droits d’autrui pendant près de 20 ans.
  1. Diminuer les intérêts sexuels déviants et développer les compétences pour gérer efficacement l’excitation déviante.
  2. Acceptation de la responsabilité des comportements voyeuristes sans minimiser ou externaliser la responsabilité.
  3. Formuler une compréhension de base des principes fondamentaux de la planification de la prévention des rechutes tout en s’orientant vers la promotion d’une vie saine.
  4. Identifier et traiter les risques pour une vie saine et développer des compétences pour obtenir la satisfaction de ses besoins de manière prosociale.
  5. Développer des compétences d’autorégulation positive des émotions et des impulsions.
2) Attitudes procriminelles : M. V a présenté des preuves de croyances déformées qui l’ont poussé à commettre des actes de voyeurisme, y compris le déni associé à la nature intrusive du comportement.
  1. Développer la responsabilisation des comportements et des relations.
  2. Développer la motivation pour le changement.
  3. Apprendre à connaître l’impact des abus sexuels sur les autres.
  4. Apprendre à identifier et à confronter les distorsions cognitives, en particulier les attitudes qui ont maintenu les comportements délictueux.
3) Soutiens sociaux à la criminalité : M. V n’avait pas de relations antisociales ou des associations négatives avec ses pairs ;

Cependant, il n’avait pas d’associations significatives de pairs et de relations positives et était socialement. Son isolement social était un facteur contribuant aux comportements délictueux.

  1. Développer et maintenir des relations saines et des compétences relationnelles, tout en faisant preuve de responsabilité au quotidien.
4) Relations familiales/conjugales : M. V n’avait pas de relations significatives à long terme, intimes et saines en dehors de sa famille immédiate.
  1. Développer et maintenir des relations saines et des compétences relationnelles, tout en démontrant des comportements responsables au quotidien.
  2. Identifier et traiter les risques pour un mode de vie sain et développer des compétences pour répondre à leurs besoins de manière prosociale.
5) École/travail : M. V a fréquemment changé d’emploi, avec de faibles niveaux de satisfaction associés à l’expérience professionnelle.
  1. Susciter la motivation et développer les compétences nécessaires à la recherche et au maintien d’un emploi rémunérateur de manière régulière, tout en abordant les options éducatives en ce qui concerne les objectifs futurs en matière d’emploi/de profession.
6) Activités récréatives

sociales : M. V n’avait pas d’antécédents d’implication dans des activités et intérêts prosociaux organisées.

  1. Améliorer les compétences en matière de gestion du temps, intégrer des passe-temps et des activités positives/sociales et de loisirs.
7) Anxiété sociale/humeur dépressive : M. V a présenté une gamme modérée de symptômes associés à l’humeur dépressive et un niveau d’anxiété modéré à élevé face à des situations sociales.
  1. Orienter le patient vers une évaluation psychiatrique afin d’envisager le recours à des médicaments psychotropes.
  2. Améliorer les compétences pour répondre et gérer les facteurs qui précipitent les humeurs négatives, y compris l’anxiété et la dépression.
8) Problèmes liés à l’estime de soi : M. V a présenté des attitudes négatives et une mauvaise perception de soi.
  1. Apprenez à identifier et à confronter les distorsions cognitives qui diminuent l’estime de soi, et remplacez-les par des attitudes qui favorisent l’optimisme et la motivation pour le changement

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