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Barriers screen: Dépistage des obstacles au signalement et aux poursuites  des agressions sexuelles

août 23rd, 2024 | Publié par crisostome dans AICS

Barriers screen: Dépistage des obstacles au signalement et aux poursuites  des agressions sexuelles

O’Donohue (2019) Handbook of Sexual Assault and Sexual Assault Prevention

Comment répérer les obstacles qui pourraient empécher une victime de signaler ou de poursuivre l’infraction sexuelle dont elle a été victime? Comment l’accompagner pour surmonter ces obstacles? C’est l’objet de l’outil de O’Donohue « barrieres screen » présenté ici: 

Vous trouverez ci-dessous une liste des obstacles les plus couramment signalés en ce qui concerne le signalementr une agression sexuelle et/ou de poursuivre une affaire d’agression sexuelle. Veuillez lire attentivement chaque élément de la liste. Indiquez, le cas échéant, les obstacles que vous rencontrez actuellement ou que vous anticipez comme un obstacle possible à l’avenir pour vous aider à signaler et/ou de porter plainte pour votre agression sexuelle

Par « signalement », nous entendons le fait de parler à un professionnel du droit, tel qu’un agent de police, un avocat ou un professionnel des ressources humaines.

En entamant une action en justice, nous voulons dire que vous acceptez d’être interrogé et de témoigner devant un tribunal si nécessaire.

Veuillez répondre honnêtement et pensez à tout ce qui vous empêcherait d’aller jusqu’au bout de la procédure de signalement/juridique. Entourez votre réponse.

1. J’ai peur de la façon dont je serai traité(e) par les membres du système de justice pénale. VRAI    FAUX    PAS SÛR
2. J’ai peur de la façon dont mes collègues ou mes me traiteront. VRAI    FAUX    PAS SÛR
3. Je pense que la situation est une affaire privée et je ne veux pas qu’elle devienne publique. VRAI    FAUX    PAS SÛR
4. Je ne pense pas qu’il y ait suffisamment de preuves pour que l’affaire soit poursuivie avec succès. VRAI    FAUX    PAS SÛR
5. La police/les forces de l’ordre ont été insatisfaisantes au cours de mes contacts avec eux (c’est-à-dire depuis le moment où je les ai contactés jusqu’à aujourd’hui). VRAI    FAUX    PAS SÛR
6. On ne m’a pas fourni suffisamment d’informations sur la procédure de poursuite, ou je n’ai pas reçu d’informations  actualisées sur mon affaire, ou je n’ai pas été orienté(e) vers des ressources de soutien, ce qui m’incite à arrêter. VRAI    FAUX    PAS SÛR
7. La police ou le bureau du procureur n’a pas traité mon cas à ma satisfaction. VRAI    FAUX    PAS SÛR
8. La police ou les procureurs m’ont encouragé à abandonner les poursuites ou m’ont dit que mon affaire n’était pas gagnable. VRAI    FAUX    PAS SÛR
9. Je suis effrayé(e), craintif(ve), anxieux(se) ou traumatisé. VRAI    FAUX    PAS SÛR
10. Je suis déprimé(e) ou je me sens abattu(e), impuissant(e) ou désespéré. VRAI    FAUX    PAS SÛR
11. Je pense que le système de justice pénale est injuste ; les coupables ont plus de droits que les victimes ; ou que les droits des victimes ne sont pas protégés. VRAI    FAUX    PAS SÛR
12. J’ai peur du procès, de témoigner au tribunal ou de voir l’auteur de l’infraction au tribunal. VRAI    FAUX    PAS SÛR
13. J’ai retrouvé l’agresseur après l’agression et je ne veux pas l’obliger à comparaître devant le tribunal. VRAI    FAUX    PAS SÛR
14. J’ai ressenti des pressions de la part de ma famille pour ne pas de ne pas continuer les poursuites. VRAI    FAUX    PAS SÛR
15. J’ai toujours peur d’être revictimisé(e), menacé(e) ou blessé(e) par l’auteur des faits. VRAI    FAUX    PAS SÛR
16. J’ai peur que le juge, le jury, les procureurs, ou la police ne me croient pas parce que je suis membre d’une minorité. VRAI    FAUX    PAS SÛR
17. J’ai peur que la police intervienne et que je sois expulsé. VRAI    FAUX    PAS SÛR
18. Les attitudes de la société à l’égard du viol sont négatives et il y a une stigmatisation négative associée à l’agression sexuelle, j’ai donc peur d’être embarrassé(e) ou jugé(e). VRAI    FAUX    PAS SÛR
19. J’ai peur d’être blâmé(e) par les autres parce que j’ai été agressé(e) sexuellement. VRAI    FAUX    PAS SÛR
20. Je ne pense pas que les faits étaient suffisamment graves pour être poursuivi. VRAI    FAUX    PAS SÛR
21. Je me sens gêné(e) ou j’ai honte. VRAI    FAUX    PAS SÛR
22. Je ne dispose pas d’un réseau de soutien suffisant pour m’aider dans le processus de signalement. VRAI    FAUX    PAS SÛR
23. J’ai consommé de l’alcool ou d’autres drogues pendant l’agression, et j’ai peur de l’influence que cela aura sur l’issue de l’affaire. VRAI    FAUX    PAS SÛR
24. Je ne veux pas parler de l’agression à d’autres personnes parce que les gens pourraient penser que je suis gay/lesbienne/bisexuel(le). VRAI    FAUX    PAS SÛR
25. Je ne veux pas parler de ma vie sexuelle ou de mes intérêts sexuels. VRAI    FAUX    PAS SÛR
26. Veuillez énumérer les autres obstacles que vous rencontrez actuellement ou que vous pensez rencontrer à l’avenir:

 

 

 

 

 

 

Barriers Screen Ressources

Ressources pour lutter contre les obstacles aux signalements et poursuites des agressions sexuelles

Vous trouverez ci-dessous une liste de ressources vers lesquelles orienter les victimes d’agressions sexuelles. Veuillez-vous référer à la grille d’obstacles remplie par la victime. Pour chaque question à laquelle elle a répondu « vrai », trouvez la(les) source(s) d’orientation correspondante(s) pour la victime (par exemple, si la victime a répondu « vrai » à la question « peur de l’absence de preuves », l’orienter vers un avocat de victimes et l’informer sur les différentes formes de preuves qui peuvent être utilisées dans le cadre de l’enquête).

Poursuivez la liste jusqu’à ce que vous ayez fourni à la victime toutes les ressources qui peuvent lui être utiles.

Vous devez vous assurer que ces ressources sont disponibles dans votre région, avant de suggérer à la victime de rechercher ces ressources

Raisons de l’attrition Moyens de surmonter les obstacles 
Peur de la façon dont ils seront traités par les membres du système de justice pénale (victimisation secondaire) 1. Orientation vers un avocat des victimes, formation des membres du système judiciaire  (prévention)

2. Psychoéducation

3. Fournir une aide pour faire face au stress

4. Autres réunions avec le ministère public

Perception de la situation comme « privée » et ne pas vouloir qu’elle devienne publique 1. Restructuration cognitive ;

2. Formation à l’affirmation de soi concernant : les droits ; phobie sociale, acceptation du negatif

Peur du manque de preuves 1. Renvoi à l’avocat de la victime

2. Fournir des informations sur les différentes formes de preuves qui peuvent être utilisées (par ex. kit de viol, messages textuels).

La police est perçue comme moins efficace 6 à 12 mois après le viol que deux semaines après le viol 1. Renvoi à un avocat de la victime

2. Augmenter les contacts avec les forces de l’ordre (par ex. plus de contact avec la victime)

Pas assez d’informations sur le processus (c’est-à-dire qu’on ne lui a pas donné d’informations actualisées ou d’orientation vers des organisations de soutien)

 

1. Fournir un aperçu général de la chronologie des affaires, communiquer chaque semaine avec la victime sur l’évolution de l’affaire

2. Renvoi aux avocats des victimes

3. Fournir des vidéos de la procédure

Cas mal traités par le bureau du procureur 1. Renvoi à l’avocat de la victime

2. Mise en relation avec le procureur

Encouragement de la police ou des procureurs à abandonner les poursuites (absence de «possibilité de gagner ») 1. Avocat de la victime

2. Compétences en matière d’affirmation

3. Soutien social

Peur, anxiété, dépression 1. Normalisation

2. Fournir des outils psychoéducatifs

3. Orientation vers un psychologue,

Croyance que les violeurs ont plus de droits que les victimes/les droits des victimes ne sont pas protégés / système inéquitable 1. Orientation vers un avocat de la victime

2. Réunions avec les forces de l’ordre/le procureur

3. restructuration cognitive

Peur de la procédure judiciaire proprement dite (c’est-à-dire témoigner au tribunal, voir l’agresseur) 1. Renvoi à un avocat de la victime pour aider à guider la victime tout au long de la procédure et la préparer à chaque étape.
Réuni avec l’auteur/ne pas vouloir l’obliger à aller au tribunal

 

1. Information sur la revictimisation

2. Travail de clarification des valeurs

Pression de la famille 1. Fournir à la famille des outils éducatifs sur la procédure judiciaire, les réactions au viol (c’est-à-dire le SSPT) et la thérapie familiale.

2. Orienter la famille vers un thérapeute familial

Crainte d’une nouvelle victimisation par l’auteur 1. Offrir de l’aide pour le dépôt d’une ordonnance restrictive (c’est-à-dire fournir des informations sur la manière de procéder)
Crainte de ne pas être cru parce qu’appartenant à une minorité 1. Correspondance ethnique avec l’agent de police qui dirigera la procédure
Statut d’immigrant (crainte l’implication de la police entraîne l’expulsion) 1. Orientation vers une aide juridique/un avocat
Attitudes de la société à l’égard du viol peur de la stigmatisation associée aux infractions sexuelles 1. Fournir des informations sur la prévalence du crime ; psychoéducation

2. Restructuration cognitive

Peur d’être blâmé par les autres 1. Restructuration cognitive
Sentiment que l’infraction n’est pas « assez grave » 1. Fournir des informations sur les différents types d’infractions sexuelles
Consommation d’alcool ou de drogues pendant l’agression 1. Psychoéducation

2. Orientation vers des services de conseil en matière d’alcool et de drogues, si nécessaire

Barriers screen_depistage obstacles au signalement des infractions sexuelles

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