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Une gestion de cas efficace (Loraine Gelsthorpe & Rod Morgan (2007)  Handbook of Probation)

novembre 3rd, 2024 | Publié par crisostome dans CCP | PROBATION

Loraine Gelsthorpe & Rod Morgan (2007)  Handbook of Probation

« Jusqu’à récemment, la plupart des efforts déployés par le gouvernement dans le cadre de l’initiative « What Works » concernaient de programmes efficaces, principalement, mais pas toujours, des programmes avec du travail en groupe. Mais dès 1997, Underdown a souligné l’importance de la gestion des cas dans le cadre de What Works. Pour lui, la gestion de cas consistait principalement à guider et à soutenir le travail du programme, par une bonne évaluation, la planification, la motivation et la prévention des rechutes. Depuis lors, certains chercheurs sont allés plus loin et ont affirmé l’importance d’une bonne gestion de cas, plutôt que de programmes, pour des interventions efficaces. La relation entre l’agent et l’auteur de l’infraction est au cœur de cette démarche (voir, par exemple, Burnett et McNeill 2005).

La littérature sur les relations efficaces dans le travail social remonte à l’ére du traitement. Par exemple, Truax et Carkhuff (1967) ont souligné l’importance de l’empathie, de la considération positive ou de l’intérêt, de l’authenticité et d’une approche concrète et spécifique des objectifs. Ces éléments ont été renforcés par les recherches de Miller et Rollnick (1992) sur la valeur de l’entretien motivationnel, et par Trotter (1993) sur l’impact de la modélisation pro-sociale  par l’officier superviseur sur les taux de recondamnation. Plus récemment, une méta-analyse de Dowden et Andrews (2004) a identifié des compétences particulières du personnel qui contribuent à un travail de réinsertion efficace avec les délinquants. Il s’agit d’un usage efficace de l’autorité, d’un modelage et d’un renforcement appropriés, l’utilisation d’une approche de résolution des problèmes et le développement de relations caractérisées par l’ouverture, la chaleur, l’empathie, l’enthousiasme, la guidance et la structure,.

Il apparaît donc que la mesure de l’efficacité de la gestion des dossiers comporte au moins deux dimensions : l’efficacité du processus/organisation de gestion des dossiers et l’efficacité de la relation de travail. D’autres recherches sont nécessaires pour explorer l’influence relative de la gestion de cas et des programmes sur les résultats globaux tels que la récidive.

En résumé, le What Works a relancé la réduction de la récidive  comme un objectif central de la probation. Mais ce n’est pas tout. Il a souligné l’importance de la rigueur dans la conception de la recherche pour que les résultats soient solides. Elle a également élargi le champ des mesures d’efficacité pour inclure la conception, le ciblage et la mise en œuvre des interventions, et a attiré l’attention sur l’importance des résultats intermédiaires et de la récidive elle-même.

Le tableau ci-dessous  adapté de Underdown (1998), résume ceci de façon plus large. Cet éventail de mesures comprend des approches qualitatives et quantitatives pour trianguler les résultats et parvenir à des conclusions plus solides. En particulier, le What Works a remis l’accent sur les modèles de recherche quasi-expérimentaux et expérimentaux en utilisant des comparaisons bien appariées ou des essais contrôlés randomisés. »

Mesures d’efficacité de What Works

Sujet Mesures
1. Caractéristiques du programme ou de la conception de l’intervention Caractéristiques de l’intervention, telles que la base théorique, l’adéquation des méthodes d’intervention, la
2. Ciblage Les participants ont-ils un niveau de risque et besoins criminogènes appropriés ?
3. Animation du programme Le programme est-il délivré efficacement et  comme prévu
4. Achèvement et respect du programme Les participants achèvent-ils le programme et se conforment-ils à ses exigences ?
5. Retour d’information des parties prenantes Feedbacks des délinquants, du personnel, des prestataires externes, des juges sur l’efficacité du programme
6. Changement dans les attitudes/comportements changement dans les attitudes/comportements appropriés tels que les capacités de réflexion, la sensibilisation aux victimes, l’agressivité
7. Autres changements intermédiaires Changement dans des domaines appropriés tels que les compétences de base, la formation professionnelle, les relations familiales
8. Récidive Réduction du niveau de délinquance, y compris la fréquence et la gravité
9. Gestion de cas Qualité de l’évaluation, de la planification, de l’orientation vers des interventions adaptées au contexte et un soutien continu
10. Compétences en matière de traitement des dossiers Efficacité des relations de travail entre le personnel  et les délinquants

 

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