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10 faits inconfortables sur les violences conjugales (Tonia Nicholls, 2016)

novembre 23rd, 2024 | Publié par crisostome dans VIOLENCE CONJUGALE

10 faits inconfortables sur les violences conjugales (Tonia Nicholls, 2016)

Veiillez trouver ici une conférence de Tonia Nicholls. Il est important de noter que beaucoup de critiques ont entourées les travaux du Pr Nicholls, qui sont important à accueillir avec mesure :

  1. Sa remise en question du paradigme dominant qui considère la violence conjugale comme étant principalement exercée par les hommes envers les femmes. Ses recherches suggèrent une prévalence plus importante qu’attendue de la violence bidirectionnelle dans les couples.
  2. Sa méthodologie de recherche, en particulier l’utilisation de l’échelle de Strauss, la CTS (Conflict Tactics Scale) pour mesurer la violence conjugale. Certains critiques estiment que cet outil ne prend pas suffisamment en compte le contexte, l’intentionnalité et l’impact différencié des actes violents.
  3. L’interprétation de ses résultats concernant la symétrie de genre dans la violence conjugale. Alors que ses travaux suggèrent une certaine symétrie dans la fréquence des actes violents entre hommes et femmes, ses détracteurs soulignent que cela ne prend pas en compte les différences qualitatives de la violence (gravité des blessures, impact psychologique, contexte de contrôle coercitif).
  4. Les implications politiques de ses travaux, certains craignant qu’ils puissent être utilisés pour minimiser la gravité des violences faites aux femmes ou pour réduire le financement des services d’aide aux victimes.

Ce débat s’inscrit dans une discussion plus large sur la façon dont la recherche sur la violence conjugale devrait être menée et interprétée, ainsi que sur ses implications pour les politiques publiques et les services d’aide aux victimes.

Qui est Tonia Nicholls? Le Dr Nicholls est professeur au département de psychiatrie de l’UBC et scientifique émérite à la Forensic Psychiatric Services Commission, BCMHSUS. Elle a des nominations croisées à l’UBC, y compris au SPPH, et une nomination auxiliaire au département de psychologie de l’Université Simon Fraser.

Ses recherches portent sur les intersections entre le droit et la santé mentale en ce qui concerne la prestation de services aux personnes en conflit avec la loi et à diverses populations marginalisées, en se concentrant sur l’évaluation et le traitement de la violence et de la criminalité, ainsi que sur l’élaboration et la mise en œuvre d’une approche fondée sur les résultats. Elle a publié des manuels pour faciliter la mise en pratique de la recherche et a participé à des mises en œuvre et des évaluations à grande échelle, notamment en ce qui concerne l’évaluation des risques de violence et le dépistage des troubles mentaux dans les établissements pénitentiaires, l’évaluation des troubles mentaux et la planification du traitement .

Ses travaux de recherche lui ont valu, ainsi qu’à ses équipes, de nombreuses subventions et récompenses pour un montant total de plus de 15 millions de dollars. Elle a récemment reçu une bourse de la Fondation des IRSC (+ de 2 millions de dollars ; 2015-2022) pour financer ses recherches.

Dr. Nicholls est une experte reconnue dans le domaine de la santé mentale et de la justice, ayant produit des études sur les dynamiques de genre dans les violences domestiques, notamment en examinant comment les femmes peuvent également être des auteurs de violences dans certains contextes.

Ses recherches ont notamment exploré les facteurs associés aux comportements violents des femmes dans des contextes correctionnels et domestiques. Elle a mis en avant l’importance de considérer les nuances de genre tout en évitant les généralisations sur les victimes et les auteurs de violences. Cependant, comme pour toute recherche dans ce domaine sensible, ses travaux doivent être interprétés dans leur contexte et en complément d’autres études, pour obtenir une vision équilibrée des phénomènes de violence conjugale.
  • Voir notament les travaux de Micheal Johnson qui indique que l’affirmation que les taux de violences domestiques entre les hommes et les femmes sont indentiques vient du fait qu’on ne mesure pas la même chose (violences verbales vs violences physiques graves), et que cette répartition des violences au sein du couple différe selon le type de violences dont on parle (Johnson indique par ex que les violences commisent dans la cadre du « terrorisme conjugale » (contrôle coercitif) sont presque uniquement le fait des hommes envers les femmes.
  • De la même façon, les travaux de Murray Straus évoqués par Tonia Nicholls, qui portent sur  son modèle symétrique de la violence, ont suscité des critiques, notamment en raison de la complexité des dynamiques de pouvoir et des inégalités de genre qui sous-tendent les violences conjugales (de nombreux chercheurs et militants ont souligné que, même si les femmes peuvent être violentes, les violences masculines ont des conséquences sociales et psychologiques plus graves, en raison des déséquilibres de pouvoir entre les sexes.) . De même sa méthodologie a été l’objet de nombreuses critqiues: enquêtes avec violences auto-rapportées, et « mesure » de la violence ne fait pas toujours la distinction entre différents types de violence (par exemple, la violence psychologique, physique, ou sexuelle).

10 faits inconfortables sur les violences conjugales (Tonia Nicholls, 2016)

  • Fait #1: Hommes et femmes sont auteurs et victimes de violences conjugales à des taux similaires
  • Fait #2: les femmes commettent (aussi) des violences graves
  • Fait #3: A la fois hommes et femmes soufrent des consèquences des violences entre partenaires intimes.
  • Fait #4: les causes de la violence entre partenaires intimes sont variées mais similaires selon le genre
  • Fait #5: L’oppression patriarcale est une explication pertinente mis insuffisante pour expliquer les violences entre partenaires intimes
  • Fait #6: Les théories générales sur la violence sont de bonnes explications des violences entre partenaires intimes
  • Fait #7: Les programmes de traitement pour les auteurs de violences conjugales sont innéfficaces
  • Fait #8: La violence conjugale masculine n’escalade pas toujours
  • Fait #9: Il y a trés peu de preuve d’une diffusion de l’approbation (sociale) à battre sa femme
  • Fait #10: Les efforts pour réduiore les violences entre partenaires intimes néglige la moitié des victimes et la moitié des auteur(e)s

 

Le 25 octobre 2016, CAFE Vancouver a organisé un forum à UBC sur les faits concernant la violence entre partenaires intimes, avec les conférenciers Michael Healey et Dr Tonia Nicholls.

Un événement public du Canadian Centre for Men and Families (CCMF) – Vancouver and Area Branch. (Organisé par le groupe de sensibilisation aux questions masculines du campus, Simon Fraser University Advocacy For Men & Boys).

Le Centre canadien pour les hommes et les familles (CCMF) est le premier centre national pour la santé et le bien-être des garçons, des hommes, des pères et des familles. Le Centre est un espace ouvert, inclusif et sécuritaire qui offre des services de thérapie et de counselling, de soutien par les pairs, une clinique juridique, des programmes de paternité, des services de mentorat et de soutien aux hommes victimes de traumatismes et de violence. Nous proposons des services, des recherches, des actions de défense, de sensibilisation et d’éducation du public sur tous les aspects des questions relatives aux hommes.

« Notre vision se concentre sur trois domaines essentiels :
1. Réduire le nombre de suicides chez les hommes à haut risque grâce à des programmes d’intervention qui s’attaquent aux obstacles auxquels les hommes sont confrontés lorsqu’ils cherchent de l’aide.
2. Renforcer l’autonomie des pères en cas de séparation ou de divorce grâce à des conseils juridiques et à des groupes de soutien à la paternité qui renforcent la relation père-enfant, tout en s’efforçant de promouvoir des attitudes sociales positives à l’égard de la paternité.
3. Soutenir les hommes qui subissent des violences domestiques et d’autres formes de traumatismes, tout en collaborant avec d’autres agences pour améliorer les services destinés à cette population. »

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