Dans cette vidéo, Michael P. Johnson parle de la typologie de la violence entre partenaires intimes qu’il a développée et qui a fait progresser le domaine de la violence familiale.
Michael Paul Johnson (Ph.D., Université du Michigan) est professeur émérite de sociologie, d’études féminines et d’études africaines et afro-américaines à Penn State, où il a enseigné la sociologie et les études féminines pendant plus de trente ans et a été nommé Alumni Teaching Fellow, la plus haute distinction de Penn State en matière d’enseignement. Il est un expert internationalement reconnu en matière de violence domestique, invité à s’exprimer lors de conférences et dans des universités aux États-Unis et dans le monde entier.
Ses recherches portent sur les implications de la différenciation des types de violence dans les relations intimes, et il a régulièrement consulté des organisations communautaires et des agences gouvernementales sur la politique et la pratique en matière de violence domestique. Il a publié de nombreux articles dans des revues spécialisées et ses principaux travaux sur la violence domestique sont présentés dans A Typology of Domestic Violence : Intimate Terrorism, Violent Resistance, and Situational Couple Violence (Northeastern University Press, 2008). Bien qu’il ait pris sa retraite de Penn State en 2005 et de consultant en 2015, il continue d’écrire occasionnellement lorsque l’occasion se présente.
Michael Johnson a mené des recherches approfondies et a proposé qu’il existe trois grands types de violence entre partenaires intimes qui diffèrent considérablement les unes des autres – dans leur dynamique, leur développement et leurs conséquences.
Il est important de comprendre sa « typologie de la violence domestique » pour un certain nombre de raisons, notamment pour pouvoir mieux répondre aux affirmations selon lesquelles les hommes sont victimes de la violence du partenaire intime dans les mêmes proportions que les femmes.
Si nous savons que la violence sexiste ne connaît pas de frontières et qu’elle peut toucher tout le monde, nous savons aussi que la fréquence, la gravité et la nature de la violence perpétrée par les hommes sur les femmes sont différentes de celles commises par des femmes sur des hommes.
Il est également essentiel de comprendre les variables impliquées dans la manière dont la violence fondée sur le genre peut se présenter pour déployer des efforts significatifs en vue de la prévenir et de la combattre.
Les trois principaux types de violences entre partenaires intimes selon Johnson :
- Terrorisme intime – modèles de contrôle coercitif violent, perpétrés principalement par des hommes ;
- Résistance violente – perpétrée en résistant à la violence, perpétrée davantage par les femmes en état de légitime défense ;
- Violence situationnelle de Couple – escalade de la dispute à l’agression physique, se produit au sein des couples.
Selon Michael P. Johnson (études 1995–2006), la répartition des faits de violences conjugales entre ses trois grandes catégories varie fortement selon l’origine des données (échantillons généraux vs cliniques/administratifs).
1) Échantillons généraux (enquêtes communautaires)
Ces enquêtes, basées sur la population générale, montrent que les violences conjugales sont majoritairement des Situational Couple Violence (SCV) :
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SCV : ≈ 86 %
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Intimate Terrorism (IT) : ≈ 14 %
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Violent Resistance (VR) : quasi nulle (≈ 0 %) slideplayer.com
→ L’essentiel des violences est de type domestique ponctuel sans dynamique de contrôle global (SCV).
2) Échantillons cliniques / services (police, refuges, hôpitaux)
Basés sur des personnes venues chercher de l’aide ou signalées par les autorités, ils reflètent davantage les cas graves :
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IT : ≈ 68 % à 78 %
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SCV : seulement 18 % à 29 %
→ Les IT sont sur-représentés dans ces contextes, car ce sont les situations les plus graves qui motivent une intervention.
3) Études britanniques (« 2000s Britain ») comparatives
Pour comparaison :
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Échantillon général : IT ≈ 13 %
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Échantillon refuge : IT ≈ 88 %
⚠️ À retenir
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SCV est la forme la plus fréquente de violence conjugale au plan communautaire.
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IT domine au niveau des cas les plus graves recensés par les services de santé, refuges et police.
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Les chiffres de VR, souvent sous la forme de défense, sont très faibles (<1 %) en échantillons généraux mais plus visibles dans les cas IT cliniques.
✔️ En conclusion : la prévalence des types de violences dépend fortement du type d’échantillon étudié — communautaire pour le SCV, clinique pour l’IT.
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