Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
Header

FRANCE CULTURE (03/11/2020) Émission les pieds sur terre, « L’amour prisonnier »

Sigrid a entretenu une correspondance avec un détenu condamné à mort en Floride. Hélène a été désignée jurée dans un procès aux assises. Les deux racontent leur bascule sentimentale, les premières visites, les doutes, le regard des autres, leur quotidien extérieur quand l’autre reste à l’intérieur.

– Sigrid a 39 ans. Elle vit depuis 3 ans à Jacksonville, en Floride. Elle a grandi en France et a commencé à s’intéresser à la peine de mort, qui restera une hantise, dès ses 14 ans alors que sa mère regardait un documentaire à ce sujet. Elle nait d’ailleurs en 1981, l’année de son abolition en France.

Au début d’internet, elle découvre des chroniques écrites par un détenu dans le couloir de la mort. Elle lui envoie une lettre quand elle a entre 18 et 19 ans.

Il fallait que je corresponde avec un condamné, je voulais avoir l’impression de faire quelque chose contre la peine de mort.

Ce qui les intéresse aussi c’est d’avoir, à travers nous, une fenêtre sur le monde. 

Il accepte de correspondre avec elle. Elle ne sait rien de son affaire, de ce qui l’a amené là, sinon qu’il faut avoir tué pour se retrouver dans le couloir de la mort. Un jour, alors qu’internet s’est développé, elle découvre qu’il est accusé de plusieurs viols et meurtres. Elle est ébranlée.

Je m’étais engagée à lui écrire. Il n’y a rien de pire que d’arrêter du jour au lendemain d’écrire à quelqu’un qui est en prison.

Sans pour autant abandonner sa correspondance en cours, elle décide d’écrire à un autre détenu plus proche de son âge. Elle se rend sur un site où des détenus postent des annonces.

Elle tombe sur un jeune homme de 25 ans, dans le couloir de la mort en Floride. Il est condamné pour un cambriolage et un meurtre. Celui-ci se dit notamment intéressé par la philosophie, la théologie et est disposé à parler à n’importe qui.

Alors que leur correspondance est engagée depuis quelque temps, elle reçoit une lettre où Alan lui déclare son amour. Déroutée, elle lui dit qu’elle doit réfléchir, elle n’envisage pas encore d’aller aux Etats-Unis. A la suite de sa réponse, pendant six semaines, elle reste sans nouvelles d’Alan. Elle en est totalement déprimée. Elle ne comprend pas véritablement ce qui lui arrive: se retrouvant à pleurer pour un homme qu’elle n’a jamais rencontré.

Elle se rend finalement aux Etats-Unis et c’est la mère d’Alan qui vient la chercher. Si elle est maintenant convaincue qu’elle l’aime, elle n’a que 30 ans et a conscience des renoncements que cette relation implique. Cependant, elle quitte les Etats-Unis en couple avec lui et décide très vite de retourner s’y installer. Pour obtenir un visa afin qu’elle puisse venir vivre aux Etats-Unis, ils doivent se marier.

– Au début de l’année 2006, Hélène reçoit un courrier lui annonçant qu’elle sera peut-être jurée aux assises de Strasbourg. A 24 ans, elle se retrouve donc aux assises. Les inculpés sont accusés de braquages dans les bureaux de poste de la région.

Parmi les trois accusés il y a Ismaël, dont les prises de parole sont particulièrement touchantes aux oreilles d’Hélène. Celui-ci est condamné à  8 ans de prison. Tout de suite, elle a eu envie d’apporter quelque chose à Ismaël, de lui proposer son aide.

C’est dans cette démarche qu’elle lui écrit. Elle prend le soin de la forme dans son courrier pour ne pas envahir son espace personnel déjà restreint.

Une correspondance débute et leurs conversations tournent beaucoup autour de la littérature. En prison, Ismaël est un lecteur assidu. Un jour, Hélène reçoit une photo de lui.

Elle se confesse à son frère et sa sœur : « Je crois que je suis amoureuse de mon prisonnier« . Ils la mettent face à l’avenir qu’elle s’imagine et les difficultés qui se profilent mais pour elle il n’ y a pas d’alternative, c’est lui qu’elle aime.

Elle lui envoie donc une lettre pour lui dire qu’elle est amoureuse de lui. Il lui répond qu’il aimerait lui dire la même chose mais il n’en est pas encore capable. Finalement ils se voient au parloir.

Les rendez-vous au parloir sont des moments de bonheur mais le quotidien est très cruel, il y manque quelque chose.

Quand Ismaël sort de prison, il a 30 ans et Hélène en a 26. Aussitôt, il emménage avec elle. Ils se marient juste après et, rapidement, il trouve du travail. Ils deviennent les parents de jumeaux en 2010.

Notre relation est solide parce que ce n’est pas seulement lui qui s’appuie sur moi, moi aussi je m’appuie sur lui.

Reportage : Judith Chetrit 

Réalisation : Clémence Gross 

L’amour prisonnier

Prisons avec ou sans barreaux par Frédéric Pottecher (Première diffusion le 29/09/1966 sur France Culture)

petiteroquette440-fb588

Petite roquette

C’était en 1966- des problèmes surgissaient dans les prisons en France ! Incroyable ! Mais, assurément, les problèmes allaient disparaître au fil des ans. Grâce aux réformes : il faut réadapter, amender, rendre l’individu à la Société.  En 1966, il y avait 31 000 détenus-la moitié étaient des prévenus, un tiers étaient âgés de moins de 25 ans…et, à Toulouse, la délinquance juvénile avait disparu.

Frédéric Pottecher: chroniqueur judiciaire à la Radiodiffusion française, il réalise lors du procès de Pétain son premier grand reportage judiciaire. Il fait ses premiers pas à la télévision en 1957 et, l’année suivante, devient président, puis président d’honneur 1966 de l’Association de la presse judiciaire. Il devient également président du Syndicat national des journalistes judiciaires. De 1969 à 1978 il anime les chroniques judiciaires d’Europe no 1. Il couvrira toutes les grandes affaires de la seconde moitié du siècle, le procès d’Adolf Eichmann l’enquête de l’assassinat du président américain John Kennedy, le procès de Christian Ranucci, l’affaire Patrick Henry. À partir de 1963, il réalise pour la télévision une série d’émissions sur les prisons, sur l’alcoolisme, les hôpitaux, etc.

http://psychocriminologie.free.fr/wp-content/files/prison%20sans%20barreaux%20Pottecher%201966.mp3

 

RTS (2007) Papa est en prison

octobre 20th, 2011 | Publié par crisostome dans PRISON - (0 Commentaire)

RTS (2007) Papa est en prison

La prison ne punit pas seulement les détenus, elle secoue violemment les familles, enfermées derrière d’invisibles barreaux. Et souvent, les premières victimes de la détention sont les enfants… Jeudi 1er février à 20:05 Comment vivre avec un père escroc, trafiquant ou meurtrier ? Entre amour et abandon, des enfants de détenus témoignent.

Trafic de cocaïne, abus de confiance et faux dans les titres, pédophilie, meurtre… quand un homme tombe sous le coup de la justice pour l’une ou l’autre de ces raisons, il entraîne ses proches dans sa chute. Arrestation, perquisition, jugement : la famille, sous le choc, est condamnée à son tour à porter le secret d’une détention ou affronter le regard des autres, seule face à des sentiments aussi meurtriers que la honte, la trahison, l’abandon, la colère ou le désespoir. Un chemin de croix solitaire pour les épouses ; un calvaire pour les enfants, car c’est l’image paternelle et le système de valeurs qui y est associé qui vole en éclats. Et puis vient l’absence, le manque affectif qui marque enfants et parents à l’indélébile. Les visites, les lettres deviennent le seul lien qui unit encore les familles qui n’ont pas implosé.

Pour chaque détenu ou presque, une famille vit un véritable drame. Plusieurs d’entre elles ont accepté de raconter leur épreuve aux caméras de Temps Présent. Déchirés entre haine et amour, entre reproches et pardon, épouses et enfants racontent leur vie dans cette « prison intérieure ».

Générique: Un reportage de Blaise Piguet et Marcel Mione Image : Yves Dubois Son : Aldo Rossi Montage : Véronique Rotelli

Consultez tous les détails de l’émission sur rts.ch