Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
Header

FRANCE INTER, Emission « Interception »  (18/08/2013) La prison est dans le pré

coucy copieIl n’y a jamais eu autant de prisonniers en France – 66 126 détenus au 1er septembre dernier – mais 20% seulement des personnes condamnées pour un crime ou un délit peuvent bénéficier d’un aménagement de peine qui facilite leur réinsertion. Pour tous les autres détenus, la sortie de prison se fait sans accompagnement. La difficulté à se réinsérer, surtout après une longue peine, est d’autant plus grande et peut mener tout droit à la récidive.

La ministre de la Justice, Christiane Taubira, souhaite réorienter la politique pénale et rendre plus systématique les aménagements de peine. Elle a chargé une commission, créée en septembre dernier, de faire des propositions dans ce sens pour un projet de loi à venir.

Pour que ces aménagements ne soient pas un simple moyen de vider les prisons et de coûter moins cher à l’administration (un bracelet électronique coûte 12€ par jour contre 80€ pour une journée de prison…), il faut qu’existent des lieux de réinsertion. La ferme de Moyembrie offre un exemple de ce qu’il est possible de faire en la matière. C’est une ferme biologique installée à Coucy-le-Château, dans l’Aisne, qui alimente deux Amap. Au départ, c’était un projet un peu utopique, lancé par un couple qui s’était lié d’amitié avec un détenu. Aujourd’hui, c’est une association liée à Emmaüs qui travaille en collaboration étroite avec la Justice et l’administration pour accueillir une petite vingtaine de détenus, encadrés par une équipe de bénévoles et de salariés. Les résidents de la ferme retrouvent le goût de la vie en société, parfois après de longues années en prison.

un reportage de Mathilde Dehimi

maurinComment briser cette mécanique infernale dans laquelle « le fait divers » réactive les peurs primaires de l’opinion publique ? Comment restaurer la justice dans son véritable rôle protecteur, les magistrats dans la dignité de leur fonction et les services de probation dans leur finalité réintégratrice ? Selon nous, en réactivant l’esprit critique, en entretenant un devoir d’exigence intellectuelle dans les réponses pénales apportées. Car le « laxisme » ne provient pas du recul du « tout carcéral » mais d’une pensée à court terme faisant abstraction des apports de la recherche. C’est dans cet esprit que le Garde des Sceaux, Madame TAUBIRA, impulsait en septembre 2012 une conférence de consensus pour la prévention de la récidive : « L’opinion a été intoxiquée par un discours sommaire, qui consiste à dire que chaque délinquant est un criminel en puissance qu’il faut enfermer. Est-ce que dans ce pays, les gens ont renoncé au raisonnement et à l’intelligence ? Ne peut-on pas débattre du sens de la peine, du fait que le tout-carcéral augmente le risque de récidive ?

C’est avec cette philosophie que nous avons souhaité, dans ce premier dossier d’information « La recherche au service de la Probation », faire un état des lieux, non exhaustif, des recherches relatives au processus de sortie de la délinquance. La fascination exercée par « le risque », la « dangerosité », entraîne une focalisation médiatique et politique sur ceux de nos concitoyens qui réitèrent. La récidive est ressentie comme une pandémie des sociétés modernes, un mal endémique contre lequel il convient de se protéger par tous les moyens. Pourtant, s’il y a peu de consensus en science sociale et encore moins en criminologie, il est au moins un point non contesté, la délinquance n’est qu’une étape transitoire dans le parcours de vie. Les travaux menés par l’école de la désistance ont ainsi montré que le processus de sortie était présent chez tous les délinquants même persistants. En interrogeant les désistants, ces études permettent de percevoir les facteurs qui supportent ou facilitent les sorties de délinquance. Elles font entrevoir de nouvelles clés de compréhension et des axes innovants d’intervention. En définitive l’école de la désistance nous oblige à repenser la place du contrevenant et la question du traitement de la déviance au sein de notre société.

Sommaire

  • I- L’émergence de la désistance dans le champ d’étude criminologique (Par Noëlie BLANC CPIP)
  • II- Un processus naturel et dynamique (Par Yann MAURIN CPIP)
  • III- Les facteurs exogènes de la désistance (Par Yann MAURIN CPIP)
  • IV- Les facteurs psychologiques de la désistance (par Yann MAURIN CPIP)
  • V- L’interaction de facteurs externes et internes (Par Noëlie BLANC CPIP)
  • VI- L’impact de l’incarcération sur le processus (Par Noëlie BLANC CPIP)

 

RECHERCHE et PROBATION

  • Sur le même thème voir le film « indispensable » qui présente les théories de la desitance, réalisé par l’IRISS (2012), intitulé  The Road from Crime (Vost)

 

Nous avions rencontré Lila KAZEMIAN le 14 et 15 février 2013, à Paris, à l’occasion de la Conférence de Consensus pour la Prévention de la Récidive, dans laquelle elle intervenait en qualité d’expert au sujet des prédicteurs de désistance.

Elle nous avait fait part, lors d’une discussion, de son projet de recherche au sein de différents établissements pénitentiaires parisiens. Cette étude, qui s’inscrit dans une recherche comparative avec d’autres pays, avait pour but d’explorer les mécanismes de réinsertion sociale mis en œuvre en milieu carcéral. Afin de mieux cerner les obstacles à la réinsertion, le projet devait explorer différentes dimensions rattachées aux caractéristiques sociales et psychologiques des détenus, aux perceptions de la qualité des services de réinsertion disponibles en prison, ainsi que les conditions nécessaires à une réinsertion sociale après le retour à la vie libre.

Focus sur une Recherche en cours

Et demain la même chose chez nous…?  

The Ministry of Jusitce announced its plans to privatise up to 70% of probation’s core work  on 9 May 2013. Napo belives that the true motivation behind this is to drive down costs and an ideological commitment on the part of the government to the private sector being the preferred bidder as opposed to state run services.

If these plans proceed it will lead to fragmentation of the service, staff cuts (that is how the government will make its savings and the companies their profit) and will compromise public protection.

Napo is campaigning vigourously to defend the Probation Service from this threat.

Sign the e-petition

Communiqué de presse de Christiane Taubira, Garde des sceaux, ministre de la Justice

serievideo7Christiane Taubira, Garde des sceaux, ministre de la Justice, s’est rendue aujourd’hui à la rencontre des  personnels du service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) à Melun.

Cette visite s’inscrit dans le cadre la préparation de la réforme pénale, que la ministre soumettra dans les prochains jours au conseil d’Etat, en vue d’une présentation en conseil des ministres en septembre, et illustre le rôle majeur des SPIP dans l’efficacité de la politique pénitentiaire.

Les quatre premiers articles du projet de loi mettent en avant le service public pénitentiaire et notamment le SPIP.  Les missions d’insertion et de probation sont intégrées dans les missions régaliennes de la direction de l’administration pénitentiaire. Elles occupent désormais une place prépondérante dans la capacité de l’administration pénitentiaire, non seulement à surveiller le détenu, mais aussi à préparer sa réinsertion sociale, seul rempart contre la récidive et la surpopulation carcérale.

 

Mais au-delà de la loi, c’est l’organisation même du travail pénitentiaire qui sera revisitée pour accompagner cette réforme. Aussi la garde des Sceaux, ministre de la Justice, a-t-elle décidé d’annoncer  aujourd’hui les moyens supplémentaires immédiats qu’elle mobilise pour les SPIP :

  • Création de 300 emplois supplémentaires pour les SPIP dès 2014, qui viendront donc s’ajouter aux 63 postes déjà créés en 2013.
  • Rétablissement dès cette année d’un comité technique spécifique aux SPIP,  afin d’assurer au corps une visibilité spécifique  au sein de l’administration pénitentiaire
  • Installation d’un groupe de travail dès septembre sur les métiers du SPIP, ses pratiques, sa déontologie, ainsi que sur la formation.
  • Ouverture de consultations relatives à l’organisation de la Direction de l’Administration Pénitentiaire, notamment sur les différentes sous-directions de l’administration centrale.
  • Création d’un nouvel outil d’évaluation globale de la situation de la personne condamnée, élaboré avec les professionnels du secteur, pour remplacer  le diagnostic à visée criminologique (DAVC), plus adapté pour déterminer les axes d’interventions socio-éducatives.

Ces mesures immédiates permettront d’accompagner la mise en œuvre de la réforme pénale, afin de permettre de donner toutes ses chances à la lutte contre la récidive, de réduire le nombre de victimes et d’assurer le droit pour tous à la sécurité.

Lire les commentaires de Martine Herzog Evans à propos de ces annonces…

Parution de l’indispensable: « What works in offender rehabilitation: An evidence based approach to assessment and treatment » (Craig, L.A., Dixon, L., & Gannon, T.A – 2013) (à vos tirelires: 87€ quand même…)

offender_rehabilitationThis comprehensive volume summarizes the contemporary evidence base for offender assessment and rehabilitation, evaluating commonly used assessment frameworks and intervention strategies in a complete guide to best practice when working with a variety of offenders.

  • Presents an up-to-date  review of ‘what works’ in offer assessment and rehabilitation, along with discussion of contemporary attitudes and translating theory into practice
  • Includes assessment and treatment for different offender types across a range of settings
  • Internationally renowned contributors include James McGuire, James Bonta, Clive Hollin, Anthony Beech, Tony Ward, William Lindsay, Karl Hanson, Ray Novaco and William Marshall

Summary of chap6 (« Efficacy of Correctional Cognitive Skills Programmes »)

The growth in the use of cognitive skills programmes in correctional services can be directly traced to two areas of research. The first, which can be seen in the general context of the expansion of cognitive psychology in the 1980s, is found in a range of studies concerned with the cognitive functioning of offenders. This research highlighted a range of cognitive styles such as poor interpersonal problem solving, impulsivity and a lack of self-control, and limited perspective-taking skills, that are characteristic of some offenders. The development of reasoning and rehabilitation (RR) coincided with the second line of research which clarified ‘What Works’ in reducing offending. Guided by an enhanced understanding of ‘What Works’ and the associated Risk–Needs–Responsivity (RNR) model, there was an increase in interventions, often in the form of an Offending Behaviour Programme (OBP), aimed at improving offenders’ cognitive skills and ultimately reducing offending.

Voir l’aperçu sur googlebooks

Welcome to the first annual newsletter of COST Action (‘Offender Supervision in Europe‘: European Cooperation in Science and Technology)

We began our work on ‘Offender Supervision in Europe’ on March 27, 2012. This newsletter summarizes our progress during the first year of the Action. It includes brief resumes of the work of each of our four working groups, and an account of our first international conference at Liverpool Hope University on April 26-27, 2013. But first, a few words about why we set up the network and what it aims to achieve. The Action was created to address the neglect in existing social science research and scholarship of the emergence of ‘mass supervision’ (of ‘offenders’ in the community). In our proposal, we argued that, as well as representing an important analytical lacuna for penology in general and comparative criminal justice in particular, the neglect of supervision meant that research has not delivered the knowledge that is urgently required to engage with political, policy and practice communities grappling with delivering justice efficiently, effectively and legitimately. The Actionaims to remedy these problems by facilitating cooperation between institutions and individuals in different European states (and with different disciplinary perspectives) who are already carrying out research on offender supervision or, in the case of early stage researchers, are attracted to that field.

http://www.offendersupervision.eu/wp-content/uploads/2013/06/OSE-Newsletter-final.pdf

phpMyVisites