Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
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FRANCE CULTURE (27.10.2007) Emission « concordance des temps »: Les pervers et le regard des autres

Où commence la perversion, et qui sont les pervers ? Est réputé tel, depuis l’apparition du mot au Moyen Age, celui qui jouit du mal et de la destruction de soi ou de l’autre. Mais si l’expérience de la perversion est universelle, chaque époque la considère et la traite à sa façon. L’histoire des pervers en Occident est ici racontée à travers ses grandes figures emblématiques, depuis l’époque médiévale (Gilles de Rais, les mystiques, les flagellants) jusqu’à nos jours (le nazisme au XXe siècle, les types complémentaires du pédophile et du terroriste aujourd’hui), en passant par le XVIIIe siècle (Sade) et le XIXe (l’enfant masturbateur, l’homosexuel, la femme hystérique). Notre époque, qui croit de moins en moins à l’émancipation par l’exercice de la liberté humaine, et pas davantage au fait que chacun d’entre nous recèle sa part obscure, feint de supposer que la science nous permettra bientôt d’en finir avec la perversion. Mais qui ne voit qu’en prétendant l’éradiquer, nous prenons le risque de détruire l’idée d’une possible distinction entre le bien et le mal, qui est au fondement même de la civilisation ?

Invité(s) :
Elisabeth Roudinesco, directrice de recherche au CNRS

http://psychocriminologie.free.fr/wp-content/uploads/audio/histoire_de_la_perversité_CONCORDANCE%20DES%20TEMPS%2027.10.2007.mp3

FRANCE CULTURE (03.11.2009) Emission « Le bien commun »: La castration chimique, vers une peine incorporée ?

L’actualité récente a fait ressurgir la question du traitement des criminels sexuels, et notamment de la castration chimique. Quelles réalités recouvre cette forme de castration médicamentée ? Quelle peut-être son efficacité ? Mais surtout : que nous apprend-elle de l’évolution du sens de la peine, une peine qui s’en remet de plus en plus aux progrès techniques et scientifiques, à l’instar par exemple du bracelet électronique, tendant ainsi à être incorporée à l’individu sanctionné.

Invité(s) :
Dr Roland Coutanceau
Ludovic Fossey

http://psychocriminologie.free.fr/wp-content/uploads/audio/castration%20chimique%20LE%20BIEN%20COMMUN%2003.11.2009.mp3

Prison Review Team (2011) (IR) Review of the Northern Ireland Prison Service Conditions, management and oversight of all prisons

Summary
An effective prison system, capable of reducing crime, is crucial to creating a safer society in Northern Ireland, and this report begins by describing what such a system would look like and why. It also sets out the crucial role of other departments and civil society, with some innovative examples of multi-agency work that need to be supported and extended. The interim report in February identified significant and long-lasting problems in the  Northern Ireland Prison Service and called for a programme of change and transformation of culture, approach and working practices. Yet little has changed in practice in the succeeding eight months, despite the launch of the Strategic Efficiency and Effectiveness programme, a new sense of purpose at the top of the service, and support from the Justice Minister. The endemic and systemic problems identified in the interim report remain unresolved, and public money is being wasted. Incremental improvements are not enough, and there needs to be a determined cross-party approach to driving through the whole package of change. This is a unique opportunity to create a public sector prison system that is a model of excellence. It should not be wasted. Though the transformation will take time to complete, the next six months will be crucial.

 Exemples de recommandations: 

Recommendation 29
Accurate data should be collected about prisoners’ needs and risks in all three prisons, as a basis for planning and commissioning
services.

Recommendation 30
Each prisoner should have a personalised custody or sentence plan, developed together with him or her, which reflects his or her own needs, strengths and risks. It should identify and engage all the other agencies and disciplines within and outside prison that are needed to support change.

Recommendation 33
The desistance strategy developed in NIPS must involve partnership with and support for families and community organisations to build social capital and prevent social exclusion, drawing upon and extending existing initiatives and experience.

Prison Review Team Final Report October 2011

FRANCE CULTURE (2010) « Dans l’unité de prise en charge des auteurs d’infractions sexuelles : centre pénitentiaire de Fresnes. Connais-toi toi-même »

Un documentaire d’Irène Omélianenko et de François Teste

FresnesA Fresnes dans un lieu entre hôpital et prison des détenus condamnés pour infractions à caractère sexuel ont la possibilité d’intégrer au sein de l’UPH (unité psychiatrique d’hospitalisation) un programme de soins pour six mois. Ces infracteurs sexuels peuvent avoir été arrêtés pour des actes sur majeurs ou sur mineurs. En ce qui concerne les mineurs il existe en France depuis  le 8 juillet 2005 un fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infraction sexuelle ou violente créé par la loi Perben II (article 48) de 2004. Sont qualifiées d’infractions : meurtre ou assassinat d’un mineur avec viol, torture ou actes de barbarie, mais encore viol, agression, atteinte sexuelle, proxénétisme à l’égard d’un mineur, recours à la prostitution d’un mineur, récidive de ces mêmes actions. L’infraction doit faire encourir une peine d’emprisonnement d’au moins 5 ans. Au 30 octobre 2008 ce fichier répertoriait  selon la CNIL 43.408 personnes.

Fresnes est le seul service de psychiatrie en détention à proposer  des soins spécialisés de type hospitalier pour infracteurs sexuels, ce qui est réalisé depuis 1994.

La session thérapeutique que Sur les Docks accompagne est la cinquième du genre, inspirée d’un modèle canadien elle a été élaborée dans le service du Docteur Bodon Bruzel . Le premier volet concerne sous le titre connais toi, toi même les trois premiers mois de cette session.

avec : Magali Bodon-Bruzel, psychiatre ; Florent Gatherias, psychologue ; Isabelle, Gwenaëlle, Brigitte, Nadia, infirmières ; Brigitte Guédon, psychiatre, psychanalyste ; Bruno Hauron, Directeur du centre pénitentiaire de Fresnes; Ronan Melcus, surveillant, gradé responsable de l’UPH, et les patients. En lien avec l’administration pénitentiaire et l’hôpital Paul Guiraud

Production : Irène Omélianenko; Réalisation : François Teste

http://psychocriminologie.free.fr/wp-content/uploads/audio/Unite%20de%20prise%20en%20charge%20des%20auteurs%20dinfractions%20sexuelles%20_%20Fresnes1.mp3

« Je souhaiterais avoir votre accord pour subir une ablation des testicules par chirurgie. Je sais que cela se fait au Canada et c’est sans appel. De toute façon, à mon âge actuel (63 ans) je n’en souffrirai pas et cela empêchera mes tendances envers les enfants ».
En 2009 cette lettre à Nicolas Sarkozy était signé Francis Evrard, condamné à 18 ans pour le viol de deux petits garçons puis récidiviste.
Au Canada à l’institut Philippe Pinel dans la région de Montréal existe depuis 1979 une autre façon de concevoir la prévention de la récidive et c’est sur ce modèle que travaille depuis trois ans à la maison d’arrêt de Fresnes l’équipe du Docteur Magali Bodon-Bruzel. Durant six mois un soin est proposé à ceux qu’on appelle les infracteurs sexuels qu’ils soient agresseurs d’adultes ou de mineurs. Nous avons suivi cette expérience et après une phase de travail sur soi les détenus s’engagent trois mois plus tard sur la prévention de la récidive proprement dite.

http://psychocriminologie.free.fr/wp-content/uploads/audio/Unite%20de%20prise%20en%20charge%20des%20auteurs%20dinfractions%20sexuelles%20_%20Fresnes2.mp3

COUTANCEAU Roland ; Rapport du Ministère de la cohésion sociale et de la parité (Mars 2006);  » Auteurs de violence au sein du couple : prise en charge et prévention »

L’objet de ce présent rapport est d’examiner les voies et moyens d’une prise en charge du partenaire violent, dans la perspective d’éviter la récidive, qu’il y ait reprise de la vie commune avec la victime ou non. Cette mission a donc un triple objet : réfléchir aux différentes possibilités et modalités de prise en charge du partenaire violent ; expertiser les possibilités offertes par les textes juridiques applicables et examiner les ajustements souhaitables, enfin s’interroger sur le discours social, le message à diffuser auprès des professionnels et du grand public pour promouvoir cette prise en charge thérapeutique.

Auteurs de violence au sein du couple : prise en charge et prévention

Si le lien est brisé:  violence_conjugale_traitement_prise_en_charge_2006

TED TALKS; Jim Fallon (2009) Exploration de l’esprit d’un meutrier

Les tueurs psychopathes sont la base de programmes télévisés incontournables, mais qu’est-ce qui les fait basculer? Le spécialiste des neurosciences Jim Fallon parle de scanners de cerveaux et d’analyse génétique qui pourraient révéler les connections pourries dans l’inné (et l’acquis) des meurtriers. Il partage avec nous un histoire familiale fascinante qui rend son travail à la fois personnel et effrayant, par un coup du sort trop étrange pour être de la fiction.

Sloan Scholar, Fulbright Fellow, Professor Emeritus of Neuroscience, Jim Fallon looks at the way nature and nurture intermingle to wire up the human brain.

pour aller plus loin:

Crime Time : The Brains of Serial Killers with Dr. James Fallon

 

HAS, Audition publique (2007) Expertise psychiatrique pénale

Ministère de la Santé et des Solidarités (Paris) ; Rapport de la commission d’audition (25 et 26 janvier 2007)

L’ensemble des pays occidentaux fait le constat d’une surreprésentation des personnes présentant des troubles psychiques dans les établissements pénitentiaires. La méta-analyse de Fazel et Danesh parue en 2002 dans The Lancet fait notamment état d’environ 4 % de  patients psychotiques dans le monde. Une étude conduite par F. Rouillon et B. Falissard, à la demande des ministères de la Santé et de la Justice, semble indiquer, audelà de toutes les précautions méthodologiques et interprétatives qui s’imposent, que cette situation revêt une acuité particulière dans les prisons françaises. On peut s’interroger sur la légitimité de cette surreprésentation, et pour cela, revenir sur les différentes hypothèses qui permettent d’en rendre compte tant du côté du fonctionnement judiciaire que de celui de l’évolution de l’offre de soins psychiatriques. Il s’agit en d’autres termes de dénaturaliser l’interprétation intuitive qui verrait dans la surreprésentation carcérale des malades mentaux un produit de leur surcriminalité pour saisir, au cœur d’une double dynamique institutionnelle, pénale et sanitaire, l’ensemble des déterminismes sociaux qui concourent à cette situation.

Du côté des champs pénal et carcéral 

La prégnance contemporaine de la représentation sociale associe trop spontanément dangerosité et maladie mentale. Cette association contribue à un mouvement de surpénalisation de la maladie mentale, notamment lorsque l’altération du discernement est retenue en vertu de l’article 122-1 alinéa 2 du Code pénal (CP). Ce mouvement s’inscrit luimême dans une transformation historique plus globale, caractérisée par l’affaissement progressif de l’idéal réhabilitatif du système pénal et, parallèlement, par une focalisation accrue sur les objectifs de protection, de neutralisation et de gestion des risques, contribuant ainsi à la répression accrue des nouvelles figures de la dangerosité.  L’absence relative de dispositifs d’identification des troubles psychiques à un stade précoce de la procédure pénale, notamment lorsqu’il s’agit d’actes de nature délictuelle. Les conséquences de cette absence relative sont elles-mêmes renforcées par la multiplication des recours aux comparutions immédiates et aux procédures de jugement rapide, multiplication qui tend à exacerber les décalages et les tensions constitutives entre temporalité judiciaire et temporalité sanitaire. La confusion potentielle du statut de la psychiatrie en milieu carcéral. Certaines expertises qui concluent à l’altération du discernement concluent également à la nécessité d’une prise en charge en service médico-psychologique régional (SMPR), forgeant ainsi la croyance selon laquelle le SMPR peut devenir, malgré son inscription carcérale, un lieu de soin à part entière et non pas simplement un lieu « où l’on soigne ». Cette confusion peut exacerber le malaise de personnels soignants qui observent avec amertume que leur présence en prison tend à légitimer la répression pénale de la maladie mentale. L’incapacité concrète de nombreux malades mentaux à remplir les conditions nécessaires à l’obtention d’un aménagement de peine. Cela conduit à allonger la durée concrète de leur détention et, en conséquence, participe à leur surreprésentation statistique.

Rapport audition publique

Si le lien est brisé: EPP-Rapport de la Commission-Version finale pour MEL