Ressources en psychocriminologie et criminologie
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Le Psychological Inventory of Criminal Thinking Styles (PICTS) est un instrument d’auto-évaluation de 80 questions conçu pour évaluer les schémas cognitifs favorisant la délinquance.

Le PICTS vise à identifier et à évaluer les schémas cognitifs spécifiques associés aux comportements délinquants. Il aide les professionnels à comprendre les processus de pensée sous-jacents qui contribuent aux actes délinquants, ce qui permet de concevoir des interventions et des stratégies de traitement efficaces. Le PICTS évalue huit styles distincts de pensée délinquante

Recherche/validation: Les données recueillies auprès d’hommes (N = 450) et de femmes (N = 227) délinquants indiquent que les échelles de pensée, de validité et de contenu du PICTS présentent une cohérence interne et une stabilité test-retest modérées à moyennement élevées. Les méta-analyses des études dans lesquelles le PICTS a été administré révèlent qu’en plus d’être en corrélation avec les mesures de la criminalité passée, plusieurs des échelles de pensée et de contenu du PICTS sont capables de prédire l’adaptation future/le résultat de la libération à un niveau faible mais statistiquement significatif, et deux échelles (En, CUR) sont sensibles au changement assisté par le programme au-delà de ce que les sujets de contrôle atteignent spontanément. La structure factorielle du PICTS est ensuite examinée à l’aide d’une analyse factorielle exploratoire et confirmatoire, dont les résultats indiquent la présence de deux facteurs majeurs et de deux facteurs mineurs. (The Psychological Inventory of Criminal Thinking Styles (PICTS): a review and meta-analysis – PubMed (nih.gov) )

Découvrez ici la synthèse des 8 styles de pensée du PICTS réalisé par le psychologue forensique Lars Bang Madsen (Lars Madsen est le directeur clinique du Forensic Clinical Psychology Centre. Sa formation et ses compétences lui ont permis de travailler dans des contextes cliniques, communautaires et carcéraux en Australie et au Royaume-Uni en tant que psychologue clinicien et légiste).

PICTS_styles de pensée délinquante_

ARTE.TV, emission « 42 » (2022) Y a-t-il un psychopathe en nous ?

❓Y a-t-il un psychopathe en nous?
👉 C’est la question posée par ce court documentaire d’Arte.tv, qui évoque entre autres la check-list de Hare, la PCL-R
👉Il y est abordé également les travaux de James Fallon sur les spécificités du fonctionnement cérébral des psychopathes et les caractéristiques génétiques prédisposantes.
👉Si la figure du tueur en série fascine Hollywood, la plupart des psychopathes ne sont pas des assassins. Malins, ils se fondent dans la masse. Alors comment les reconnaître ? Et sont-ils dangereux ?

Quelques pas dans un couloir et voici l’accusé, qui se retrouve devant le juge. L’accusé s’appelle Pink, il est le héro principal de l’opus magnum de Pink Floyd, « le Mur ». Le procès de Pink constitue le point d’orgue de cet album conceptuel. Pink est un personnage fou. Mais sa folie trouve ses sources dans son passé : il est aliéné depuis son enfance, enfance étouffée par sa mère, aliéné ensuite par un système scolaire oppressant, aliéné de nouveau par les relations conflictuelles avec sa femme. Oppressé, il devient l’oppresseur. En lisant les conclusions d’une étude étonnante parue cet été dans la célèbre revue scientifique « Science », je me suis dit que les Pink Floyd ont très bien compris le fonctionnement de la justice: après avoir compris les raisons psychologiques de la confusion de Pink, le juge le condamne à une peine symbolique – la destruction du mur qui le sépare du monde. « Science » a étudié l’influence des facteurs psychologiques sur le comportement de 181 juges aux Etats-Unis. Figurez-vous que quand la défense met en avance le fait que l’accusé est un psychopathe, la sentence moyenne est de 14 années de prison. En revanche, si la défense essaye d’expliquer devant le juge la biologie de la psychopathie de l’accusé, eh bien, la sentence moyenne prononcée est d’une année seulement

 

Le crime (1/5)

Le crime politique

Sous l’Ancien Régime, tout crime est un outrage au souverain. Après la Révolution apparaît la figure du délinquant faisant alors ressortir les caractères propres du crime politique qui vise le corps du roi puis son corps symbolique jusqu’à prendre la forme d’attentats qui ciblent le corps social.

Qu’est-ce qu’un crime ?

Nous le savons tous sans véritablement le savoir. On se le représente le plus souvent comme un attentat à la vie d’autrui.

Il ne faut pas dire qu’un acte froisse la conscience commune parce qu’il est criminel, mais qu’il est criminel parce qu’il froisse la conscience commune. Emile Durkheim

Ainsi, supprimer la vie d’autrui peut être légal – sur un champ de bataille ou en pratiquant l’euthanasie. Le crime ne se réduit pas à un acte immoral – donner la mort – parce qu’il est lié à un contexte social et politique qui lui confère sa nature. Il existe une différence centrale entre le crime privé et le « crime légal » (Camus), entre le crime « encadré » et le crime solitaire, entre le crime individuel et égoïste et le crime collectif et altruiste, c’est-à-dire pour une cause. Entre ces catégories se joue un jeu subtil, chacune tentant de se différencier de l’autre, voire d’en dissimuler sa part maudite.

Derrière l’évidence morale de la réprobation unanime d’un acte, ne tarde pas à se profiler l’inquiétante fragilité de la notion de crime.

Extrait musical choisi par l’invité : « attentat verbal » par Grand corps malade.

BIBLIOGRAPHIE

Le crime (2/5)

Le crime contre l’humanité

Le crime de masse résulte d’une inversion monstrueuse de la légalité : la souveraineté non seulement ne protège plus mais devient meurtrière, massacrant une partie de son peuple, le tiers de justice se fait partisan voire bourreau lui-même. Comment s’en relever ?

Nahlah SAIMEH dirige le Centre de Westphalie de psychiatrie criminelle, à Lippstadt-Eickelborn, en Allemagne.

FRANCE CULTURE (2018) cycle d’émissions « A voix nues », consacrées à l’expert Daniel ZAGURY (Fevrier 2018)

Daniel Zagury (1/5) : Un avenir à Chevilly-Larue

Pour comprendre ce qui pousse certains hommes à commettre des actes monstrueux, la justice fait appel à l’expert psychiatre Daniel Zagury, ainsi amené à écouter et décrypter de nombreux tueurs en série comme Guy Georges, Patrice Alègre ou Michel Fourniret, et plus récemment des terroristes.

C’est poussé par son appréhension du corps en souffrance et par la peur de la mort que Daniel Zagury s’intéressera à la psychiatrie pendant ses études de médecine.

En associant très tôt ses impressions littéraires avec cette discipline, il se passionne pour la clinique et rejette l’intellect dépourvu d’affect.

Attentif à ce qu’il va transmettre, il pense qu’il est possible d’apaiser la souffrance de l’autre.

Liens

Publications de Daniel Zagury (cairn.info)

Daniel Zagury, passion psy, article de Flore Thomasset (la-croix.com)

Docteur Daniel Zagury : «Chez les terroristes islamistes, il y a très peu de malades mentaux avérés» – Propos recueillis par Eric Favereau (liberation.fr)

Daniel Zagury (2/5) : La psychiatrie ordinaire

Depuis 1997 Daniel Zagury est chef de service du centre psychiatrique du Bois de Bondy en Seine Saint-Denis. Tout au long de son parcours à l’hôpital ou en prison, il a exploré et analysé les actes médicaux légaux des malades mentaux psychotiques, et ceux présentant des troubles graves de la personnalité.

Daniel Zagury (3/5) : L’expertise de l’horreur

Psychiatre des hôpitaux, spécialiste de psychopathologie et de psychiatrie légale mais aussi expert auprès de la Cour d’appel de Paris, Daniel Zagury cherche à mieux saisir le fonctionnement de certains hommes qui commettent des actes atroces « ce qui l’amène à côtoyer le plus effroyable de l’humanité ». 

Daniel Zagury (4/5) : Le procès pénal

Expert auprès des tribunaux Daniel Zagury a régulièrement témoigné dans d’importantes affaires criminelles mettant en cause des tueurs en série.

Retour sur une expertise qui consiste à mettre en lumière les caractéristiques, les aspects particuliers de la personnalité du tueur, les circonstances et les mobiles affectifs qui déclenchent une telle conduite.

Tout l’enjeu est de regarder le mal en face en entrant en relation avec l’autre sans aucune fascination.

Daniel Zagury (5/5) : La banalité du mal

Auteur de plusieurs ouvrages et de nombreux articles consacrés au parricide, au crime passionnel et aux tueurs en série, Daniel Zagury oblige la société à admettre que l’horreur absolue n’est pas étrangère à l’homme ordinaire.

En allant au delà des acquis psychiatriques, il tente de comprendre comment sont fabriqués de tels êtres humains.

FRANCE CULTURE (29/03/2018) Emission « Matières à penser » avec Antoine Garapon: Le basculement dans la barbarie

Comment expliquer que les actes les plus barbares soient souvent commis par des « hommes ordinaires » ?

Daniel Zagury, expert devant les juridictions criminelles, apporte des éléments de réponse à cette question qui a été posée pour la Shoah et qui revient aujourd’hui avec le terrorisme islamiste voire avec les tueries de masse

(La barbarie des hommes ordinaires, L’Observatoire, 2018).

Bibliographie: La barbarie des hommes ordinaires : ces criminels qui pourraient être nousDaniel Zagury Editions de l’Observatoire, 2018