Thomas Legrand profite de cette semaine de Grenelle contre les violences faites aux femmes pour faire entendre un son provenant des archives de l’INA. Cela vient d’un reportage télévisé par France 3 Nancy, réalisé en 1975. On y voit des hommes évoquer la question des viols.
Journaliste : Est-ce que vous avez déjà eu envie de violer une femme ?
– Oui, d’une certaine façon
Journaliste : Vous avez déjà violé une femme ?
– Non, je serais incapable de le faire
– Parce que cela ne m’est pas venu à l’idée
– Sa femme, c’est marrant…
– La violer, non pas la violer, avoir des pensées, de faire des choses
Journaliste : Qui sont les violeurs d’après vous ?
– Je ne pense pas que quelqu’un d’équilibré pense à violer une femme
– Des types en manque
Journaliste : Vous avez déjà violé des femmes ?
– Oui
Oui, dit-il à la caméra. On entend beaucoup aujourd’hui les jérémiades des déclinistes et des tenants du « c’était mieux avant » ou du « on ne peut plus rien dire ». Mais écoutons ce que l’on pouvait dire au temps béni des années 1970 :
Journaliste : Qui sont les femmes qui se font violer ?
– Celles qui sont imprudentes, les aguicheuses…
– Ça dépend de leurs tenues je crois, vestimentaires
– Les pauvres filles qui se sont laissées avoir
– Une femme majeure, elle ne peut pas être violée vu qu’elle a été mariée ou elle est avec un homme déjà
Journaliste : Est-ce que les femmes qui sont violées l’ont provoqué d’après vous ?
– Je ne pense pas
Journaliste : Mais vous disiez qu’elles sont consentantes ?
– Mais à un moment donné, elles sont consentantes
– Il faut qu’une femme soit consentante pour être violée
– On ne doit pas pouvoir les violer
Journaliste : On ne doit pas pouvoir les violer ?
– Je pourrais vous dire la technique pour les violer, on n’a qu’à les renverser
– C’est difficile de violer une femme quand elle veut pas
– Ce sont des femmes qui en ont envie de toute façon
Journaliste : Quand une femme dit qu’elle s’est fait violer, est-ce que vous la croyez ?
– Pas toujours, il y a toujours quelqu’un qui est consentant
– Pas vraiment toujours mais la réaction qui consiste à douter systématiquement n’est pas fondée non plus car le vrai viol existe
– Le viol à proprement parler, ça n’existe pas
– On dit qu’une femme s’est trouvée seule et par conséquent elle l’a cherché, comme s’il n’était pas naturel qu’une femme puisse se retrouver seule quelque part et qu’automatiquement comme ça, elle soit obligée de risquer un viol, non ?
Journaliste : Est-ce que toutes les femmes ont envie de se faire violer ?
– Je pense oui, sincèrement oui.
si le lien est brisé:
http://psychocriminologie.free.fr/wp-content/uploads/audio/FI2019-cultureduviol.mp3
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