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Formation à l’Entretien Motivationnel en milieu pénal : Élaboration d’un plan type

décembre 10th, 2020 | Publié par crisostome dans CCP | ENTRETIEN MOTIVATIONNEL | PROBATION

Journal fédéral de la probation (septembre 2008) Formation à l’Entretien Motivationnel dans le domaine de la justice pénale : Élaboration d’un plan type

Comment implanter l’EM dans les services? Quelle formation? quelle évaluation de la montée en compétence des agents formés? Cet article propose plusieurs pistes intéressantes pour les institutions qui voudraient implanter durablement l’EM dans leurs services.

Bien que l’EM bénéficie d’un bon soutien dans de nombreux domaines du changement de comportement, il y a eu relativement peu de recherches sur l’utilisation de l’EM dans les milieux de la justice pénale, et encore moins d’études spécifiques aux milieux de la probation. Une étude récente portant spécifiquement sur l’EM dans la justice pénale (McMurran, sous presse) a identifié 19 études dans lesquelles l’EM a été utilisée pour cibler les délinquants toxicomanes (N=10), les délinquants coupables de violence domestique (N=3), les délinquants pour CEA (N=5) et la délinquance générale (N=1). L’examen a conclu que l’EM améliorait la rétention générale dans le traitement, renforçait la motivation au changement et réduisait la délinquance, bien qu’il y ait eu des variations entre les études. À titre d’exemple, Ginsburg et ses collaborateurs (2000) ont randomisé les détenus en fonction de l’utilisation de l’EM ou des conditions de contrôle. Par rapport aux participants du groupe témoin, ceux qui ont reçu un entretien motivationnel ont montré une reconnaissance accrue de leur comportement de consommation d’alcool comme un problème. Dans une autre étude, les contrevenants pour conduite en état d’ébriété pour la première fois ayant une peine d’emprisonnement de 28 jours ont été randomisés pour recevoir ou non un programme de traitement intégrant les principes de l’EM (Woodall et al., 2007). À 6, 12 et 24 mois après la sortie de prison, les personnes ayant suivi le programme ont fait état d’une réduction plus importante de leur consommation d’alcool et d’une diminution de l’alcool au volant, par rapport aux participants qui n’avaient été qu’incarcérés. En outre, parmi les participants qui répondaient aux critères du trouble de la personnalité antisociale (antisocial personality disorder ou ASPD), le programme a permis des gains plus importants que ceux des participants ASPD qui n’ont pas reçu de traitement. Enfin, dans le cadre d’une probation, Harper et Hardy (2000) ont fait état d’effets positifs plus importants sur la reconnaissance des problèmes des probationnaires qui ont été confiés à un agent formé à l’EM, par rapport aux probationnaires confiés à un agent non formé à l’EM. Cependant, il n’est pas certain que l’étude ait utilisé l’assignation aléatoire, et le groupe de contrôle a également montré certains progrès au cours de l’étude.

En plus de ces preuves directes, il y a au moins trois raisons pratiques de croire que l’EM pourrait être applicable dans un cadre de justice pénale, et dans un cadre correctionnel communautaire en particulier. Tout d’abord, l’EM a fait ses preuves dans des domaines qui peuvent être pertinents pour les services correctionnels communautaires, tels que la préparation des clients à s’engager dans des programmes de traitement de l’alcoolisme et de la toxicomanie (Baker et al., 2002 ; Daley, Salloum, Zuckoff, Kirisci, & Thase, 1998 ; Miller, Meyers, & Tonigan, 1999). En outre, l’EM s’est avéré efficace dans d’autres contextes où les interactions entre le professionnel et le client peuvent être brèves et multidimensionnelles, comme lors des consultations médicales (Heather, Rollnick, Bell et Richmond, 1996). Enfin, de grandes études sur le traitement des dépendances, telles que le projet MATCH (Project MATCH Research Group, 1998), ont fait état d’effets similaires de l’EM chez les clients délinquants et non délinquants. Sur la base de ce raisonnement, un récent manuel publié par le National Institute on Corrections (Walters, Clark, Gingerich, & Meltzer, 2007) présente des stratégies pour adapter l’EM au milieu de la probation et de la libération conditionnelle. En particulier, le manuel traite des moyens d’intégrer le style de l’EM à certaines des caractéristiques techniques des services correctionnels communautaires, comme le double rôle de l’agent, l’accent mis sur les comportements multiples et les contraintes de temps. Cet effort est cohérent avec les efforts passés pour adapter l’EM aux soins de santé et autres environnements brefs, tout en conservant le style général de l’approche (Resnicow, DiIorio et al., 2002 ; Rollnick & Heather, 1992).

Formation_EM_justice_penale (fr)

version originale en anglais

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