
Que dit la recherche?
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Méta-analyse de Jespersen et al. (2009): Cette étude, publiée dans Child Abuse & Neglect, a comparé les historiques d’abus sexuels chez 1 037 agresseurs sexuels adultes et 1 762 autres délinquants (Sexual abuse history among adult sex offenders and non-sex offenders: A meta-analysis). Les résultats montrent que les agresseurs sexuels sont 3,36 fois plus susceptibles d’avoir été abusés sexuellement enfants comparés à d’autres délinquants.
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Nous avons observé une prévalence plus élevée d’antécédents d’abus sexuels chez les délinquants sexuels adultes que chez les non-délinquants sexuels (Odds Ratio=3,36, intervalles de confiance à 95% de 2,23-4,82). Les deux groupes ne diffèrent pas de manière significative en ce qui concerne les antécédents d’abus physiques (OR=1,50, 95% CI=0,88-2,56). La prévalence des antécédents d’abus sexuels était significativement plus faible chez les délinquants sexuels contre des adultes que chez les délinquants sexuels contre des enfants (OR=0,51, IC à 95%=0,35-0,74), alors que l’inverse a été constaté pour les abus physiques (OR=1,43, IC à 95%=1,02-2,02). L’hypothèse de l’abusé sexuel / abuseur sexuel est confirmée, en ce sens que les délinquants sexuels sont plus susceptibles d’avoir été abusés sexuellement que les autres délinquants, mais pas plus susceptibles d’avoir été abusés physiquement.
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Étude de Drury et al. (2019) : cette recherche a examiné une population quasi complète de clients correctionnels en liberté surveillée dans le Midwest des États-Unis (Childhood sexual abuse is significantly associated with subsequent sexual offending: New evidence among federal correctional clients).
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Résultats clés : Bien que 95 % des victimes d’agressions sexuelles ne deviennent pas agresseurs sexuels, les hommes victimes d’agressions sexuelles étaient plus de huit fois plus susceptibles que la population générale de commettre une infraction sexuelle.
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Étude prospective de Widom et Massey (2015): Cette étude a suivi prospectivement des cas documentés d’abus et de négligence dans l’enfance, comparés à un groupe témoin, jusqu’à un âge moyen de 51 ans. Elle a trouvé que les individus avec des historiques d’abus physique ou de négligence avaient un risque accru d’arrestation pour crimes sexuels, mais pour des antécédents d’agressions sexuelles, l’odds ratio ajusté de 2,13 n’était pas significatif (IC 95 % : 0,83-5,47).
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Interprétation : Cette étude ne soutient pas l’hypothèse que les enfants abusés sexuellement sont particulièrement à risque de devenir agresseurs sexuels, contrairement aux victimes d’abus physique ou de négligence.
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Étude
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Année
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Type d’étude
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Échantillon
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Résultats clés
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Limites
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Jespersen et al.
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2009
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Méta-analyse
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1 037 agresseurs sexuels, 1 762 autres délinquants
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OR = 3,36 pour l’ASM chez agresseurs sexuels vs autres délinquants
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Hétérogénéité des études
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Drury et al.
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2019
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Étude correctionnelle
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Clients correctionnels fédéraux
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Association significative entre ASM et infractions sexuelles, contrôles inclus
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Population spécifique
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Widom et Massey
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2015
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Étude prospective
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908 cas, 667 contrôles
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Pas d’association significative pour l’ASM, mais pour abus physique/négligence
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Taille d’échantillon limitée
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