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Exercice de restructuration cognitive pour les AICS

février 24th, 2025 | Publié par crisostome dans ACC | AICS
La restructuration cognitive est une technique clé de la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), visant à identifier et modifier les pensées irrationnelles ou déformées qui influencent les émotions et comportements. Pour les délinquants sexuels, elle cible spécifiquement les distorsions cognitives, telles que la minimisation du mal causé, le blâme de la victime, ou la croyance en des mythes sur le viol, qui soutiennent leur comportement délinquant. Ces distorsions incluent des idées comme « la victime le voulait » ou « ce n’est pas si grave », souvent observées dans la littérature, par exemple dans Assessment and Modification of Cognitive Distortions in Sex Offenders.
Que dit la recherche? 
Les recherches, comme celles publiées dans Recent advances in therapy for sexual offenders, indiquent que la TCC, incluant la restructuration cognitive, est l’une des interventions les plus efficaces pour réduire la récidive. Elle vise à défier les rationalisations et minimisations, à améliorer l’empathie pour la victime, et à développer des compétences de prévention de la rechute. Cependant, l’impact à long terme reste débattu, avec des études comme Sexual Offender Treatment Effectiveness Within Cognitive-Behavioral Programs montrant des résultats hétérogènes.
Les distorsions cognitives spécifiques aux délinquants sexuels incluent la perception des enfants comme des êtres sexuels, la minimisation du préjudice, ou la croyance en l’entitlement sexuel, comme détaillé dans Review of the Cognitive Distortions in Child Sex Offenders. Ces croyances sont souvent explorées dans des programmes comme le Sex Offender Treatment Program (SOTP) aux États-Unis, mentionné dans Rehabilitation Programs Division – Sex Offender Rehabilitation Programs, qui intègre la restructuration cognitive dans un cadre thérapeutique.

Exemple d’Exercice

L’exercice suit une structure en cinq étapes, dérivée de ressources comme Cognitive Restructuring – Psychology Tools, qui propose des techniques pour changer les pensées.
Les étapes incluent:
  • l’identification de l’infraction,
  • la liste des distorsions cognitives (pensées déformées),
  • l’évaluation des preuves,
  • le développement de pensées alternatives,
  • et la pratique régulière.
Cette approche est soutenue par des études comme Sex Offender Treatment – iResearchNet, qui décrivent des interventions cognitives pour défier les rationalisations.
Une attention particulière a été portée à inclure l’empathie pour la victime, souvent intégrée dans les traitements, comme mentionné dans Enhancing Victim Empathy for Sex Offenders. Bien que l’exercice principal se concentre sur les pensées, il encourage les délinquants à considérer la perspective de la victime, par exemple en évaluant l’impact de leurs actions. Des recherches comme Issues in the Assessment of Sexual Offenders’ Cognitive Distortions soulignent l’importance de mesurer ces distorsions pour guider le traitement.
L’exercice est conçu pour être utilisé avec un thérapeute, comme recommandé dans Cognitive Behavioral Therapy Interventions With Sex Offenders, pour assurer son efficacité. Il inclut des instructions claires, comme répéter les nouvelles pensées quotidiennement, pour renforcer le changement cognitif, aligné avec des pratiques décrites dans Treatment And Sexual Offence Recidivism.
Exemple:
Description de l’infraction
Pensée Déformée
Preuves Pour
Preuves Contre
Pensée Alternative Rationnelle
Impact sur Émotions/Comportement
Touché une enfant de 10 ans
Elle était séductrice
Elle souriait
Elle est un enfant, pas de consentement
Elle était juste amicale
Plus de remords, compréhension
Ce n’est pas grave
Pas de réaction immédiate
Abus a des effets à long terme
Abus sur enfant est un crime grave
Reconnaissance de la gravité
Je ne pouvais pas m’arrêter
Forte libido
Contrôle en d’autres situations
Je peux contrôler mes impulsions
Prendre responsabilité
Ce tableau aide à structurer la réflexion, facilitant l’identification et le défi des distorsions, comme suggéré dans Cognitive distortions and blame attribution in sex offenders against adults and children.
L’exercice est une adaptation des fiches de travail générales de restructuration cognitive, comme celles trouvées sur Cognitive Restructuring Worksheets & Example, ajustées pour les délinquants sexuels. Il reconnaît la complexité du sujet, avec des preuves variées sur l’efficacité à long terme, et recommande une supervision thérapeutique pour maximiser les bénéfices. Cette approche est cohérente avec les lignes directrices des programmes comme le Sex Offender Treatment Programme (STOP) au Royaume-Uni, mentionné dans Recent advances in therapy for sexual offenders.

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