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garofalo77

Rapport GOUJON, GAUTIER (2006) ; « Les délinquants dangereux atteints de troubles psychiatriques: comment concilier la protection de la société et une meilleure prise en charge médicale ? »

UNE ÉVALUATION ENCORE INSUFFISANTE DE LA DANGEROSITÉ
Le centre national d’observation de Fresnes (CNO) permet de placer sous observation, pendant six semaines, les personnes condamnées à de lourdes peines (supérieures à dix ans) ou dont le comportement a soulevé de graves difficultés. Chaque détenu dispose d’une cellule de 9 à 10 m2 et peut bénéficier d’activités sportives ou éducatives sans avoir cependant la possibilité de travailler. Une fiche quotidienne établie par un surveillant décrit son comportement.  Au terme des vingt-cinq jours au CNO, une proposition d’orientation du détenu est présentée sur la base d’un rapport de synthèse Selon les informations recueillies par vos rapporteurs, elle est prise en compte dans la majorité des cas par l’administration pénitentiaire qui décide en dernier ressort de l’affectation des condamnés. Pour vos rapporteurs, l’intérêt de ce dispositif tient dans la durée de l’observation et le caractère pluridisciplinaire de l’équipe chargée d’évaluer le comportement du détenu. En effet, l’encadrement comporte des surveillants volontaires spécialement choisis pour assurer cette double mission de surveillance et d’observation (vingt-six personnes) ainsi que des personnels d’insertion et de probation (4,5 équivalents temps plein) et une équipe de psychiatres vacataires (trois), psychologues (cinq contractuels à mi-temps) complétée par deux surveillantes directrices, un psychologue du travail et un moniteur de sport vacataire. Comme l’a indiqué le chef du service pénitentiaire d’insertion et de probation de la structure, les personnels ne se bornent pas observer le détenu mais ils cherchent aussi à engager une relation de dialogue afin de connaître leurs besoins et leurs attentes. Selon les constats dressés par le personnel médical, sur les soixante détenus du CNO, une majorité présente des troubles psychiatriques. La principale difficulté à laquelle se heurtent les personnels tient à la difficulté des condamnés –en particulier ceux souffrant de troubles de la personnalité– à reconnaître leur responsabilité dans les crimes qu’ils ont commis et, donc, à admettre le principe même d’une thérapie ou d’un accompagnement. Le dispositif connaît cependant une double limite. En premier lieu, la structure ne compte que 60 cellules. Ces capacités ne sont pas à la mesure des besoins, ce qui, comme le soulignait le rapport de la mission santé-justice entraîne souvent des délais d’attente importants avant le passage au CNO. Ensuite, le placement dans un autre établissement pénitentiaire ne permet pas d’assurer le suivi de la personne –même si les membres de l’équipe pluridisciplinaire du CNO peuvent désormais visiter régulièrement les établissements pénitentiaires- et s’accompagnent souvent d’une rupture dans la prise en charge thérapeutique, en particulier en cas d’affectation en maisons centrales où les équipes médicales apparaissent insuffisantes.

http://www.senat.fr/rap/r05-420/r05-4201.pdf

Si le lien est brisé: GOUJON GAUTIER

Rapport CLEMENT (2004)  « Sur le traitement de la  récidive des infractions pénales »

Une insuffisante évaluation de la dangerosité des détenus

L’évaluation actuelle de la personnalité des détenus privilégie leur dangerosité pour eux-mêmes (risque suicidaire), pour les gardiens surveillants et leurs codétenus (risque d’agression) ou pour l’administration pénitentiaire (risque d’évasion ou de trafics divers) mais nullement pour la société et les victimes potentielles (risque de récidive). La pratique en vigueur, bien que nécessaire, n’en demeure pas moins partielle et dépourvue de tout caractère prospectif sur la dangerosité du détenu qui est généralement définie comme « un phénomène psychosocial caractérisé par les indices révélateurs de la grande probabilité pour un individu de commettre une infraction contre les personnes ou les biens. ». Or, parce que récidive et comportement dangereux ont partie liée, la mission souhaite la mise en place d’instruments spécifiques tendant à mesurer la dangerosité des détenus toute au long de leur période d’incarcération, notamment lorsqu’il s’agit de délinquants sexuels (proposition n° 14). Bien évidemment, s’agissant de comportements humains, l’établissement d’une probabilité de cette nature ne peut être certain et doit être le résultat d’une discipline aussi scientifique et sérieuse que possible. Ainsi que l’a précisé le docteur Louis Roure dans le document qu’il a remis à la mission, « lorsque l’on parle de récidivisme, se pose immédiatement la question du pronostic. Celui-ci se confond, dans une très large mesure, avec celui de l’état dangereux. Il s’agit d’une notion extrêmement importante, bien que mal connue en France. Ceci s’explique par le fait que notre pays privilégie toujours la clinique par rapport aux statistiques et à l’évaluation, malgré des efforts trop timides en matière d’épidémiologie. L’état dangereux et son pronostic, ne procèdent pas exclusivement de méthodes cliniques médicales classiques » car « il n’existe aucune méthode en soi, actuellement susceptible d’être totalement fiable dans le repérage de ce que l’on appelle l’état dangereux ».
A titre d’exemple, l’appréciation par les médecins, les magistrats ou les policiers d’un acte exhibitionniste que l’auteur risque de renouveler va être fort diverse, certains ne le considérant pas comme dangereux et contestant l’opportunité de leur intervention sur le sujet, d’autres, à l’inverse, jugeant cet acte comme hautement nuisible sur le plan social et estimant que le risque de renouvellement des faits rend le mise en cause d’autant plus dangereux. L’appréciation de la dangerosité et la mesure de la probabilité de commission d’une infraction constitue donc un exercice particulièrement délicat qui doit néanmoins être mise en œuvre au travers d’une méthodologie pluridisciplinaire associant des expertises psychiatriques, médico-psychologiques et comportementales du condamné car, « aucun secteur de la médecine ou du domaine social ne saurait rester étranger à la criminologie. S’intéresser au récidivisme, c’est s’intéresser à un des aspects principaux des deux disciplines médicales et criminologiques. La récidive c’est, étymologiquement « celui qui tombe ». On parlera de récidivisme sur le plan criminologique et de rechute sur le plan médical ».

http://www.assemblee-nationale.fr/12/pdf/rap-info/i1718.pdf

Si le lien est brisé: Rapport_clement_2004

B. Gravier, Y. Lustenberger (2005) – L’évaluation du risque de comportements violents : le point sur la question 

La survenue d’un acte violent pose la question de la structure psychique de celui qui commet cet acte. L’anticipation de la dangerosité va bien au-delà de cette question. Elle doit tenir compte du contexte, de ce que l’auteur peut induire chez ceux qui l’approchent et de la réponse qui va suivre l’évaluation. Les travaux récents préfèrent se focaliser sur l’évaluation du risque de comportements violents. Un certain nombre d’instruments ont ainsi été élaborés pour contribuer à cette évaluation. Ceux-ci sont de deux sortes : certains privilégient la définition d’une probabilité statistique, dite actuarielle, d’autres contribuent à l’élaboration de jugements cliniques. La psychopathie, sa définition et sa compréhension tiennent une place centrale dans ce processus qui permet de définir un certain nombre d’indicateurs utiles autant à la gestion qu’à l’élaboration d’une clinique du risque violent.

http://senon-online.com/Documentation/telechargement/3cycle/Droit/ENM/ENM%202009/gravier.pdf

Haute Autorité de Santé (2006) – Audition publique, Prise en charge de la psychopathie  (15 et 16 décembre 2005), Paris (Ministère de la Santé et des Solidarités), Rapport d’orientation (Mai 2006)

Pour le grand public, la psychopathie est une notion péjorative et inquiétante. Elle est essentiellement perçue à partir des comportements agressifs les plus visibles. En témoigne l’utilisation dans le langage courant du mot psychopathique pour tout comportement violent qui fait peur ou qu’on ne comprend pas. Nourrie de nombreuses références cinématographiques, la représentation du psychopathe violent et délinquant reste forte. Malgré la force de ces représentations, les psychopathes n’ont jusqu’à présent été l’objet d’aucune politique publique spécifique. Ils voyagent, sans beaucoup de coordination, entre la rue, le secteur psychiatrique, la prison et les structures d’hébergement et de réinsertion sociale. Les multiples professionnels concernés s’accordent pour dire qu’ils existent en grand nombre et qu’ils ne font pas l’objet d’une prise en charge à la hauteur des enjeux. Il s’agit là d’un consensus fort.

Psychopathie – Recommandations.pdf (78.44 Ko)

HauteAutoriteSante(2005)-Psychopathie RapportOrientation (335.83 Ko)

Psychopathie -Textes des experts.pdf (1.82 Mo)

 

G. SERIO, S. AIGROT, N. LONGUET, J. DAUMAL,  D. RIVALS-HAULLER (2003); Prise en charge des psychopathes graves au quartier de la maison centrale de Château-Thierry

Contrairement à la procédure d’affectation antérieure, la nouvelle procédure d’affectation dans sa paradoxalité, cible très clairement les psychopathies graves comme critère d’affectation, alors que nous recevions auparavant, avec la même paradoxalité, une majorité des psychotiques chroniques. Ce recentrage sur ce que nous appellerons le noyau dur des psychopathies est à la fois un défi diagnostique, thérapeutique et pronostique.

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Collection Yakapa: Infanticides et Néonaticides

juin 8th, 2012 | Publié par risk.assessment dans DOCUMENTS | OUVRAGES - (0 Commentaire)

Il ne s’agit certes pas d’excuser les crimes commis mais de transformer les faits divers en récits de vie, afin de les appréhender autrement et de les prévenir.

Comme le rappelle Sophie Marinopoulos, psychologue, psychanalyste, dans le livre Temps d’arrêt « Infanticides et néonaticides », l’infanticide prend généralement place dans les troubles de la parentalité. Ceux-ci peuvent se décliner sous différentes formes de liens, susceptibles pour certains de conduire à la mort de l’enfant.

– les liens impossibles, comme dans les cas d’abandon ;
– les liens insaisissables, comme dans les cas de délaissement ;
– les liens discontinus, comme dans les cas de carence ;
– les liens violents, comme dans les cas de maltraitance ;
– les liens déplacés, comme dans les cas d’abus sexuel ;
– les liens meurtriers, comme dans les cas d’infanticide ;
– les liens vides, comme dans les cas de néonaticide.
– ….

Cet ouvrage tend à une compréhension profonde, intérieure, qui va là où les émotions surgissent et créent des enjeux psychiques souvent insoupçonnables, à l’origine de chaque histoire singulière.

http://www.yapaka.be/sites/yapaka.be/files/publication/TA_WEB-45-Infanticide-1.pdf

 

L VILLERBU (2011) QUE VEUT LA DANGEROSITE ?

juin 3rd, 2012 | Publié par risk.assessment dans articles | DANGEROSITE - (0 Commentaire)

QUE VEUT LA DANGEROSITE ? La dangerosité et ses mutations paradigmatiques. L-M Villerbu, ICSH-CIS CrimSo Rennes2-France

Criminologie clinique ou clinique criminologique ?
• Dans le premier cas une discipline( qui n’est pas une science) se référent à la psychiatrie ou la psychologie clinique interroge du criminel
• Dans le second cas une méthode expérimentale prend un champ comme objet de savoirs sur , théorise, ou bien théorise de la pratique ou bien pratique de la théorie.
• Et le criminel devient le moment dans un contexte d’une pratique infractionnelle, de soi, de l’autre ou monde.

dangerosite-risque-et-incidences