Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
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1. Qui est Faye S. Taxman ?

University Professor Faye Taxman outside the Fairfax County Courthouse. Photo by Alexis Glenn/Creative Services/George Mason University

Faye Taxman est professeure à l’université George Mason et directrice du Center for Advancing Correctional Excellence (ACE!) (content.sitemasonry.gmu.edu). Experte en criminologie des services de santé, elle est reconnue pour ses travaux pionniers sur l’implémentation de pratiques fondées sur les données scientifiques dans le système correctionnel, notamment les modèles de probation innovants et l’articulation entre justice et santé publique.

2. CCP & RNR : définitions clés

Les Core Correctional Practices (CCP), développées à la fin des années 1970, regroupent cinq dimensions essentielles d’intervention en probation/parole, fondées sur les théories de l’apprentissage social et de la gestion comportementale. Elles s’inscrivent dans le cadre du modèle Risk‑Need‑Responsivity (RNR), qui préconise d’adapter les interventions selon le niveau de risque, les besoins criminogènes spécifiques et la capacité de réception du client .

3. Les composantes centrales du CCP

D’après Andrews & Kiessling (1980), les CCP incluent :

  • Renforcement positif : encourager les comportements prosociaux.
  • Modélisation prosociale : illustrer les comportements attendus.
  • Résolution de problèmes : aider à repérer et traiter les causes sous-jacentes de la délinquance.
  • Entretien motivationnel et restructuration cognitive : techniques pour favoriser l’engagement du client ( cep-probation.org).

Durant des contacts en face‑à‑face, l’agent supervision doit aller au‑delà des simples contrôles : c’est l’occasion d’évaluer les facteurs criminogènes et de soutenir la motivation du client vers le changement .

4. L’apport de Taxman : formations et impacts

Professeure Taxman a intégré ces pratiques dans des dispositifs de formation pour agents corretionnels et probation, avec évaluation par essais contrôlés :

  • Environ 16 % de réduction de la récidive chez les personnes encadrées par un agent formé aux CCP vs. intensifs sans CCP (tandfonline.com).
  • Une réduction de 13 points de pourcentage des taux de récidive lorsque les agents utilisent ces compétences .

Elle a aussi appliqué ses méthodes dans le Global Institute, en dispensant une formation axée sur les CCP et le modèle RBR, notamment dans un programme européen à Barcelone .

5. Taxman : mise en œuvre et outils

Outre ses publications, Taxman a conçu des outils pratiques comme le RNR Simulation Tool ou CJ-TRAK, permettant aux agences de :

  1. Diagnostiquer les besoins criminogènes.
  2. Cartographier leurs programmes disponibles.
  3. Repérer les lacunes et ajuster leurs interventions.

Elle s’est aussi impliquée avec le Global Community Corrections Initiative, promouvant l’implémentation des CCP à l’échelle internationale.

6. Perspectives et défis

  1. Former les agents avec rigueur et suivi continu (booster sessions, coaching).
  2. Réconcilier supervision et bien-être : Taxman insiste sur l’équilibre entre conditionnel et encouragement, afin d’éviter l’alourdissement des exigences.
  3. Déployer les outils comme le RNR tool dans divers contextes (jails, probation, traitement des addictions).

7. Pourquoi s’intéresser aux CCP aujourd’hui ?

  • Efficacité prouvée : baisse significative de la récidive à court et moyen terme.
  • Fondement scientifique : ancrage dans des théories comportementales bien établies.
  • Transférabilité : applicables globalement, avec adaptation locale.

 Conclusion

L’œuvre de Faye Taxman avec les Core Correctional Practices incarne une avancée majeure dans la transformation des pratiques correctionnelles, son approche s’appuyant sur des preuves solides, des outils d’évaluation pragmatiques et un accent fort sur la formation des intervenants. Sa méthodologie, éprouvée par la recherche et l’expérimentation, constitue aujourd’hui un modèle international pour allier sécurité publique et réinsertion efficace.

Pour aller plus loin :

  • Tools of the Trade: A Guide to Incorporating Science into Practice de Taxman (2004)
  • Implementing Evidence‑Based Community Corrections and Addiction Treatment (2012, avec Belenko)

 

DASH : Un outil central pour évaluer le risque en matière de violences conjugales

Dans le champ de la criminologie appliquée et de la protection des victimes, disposer d’outils fiables pour évaluer le risque est essentiel. L’un des instruments les plus utilisés dans le monde anglo-saxon est le DASH, acronyme de Domestic Abuse, Stalking and Honour-Based Violence. Développé au Royaume-Uni par Laura Richards, ancienne analyste comportementale à Scotland Yard, cet outil s’est imposé comme une référence dans l’évaluation du risque de violence domestique, de harcèlement criminel et de violences liées à l’honneur.

Qu’est-ce que le DASH ?

Le DASH est un outil standardisé de repérage et d’évaluation des risques, utilisé principalement par les forces de l’ordre, les services sociaux, les professionnels de la santé et les associations spécialisées. Il a été conçu pour :

  • Identifier les facteurs de risque immédiats dans les situations de violence domestique ;
  • Faciliter une communication interprofessionnelle claire et rapide ;
  • Déclencher si nécessaire une mise à l’abri urgente ou un plan de protection de la victime.

L’outil s’appuie sur 27 questions standardisées, posées directement à la victime (ou remplies par un professionnel selon le contexte), et permet de mesurer l’imminence du danger.

Sur quels risques s’appuie-t-il ?

Le DASH évalue une série de facteurs de danger reconnus par la recherche scientifique comme prédictifs d’une aggravation de la violence ou d’un passage à l’acte létal. Parmi eux :

  • La récence et la fréquence des violences ;
  • Les menaces de mort, de suicide ou de violences contre les enfants ;
  • La présence d’armes ou l’accès à celles-ci ;
  • La jalousie excessive, le contrôle coercitif ou le harcèlement après séparation ;
  • Les conduites à risque (addictions, troubles mentaux, isolement social) chez l’auteur ;
  • Le contexte culturel ou familial favorisant des violences liées à l’honneur.

Pourquoi est-il utile ?

Le DASH permet une approche structurée, fondée sur des données probantes, pour identifier les situations où le danger est élevé. Il facilite la prise de décision rapide, notamment en matière de protection judiciaire (ordonnances d’éloignement, intervention des services sociaux, mesures d’hébergement d’urgence, etc.).

Dans certains cas, il permet de mobiliser une conférence MARAC (Multi-Agency Risk Assessment Conference), réunissant différents professionnels autour des cas à haut risque afin d’assurer une réponse coordonnée.

Limites et enjeux

Comme tout outil, le DASH ne remplace pas le jugement clinique. Il est un aide à la décision, mais son efficacité dépend :

  • De la formation des professionnels à son usage ;
  • Du climat de confiance permettant aux victimes de répondre honnêtement ;
  • De sa mise à jour en fonction des nouvelles connaissances sur la dynamique des violences conjugales.

En France, bien que des outils similaires existent (comme le VIOLENCI ou les grilles du protocole de repérage du danger imminent), l’usage du DASH est encore rare, mais inspirant pour les pratiques professionnelles en développement.

Pour aller plus loin

  • Télécharger la grille DASH (en anglais) : SafeLives UK – DASH RIC
  • Formation gratuite en ligne : certaines plateformes proposent une initiation à l’utilisation du DASH pour les professionnels intervenant auprès de victimes.
  • Richards, L. (2009). Domestic Abuse, Stalking and Harassment and Honour-Based Violence Risk Identification Checklist (DASH).

 

https://safelives.org.uk/wp-content/uploads/Dash-risk-checklist-quick-start-guidance.pdf 

SafeLives Dash risk checklist_FR

RISK AND NEEDS ASSESSMENT IN PROBATION AND PAROLE: The Persistent Gap Between Promise and Practice, William D. Burrell

Risk and need assessment (RNA) is a common element

Éléments d’un système complet d’évaluation et de gestion des cas

1 Instruments d’évaluation actuarielle

  • Développés sur la population cible à l’aide d’une méthodologie appropriée
  • Échantillons de construction et de validation

2 Ciblés sur une population spécifique et un point de décision

  • Population : adultes, mineurs, délinquants sexuels, délinquants violents
  • Points de décision : admission (mineurs), libération avant le procès, déjudiciarisation, condamnation, surveillance, libération conditionnelle , libération, réinsertion

3 Validé sur la population locale s’il a été développé ailleurs

4 Revalidation périodique des instruments — tous les cinq ans

5 Évaluer les risques, les besoins et les points forts/facteurs de protection

6 Utiliser des facteurs statiques et dynamiques

7 Instrument de dépistage (screening) pour identifier les cas à faible risque

  • Économiser les ressources pour une évaluation complète des cas à haut risque

8 Dérogation professionnelle (quand l’avis du professionnel diverge des résultats de l’outil d’évaluation)

  • Politique écrite
  • Examen et approbation des dérogations par la hiérarchie
  • Suivi et retour d’information

9 Réévaluation périodique des risques et des besoins

  • Fréquence suggérée : six mois pour les adultes, trois mois pour les mineurs

10 « Plans de cas » (planification du traitement pénitentiaire)  dynamiques basés sur des facteurs criminogènes

  • Mises à jour régulières liées à la réévaluation

11 Assurance qualité/contrôle qualité

  • Suivi des performances et retour d’information au personnel

12 Programmes complets d’intervention

  • Théorie et justification de l’instrument, processus de développement
  • Développement des compétences et pratique
  • Formation de rappel si nécessaire
  • Formation de mise à niveau régulière

13 Intégration et alignement avec la mission, les politiques et les procédures de l’agence

14 Participation du personnel à :

  • La sélection des instruments
  • L’élaboration des politiques et des procédures
  • La mise en œuvre
  • La formation
  • Le suivi

15 Rapports réguliers sur les résultats de la supervision liés aux scores de risque et de besoin

 

La surveillance communautaire — plus connue sous les formes de probation et de libération conditionnelle — est-elle vouée à être le parent pauvre des réponses pénales ? La criminologue Faye S. Taxman , dans l’article intitulé To Be or Not To Be: Community Supervision Déjà Vu,  explore les promesses non tenues et les espoirs renouvelés autour de la supervision des personnes placées en milieu ouvert.

De la sanction à la réhabilitation : une lente transition

Depuis les années 1970, la supervision communautaire a évolué d’une logique centrée sur la réhabilitation à un modèle axé sur le contrôle, en écho à un virage plus punitif de la justice pénale. Dans cette dynamique, les agents de probation sont souvent réduits à surveiller des conditions multiples (tests urinaires, interdictions diverses, respect des horaires), avec un effet limité sur la récidive.

Taxman rappelle que cette intensification des contrôles, incarnée par les programmes de supervision intensive, n’a pas tenu ses promesses : plus de contacts n’ont pas entraîné de meilleures trajectoires pour les personnes suivies, mais davantage de violations techniques et de retours en prison.

 Une nouvelle génération de modèles hybrides

L’autrice documente l’émergence de modèles dits « principe-basés », qui intègrent à la supervision des pratiques de traitement : accompagnement des addictions, incitations positives, implication directe des agents dans le changement de comportement, etc. Des initiatives comme les tribunaux de la drogue ou le programme Break the Cycle illustrent ce tournant.

Le cœur de cette nouvelle approche ? Miser sur la relation entre l’agent et la personne suivie, et sortir de la logique punitive pure. Cela suppose une formation renforcée des agents à des outils comme l’entretien motivationnel, la fixation d’objectifs, ou encore l’utilisation de renforts positifs — autant d’éléments absents du modèle traditionnel.

Le défi de l’organisation : vers un changement systémique ?

Taxman insiste : pour que la supervision change réellement, il faut aller au-delà de la simple addition de programmes. Il s’agit de transformer la culture des agences de probation. Cela implique :

  • une redéfinition du rôle des agents,
  • des outils d’évaluation du risque et des besoins,
  • une stratégie managériale pour soutenir le changement,
  • une vision réaliste des objectifs (réduction partielle de la récidive, pas éradication totale).

Le passage à une supervision dite « evidence-based » (fondée sur les preuves) devient central : identifier les bons profils, offrir les bons services, évaluer les résultats. Le modèle Risk-Need-Responsivity (RBR) devient la boussole de cette transformation.

Réencadrer la mission : de la “sale besogne” à l’intervention valorisée

Inspirée des travaux sur les « métiers sales » (dirty work), Taxman propose trois leviers symboliques pour réhabiliter le travail des agents de probation :

  • Reframing : redonner du sens au travail, le présenter comme protecteur de la société.
  • Recalibrating : adopter des standards réalistes, comme viser une baisse de la récidive de 10 % plutôt qu’une utopie de 0 %.
  • Refocusing : mettre en avant les aspects constructifs du travail, plutôt que le contrôle et la sanction.

 Et maintenant ?

Avec plus de 6 millions de personnes sous contrôle judiciaire aux États-Unis (dont 70 % en milieu ouvert), l’enjeu est considérable. La supervision communautaire pourrait devenir un levier majeur de réduction de la récidive — à condition de repenser ses finalités et ses pratiques. La probation ne doit pas être un sous-produit de l’enfermement, mais une réponse pénale à part entière, intégrant soutien, responsabilisation et traitement. Le défi est autant organisationnel qu’éthique : sommes-nous prêts à faire confiance à ceux que la justice place sous surveillance, et à ceux qui les accompagnent ?

Professor Faye Taxman, Mason University

Faye S. Taxman est professeur à l’université George Mason. Elle est reconnue pour son travail dans le développement de modèles de systèmes de soins continus qui relient la justice pénale à d’autres systèmes de prestation de services, ainsi que pour la réorganisation des services de probation et de surveillance des libérations conditionnelles, et pour les modèles de changement organisationnel. Elle a mené une enquête organisationnelle à plusieurs niveaux sur les systèmes correctionnels et de traitement de la toxicomanie afin d’examiner l’utilisation des pratiques fondées sur des données probantes dans les établissements correctionnels et de traitement de la toxicomanie et les facteurs qui influent sur l’adoption de processus et d’interventions fondés sur des données scientifiques. Elle a réalisé plusieurs études qui examinent l’efficacité de divers modèles de transfert de technologie et de processus d’intégration du traitement et de la supervision. Dans une étude, elle explore l’utilisation de la gestion des contingences et des systèmes d’incitation pour les délinquants toxicomanes.

exemple d’illustration tiré de « tools of the trade » De F Taxman

Ses travaux couvrent l’ensemble du système correctionnel, des prisons aux services correctionnels communautaires, en passant par les délinquants adultes et mineurs. Elle a bénéficié de trois R01 du National Institute on Drug Abuse et d’un accord de coopération. Elle a également reçu des fonds du National Institute of Justice, du National Institute of Corrections et du Bureau of Justice Assistance pour ses travaux. Elle a des « laboratoires » actifs avec son accord de 18 ans avec le Maryland Department of Public Safety and Correctional Services et son accord de quatre ans avec le Virginia Department of Corrections. Faye Taxman (2011) «Comment les systèmes pénitentiaires peuvent prévenir la criminalité future». Elle est l’auteur principal de « Tools of the Trade : A Guide to Incorporating Science into Practice », une publication du National Institute on Corrections qui fournit un guide pour la mise en œuvre de concepts scientifiques dans la pratique. Elle fait partie des comités de rédaction du Journal of Experimental Criminology et du Journal of Offender Rehabilitation. Elle a publié des articles dans le Journal of Quantitative Criminology, le Journal of Research in Crime and Delinquency, le Journal of Substance Abuse Treatment, le Journal of Drug Issues, Alcohol and Drug Dependence et Evaluation and Program Planning. En 2002, elle a reçu le prix de l’Université de Cincinnati décerné par l’Association américaine de probation et de libération conditionnelle pour ses contributions dans ce domaine. Elle est membre de l’Academy of Experimental Criminology et du Correctional Services Accreditation Panel (CSAP) d’Angleterre. En 2008, la division « Sentencing and Corrections » de l’American Society of Criminology lui a décerné le titre de « Senior Scholar ». Elle est titulaire d’un doctorat de la Rutgers University-School of Criminal Justice et d’une licence de l’université de Tulsa.

Si le lien est brisé: tools of the trade

Stalking Assessment and Management (SAM)

SAM est un outil de type Structured Professional Judgment (SPJ), conçu spécifiquement pour évaluer et gérer les risques liés au stalking. Il a été développé par P. Randall Kropp, Stephen D. Hart, David R. Lyon et Jennifer E. Storey entre 2001 et 2008

Contenu et structure

  • 30 items répartis en trois domaines (10 items chacun) :

    Domaine Description
    Nature du stalking comportements concrets : collecte d’infos, menaces, violences…
    Facteurs du stalker obsession, colère, instabilité émotionnelle, dépendance…
    Vulnérabilités de la victime réponse incohérente, manque de ressources, instabilité…
  • Pour chaque item, on évalue sa présence actuelle ou passée, puis sa pertinence pour le risque futur .

 Processus en 6 étapes

  1. Recueil d’informations

  2. Codage des 30 items

  3. Appréciation de leur pertinence

  4. Élaboration de scénarios plausibles de risque futur

  5. Planification de stratégies de gestion adaptées

  6. Formulation d’un avis global :

    • Priorisation du dossier

    • Risque de récidive de stalking

    • Risque de violence physique grave

    • Pertinence de la peur de la victime

    • Urgence d’action

    • Délai de réévaluation

Fiabilité et validité 🧠

  • Fiabilité inter‑juges (ICC) :

    • Facteurs/rubriques : plutôt bonne à correcte Researchgate

    • Jugements conclusifs : variable (ICC .39 à .80 pour priorisation; .71 pour stalking, .44–.60 pour violence grave) criminal-justice
  • Validité concurrente : bonne corrélation avec le PCL:SV et le VRAG (psychopathie et violence) Wiley online

  • Validité prédictive :

    • Étude suédoise (2009) : nombre d’items présents corrélé avec le risque perçu Sage Journal

    • Étude US (2016) : score « Nature du stalking » prédictif de récidive. Score du stalker non. Les vulnérabilités de la victime non disponibles – Researchgate

Avantages et limites

+ Points forts :

  • Couvre des facteurs propres au stalking, non présents dans les instruments de violence générale academia.edu.

  • Utilisable en contexte policier, judiciaire, ou clinique .

– Limites :

  • Besoin de formations spécifiques pour garantir fiabilité et pertinence .

  • Recherches existantes souvent sur petits échantillons, rétrospectives.

  • Domaine vulnérabilité victime peu étudié dans certaines validations criminal-justice

Utilisation pratique

  • Utilisable par police, professionnels judiciaires et psychologues/psychiatres judiciaires .

  • Requiert une formation (ex. cours avec Kropp, 20–40 h certifiantes) .

En résumé

SAM est un outil structuré et rigoureux, conçu sur mesure pour le stalking, intégrant la collecte d’informations, l’évaluation de facteurs propres au stalker et à la victime, la formulation de scénarios de risque et la planification concrète de stratégies de gestion. Il a démontré une fiabilité correcte et une validité encourageante, mais gagne à être utilisé avec une formation préalable et dans le cadre d’une démarche d’évaluation rigoureuse.

Stalking Assessment and Management_FR

SAMkodschema.pdf

Le cyberviolentoscope

juin 19th, 2025 | Publié par crisostome dans VIOLENCE CONJUGALE - (0 Commentaire)

Les cyberviolences conjugales, c’est quoi ?

Dans le cadre des violences conjugales, les cyberviolences sont moins connues. Elles se manifestent sous plusieurs formes, plus ou moins identifiées, et continuent d’évoluer en même temps que les usages des nouvelles technologies. Difficiles à déceler et parfois même à tracer, elles s’inscrivent dans le continuum des violences conjugales et peuvent se manifester en même temps ou suite à d’autres formes de violences (verbales, physiques, sexuelles, psychologiques, économiques, administratives). Les cyberviolences conjugales font partie des violences dites invisibles et insidieuses, elles s’exercent autant dans l’espace privée que dans l’espace public.

Contrairement aux idées reçues, les cyberviolences ne touchent pas que les jeunes. En effet, 67% des appels au 3919 pour cyberviolences concernent des femmes de plus de 30 ans (Le 3919 est la ligne d’écoute nationale destinée aux femmes victimes de violences : Appelez le 3919 si vous éprouvez des doutes, des peurs, des questionnements sur une situation de violences, ou si vous avez besoin de renseignements ou besoin de soutien)

Afin d’aider à prévenir des cyberviolences, et de s’en protéger, la Fédération nationale Solidarité Femmes présente un nouvel outil à destination des femmes victimes : le cyberviolentoscope.

A l’instar du violentomètre, le cyberviolentoscope propose une pluralité de situations de cyberviolences au sein d’une relation et permet d’en mesurer la dangerosité. L’objectif est d’apporter via cet outil un premier niveau de sensibilisation autour des cyberviolences conjugales, de permettre à tout un chacun de mesurer si sa relation est fondée sur du respect, du consentement ou si des violences occurrent, dans une approche accessible et pédagogique.

Cyber-violentoscope-vff.pdf

Outils d’Évaluation/Dépistage de la Violence Conjugale


Approuvés par le Domestic Assault and Battery Advisory Board (1ᵉʳ juillet 2018)

Approved_DVEval_Assessment_Tools_7-1-2018

Légende des catégories :

  • R = Évaluation des risques

  • S = Abus de substances

  • M = Santé mentale

  • C = Combiné (Abus de substances/Santé mentale ou les trois)

  • O = Autre

  • V = Informations sur la victime


Tableau des outils approuvés

Type Nom de l’outil Description Qualifications requises Coût Plus d’informations
R Danger Assessment (DA) Aide à déterminer le risque de meurtre d’une femme par son partenaire. Nécessite une formation pour le score pondéré. Disponible en plusieurs langues. Basé sur le rapport de la victime. Formation en ligne (payante possible) Gratuit (copyright détenu par l’auteur) DANGER ASSESSMENT-5 (DA-5)_FR
R Domestic Violence Inventory (DVI) Outil pour évaluer les auteurs de violences conjugales (155 items, 30 min). Mesure : Véracité, Violence, Contrôle, Alcool, Drogues, Gestion du stress. Aucune formation Payant (en ligne) https://www.domestic-violence-inventory.com/dvi.html
R Domestic Violence Screening Instrument (DVSI/DVSI-R) Questions sur les antécédents criminels (violences, violations d’ordonnances). Facteurs : emploi, séparation récente, présence d’enfants. Approche statistique (sans jugement clinique). Aucune formation Sous copyright (autorisation requise) Contact : Joseph.DiTunno@iaud.et.gov

Domestic-Violence-Screening-Inventory-Revised-DVSI-R.pdf

R Idaho Risk Assessment of Dangerousness (IRAD) Identifie les risques futurs et indices de létalité. 7 domaines : antécédents, menaces de mort/suicide, séparation, comportement contrôlant, contact policier, abus d’alcool/drogues. Aucune formation Gratuit (en ligne) Idaho domestic fact sheet_FR

Idaho domestic violence supplement_FR

262RiskAssessme_00000002800.pdf

ICA-23.002-IRAD-Card-Rev-2023.pdf

Risk-Assessment-Interactive-Form.pdf

R Ontario Domestic Assault Risk Assessment (ODARA) Outil actuariel (13 facteurs) : menaces, isolement de la victime, antécédents violents, enfants en commun, violences pendant la grossesse, etc. Formation en ligne (payante possible) Gratuit (autorisation requise) ODARA_feuille_cotation
R Spousal Assault Risk Appraisal Guide (SARA) Checklist pour évaluer les facteurs de risque chez les auteurs de violences familiales. Sources multiples. Formation disponible (payante possible) Payant (en ligne) COTATION SARA
S Global Appraisal of Individual Needs (GAIN-I) Évaluation biopsychosociale complète (diagnostic, traitement). Axé sur l’abus de substances (AXIS I). Formation requise Payant (varie) GAIN%20I%205.7.0%20full.pdf
S GAIN Short Screener (GAIN-SS) Dépistage rapide (5 min) des troubles de santé comportementale. Aucune formation Payant (varie) GAIN-SS%20Manual.pdf
S Substance Abuse Subtle Screening Inventory (SASSI) Détecte les troubles liés aux substances (items subtils et explicites). Échelles de validité/défensivité. Formation disponible Payant https://www.pearsonclinical.ca/
S Adult Substance Use Survey (ASUS-R) Enquête d’auto-évaluation (alcool/drogues). Inclut santé mentale et non-conformité sociale/légale. Module de formation en ligne (payant)
S Addiction Severity Index (ASI) Entretien semi-structuré (7 domaines : médical, emploi, drogues, alcool, légal, familial, psychiatrique). Aucune Gratuit echelle_asi-annexe_2_des_recommandations.pdf
S Drug Abuse Screening Test (DAST) Dépiste les problèmes liés aux drogues (versions : DAST-10/20/28). Combinable avec l’AUDIT. Aucune Gratuit DAST-10-drug-abuse-screening-test.pdf
S Alcohol Use Disorders Identification Test (AUDIT) Identifie la consommation dangereuse d’alcool. Administration écrite/orale. Aucune Gratuit questionnaire-audit
S CAGE / CAGE-AID Dépistage ultra-bref de l’alcoolisme (CAGE) ou des drogues (CAGE-AID). Aucune Gratuit questionnaires-dautodepistage/consommation-problematique-cage-aid
S Michigan Alcohol Screening Test (MAST) Outil ancien (1971) pour identifier les buveurs dépendants. Aucune Gratuit depistage-des-problemes-dalcool
M Personality Inventory for DSM-5 (PID-5) Auto-évaluation des traits de personnalité (25 facettes : anhéronie, hostilité, impulsivité, etc.). Professionnel qualifié Gratuit APA_DSM5_The-Personality-Inventory-For-DSM-5-Full-Version-Adult.pdf
M PID-5 Brief Form (PID-5-BF) Version courte du PID-5 (5 domaines : affect négatif, détachement, etc.). Professionnel qualifié Gratuit APA_DSM5_The-Personality-Inventory-For-DSM-5-Brief-Form-Adult.pdf
C Millon Clinical Multiaxial Inventory (MCMI-IV) Évalue les difficultés émotionnelles/interpersonnelles (25 échelles). Aligné sur le DSM-5. Diplôme avancé + formation Payant https://onlinelibrary.wiley.com
C Minnesota Multiphasic Personality Inventory (MMPI-2) Test de personnalité pour diagnostiquer les troubles mentaux (567 items). Diplôme avancé + formation Payant https://www.pearsonclinical.fr
C DSM-5 Level 1 Cross-Cutting Symptom Measure Mesure transdiagnostique (23 questions, 13 domaines : dépression, anxiété, etc.). Professionnel qualifié Gratuit https://www.psychiatry.org
C Domestic Violence Risk Appraisal Guide (DVRAG) Échelle actuarielle (14 facteurs). Combinée au score PCL-R. Professionnel qualifié Gratuit (autorisation requise) Violences conjugales : un outil d’évaluation, la DVRAG
C Hare Psychopathy Checklist-Revised (PCL-R) Évalue la psychopathie et risque de récidive (20 items). Diplôme avancé + formation Payant Psychopathy Checklist-Revised (PCL-R)
C Hare PCL-Screening Version (PCL-SV) Version de dépistage du PCL-R (12 items). Diplôme avancé + formation Payant
C Personality Assessment Inventory (PAI) Test multifonction (22 échelles : dépression, anxiété, agression). Diplôme avancé + formation Payant https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/38461694/
O Stalking Assessment and Management (SAM) Évalue le harcèlement criminel (nature, facteurs de risque/vulnérabilité). Aucune formation Payant

SAMkodschema.pdf

Stalking Assessment and Management_FR

O Violence Risk Appraisal Guide (VRAG) Mesure du risque de violence générale (12 items, inclut PCL-R). Professionnel qualifié Gratuit (autorisation requise) VRAG-R-scoring-sheet-1.pdf
O Buss-Perry Aggression Questionnaire (AGQ) Questionnaire sur 4 dimensions de l’agression (29 items). Aucune formation Gratuit Questionnaire d’Agression de Buss & Perry (1993)
O Experiences in Close Relationships (ECR-R) Évalue l’attachement adulte (36 items). Formation requise Gratuit Attachment-ExperienceinCloseRelationshipsRevised
O Level of Service Inventory-Revised™ (LSI-R) Prédit la récidive et succès en probation (54 items). Aucune formation Payant (varie)
O Inventory of Offender Risk, Needs, Strengths (IORNS) Mesure les risques statiques/dynamiques et forces (130 items). Diplôme/licence sanitaire Payant https://www.nzcer.org.nz
O Patient Health Questionnaire (PHQ) Dépistage des problèmes physiques, dépression, anxiété, troubles alimentaires. Aucune formation Gratuit PHQ9_French_for_France
O Intimate Justice Scale Détecte les abus psychologiques/physiques (15 items). Aucune formation Gratuit IJS – The Intimate Justice Scale

Intimate Justice Scale _FR

V Psychological Malreatment Toward Women Scale (PMTW) Mesure la maltraitance psychologique (58 items). Auto-évaluation par la victime Gratuit (autorisation requise) Psychological Maltreatment of Women Inventory (PMWI)_ Tolman_combined with instrument
V HITS Outil de dépistage (Hurt, Insult, Threaten, Scream). Auto-évaluation par la victime Gratuit HITS_eng
V Women’s Experiences with Battering (WEB) Mesure l’expérience des victimes (non les comportements de l’agresseur). Auto-administré ou en entretien Gratuit ÉCHELLE des EXPÉRIENCES DES FEMMES AVEC LA VIOLENCE CONJUGALE_FR

E.9-Relationship_Assessment_Tool_Instructions

scrn-pw-web.pdf


Note importante :
Une formation et/ou un diplôme spécifique peuvent être requis pour l’administration et l’interprétation de ces outils. Les évaluateurs doivent respecter les exigences éthiques, légales et de formation propres à leur juridiction.