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FRANCE CULTURE ; Emission « Culture monde » (14.02.2013) De Chorrillos à Guantánamo: derrière les barreaux  – Préparer la sortie

Tournier

Pierre Victor Tournier

Aujourd’hui, une trentaine d’experts du monde de la justice et de la société civile se préparent à être auditionnés à la Maison de la chimie à Paris pour proposer des réponses « efficaces » à la récidive. La ministre de la justice, Christiane Taubira, et François Hollande ont effectivement souhaité la mise en place d’une nouvelle « peine de probation », permettant aux condamnés de purger leurs peines hors de prison (une direction qui, par ailleurs, est souhaitable pour l’ensemble de l’Europe à en croire une recommandation adoptée par le Conseil de l’Europe le 11 janvier 2006). Alors que la France ne se sort pas du problème de la surpopulation carcérale (la conséquence, selon certains, d’un durcissement législatif ayant fait augmenter le nombre d’incarcérations) ; allons nous prendre le chemin inverse et faire sortir, autant que faire se peut et sous certaines conditions bien sûr, les détenus de la prison? Comment nos voisins européens s’y prennent- ils ?

En Europe, la problématique de la sortie de prison est abordée de façon très diverse. Les pays du nord revendiquent une approche plus « douce » : des peines courtes, un recours généralisé à la libération conditionnelle, des projets innovants de réinsertion des détenus avec, à la clé, des résultats probants semble-t-il. Cependant, ceux-ci doivent être mis en rapport avec les efforts considérables qui ont été faits dans ces pays, pendant des années, pour penser ces politiques carcérales. Bien au-delà des instances judiciaires, la population et le secteur associatifs sont étroitement liésà la réinsertion des détenus. D’autres pays, en Europe de l’Est principalement, sont beaucoup plus en retard : des peines longues, pas ou peu de libérations conditionnelles ou d’aménagements de peines, et à l’arrivée, une situation carcérale qui n’a rien à envier à celle des pays en développement dans laquelle la question de la réinsertion des détenus n’est, de fait, pas posée ou presque.

Entre ces deux extrêmes : la plus grande partie des pays européens qui selon les contextes, les périodes, semblent hésitants quant à leurs choix de politique carcérale. Si l’examen de ce sujet semble complexe, c’est qu’il met en jeu des cultures juridiques, pénales et carcérales différentes : on ne pense pas de la même manière la réintégration d’un détenu à la vie civile de Madrid à Stockholm. Quelles sont donc les grandes « recettes » pratiquées en Europe, et surtout, lesquelles semblent fonctionner?

Invité(s) :
Pierre-Victor Tournier, directeur de recherches au CNRS, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
Marie-Pierre Lassus, maître de conférences en musicologie à Lille 3, responsable du projet des ateliers d’orchestre dans les prisons du Pas-de-Calais, sur l’exemple du Venezuela.
Jacques Dayan, pédopsychiatre au CHU de Caen, consultant honoraire à l’institut de psychiatrie de Londres.

Denis Lafortune et Brigitte Blanchard (2010): « Parcours  : un programme correctionnel adapté aux courtes peines » , Criminologie, vol. 43, n° 2, 2010, p. 329-349.

RÉSUMÉ :
Denis LafortuneCet article présente les composantes du programme correctionnel Parcours et la façon dont elles ont été implantées dans les prisons provinciales. On a confié au premier auteur le mandat d’élaborer un programme correctionnel de courte durée, encourageant les contrevenants à prendre conscience des conséquences de leur comportement et à amorcer un cheminement personnel axé sur le sens des responsabilités.  Parcours repose sur trois modules prévoyant chacun huit heures d’intervention. Le premier vise la conscientisation et la responsabilisation des personnes incarcérées par l’entremise de certaines applications de l’approche motivationnelle. Le deuxième vise à amener les participants à prendre conscience des raisonnements moraux et des autojustifications qui viennent banaliser leurs comportements criminels. Quant au dernier, il vise à mieux comprendre le processus de passage à l’acte et à élaborer un plan de prévention de la récidive. Un premier bilan de l’implantation montre que le programme Parcours est introduit à des degrés variables dans 95 % des établissements de détention du Québec. Néanmoins, la plupart des participants n’ont bénéfi cié que de deux des trois modules prévus. Une conclusion s’impose : dans un avenir rapproché, il faudra uniformiser l’implantation du programme et évaluer ses effets.

http://www.erudit.org/revue/crimino/2010/v43/n2/1001780ar.pdf

HERZOG EVANS (25/01/2013)  Communication au Sénat dans le cadre de la conférence organisée par le CREDOF, l’Observatoire international des prisons et la CNCDH sur « La défense et la dimension collaborative de l’application des peines »

http://herzog-evans.com/wordpress/wp-content/uploads/2012/08/Avocat-dans-execution-des-peines.mp3

Evans presentation Powerpoint

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Carita DARZACQ (Revue « Combat »; 28/06/1962) « LA PRISON, CE MAL QUI NE RÉPAND PLUS LA TERREUR »

Mais, pourrait-on dire au contraire, la prison telle qu’on l’entend aujourd’hui, basée sur les sciences psychologiques, psychotechniques, psychanalytiques, etc. prenant à coeur sa mission , la prison se voulant humaine et éducatrice est peut-être une change pour le détenu. (…)

La meilleure réforme ne serait-elle pas plutôt d’éviter la prison, et d’ appliquer en France la méthode dite de probation, en vigueur depuis longtemps déjà dans les pays anglo-saxons ? Ce système s’appuie sur le principe qu’un individu qui a commis un premier délit n’est pas forcément un criminel né. Bien que jugé coupable il n’est pas incarcéré. Il est maintenu dans la vie normale, vivant et travaillant — donc subvenant a ses propres besoins . — sous la surveillance d’un officier de probation. Si après un certain temps, qui n’est pas nécessairement égal au temps qu’ il aurait dit passer en prison, sa conduite est jugée satisfaisante, il est non seulement considéré comme libre mais son casier judiciaire reste vierge. Si par contre il commet un nouveau délit, il est renvoyé devant ses juges. Une peine qu’ il devra cette fois purger et qui ne peut pas être inférieure à deux ans lui est alors infligée, à laquelle vient s’ajouter la totalité de la peine prononcée pour son premier délit . Cette addition donne déjà à réfléchir . . . Mais en outre, le système de probation a l’ inappréciable mérite d’ éviter au condamné la corruption de la prison. Lui sont également épargnés, pour lui  et sa famille, le handicap de l’opprobre général, et bien d’autres déboires d’ordre matériel.

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Mme le Dr Cynthia McDOUGALL, université de York, sur les apports de la recherche en matière de probation (11/12/2012)  Conférence à l’Université de Reims, faculté de droit, LABORATOIRE CEJESCO organisée par M. H-Evans avec ses collèques J.Ph. Vicentini, G. Clément et F. Defferrard sur «L’efficacité de l’exécution des peines»

Powerpoint Cynthia McDOUGALL

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HERZOG EVANS (11/12/2012)  Conférence à l’Université de Reims, faculté de droit, LABORATOIRE CEJESCO organisée par M. H-Evans avec ses collèques J.Ph. Vicentini, G. Clément et F. Defferrard sur «L’efficacité de l’exécution des peines»

Powerpoint efficacite probation Evans

http://herzog-evans.com/wordpress/wp-content/uploads/2012/12/EVANS-efficacite-suivi-a-la-francaise.mp3

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Pierre Lalande (Juillet 2012) La probation, perdue dans l’angle mort de la criminologie québécoise

Pierre Lalande – Direction des programmes , Direction générale adjointe aux programmes, à la sécurité et à
l’administration , Direction générale des services correctionnels , Ministère de la Sécurité publique du Québec

Résumé
Si la criminologie québécoise a contribué à ses débuts au développement de la probation, sur le plan de la littérature scientifique cependant, et pour des raisons difficiles à expliquer, elle semble s’être retrouvée rapidement dans l’angle mort de la criminologie. Le présent texte vise deux objectifs. Le premier est de tracer les grandes lignes de l’évolution de la probation en dressant aussi un sommaire de la probation dans différents États, tels que la Grande-Bretagne, les États-Unis, le Québec, l’Écosse et certains pays d’Europe. Le deuxième objectif est de pouvoir ranimer chez les chercheurs un intérêt pour ces joueurs-clés que sont les services de probation dans le champ de la justice pénale.

http://www.securitepublique.gouv.qc.ca/probation_angle_mort.pdf

Si le lien est brisé: probation_angle_mort