Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
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Fergus McNeill (2006) A New Paradigm for Social Work with Offenders?

CjScotland

Summary
In an influential article published in 1979, Bottoms and McWilliams proposed the adoption of a ‘non-treatment paradigm’ for social work practice with offenders. Their argument rested on a careful analysis not only of empirical evidence about the ineffectiveness of rehabilitative treatment but also of theoretical, moral and philosophical questions about such interventions. By 1994, emerging evidence about the potential effectiveness of some intervention programmes was sufficient to lead Raynor and Vanstone to suggest significant revisions to the ‘non-treatment paradigm’. In this article, it is argued that a different but equally relevant form of empirical evidence – that derived from desistance studies – suggests a need to reevaluate these earlier paradigms for criminal justice social work practice. This is a much abbreviated version of an article entitled ‘A Desistance Paradigm for Offender Management’ which was published in the journal ‘Criminology and Criminal Justice’ January  (McNeill, 2006). W

http://www.cjscotland.org.uk/pdfs/Desistance.pdf

OIP (2012); Dedans Dehors n°76, mars-avril 2012; Prévention de la récidive : le retard français

Choix de la mesure pénale, évaluation des risques et des besoins, programmes et méthodes de suivi… A chaque moment du parcours d’une personne condamnée, les décisions prises peuvent être guidées par un critère d’efficacité sur la prévention de la récidive et la réinsertion. La France ne développe néanmoins aucune étude établissant « ce qui marche » et ignore superbement les résultats issus de 40 ans de recherche internationale. Conséquence : des lois contre-productives, des contresens sur l’évaluation des risques et des pratiques professionnelles artisanales.

Si la France se distingue d’autres pays occidentaux en matière de prévention de la récidive, c’est par le manque de recherche, la pauvreté des connaissances et donc la quasi-absence de repères rationnels pour guider tant les politiques pénales que les pratiques professionnelles. « Nous travaillons en aveugles », peut-on souvent entendre auprès des juges de l’application des peines (JAP) et des conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation (CPIP)(…)
Evaluations hasardeuses
En l’absence d’outils fondés sur une recherche solide, les évaluations de la « dangerosité » à la française empruntent non seulement à un concept douteux, mais sont aussi dénuées de fondement scientifique. Les méthodes cliniques (qui sont celles utilisées par les psychiatres en France) ont été désignées à maintes reprises par la recherche internationale comme « inefficaces non seulement à évaluer les risques de récidive, mais aussi à orienter la réponse pénale ou l’accompagnement », comme le souligne la juriste Martine Herzog-Evans. Les chercheurs qualifient l’évaluation clinique « d’informelle, subjective et impressionniste ». Ils lui reprochent de « manquer de spécificité dans la définition des critères utilisés » : les critères ne sont pas spécialement adaptés aux auteurs d’infractions pénales. En outre, les cliniciens « fonderaient leurs jugements sur des corrélations illusoires » et ne « tiendraient pas compte, à tort, des informations relatives à la situation et au milieu de vie ». Alors que des facteurs tels que l’absence d’emploi, le manque de loisirs et l’influence de « pairs » inscrits dans la délinquance apparaissent comme déterminants, ils sont largement passés sous silence dans les évaluations des psychiatres. C’est ainsi que des décisions telles qu’un placement en rétention de sûreté ou un refus d’aménagement de peine peuvent être prises sur des fondements fantaisistes au regard des données acquises par la recherche internationale sur la récidive, le tout dans une perspective de neutralisation ne connaissant plus beaucoup de limites en France. A titre d’exemple, l’absence de reconnaissance des faits ou d’empathie pour la victime constituent des critères dominants dans les pratiques françaises, alors qu’ils ne constituent pas des facteurs déterminants du risque de récidive.

http://www.oip.org/index.php/actualites/998

L’exécution de la peine privative de liberté,  Problèmes de politique criminelle
Anabela Miranda Rodrigues

Professeur à la Faculté de Droit de l’Université de Coimbra, Directrice du Centre d’Etudes Judiciaires , Portugal

Colloque  de la Fondation internationale pénale et pénitentiaire « L’exécution des sanctions privatives de liberté et les impératifs de la sécurité » 2006 , Budapest, Hongrie

L’identification des individus dangereux (risk offenders) est faite par des méthodes de type actuariel – on parle d’actuarial justice – la méthode de “l’analyse des risques” (risk assessment). Ceci suppose de prendre comme base des “indicateurs”, dont la quantification est le point de départ pour établir un pronostic sur le danger de certains groupes ou classes d’individus. La punition ne dépend ni de la nature du crime, ni de la personnalité du délinquant, mais bien de l’évaluation de son profil de risque, lequel détermine la durée du contrôle: plus ou moins prolongé selon le danger (…)
Le changement est substantiel: à l’inverse de la “vieille” pénologie, qui se basait sur l’individu et se préoccupait des causes de la perpétration du crime, ayant en vue sa “correction”, la “nouvelle” pénologie s’intéresse au groupe de risque auquel est dit appartenir l’individu, pour le rendre inoffensif, le surveiller et le contrôler. De nouvelles techniques pénologiques (surveillance électronique ou techniques statistiques) surgissent, qui ont pour objectif d’établir des niveaux de risque et de prévoir le danger, pour adapter ainsi le contrôle aux niveaux de risque présentés par un certain groupe d’individus. La culpabilité ayant été substituée par le danger, il est demandé à l’État de faire de la gestion du risque (du crime), en présumant que la société, ayant sacralisé la valeur sécurité, renonce à supporter un risque, quel que soit son pourcentage. Quand la culpabilité définit la frontière absolue de distribution des risques entre l’individu et la société, c’est sur cette dernière que retombe le risque de récidive. Inversement, la gestion efficace du risque que le nouveau abordage du crime requiert, implique qu’il retombe sur l’individu, le soumettant à une intervention de sécurité et de contrôle d’intensité maximale. La récidive est un facteur d’évaluation de l’efficacité du contrôle exercé sur l’individu – c’est le système comme tel qui est sujet à évaluation et non le succès ou l’échec d’un programme de traitement, de telle sorte qu’un haut taux de récidive est un signal positif que le système a la capacité de détecter. Cela implique une nouvelle orientation des instruments traditionnels (par exemple: probation ou liberté conditionnelle), qui ne sont plus vus comme moyens de réhabilitation individuels, mais bien comme des mesures efficaces de contrôle prolongé des individus. De cette création par le système de ses propres expectatives relativement à son accomplissement découle une auto‐limitation de son exposition à des indicateurs qu’il contrôle lui‐même: les gestionnaires du système peuvent assurer que leurs problèmes ont une solution.

http://fondationinternationalepenaleetpenitentiaire.org/

si le lien est brisé:

09. Budapest – Anabela Miranda Rodrigues

Accès à l’intégralité des articles du colloque:

http://fondationinternationalepenaleetpenitentiaire.org/

Sarah DINDO, PMJ1 (2011) « Sursis avec mise à l’épreuve, la peine méconnue »

Les personnels d’insertion et de probation ne sont pas dotés d’un instrument d’évaluation
des facteurs de risque et de besoins des personnes, venant guider et structurer le diagnostic sur la
base de fondements scientifiques. Le « diagnostic à visée criminologique », nouvelle grille d’entretien
à réaliser en début de suivi, ne permet aucunement d’évaluer les risques de récidive ni de cibler les
besoins en lien avec l’infraction. Les personnels en France manquent aussi de temps pour diversifier
leurs sources d’information, ont le plus grand mal à obtenir en début de suivi les pièces du dossier
pénal, sont de plus en plus dissuadés d’effectuer des visites à domicile, qui peuvent être
déterminantes pour comprendre la situation du probationnaire. Ils manquent de formation leur
donnant les repères théoriques nécessaires à l’analyse des problématiques des personnes, même si
certains y parviennent intuitivement. Rien ne vient guider leur posture professionnelle, quand les
Règles européennes relatives à la probation (REP) vantent les mérites de la co-construction de
l’évaluation avec le probationnaire.

S_DINDO_SME_la_peine_meconnue.pdf

L’appropriation des normes nationales par les « street level bureaucrats » :

l’exemple des Conseillers Pénitentiaires d’Insertion et de Probation

Hakim Bellebna Ceraps-Lille 2

Ils sont nombreux à rejeter l’idée de devenir de simples constructeurs d’une base de données sur les personnes placées sous main de justice qui seraient appréciées par un autre, en l’occurrence les juges d’application des peines. Pour nombre de CPIP, il y aurait une trop forte propension de la part de la « japerie » à faire une lecture partielle des informations sur le parcours des condamnés en les déconnectant de la réalité sociale à laquelle ils doivent faire face et aussi de son évolution tout au long du suivi. Prenons l’exemple d’un cas qui nous est rapporté par un agent du SPIP de Braimac.

« Sincèrement, pour avoir parlé avec des magistrats, je me suis aperçu qu’il y avait une dimension entre la population pénale, ou sous main de justice, et eux, qui était absolument…. Catastrophique. Y a un JAP, une fois qui m’a appelé, avec qui j’avais et j’ai toujours de bonnes relations… Et en fait, avec la personne qui était suivie, on avait décidé de faire une conversion jour-amende. Ça veut dire qu’il doit payer une somme tous les jours, et de ce fait là c’est sa peine. Il m’a dit : « je l’ai condamné à 30 jours amendes à 15, 20 euros je sais plus trop », et il m’appelle parce qu’il est content, pour lui, il l’avait aidé. Mais je lui ai dit : « vous vous rendez compte ? Il a le RMI, comment voulez-vous qu’il paye ?… ».  Pourtant c’est un magistrat qui n’était pas frais moulu de l’école… il s’est pas rendu compte de ça, pourtant je fais des rapports et  tout sur les ressources. Et là, c’est un exemple en particulier, mais j’en ai plein d’autres »

 La rétention et la sélection des informations, et donc le « raccourcissement » des écrits, sont des moyens de s’assurer que l’appréciation que chaque agent fait du suivi d’une personne dont il à la charge sera partagée par les autres acteurs de la chaîne pénale.

En dehors des usages voués à la circulation de l’information sur le condamné, les agents voient dans les décisions prises sur informatique et les repères écrits datés, un outil de traçabilité et d’évaluation quantitative de leurs activités. De ce fait, dans certaines situations, comme au SPIP 44, le traitement administratif, entendu comme la saisie informatique des données de suivi, devient un outil de repli de la part des CPIP pour prévenir la sanction. Les agents ont le sentiment de « travailler sous surveillance », de ce fait, ils jouent avec les traces écrites pour attester d’une prise en charge « effective » (du point de vue quantitatif) des dossiers pour faire face à l’évaluation dont ils sont l’objet et se prémunir des mises en accusation par l’administration, qui plus est traumatisantes en ce qui concerne les services de Loire-Atlantique. Cette application mécanique de la méthode prescrite comme produit d’une stratégie de protection de la part des CPIP est typique du phénomène qui lie intérêt et obéissance que Weber décrit en ces termes : « on obéit à la règle lorsque l’intérêt à lui obéir l’emporte sur l’intérêt à lui désobéir ».

Les services de probation au Québec; Pierre Lalande

Chapitre publié le 22 novembre 2010 dans Martine Herzog-Evans (Ed). Transnational Criminology Manual. Volume 3, Nijmegen: Netherland, Wolf Legal Publishers.

P Lalande: Conseiller à la Direction des programmes; Direction générale des services correctionnels; Ministère de la Sécurité publique du Québec

Résumé
Le présent chapitre se divise en deux parties. La première situe les Services correctionnels québécois à l’intérieur du cadre législatif canadien et décrit aussi leur organisation en s’attardant, notamment, aux différentes mesures administrées par les services de probation. La deuxième partie explique comment, depuis les quarante dernières années, l’orientation préconisée au Québec en matière correctionnelle qui est axée sur la réinsertion sociale des personnes contrevenantes, a pu se développer et se maintenir dans un environnement nord‐américain plus punitif.

http://www.cepprobation.org/uploaded_files/Lalande-Les-services-de-probation-au-quebec.pdf

Si le lien est brisé: http://www.securitepublique.gouv.qc.ca/services_probation_quebec.pdf

The quality of probation supervision – a literature review

Centre for Criminological Research November 2012, University of Sheffield and University of Glasgow

By Joanna Shapland, Anthony Bottoms, Stephen Farrall, Fergus McNeill, Camilla Priede, Gwen Robinson
Publication Date: March 2012

This review focuses on what research has revealed is seen as ‘quality’ in probation supervision. It is written to assist the National Offender Management Service (NOMS) and to link into their Offender Engagement Programme, so it is principally concerned with England and Wales, but literature from other countries has also been searched and is included to compare and contrast with the experience in England and Wales.
Ideas as to what is ‘quality’ depend of course on what the key purposes for probation and for supervision within probation are thought to be. These have changed over time and with ideas of what the criminal justice system as a whole is intended to do, and they are also affected by the deep-seated legal cultural traditions of that country and the history of its probation service. As we shall see, research has only rarely addressed ‘quality’ per se, whether from the perspective of those managing the service, those supervising or those being supervised. However, ideas of ‘quality’ are intrinsically tied up with ideas of ‘effectiveness’, ‘best practice’ and the often deeply felt, but rarely articulated views about ‘what we are really here to do’. We have, therefore, cast our net wide in terms of what to include, though we try to bring the discussion back to ‘quality’ and what it is at each point.
The review follows on from the review by McNeill and Weaver (2010), also for NOMS, which looked at the literature on desistance, or what affects offenders1 stopping offending, and so we have not repeated those lessons here. This review is though very much influenced by the desistance literature, because current views about quality in probation generally are strongly influenced by what is linked to helping to stop offenders offending. The research indicates that desistance is affected by offenders’ own agency (decisions on desistance and offending), their personal and social context, and being able to surmount practical obstacles to successfully leading a non-offending life in the community (obtaining money legitimately, having somewhere to live, growing social ties to prosocial others). Some of the literature on surmounting practical obstacles stems from areas outside criminology, such as dealing with people with multiple social problems, what helps in getting people generally into work or housing the homeless, or referring people to other agencies. We have deliberately sought to bring together these studies into the review, even if they have not been used in probation previously, but have tried to link them into what may be helpful in probation practice at the end of each section.

http://www.sheffield.ac.uk/polopoly_fs/1.159010!/file/QualityofProbationSupervision.pdf

si le lien est brisé:  QualityofProbationSupervision