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Du grain à moudre (27.09.2012) Va-t-on vider les prisons de leur sens ?

« Nos prisons sont pleines, mais vides de sens. » Si toutes les phrases ciselées pour les politiques ne méritent pas, loin s’en faut, qu’on s’y arrête, celle-ci fait exception.

« Nos prisons sont pleines mais vides de sens » : le propos est signé Christiane Taubira, la garde des Sceaux, bien décidée semble-t-il à s’emparer d’une question fondamentale et pourtant peu explorée ces dernières années : celle du sens donné à l’emprisonnement.

La semaine dernière, la ministre de la Justice présentait sa circulaire de politique pénale en conseil des ministres. Avec pour consignes adressées au Parquet de limiter le recours aux peines plancher, de faire de l’aménagement des peines une priorité de politique pénale, et surtout de ne décider du placement en détention qu’en dernier recours.

L’objectif est simple : désengorger les prisons : 66 000 détenus aujourd’hui pour 57 000 places. Mais aussi rendre les sanctions plus efficaces. Ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui, les chiffres en attestent. 63% des détenus, qui sortent sans avoir bénéficié d’aménagement de peine, récidivent dans les 5 ans. Il est de plus en plus question aujourd’hui de solutions alternatives, de prisons ouvertes, de peines de probation.

« Va-t-on vider les prisons de leur sens ? »

Invité(s) :
Jean-Michel Dejenne, premier Secrétaire National du Syndicat National des Directeurs Pénitentiaires (SNDP)
Jean-Marie Delarue, contrôleur général des lieux de privation de liberté
Martin Legros, rédacteur en chef de Philosophie Magazine

Avec Bernard Stiegler, philosophe, qui a lui-même passé cinq ans en prison à la fin des années 70. Il raconte comment la philosophie s’est imposée à lui à force de lectures dans sa cellule, et comment cette expérience a nourri sa réflexion sur la notion d’enfermement.

FRANCE CULTURE (05.07.2013) Emission « Pas la peine de crier »: Surveiller (5/5): Carte blanche musicale à Karim Mokhtari

Dernier temps de cette semaine passée à interroger le verbe « surveiller ». Nous confions notre carte blanche musicale du vendredi à Karim Mokhtari. Ancien détenu, son histoire a été publiée cette année dans un livre écrit avec Charlie Carle aux éditions Scrineo: Rédemption, itinéraire d’un enfant casséL’occasion d’évoquer avec lui la circulation de la musique dans le milieu carcéral, le rapport des détenus à la musique, les moments d’écoute…

Nous sommes passés cette semaine d’une petite sociologie des gardiens d’immeubles, à la rencontre entre deux surveillants de musée, au retournement du verbe, mercredi, devenu veiller-sur. Tandis que, hier, nous échappions à toute surveillance, franchissions toutes les palissades avec l’écrivain Philippe Vasset et son livre blanc. S’il est un endroit de la surveillance, un endroit où ce verbe surveiller résonne, c’est la prison. Telle qu’elle fut notamment pensée par Michel Foucault, à travers son livre Surveiller et punir, paru en 1975, et  sous-titré Naissance de la prison. Si l’on peut parler de naissance à la prison, pour évoquer les premières impressions carcérales, nous ne savons pas… Mais  il apparaît que ces premières impressions se fassent en partie par l’ouïe. Ce que l’on entend depuis sa cellule. Ce que l’on entend dans un couloir. Ce que l’on entend dans la cour de promenade. Et puis, il y a ce que l’on écoute. Karim Mokhtari a raconté son parcours dans le livre Rédemption, écrit à quatre mains avec Charlie Carle. Depuis l’enfance à l’action solidaire qui est la sienne aujourd’hui, en passant par son incarcération dans plusieurs établissements pénitentiaires, un chemin qui reste encore à construire.

Vers 16h20, comme chaque vendredi, nous offrons une carte blanche musicale sur le thème qui a occupé la semaine. Karim Mokhtari, ancien détenu engagé aujourd’hui pour le changement du monde carcéral, signe et commente une sélection de disques. Il nous parle de la musique dans les prisons. Musique et oreilles sous surveillance…

Khulisa is a non-governmental organization providing community development programmes and reintegration and rehabilitation programmes for at-risk youth and young offenders. Restorative justice philosophy underpins the organization’s work to rebuild relationships between the offenders, their families and the community. Their website introduces visitors to the organization and its different programmes.

REHABILITATION

Khulisa’s rehabilitation programmes include a number of integrated processes that promote behaviour change and skills development. Personal development programmes offer inmates an opportunity to explore themselves through facilitated group sessions and detailed self-help workbooks that use a number of therapeutic techniques; art therapy, drama therapy, journaling etc. The skills programmes offered are developed as a need is identified and have in the past included entrepreneurial skills, life skills necessary to cope with being released, peer education, production of arts and crafts through Khulisa’s own Reinvent programme etc. Both the personal development programmes and skills development programmes are essential for ensuring that the participant is prepared for the world when he/she is released.

(suite…)

Pr Natacha Brunelle, Dept de psychoéducation (Ottawa):  L’intégration des services pour les personnes judiciarisées ayant des problème de toxicomanie : la parole aux clients.

Cette conférence a été présentée dans du cadre du Séminaire du RISQ (Recherche et intervention sur les substances psychoactives – Québec) sur la toxicomanie et le traitement sous contrainte qui a eu lieu le jeudi 21 février 2013 à Montréal.

The Resolve to Stop the Violence Project (RSVP): reducing violence in the community through a jail-based initiative

nonviolence_sculptureAbstract
Background : The usual modes of incarceration have not been found to curb violent crimes significantly. A jail-based programme called the Resolve to Stop the Violence Project (RSVP) was created with the hypothesis that exposing men with a history of serious, recent and often multiple violent crimes to a certain specifiable set of social, cultural and psychological conditions would reduce the frequency and severity of their violent behaviour.
Methods :  Court and criminal records for 1 year following release were reviewed for 101 inmates who had spent 8 weeks or more in the programme and for the same number of those who had spent 8 weeks or more in regular custody.
Results : Inmates who participated in RSVP had lower rearrest rates for violent crimes ( − 46.3 per cent, p < 0.05) and spent less time in custody ( − 42.6 per cent, p < 0.05). The decline in violent re-arrests increased with greater lengths of stay ( − 53.1 per cent, p < 0.05 for 12 weeks or more; − 82.6 per cent, p < 0.05 for 16 weeks or more).
Conclusions:  Multilevel, comprehensive prevention approaches that: emphasize making available to violent individuals the kinds of tools they need in order to develop non-violent skills and reality-based sources of self-esteem; increase their capacity to experience feelings of empathy and remorse; and provide opportunities to take responsibility and amend the injuries they have inflicted on others and on the whole community, may play an important role in reducing the cycle of violent crime.
Keywords: violence, violence prevention, violent offenders, restorative justice

http://jpubhealth.oxfordjournals.org/content/27/2/143.full.pdf

download   the RSVP program evaluation by Dr. James Gilligan.

 Interview de C Taubira dans le cadre de la journée spéciale en direct de Fleury Mérogis d’Europe1 (04/06/13)


Taubira : « Des règles de droit dans la vie… par Europe1fr

Le Japon à double-tour, Année 2000. ( Philippe Couture)

La prison de Fu Chu, près de Tokyo, est l’une des plus sévères du pays. Elle est réservée aux récidivistes et aux prisonniers étrangers.

À travers les témoignages de deux Français, nous pénétrons à l’intérieur du système carcéral japonais qui, par une discipline exemplaire, contribue à la transformation morale des individus.

Réalisation : Philippe Couture; Scénario : Philippe Couture; Image : Philippe Couture, C. Restiau; Montage : Philippe Couture, A. Belloir