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FRANCE CULTURE, Emission « Concordance des temps »  (17/05/2014) Les crimes d’amour de siècle en siècle

La presse du monde entier s’attache, ce mois-ci, au procès en cours d’Oscar Pistorius, cet athlète sud-africain paralympique longtemps adulé pour la vaillance de ses succès triomphant de son handicap originel et pour sa générosité ostensible envers les humbles. Le 14 février 2013, il a tué sa compagne, mannequin et présentatrice de télévision, en tirant quatre balles dans sa direction. La fascination universelle que crée le crime passionnel se trouve ainsi manifestée avec beaucoup d’éclat, comme cela advint aussi naguère dans le cas du footballer américain, O. J. Simpson, accusé d’avoir assassiné en 1994 son ex-épouse et le compagnon de celle-ci. On ignore encore ce que sera le verdict du procès Pistorius dans quelques jours, mais le tourbillon planétaire qui l’entoure témoigne de la grande variété des réactions de tous et de chacun envers la brutalité de tels événements et la manière dont il peut paraître légitime que les traite la justice des hommes. Une justice qui est forcément divisée entre l’effroi devant l’horreur du meurtre et la réflexion plus distanciée sur les circonstances atténuantes qui peuvent aller jusqu’à conduire à un acquittement.

Donc nous allons ce matin considérer la façon dont cette notion de crime passionnel a pu se définir au XIXe siècle, et ce que cette émergence peut nous apprendre, entre hier et aujourd’hui, sur les sensibilités d’une société à tel ou tel moment.

Benoît Garnot, professeur à l’Université de Bourgogne, vient de s’attacher à cette histoire dans un livre récent, d’excellente facture, et il m’a semblé que son enquête et les interrogations qu’elle suscite méritaient d’être évoquées à ce micro. Jean-Noël Jeanneney

Gilles Rondeau ; Jocelyn Lindsay ; Serge Brochu ; Normand Brodeur (2006) Application du modèle transthéorique du changement à une population de conjoints aux comportements violents

criviff_mLe modèle transthéorique soutient que les individus doivent passer par cinq stades de changement appelés précontemplation, contemplation, préparation, action et maintien pour arriver à modifier un comportement problématique. Il stipule également que le passage d’un stade à l’autre s’accompagne d’une évolution de la perception des coûts et des bénéfices associés au changement, ainsi que du sentiment d’efficacité personnelle. L’étude réalisée visait d’abord à vérifier si ces concepts s’appliquent à des hommes ayant des comportements violents envers leur partenaire, une problématique où le modèle suscite un intérêt grandissant. Elle visait également à vérifier s’il existe une relation entre la violence rapportée par les individus, leur tendance à blâmer leur partenaire et les stades de changement. Elle visait finalement à déterminer l’utilité du modèle pour prédire quels hommes choisissent de ne pas s’inscrire aux programmes d’aide qui leur sont proposés suite à des entrevues d’évaluation et lesquels décident d’abandonner avant la fin.

Les hypothèses de l’étude ont été vérifiées auprès de deux échantillons d’hommes québécois fréquentant des programmes d’aide aux conjoints aux comportements violents. Le premier était composé de 255 hommes déjà engagés dans des groupes d’aide et le second de 302 hommes reçus en entrevue d’accueil et d’évaluation. Dans le cadre de la recherche, trois instruments de mesure développés aux États-Unis par Levesque et Pro-Change ont été traduits en français, soit le University of Rhode Island Change Assessment for Domestic Violence (URICA-DV2), l’Échelle de balance décisionnelle et l’Échelle des tentations.

 

Des analyses de regroupement effectuées à partir de l’URICA-DV2 ont fait ressortir six profils empiriques de répondants. Les profils Réticent, Non engagé et Action contradictoire correspondent au stade de précontemplation et forment de 22 à 30% de l’échantillon. Le profil Préparticipation représente le stade de contemplation et regroupe de 24 à 31% des répondants. Les profils Action – faible crainte de rechute et Action – crainte élevée de rechute constituent deux variantes du stade d’action et comptent pour 47% des répondants. Comme prévu, les stades étaient reliés à deux des variables étudiées, soit les bénéfices que les répondants associent à la modification de leur comportement et la tendance à blâmer la partenaire. Dans le premier cas, les répondants du stade d’action percevaient nettement plus de bénéfices au changement que leurs pairs du stade de précontemplation. Dans le second cas, ils étaient moins portés à jeter le blâme sur leur partenaire. Les stades n’étaient toutefois pas reliés aux tentations de recourir à la violence ou à l’exercice de la violence de la façon dont on s’y attendait. Les répondants du stade de précontemplation se sont en effet déclarés moins tentés d’utiliser la violence et ont rapporté moins de violence verbale que ceux du stade d’action. Ces résultats doivent être interprétés avec prudence, car les précontemplateurs ont obtenu des scores plus élevés que leurs pairs sur l’échelle de désirabilité sociale qui leur a été administrée. Finalement, il a été impossible de prédire les différentes formes de désistement des programmes à l’aide des stades de changement. L’emploi d’une stratégie de changement appelée prise de conscience a été la seule variable du modèle transthéorique utile pour prédire la décision des répondants d’abandonner leur groupe d’aide avant la fin.

https://www.raiv.ulaval.ca/sites/raiv.ulaval.ca/files/publications/fichiers/pub_103.pdf

Si le lien est brisé: application modele transtheorique

Voir aussi: Thèse Normand Brodeur (2006) LES STRATÉGIES DE CHANGEMENT EMPLOYÉES PAR DES HOMMES AYANT DES COMPORTEMENTS VIOLENTS ENVERS LEUR CONJOINTE

CRI-VIFF – Recherche colloque violence femmes et intra-familiales

CICC (18/03/2014) Julie Lefebvre : Comment comprendre l’homicide d’une femme par son conjoint ?

L’homicide conjugal est un phénomène actuel dans notre société. À tous les ans, on dénombre des cas d’homicides conjugaux perpétrés par un homme au Québec.
À quoi ressemble ce phénomène plus spécifiquement? Est-il stable d’une année à l’autre? Comment comprendre qu’un homme tue sa conjointe ou son ex-conjointe? Est-il possible de prévenir un tel geste? L’objectif de cette conférence consiste à présenter le
profil des hommes qui commettent un homicide conjugal au Québec et également, d’apporter des pistes de
réflexion pour mieux comprendre ce type d’homicide.

OMS (2002) Rapport mondial sur la violence et la sante

Sous la direction de Etienne G. Krug, Linda L. Dahlberg, James A. Mercy, Anthony Zwi et Rafael Lozano-Ascencio

Organisation mondiale de la Sante, Genève 2002

oms-fr-10kb-INTRODUCTION

En 1996, la Quarante-Neuvième Assemblée  mondiale de la Santé a adopté la résolution WHA49.25, ou elle déclare que la violence est un problème de sante´ publique majeur et croissant dans le monde entier .
Dans cette résolution, l’Assemblée attirait l’attention sur les conséquences sérieuses de la violence, tant a court qu’à long terme, pour les personnes, les familles, les communautés et les pays, et elle insistait sur ses effets nuisibles sur les services de santé.
L’Assemblée invitait instamment les Etats Membres à réfléchir au problème de la violence à l’intérieur de leurs propres frontières et demandait au Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) d’organiser des activités de santé publique pour remédier à ce problème. Le présent document, qui est le premier Rapport mondial sur la violence et la santé, représente une partie importante de la réponse de l’OMS à la résolution WHA49.25. Il s’adresse principalement aux chercheurs et aux intervenants. Ces derniers comprennent les travailleurs de la santé, les travailleurs sociaux, les personnes qui participent à la définition et à la mise en œuvre des programmes et des services de prévention, les éducateurs et les responsables de l’application de la loi. Il existe également un résumé du rapport.
Objectifs
Le rapport vise à sensibiliser davantage au problème de la violence dans le monde et à convaincre qu’il est possible de prévenir la violence et que la santé publique a un rôle essentiel à jouer dans les mesures qui seront prises pour s’attaquer à ses causes et remédier à ses conséquences.
Il a plus précisément pour objectif de :
— décrire l’ampleur et l’impact de la violence dans le monde entier;
— décrire les principaux facteurs de risque de la violence;
— décrire les types d’intervention et les réponses stratégiques qui ont été essayés et résumer ce que l’on sait de leur efficacité;
— recommander des mesures à l’échelle locale, nationale et internationale

Rapport mondial sur la violence et la sante (pdf 127kb)

Voir aussi: 

Téléchargements

Principaux repères

FRANCE CULTURE; Emission « Sur les docks » (14/05/2013) « Juger des violences psychologiques dans le prétoire »

En juillet 2010, la loi sur les violences faites aux femmes reconnaissait la violence psychologique comme aussi dangereuse que la violence physique. « Le harcèlement moral au sein du couple » est entré dans le Code Pénal, assorti de 3 ans de prison et 45.000 euros d’amende. Médecins, policiers, juges et avocats connaissent mal cette loi. En 2013 trois ans après le vote quasi-unanime des députés, trop peu de jugements condamnent la violence psychologique quand elle ne s’accompagne pas de blessures visibles ; comme s’il fallait attendre que les coups pleuvent…

Comment prouver l’existence de ces mots qui font mal, jusqu’à tuer parfois ? Comment évaluer l’emprise et la juger lorsqu’il n’y a pas de témoins ?

Dans ce documentaire, des femmes racontent pourquoi elles ont décidé d’aller en justice pour faire reconnaître la violence invisible qu’elles ont endurée, jusqu’à tenter de mettre fin à leurs jours.

Nous avons eu la possibilité d’enregistrer des audiences du Juge aux affaires familiales, de rencontrer la police spécialisée dans les violences intra familiales, le médecin légiste dont les attestations sur les « plaies de l’âme » pèsent au procès. Nous entendrons aussi des  proches qui  demandent à la justice de réparer le calvaire de leur mère avant sa mort et ce qu’ils ont subi enfants.

Avec : Najat Vallaud-Belkacem, ministre des droits des femmes et porte-parole du gouvernement, Ernestine Ronai, chargée de mission auprès de la MIPROF et fondatrice de l’Observatoire des violences envers les femmes en Seine-Saint-Denis, Emmanuelle Lebée, JAF et 1ère vice-présidente adjointe du Tribunal de Grande Instance de Bobigny, Dominique Noviello, de la Brigade de protection de la famille du Commissariat de Bobigny, Patrick Chariot, médecin légiste de l’UMJ de l’hôpital Jean Verdier à Bondy, Laurent Hincker et Yaël Mellul, avocats,Et les témoignages de femmes et hommes, victimes de violences. 

Un documentaire de Catherine Guilyardi et Guillaume Baldy

 

RTS , Emission « Temps présents » (13/03/2008) Hommes battus

Un tabou est peut-être en train de tomber… 

Phénomène tabou, méconnu et sans doute largement sous estimé par les statistiques, il arrive que des hommes soient aussi les victimes de violences domestiques. Malmenés physiquement et psychiquement par leur épouse, certains d’entre eux ont choisi de rompre le silence. Temps Présent a recueilli leurs témoignages, souvent poignants, et également donné la parole aux femmes responsables de ces violences. La violence domestique ne concerne pas seulement les femmes et les enfants. Des hommes sont aussi maltraités, physiquement et psychologiquement. Ils sont souvent démunis face à cette violence.

Le fait est avéré, le domicile privé, la maison est un des lieux les moins sûrs. C’est dans l’intimité du foyer, à l’abri des regards que l’on compte le plus grand nombre d’homicides et d’agressions graves. Dans l’esprit général, violences conjugales rime souvent avec femmes battues. Pourtant des hommes sont aussi les cibles de leur compagnes. Ecrasés par le tabou, les hommes victimes de violence conjugale qui décident de briser le mur du silence ne savent souvent pas où s’adresser pour trouver de l’aide. Sur le terrain, il n’existe pratiquement rien pour leur porter assistance. Battus physiquement, malmenés psychiquement par leurs épouses, souvent séparés de leurs enfants après des divorces difficiles, beaucoup sombrent dans la solitude et la dépression.

Générique : Un reportage de Jean-Daniel Bohnenblust et Antoine Plantevin Image : Pierre-Alain Jaussi Son : Philippe Combes Montage : Jeanine Weber

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