Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
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UNITED NATIONS OFFICE ON DRUGS AND CRIME (2016) Handbook on the Management of Violent Extremist Prisoners and the Prevention of Radicalization
to Violence in Prisons (CRIMINAL JUSTICE HANDBOOK SERIES)

I therefore recommend that Member States: (f) Reform national legal frameworks and penitentiary systems to ensure the security of inmates, personnel and facilities and establish procedures to prevent and counter radicalization in prisons based on human rights and the rule of law (Plan of Action to Prevent Violent Extremism–Report of the Secretary-General, A/70/67 (2015), para. 50(f).)

Law and order cannot be established, and the safety and security of citizens and of the State cannot be preserved, without police and other law enforcement agencies operating in conjunction with functioning justice and corrections systems. Functional corrections systems are also a prerequisite to efforts to tackle « new » global threats, such as violent extremism and transnational organized crime, which are affecting an increasing number of conflict and post-conflict settings. (Prison Support in United Nations Peace Operations (2015), United Nations Department of Peacekeeping Operations, Department of Field Support, Ref. 2015.11.)

Obligation to Prevent Terrorism: To ensure that States fulfil their obligation to prevent terrorism, States must provide the responsible authorities the necessary specialized training and technical and material assistance. States must also adopt, as needed, non-punitive counter-radicalization and deradicalization policies and programs that include engaging and working with … prison rehabilitation programs … to ensure effective implementation and sustainability of these related measures. (Principles and Guidelines on Human and Peoples’ Rights while Countering Terrorism in Africa (2015), Part 1,B. )

An effective system for incarcerating convicted terrorists is a critical part of an effective criminal justice response to terrorism. Such a system should … prevent further radicalization of prisoners, prevent terrorist activities from being directed or supported from within the prison system, and provide for the deradicalization and reintegration of prisoners into society where possible and thereby reduce recidivism.  (Global Counter-Terrorism Forum (2012): Rabat Memorandum on Good Practices for Effective Counterterrorism Practice in the Criminal Justice Sector, Good Practice 11.)

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Déradicalisation (EJDG-mars 2017)

novembre 20th, 2017 | Publié par crisostome dans TERRORISME - (0 Commentaire)

Déradicalisation (Ecole de Journalisme De Grenoble-mars 2017)

EDITO

Depuis 2011 et le début de la révolution syrienne, des centaines de Français, issus de tout le territoire et de toutes les classes sociales, sont partis mener le djihad en zone irako-syrienne. En janvier 2015, avec les attentats de l’Hyper-cacher et de Charlie-hebdo, le pays découvre que le fanatisme religieux peut aussi le frapper directe­ment au coeur, par la main de ses propres citoyens.

Le gouvernement, lui, ne réagit que fin 2014.

Ainsi il y aurait, en France, des individus voire des groupes d’individus « radicalisés » ? Il s’agirait donc de les déradicaliser. Mais est-ce vraiment si simple ? « Déradicalisation, ça ne veut rien dire ! », rabroue-t-on sèchement au Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalité (CIPDR). N’est-ce pourtant pas ce même comité qui a mis en place le premier centre réservé à cette « discipline », en Indre-et-Loire ? Lorsque l’on se plonge dans la stratégie française pour lutter contre le radicalisme religieux, c’est avant tout un immense flou que l’on constate. La France a réagi tard, trois ans après les premiers départs pour le Shâm – terre promise dans l’islam –, et dans la précipitation, car il fallait agir vite après des attentats ayant ému le pays entier. Des spécia­listes auto-proclamés ont été pris au sérieux et financés pendant de longs mois, la stratégie carcérale a connu plusieurs allers-retours, les établissements scolaires sont restés livrés à eux-mêmes devant ce phénomène…

Étudiants à l’École de journalisme de Grenoble (EJDG), nous nous sommes saisis de ce sujet pendant plusieurs mois. Nous nous sommes entretenus avec les principaux acteurs de la « déradicalisation » en France, avec les meilleurs experts du phénomène djihadiste, avec les familles de jeunes personnes embrigadés. Nous avons en­quêté, tourné le regard vers chaque lieu où la lutte contre le radicalisme est menée, regardé par-delà les frontières comment nos voisins réagissent à ce même défi.

Ici et ailleurs, celui-ci est immense. Et commence par un problème sémantique. Lorsqu’on emploie le terme

« radicalité », parle-t-on de radicalité politique, reli­gieuse, idéologique, sectaire ? Selon la réponse apportée à cette question, la stratégie est très différente. Et les spé­cialistes du sujet eux-mêmes ne s’accordent pas sur cette réponse. Alors pas étonnant qu’entre coups de com’, gros chèques, sales échecs et vrais efforts, le gouvernement se soit pris plus d’une fois les pieds dans le tapis. Et avance à tâtons en essayant tout autant d’être efficace que de rassurer la population.

Vous le sentez, le sujet est miné, pas toujours facile à couvrir. Alors à nous de le déminer, et à vous de le découvrir.

Déradicalisation-science po Grenoble

 

FRANCE CULTURE, Antoine GARAPON (01/12/2016) Emission « discussion du soir »; Être imam en prison

Antoine Garapon reçoit Mohamed Loueslati, Imam dans deux centres pénitentiaires de Rennes, et responsable de l’aumônerie musulmane pour le grand Ouest de la France, auteur de : L’islam en prison » (éd. Bayard, 2015).

Comment organiser une pratique religieuse en prison ? « La foi en Dieu ne suffit pas répond Mohamed Loueslati, il faut aussi avoir une foi profonde en l’être humain, se dire qu’il peut changer et que l’on peut y contribuer ». Un message d’espoir.  » A.G

Punir pour punir n’a pas de sens, aujourd’hui ».

« Et là, un échec total. (…) Le plus frappant, est le nombre de récidives… Cinq ans après leur sortie, on voit des détenus revenir, comme si leur passage en prison n’avait pas servi.

Ce qu’on peut faire? Rétablir le contact avec la famille est une première étape, mais cela ne suffit pas. Ces détenus nous le disent : « On a perdu confiance en l’institution. Notre seul intermédiaire est l’aumônier ».

Quand ils sortent de prison, que leur reste t-il ? La drogue ou la Syrie, le Djiad…

Qu’est-ce que l’Islam? Une religion de paix. (…) Ceux qui servent le Djiad n’aiment pas trop mon discours, j’ai même été menacé. Mais la grande majorité n’est pas aussi radicale qu’on le dit, mais plutôt perdue, dévoyée…. Malheureusement, depuis Michel Foucault, la prison, c’est surveiller et punir.

Un voeu ? Un Islam des lumières, un Islam réfléchi, rationnel… »

Une musique ? Izumal (qui signifie »derrière les barreaux », en arabe), de Idir

 

FRANCE INTER, Emission « Le téléphone sonne »  (31/05/2016) La France face au djihadisme: comment lutter contre la radicalisation ?

Quelque 90 détenus sont suivis pour risque de radicalisation islamiste © reuters – 2016

La France face au djihadisme : comment lutter contre la radicalisation ?

  • Fethi Benslama, Psychanalyste, professeur à l’université Paris-Diderot, Auteur d’ Un furieux désir de sacrifice (Seuil)
  • Eduardo Valenzuela, Sociologue, Secrétaire général de l’association Dialogues Citoyens, A participé à la recherche action nationale prison radicalisation/ déradicalisation

Avec Corinne Audouin, journaliste au service Enquêtes-Justice de France Inter

le-telephone-sonne-31-mai-2016

 

FRANCE INTER (2016) Trappes : 60 à 80 jeunes partis en Syrie

Août 1995 : le Français David Vallat, 23 ans, est arrêté pour son implication dans les réseaux GIA qui terrorisent alors la France (attentats du RER St Michel). Il fait partie de cette première génération de djihadistes français, fréquentant Khaled Kelkal, Ali Touchent ou Boualem Bensaïd. Il passera cinq ans derrière les barreaux.  Dans Terreur de jeunesse, l’ex-djihadiste repenti témoigne de sa radicalisation et de sa « guérison » progressive grâce notamment à la découverte de la lecture en prison. Il plaide pour une lutte sans merci contre l’islamisme radical en France, dénonce la chape de plomb qui pèse sur le sujet et l’immobilisme des pouvoirs publics.  Son livre est une tentative pour comprendre de l’intérieur ce qui pousse un jeune Français d’hier ou d’aujourd’hui à partir combattre dans les rangs djihadistes.


DAECH, POURQUOI NE REDOUTENT-ILS PAS LA MORT ? par franceinter

Ecouter également: FRANCE CULTURE, Emission Hors Champs (22/06/2015) Laure Adler s’entretient avec David Vallat, ex-djihadiste 

http://psychocriminologie.free.fr/wp-content/uploads/david_vallat_2015.mp3

Trappes : une ville frappée de plein fouet par le djihadisme. Située à 25 kilomètres de Paris, elle compte 30 000 habitants, dont, entre 60 et 80 d’entre eux qui ont cherché à rejoindre Daech en Syrie. Dans cette ville où, contrairement aux clichés, il fait plutôt bon vivre, nous avons tenté de comprendre pourquoi la tentation du djihad était si forte.

Le chercheur Romain Caillet, spécialiste des mouvements djihadistes, connaît bien la ville deTrappes. Il l’étudie depuis longtemps :

Trappes est considéré comme l’un des bastions du djihadisme en France. C’est l’une des villes où l’on trouve le plus grand nombre de sympathisants des mouvements djihadistes. On ne peut pas uniquement l’expliquer par des raisons sociales car si les mêmes causes produisaient les mêmes effets, des villes comme Sartrouville, Sarcelles seraient aussi touchées.. Or il y a d’autres courants islamistes dans ces villes, mais il n’est pas aussi important que celui de Trappes.

►►► L’enquête complète d’Elodie Guéguen à écouter à et lire ici

Résumé :

Entre 2011 et 2013, Ouisa Kies a mené une étude sur les processus de radicalisation en prison dans cinq établissements français. Dans la littérature, la radicalisation est considérée comme l’articulation entre idéologie extrémiste et une action violente plus ou moins organisée. L’une peut aller sans l’autre, mais la radicalisation est la combinaison des deux sous une forme induisant la violence en acte comme ingrédient essentiel.

À travers une présentation de cette étude et l’exemple de plusieurs pays, Ouisa Kies reviendra sur le nouveau paradigme du phénomène de radicalisation et proposera une réflexion sur le processus de « dé-radicalisation » qui lui est associé. Enfin, la sociologue abordera la recherche-action, en cours depuis janvier 2015, portant sur la radicalisation religieuse islamiste en prison et plus particulièrement sur la réactualisation de l’outil de détection. Ce projet a pour objectif la mise en place d’un programme de prise en charge des détenus dits « radicalisés ».

FRANCE INTER (9/02/2016) Peut-on déradicaliser les candidats au djihad ?

On estime qu’un millier de détenus en France ont un profil radical. Le 25 janvier dernier, l’administration pénitentiaire a ouvert trois unités dédiées conte la radicalisation à Fresnes, à Osny (dans le Val d’Oise) et à Lille-Annoeullin. Deux autres unités ouvriront en mars à Fleury-Mérogis. Actuellement, 135 personnes rentrées de Syrie et d’Irak sont en détention en France.

Quel type de programmes sont mis en place dans ces unités ? Que peut-on espérer obtenir ? Comment travailler avec les plus violents?

Avec Karim Mohktari, ancien détenu et fondateur de l’association « 100 Murs » qui intervient auprès des détenus,

Géraldine Blin, directrice de projet sur la lutte contre le terrorisme à l’Administration Pénitenciaire.

Et par téléphone Guy Bénarousse, rabbin, intervenant en prison, victime de l’attentat de la rue des rosiers.

Un reportage de Corinne Audouin

Que faire des détenus impliqués dans les filières djihadistes?

Comment traiter ces prisonniers, de plus en plus nombreux ?

240 détenus sont incarcérés pour des faits en lien avec le djihadisme en Syrie et en Irak.

La plupart sont prévenus, en attente de leur jugement.

C’est pour répondre à ces questions que l’administration pénitentiaire vient d’ouvrir trois « Unités dédiées » de lutte contre la radicalisation, dans trois prisons, en ile de France et à Lille.

Deux autres ouvriront en mars à Fleury-Mérogis. Manuel Valls avait annoncé leur lancement il y a un an, après les attentats de Charlie Hebdo.

Corinne Audouin s’est rendue dans l’une de ces unités, à la maison d’arrêt d’Osny, dans le Val d’Oise. Elle a également rencontré les personnels qui vont intervenir dans l’unité de Fresnes, chargée de l’évaluation des détenus.