Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
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Maurice Cusson, Pierre Tremblay, Louise L.-Biron, Marc Ouimet et Rachel Grandmaison
CRIMINOLOGUES, ÉCOLE DE CRIMINOLOGIE, UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL

“LA PRÉVENTION DU CRIME » ; « Guide de planification et d’évaluation” (août 1994)

La prévention est comme la vertu : personne n’est contre. Et tout le monde y contribue à divers degrés : les services policiers, les municipalités, les écoles, les groupes communautaires, la sécurité privée, les gouvernements…. En fait, tous les citoyens et toutes les entreprises adoptent un minimum de mesures de prudence qui relèvent de la prévention du crime. Mais que savons-nous de l’efficacité de cette activité multiforme ? Au Québec, nous n’en savons pas grand-chose ou, plus précisément, nous en savons ce que nous apprennent les recherches réalisées ailleurs : aux États-Unis, en Angleterre, aux Pays-Bas, en Australie… Dans ces pays, maints projets de prévention ont subi le test d’une évaluation scientifique. Plusieurs ont passé l’épreuve avec succès, plusieurs autres ont échoué. Grâce à des évaluations répétées, un savoir s’accumule sur ce qui « marche » et ce qui ne « marche » pas en la matière. Curieusement, la francophonie est passée à côté de ce mouvement. Il est pratiquement impossible d’y trouver des évaluations scientifiques de programmes de prévention du crime. Le premier but de ce texte est de stimuler le développement de ce type de recherche.

http://classiques.uqac.ca/contemporains/ouimet_marc/guide_evaluation_projets/guide_evaluation_projets.pdf

Denis Szabo,  Criminologue, fondateur du Centre international de criminologie comparée (CICC), Université de Montréal

SCIENCE ET CRIME  (1986) 

Denis SZABO, né à Budapest en 1929 a aujourd’hui la nationalité canadienne, son pays d’adoption qui vient de lui décerner la plus élevée de ses décorations (l’Ordre du Canada). Professeur à l’École de Criminologie de l’Université de Montréal, qu’il a fondée en 1960 et Président du Conseil de direction du Centre international de criminologie comparée, Denis SZABO est chargé de cours à lInstitut d’études politiques de Paris et Directeur d’études associé à l’École des hautes études des sciences sociales. Ancien Président et Président honoraire de la Société internationale de criminologie, il appartient aux Conseils de direction des deux autres organisations internationales de science pénale (la Société internationale de défense sociale et l’Association internationale de droit pénal). Il a été honoré de plusieurs prix internationaux (Prix Sutherland, U.S.A., 1968 ; Prix Beccaria, Allemagne, 1970), a collaboré à de nombreuses commissions d’enquête sur la justice, la violence et la criminalité (au Canada, aux U.S.A. et en France) et a publié en français, anglais, espagnol et allemand de nombreuses études criminologiques. Le livre de Denis SZABO s’inscrit dans la suite logique du précédent ouvrage publié par lui dans la même collection (Criminologie et politique criminelle, 1978).
Après avoir noté le choc des deux conceptions de la criminologie que sont le modèle thérapeutique dans lequel on recherche la réinsertion sociale du délinquant et le modèle conflictuel qui préfère modifier la société jugée défectueuse plutôt que de tenter d’y adapter le délinquant, l’auteur dépasse le conflit dans le présent ouvrage. Au travers de plusieurs études centrées sur des aspects particuliers, il montre que la sagesse doit être aujourd’hui, en matière de traitement de la délinquance dans les démocraties occidentales, non plus de prôner le bouleversement quel qu’il soit, mais de mener une politique de petits pas associée à une évaluation rigoureuse des résultats.

http://classiques.uqac.ca/contemporains/szabo_denis/science_et_crime/science_et_crime.pdf

Maurice CUSSON , Professeur à l’École de Criminologie , Chercheur, Centre international de Criminologie comparée, Université de Montréal

CRIMINOLOGIE ACTUELLE (1998) 

La criminologie a fait d’étonnants progrès depuis vingt ans. Des milliers de chercheurs oeuvrant dans les universités et centres de recherche du monde ont fait faire des pas de géant aux connaissances sur la criminalité et sur les moyens d’y faire face. Des percées ont été réalisées dans l’élucidation de la violence, des trafics illicites, des réseaux mafieux et des délinquants. Par ailleurs, la dynamique et les résultats de la réaction sociale au crime sont de mieux en mieux compris, permettant à la criminologie de proposer des réponses fiables aux questions sur l’efficacité des contrôles sociaux, sur la sanction pénale et sur la prévention du crime. Partant de l’idée que le phénomène criminel est façonné par les actions des délinquants, des victimes et des agents de contrôles sociaux, Maurice Cusson propose au lecteur une synthèse originale des connaissances criminologiques les plus actuelles. Maurice Cusson est professeur et ancien directeur de l’École de criminologie de l’Université de Montréal. Il est aussi chercheur au Centre international de criminologie comparée. Ses principaux livres sont : Délinquants pourquoi ? Le contrôle social du crime et Croissance et décroissance du crime. Il poursuit des recherches sur la prévention du crime et l’histoire de la violence

http://classiques.uqac.ca/contemporains/cusson_maurice/criminologie_actuelle/criminologie_actuelle.pdf

Rapport GARRAUD (2006) Réponses à la dangerosité

« RAPPORT SUR LA MISSION PARLEMENTAIRE CONFIEE PAR LE PREMIER MINISTRE A MONSIEUR JEAN-PAUL GARRAUD, DEPUTE DE LA GIRONDE, SUR LA DANGEROSITE ET LA PRISE EN CHARGE DES INDIVIDUS DANGEREUX »

II.2.2. Développer les méthodes et techniques d’aide à l’évaluation de la dangerosité criminologique
Au cours de la seconde moitié du 20 ème siècle, la capacité des cliniciens à évaluer la dangerosité d’un individu a fait l’objet de critiques, certaines études démontrant un risque de surévaluation du nombre d’individus présentant un danger. Afin de pallier ces difficultés, d’autres instruments ont été développés, notamment en Amérique du Nord  . Tandis que de nombreux pays étrangers utilisent aujourd’hui de tels outils, il convient de
dresser un bilan des méthodes existantes et des critiques qui peuvent en être faites et de proposer que la France s’engage dans un processus de recherches en la matière afin d’améliorer l’évaluation de la dangerosité. (…) Progressivement, les pays ne disposant pas encore d’outils d’aide à l’évaluation de la dangerosité en développent, à l’image de la République Tchèque. Ce pays devrait en effet mettre à disposition de son service « médiation probation » chargé de préparer, en lien avec l’administration pénitentiaire, les sorties de prison, les libérations anticipées ou les peines alternatives, des outils d’évaluation de la dangerosité des personnes condamnées dans le courant de l’année 2006. De plus, une coopération menée avec le Royaume-Uni permet de mettre en place un projet pilote, le New offending behaviour program, concernant les personnes condamnées placées sous le régime de la probation ainsi que des personnes incarcérées. Si les instruments dits actuariels sont largement utilisés par de nombreux pays occidentaux, l’entretien clinique semble demeurer l’étape indispensable par laquelle le clinicien peut accéder à une compréhension du fonctionnement psychique du délinquant sexuel et appréhender toute la complexité de ses conduites déviantes.

Préconisation n°9:
Développer et soutenir des recherches menées conjointement par des universitaires et des professionnels aux fins d’élaborer des outils actuariels d’évaluation de la dangerosité criminologique pouvant être utilisés au soutien d’un examen clinique.

http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/064000800/0000.pdf

Amoindrir les risques de récidive criminelle des condamnés dangereux, Rapport à M. le Président de la République par Vincent LAMANDA, Premier président de la Cour de cassation, 30 mai 2008

Si, pour mesurer la responsabilité d’un criminel qu’on va juger, et cerner sa personnalité, des expertises psychiatriques et médico-psychologiques sont indispensables, l’évaluation de sa dangerosité criminologique ne nécessite pas qu’il soit systématiquement fait appel à un psychiatre.
C’est pourtant à ce seul praticien qu’on a recours actuellement. Faute d’avoir été validés au plan national, des outils d’analyse et d’évaluation multifactoriels, tels l’Historical Clinical Risk (HCR–20), l’entretien d’évaluation du processus de passage à l’acte (l’E.E.P.P.A), l’entretien exploratoire de la cinétique des crimes violents (E.E.C.C.V ) ne sont pas utilisés par l’institution judiciaire française pour apprécier la dangerosité criminologique. Il n’est pas non plus fait référence aux grilles d’analyse actuarielles, par exemple le Violence Risk Appraisal Guide (V.R.A.G), qui définissent une probabilité statistique . Or, la dangerosité criminologique ne se réduit pas à la seule dangerosité psychiatrique (voir infra). C’est une notion complexe qui met en œuvre une série de critères d’appréciation prenant en compte l’ensemble des facteurs, psychologiques, environnementaux et situationnels, de nature à favoriser la commission d’une infraction. On parle aussi de vulnérabilité au passage à l’acte. Il demeure encore nombre de facteurs obscurs dans le déclenchement du passage à l’acte criminel. Toutes les dimensions de l’impact des troubles du comportement sur la récidive ne sont pas exactement mesurées.  Il serait donc souhaitable, pour remédier à cette situation, de promouvoir non seulement une politique d’encouragement et de soutien à la recherche criminologique, mais encore le développement de l’enseignement de la criminologie clinique.

Il conviendrait, en premier lieu, de donner une impulsion nouvelle à la criminologie : promouvoir son enseignement et développer la recherche (recommandation n°1)

Rapport-LAMANDA-2008-Amoindrir-les-risques-de-recidive-criminelle-des-criminels-danrgereux

Rapport BURGELIN (2005), « Santé, justice et dangerosité »

Dans son acception criminologique, la dangerosité peut se définir comme « un phénomène psychosocial caractérisé par les indices révélateurs de la grande probabilité de commettre une infraction contre les personnes ou les biens ». L’évaluation de l’état dangereux se confond alors avec le pronostic de la réitération et de la récidive. Plus précisément, il importe de ne pas confondre la dangerosité en milieu ouvert et en milieu fermé. Ainsi, la bonne adaptation à l’univers carcéral ne saurait être systématiquement considérée comme le gage d’une absence de dangerosité en milieu libre. De fait, des détenus présentant un pronostic élevé de récidive, comme ceux condamnés pour des infractions à caractère sexuel, peuvent avoir un bon comportement en prison sur le plan de la discipline ; inversement, la réaction à l’emprisonnement peut se traduire chez certaines personnes par un rejet des règles et de la hiérarchie pénitentiaires, attitude qui, pour autant, n’est pas forcément le signe d’une dangerosité criminologique en milieu ouvert. La dangerosité psychiatrique, quant à elle, se définit comme un risque de passage à l’acte principalement lié à un trouble mental, et notamment au mécanisme et à la thématique de l’activité délirante (…)

 Le renforcement des outils propres aux champs judiciaire et sanitaire: (…) L’ensemble de ces statistiques ne suffit pas à évaluer la proportion de la population pénale pouvant être qualifiée de dangereuse. En effet, ces données sont parcellaires, le nombre d’acquittements* résultant de l’abolition du discernement de l’accusé ne pouvant être estimé, compte tenu de l’absence de motivation des arrêts des cours d’assises. De même, les personnes condamnées, non détenues et souffrant de troubles mentaux ne peuvent pas être dénombrées. En outre, même des statistiques affinées sur ces points s’avèreraient peu exploitables, les individus atteints de troubles mentaux ne pouvant être systématiquement assimilés à des personnes dangereuses. Surtout, ces chiffres ne tiennent pas compte des circonstances dans lesquelles les infractions recensées ont été commises. Or, on ne peut déduire du seul caractère criminel d’un acte le risque de réitération* ou de récidive* de celui qui le commet : la dangerosité de l’auteur d’un parricide peut ainsi être considérée comme relativement faible, tandis que celle d’un tueur en série ou même de l’auteur d’un vol avec violences est susceptible de s’avérer particulièrement élevée. Toutefois, si aucun outil statistique n’apparaît susceptible de prendre l’entière mesure de la notion de dangerosité, eu égard au caractère protéiforme de cette dernière, il n’en demeure pas moins essentiel de définir des indicateurs permettant de mieux circonscrire la population pénale dangereuse (proposition n°9).

http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/054000449/0000.pdf

FRANCE CULTURE (2011) LE BIEN COMMUN ; Peut-on éduquer et punir en même temps ? (01.09.2011)

Antoine Garapon s’entretient avec le sociologue Gilles Chantraine, du Centre lillois d’études et de recherches économiques et sociologiques (CLERSE), qui a publié en juillet 2011 un rapport intitulé : « Les Prisons pour mineurs, controverses sociales, pratiques professionnelles, expériences de réclusion ». Ensemble, ils évoquent le récent rapport de la Commission des lois du Sénat, « Enfermer et éduquer : quel bilan pour les centres éducatifs fermés et les établissements pénitentiaires pour mineurs? (EPM) »