Maurice Cusson, Pierre Tremblay, Louise L.-Biron, Marc Ouimet et Rachel Grandmaison
CRIMINOLOGUES, ÉCOLE DE CRIMINOLOGIE, UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL
“LA PRÉVENTION DU CRIME » ; « Guide de planification et d’évaluation” (août 1994)
La prévention est comme la vertu : personne n’est contre. Et tout le monde y contribue à divers degrés : les services policiers, les municipalités, les écoles, les groupes communautaires, la sécurité privée, les gouvernements…. En fait, tous les citoyens et toutes les entreprises adoptent un minimum de mesures de prudence qui relèvent de la prévention du crime. Mais que savons-nous de l’efficacité de cette activité multiforme ? Au Québec, nous n’en savons pas grand-chose ou, plus précisément, nous en savons ce que nous apprennent les recherches réalisées ailleurs : aux États-Unis, en Angleterre, aux Pays-Bas, en Australie… Dans ces pays, maints projets de prévention ont subi le test d’une évaluation scientifique. Plusieurs ont passé l’épreuve avec succès, plusieurs autres ont échoué. Grâce à des évaluations répétées, un savoir s’accumule sur ce qui « marche » et ce qui ne « marche » pas en la matière. Curieusement, la francophonie est passée à côté de ce mouvement. Il est pratiquement impossible d’y trouver des évaluations scientifiques de programmes de prévention du crime. Le premier but de ce texte est de stimuler le développement de ce type de recherche.