FRANCE CULTURE, Emission Pas la peine de crier (23/06/2014) le mur de la prison
Premier moment d’une série d’émissions conçue autour du mur. Avec Jane Sautière,éducatrice de prison et écrivaine, nous évoquerons le quotidien d’une vie qui s’organise de chaque côté des murs de la prison, une expérience dont elle rendait compte en 2003 dansFragmentation d’un lieu commun aux éditions Verticales.
Cette semaine nous prenons le Mur pour sujet. Les murs solides parce que bâtis solidement, d’autres murs tout aussi solides, parce que très intériorisés. Le défi d’aujourd’hui est la possibilité d’une présence. De part et d’autre du mur de prison. En questionnant en profondeur l’enfermement et le système pénitenciaire, les années 70 ont créé des vocations. Certains en sont revenus, et d’une certaine manière, d’autres pas. Dans tous les sens du terme. Peut-être que la prison, quelle que soit la qualité en laquelle on la pénètre, colle ensuite aux basques pour longtemps.
Au désert tout est relief, au silence plat, tout est rythmique. Le livre dont il est question aujourd’hui énumère, et ces numéros, loin de gommer les individus qu’ils abritent, font d’eux le rythme, le vrai battement. Le vrai bruit. La vraie parole. A lire ce livre, et l’usure surmontée à chaque page pour continuer de passer le mur, on se dit qu’il faudrait surtout, pouvoir passer le relais. Pouvoir partager l’épuisement. Cela ne fait que renouveler la question de l’enfermement, de ses conditions, et l’idée que l’on pourrait peut-être passer à autre chose.
Notre invitée Jane Sautière est écrivain, a atravaillé pendant plus de vingt ans comme éducatrice pénitenciaire (aujourd’hui conseiller d’insertion et de probation). Elle a publié trois livres dont le premier Fragmentation d’un lieu commun a paru en 2003 aux éditions Verticales dans la collection Minimales.
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