Programme national de traitement des délinquants sexuels au Canada
Le traitement des délinquants sexuels se fait généralement en groupes de 8 à 10 délinquants avec un ou deux cliniciens (Marshall, 2001). Marshall propose d’éviter les formes d’intervention individuelles , car elles sont coûteuses et improductives. Il affirme également qu’une intervention individuelle » se prête à une collusion involontaire avec le délinquant » (2001, p. 340). Bien que Marshall ne s’étende pas sur le sujet, il est évident que cela peut se produire.
Étant donné qu’un grand nombre de délinquants sexuels nient (ou minimisent) certains, voire tous les aspects de leur délinquance, il est essentiel que le déni soit remis en question dans le cadre du traitement. Cela peut s’avérer difficile dans une situation individuelle, car cela peut nuire à la relation. En revanche, dans un contexte de groupe, la remise en question du délinquant peut venir des autres membres du groupe, ce qui permet au clinicien de maintenir plus facilement une bonne relation thérapeutique tout en traitant cette question difficile. Abracen et Looman (2001) discutent longuement de la question de la thérapie de groupe par rapport à la thérapie individuelle et rapportent certains résultats de recherche indiquant que ces deux approches sont également efficaces. Cependant, ils notent que les délinquants qui ont bénéficié d’une thérapie individuelle ont été choisis pour recevoir cette modalité de traitement pour des raisons spécifiques (par exemple, parce qu’ils souffraient d’une maladie mentale), et qu’ils pouvaient donc présenter des niveaux de risque atypiques. Abracen et Looman concluent qu’il peut y avoir des sous-groupes de délinquants sexuels qui peuvent bénéficier davantage d’un traitement individuel que d’un traitement de groupe.Le traitement de groupe est généralement « manualisé » (utilisation d’un manuel), ce qui signifie que les thérapeutes reçoivent des directives claires pour chaque séance (Howitt, 2006).Ces directives comprennent les principaux objectifs d’apprentissage pour les séances, ainsi que des descriptions des tâches et activités particulières d’apprentissage. Comme le note Marshall (2006b), cette approche présente l’avantage de maintenir une approche standard pour la mise en œuvre du traitement à travers une gamme de thérapeutes et d’environnements de traitement. Cependant, elle peut aussi être restrictive et limiter la capacité des thérapeutes à traiter les questions liées au processus. Selon Marshall, des recherches récentes indiquent que les manuels doivent être suffisamment souples pour permettre aux thérapeutes de prendre le temps de répondre et de gérer les processus de groupe et d’utiliser pleinement leurs compétences. Il relie cette suggestion au nombre croissant d’ouvrages qui soulignent l’importance des relations thérapeute-client dans l’obtention de résultats thérapeutiques durables. Ce point de vue a été confirmé ailleurs (par exemple, Mann, 2004).
Composante | Contenu |
Distorsions cognitives | Identifier et remettre en question les attitudes et croyances déformées liées à l’infraction, y compris la minimisation et la justification. |
Empathie et prise en compte de la victime
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Vise à faire comprendre l’impact d’une personne sur les autres (la victime en particulier). L’accent est mis sur les propres expériences de victimisation de l’auteur de l’infraction. |
Intimité, relations, et fonctionnement social
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S’intéresse aux déficits spécifiques du fonctionnement social, en particulier dans le domaine des relations intimes. L’accent est mis sur le renforcement de la confiance en soi et de l’estime de soi. |
Gestion des émotions | Cherche à développer des compétences dans les domaines de l’identification des termes liés aux émotions et de la verbalisation des ressentis. Enseigne diverses techniques de gestion des états émotionnels négatifs. |
Excitation déviante | Se concentre sur le développement d’une conscience du lien entre les fantasmes sexuels et l’excitation, suivi de l’application de techniques de reconditionnement. |
Autogestion | Vise à inculquer une compréhension du processus de délinquance, y compris les différents types de facteurs de risque, afin de prévenir les rechutes. L’accent est mis sur l’établissement d’objectifs et de plans de sécurité. |
Suivi post-traitement | Vise à faciliter la généralisation et le maintien des acquis du traitement. Ceci est particulièrement important pour les délinquants qui sont traités en prison et qui ont besoin d’aide pour généraliser les acquis du traitement après leur libération.
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Note. Résumé de :
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