ÉVALUATION DES FACTEURS DE RISQUE CRIMINEL : LIGNES DIRECTRICES POUR L’ENTRETIEN D’ÉVALUATION
Comment aborder les pensées antosociales danss un entretien d’évaluation? Quelles questions poser ou quelles stratégies de questionnement employer? Voici quelques exemples proposées par Tafrate, Mittchell et Simourd dans leur excellent ouvrage CBT with justice-involved Clients.
Source: CBT WITH JUSTICE-INVOLVED CLIENTS : Prise en charge des comportements antisociaux et auto-destructeurs, Raymond Chip Tafrate, Damon Mitchell , David J. Simourd
Pour les praticiens peu habitués à travailler avec des PPSMJ, l’obtention d’informations sur le risque criminel peut nécessiter des ajustements à leurs protocoles d’entretien d’évaluation existants. Ces ajustements devraient inclure :
- (1) une exploration plus approfondie des antécédents criminels des PPSMJ ;
- (2) un investigation sur les éléments du mode de vie antisocial (par exemple, les routines, les relations et les habitudes destructrices) ;
- et (3) l’élargissement de leurs questions d’entretien habituelles afin d’inclure des domaines qui ne sont généralement pas évalués (par exemple, les relations sociales, les activités de loisirs, la pensée criminogène).
Un modèle pour le début de l’entretien est fourni ci dessous:
Questions supplémentaires pour obtenir des schémas de pensée criminogènes spécifiques
Schéma de pensée criminogène |
Description du schéma |
Exemples de questions |
Les modes de pensée liés à soi-même et aux autres |
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S’identifier à des compagnons antisociaux |
Se considérer comme semblable à, et s’identifier de préférence à des pairs antisociaux ; considérer les relations avec les pairs prosociaux comme peu importantes |
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Le mépris des autres |
Croyance que les besoins/droits des autres sont sans importance ; antipathie/hostilité envers les autres ; manque d’empathie et de remords pour avoir blessé les autres. |
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Désengagement émotionnel |
Conviction qu’il est bon d’éviter l’intimité et la vulnérabilité ; manque de confiance ; craintes d’être exploité |
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Hostilité à l’égard du personnel de la justice pénale |
Attitude hostile et suspecte envers la police, les avocats, les juges, etc. |
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Grandiosité et droits |
Croyances exagérées sur soi-même ; croyance que l’on mérite un traitement spécial |
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Pouvoir et contrôle |
Chercher à dominer les autres ; chercher à contrôler le comportement des autres |
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Les modes de pensée liés à l’interaction avec l’environnement |
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Recherche d’excitation |
Conviction que la vie devrait être axée sur la recherche de sensations fortes et la prise de risques ; manque de tolérance pour l’ennui |
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Exploiter |
Intention générale de manipuler des situations ou des relations à des fins personnelles lorsqu’on en a l’occasion |
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L’hostilité à l’égard de l’ordre public |
L’animosité envers les règles, les règlements et les lois |
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Justification et minimisation |
Rationalisation et sous-estimation des comportements néfastes |
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La voie de la facilité |
Une approche de la résolution des problèmes « de la manière la plus simple » ; un style de vie « sans soucis », « sans plan » et « sur le moment ». |
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Incapacité à faire face |
Abandonner face à l’adversité ; faible tolérance à la frustration |
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Sous-estimation |
Sous-estimer les conséquences négatives des comportements à risque ; confiance excessive dans ses capacités de décision |
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Raymond Chip Tafrate, PhD, est psychologue clinicien et professeur au département de criminologie et de justice pénale de la Central Connecticut State University. Il est membre et superviseur de l’Albert Ellis Institute à New York City, NY, et membre du Motivational Interviewing Network of Trainers (réseau de formateurs à l’entretien motivationnel). Il consulte fréquemment des agences et des programmes de justice pénale sur des problèmes difficiles à changer tels que la dysrégulation de la colère et le comportement délinquant. Il est coauteur de nombreux ouvrages et a présenté ses recherches dans toute l’Amérique du Nord, l’Europe, l’Asie et l’Australie. Il est coauteur, avec Howard Kassinove, d’un classique de l’auto-assistance, Anger Management for Everyone (La gestion de la colère pour tous).
Damon Mitchell est psychologue agréé et professeur associé au département de criminologie et de justice pénale de la Central Connecticut State University.
Ses recherches ont été publiées dans diverses revues de psychologie et de justice pénale, notamment International Journal of Offender Therapy and Comparative Criminology, Journal of Criminal Justice, Federal Probation, Journal of Sex Research et Journal of Interpersonal Violence.
David J. Simourd. Jusqu’à sa mort en 2022, David J. Simourd, PhD, CPsych, a exercé en cabinet privé à Kingston, Ontario, Canada, et a mené une carrière de 30 ans en tant que consultant/formateur, clinicien et chercheur. Le Dr Simourd a publié des articles, animé des ateliers de formation et agi à titre de consultant en évaluation et en traitement des délinquants auprès de divers organismes correctionnels en Amérique du Nord, en Asie et dans les Caraïbes. Il a fait partie du comité de rédaction de Criminal Justice and Behavior et a été membre de la Commission d’examen de l’Ontario, la commission d’engagement civil pour les délinquants souffrant de troubles mentaux en Ontario. En 2019, il a été élu membre de la Société canadienne de psychologie.
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