MCCA: Measures of Criminal Attitudes and Associates
La MCCA (Measures of Criminal Attitudes and Associates), développée par Jeremy F. Mills et Daryl G. Kroner, est un instrument psychométrique d’auto-évaluation conçu pour évaluer les attitudes criminelles et les associés chez les délinquants, avec une application fréquente dans le domaine de la justice pénale pour prédire la récidive.
La MCCA (« (Mesures des attitudes criminelles et des associés ») a été développée en réponse à la nécessité d’outils psychométriques validés pour mesurer les attitudes criminelles et les associés, identifiés comme des prédicteurs clés du comportement antisocial. Une méta-analyse, citée dans plusieurs publications, a montré que ces facteurs sont parmi les meilleurs indicateurs de récidive. L’échelle a été théoriquement et empiriquement élaborée, avec des contributions notables de Mills et Kroner (Measures of Criminal Attitudes and Associates (MCAA): Development, Factor Structure, Reliability, and Validity).
L’échelle se compose de deux parties distinctes, chacune mesurant des aspects différents :
-
Partie A : Quantification des Associés Criminels (pairs délinquants)
Cette partie est un questionnaire d’auto-évaluation où l’individu est invité à identifier jusqu’à quatre associés adultes avec lesquels il passe du temps. Pour chaque associé, il doit indiquer :-
Le temps passé avec cette personne.
-
Le degré d’implication de cette personne dans des activités criminelles.
Cette section vise à évaluer l’influence des relations sociales sur le comportement criminel, en quantifiant le nombre et la qualité des associés criminels. Cette partie est essentielle pour comprendre l’environnement social de l’individu.
-
-
Partie B : Sous-Échelles d’Attitudes Criminelles (panesées et croyances antisociales)
Cette partie comprend 46 items avec un format de réponse « D’accord » ou « Pas d’accord », évaluant quatre sous-échelles d’attitudes criminelles :-
Attitudes envers la violence (12 items) : Mesure les croyances et attitudes de l’individu concernant l’utilisation de la violence, comme sa justification dans certains contextes.
-
Intention antisociale (12 items) : Évalue le désir ou l’intention de l’individu de s’engager dans des comportements antisociaux ou criminels, reflétant une disposition à transgresser les normes sociales.
-
Attitudes envers l’entitlement (= »s’arroger des droits »- 12 items) : Évalue le sentiment d’entitlement, c’est-à-dire la croyance que l’individu a droit à certains privilèges ou qu’il n’est pas soumis aux mêmes règles que les autres.
-
Attitudes envers les autres délinquants(10 items) : Mesure les attitudes de l’individu envers les personnes impliquées dans des activités délinquantes, comme l’admiration, l’identification ou un sentiment d’appartenance à un groupe criminel.
-
Les études sur la MCCA, notamment celle de Mills et al. (2002), ont démontré une fiabilité raisonnable, avec une bonne consistance interne et une stabilité temporelle. Une analyse factorielle a confirmé l’existence de quatre domaines distincts pour la Partie B, soutenant la validité de la structure. La validité convergente et discriminante a été jugée appropriée, et la validité de critère a été établie par sa relation avec des variables d’historique criminel. De plus, des recherches ultérieures, comme celles publiées dans Criminal Justice and Behavior en 2005 (The Measures of Criminal Attitudes and Associates (MCAA): The Prediction of General and Violent Recidivism), ont montré que la MCCA améliore la prédiction de la récidive violente par rapport à des instruments actuariels seuls, renforçant son utilité dans les évaluations des risques.
Applications
La MCCA est principalement utilisée dans les contextes correctionnels, notamment pour évaluer les risques de récidive chez les délinquants adultes, comme indiqué dans une étude sur un échantillon d’hommes incarcérés au Canada (The Measures of Criminal Attitudes and Associates (MCAA): The Prediction of General and Violent Recidivism). Elle est souvent intégrée dans les programmes de réhabilitation pour identifier les besoins d’intervention, en se concentrant sur les attitudes criminelles et les influences sociales.
Limites
Bien que la MCCA soit bien validée, certaines limites incluent sa dépendance à l’auto-évaluation, qui peut être influencée par des biais comme la désirabilité sociale. De plus, son application dans des populations diverses, comme les adolescents ou les femmes, pourrait nécessiter des adaptations.
régles de cotation: MCAAUserGuide2001
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.