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Dans cette vidéo, Michael P. Johnson parle de la typologie de la violence entre partenaires intimes qu’il a développée et qui a fait progresser le domaine de la violence familiale.

Michael Paul Johnson (Ph.D., Université du Michigan) est professeur émérite de sociologie, d’études féminines et d’études africaines et afro-américaines à Penn State, où il a enseigné la sociologie et les études féminines pendant plus de trente ans et a été nommé Alumni Teaching Fellow, la plus haute distinction de Penn State en matière d’enseignement. Il est un expert internationalement reconnu en matière de violence domestique, invité à s’exprimer lors de conférences et dans des universités aux États-Unis et dans le monde entier.

Ses recherches portent sur les implications de la différenciation des types de violence dans les relations intimes, et il a régulièrement consulté des organisations communautaires et des agences gouvernementales sur la politique et la pratique en matière de violence domestique. Il a publié de nombreux articles dans des revues spécialisées et ses principaux travaux sur la violence domestique sont présentés dans A Typology of Domestic Violence : Intimate Terrorism, Violent Resistance, and Situational Couple Violence (Northeastern University Press, 2008). Bien qu’il ait pris sa retraite de Penn State en 2005 et de consultant en 2015, il continue d’écrire occasionnellement lorsque l’occasion se présente.

Michael Johnson a mené des recherches approfondies et a proposé qu’il existe trois grands types de violence entre partenaires intimes qui diffèrent considérablement les unes des autres – dans leur dynamique, leur développement et leurs conséquences.

Il est important de comprendre sa « typologie de la violence domestique » pour un certain nombre de raisons, notamment pour pouvoir mieux répondre aux affirmations selon lesquelles les hommes sont victimes de la violence du partenaire intime dans les mêmes proportions que les femmes.

Si nous savons que la violence sexiste ne connaît pas de frontières et qu’elle peut toucher tout le monde, nous savons aussi que la fréquence, la gravité et la nature de la violence perpétrée par les hommes sur les femmes sont différentes de celles commises par des femmes sur des hommes. 

Il est également essentiel de comprendre les variables impliquées dans la manière dont la violence fondée sur le genre peut se présenter pour déployer des efforts significatifs en vue de la prévenir et de la combattre.

Les trois principaux types de violences entre partenaires intimes selon Johnson :

  • Terrorisme intime – modèles de contrôle coercitif violent, perpétrés principalement par des hommes ;
  • Résistance violente – perpétrée en résistant à la violence, perpétrée davantage par les femmes en état de légitime défense ;
  • Violence situationnelle de Couple – escalade de la dispute à l’agression physique, se produit au sein des couples.

10 faits inconfortables sur les violences conjugales (Tonia Nicholls, 2016)

Veiillez trouver ici une conférence de Tonia Nicholls. Il est important de noter que beaucoup de critiques ont entourées les travaux du Pr Nicholls, qui sont important à accueillir avec mesure :

  1. Sa remise en question du paradigme dominant qui considère la violence conjugale comme étant principalement exercée par les hommes envers les femmes. Ses recherches suggèrent une prévalence plus importante qu’attendue de la violence bidirectionnelle dans les couples.
  2. Sa méthodologie de recherche, en particulier l’utilisation de l’échelle de Strauss, la CTS (Conflict Tactics Scale) pour mesurer la violence conjugale. Certains critiques estiment que cet outil ne prend pas suffisamment en compte le contexte, l’intentionnalité et l’impact différencié des actes violents.
  3. L’interprétation de ses résultats concernant la symétrie de genre dans la violence conjugale. Alors que ses travaux suggèrent une certaine symétrie dans la fréquence des actes violents entre hommes et femmes, ses détracteurs soulignent que cela ne prend pas en compte les différences qualitatives de la violence (gravité des blessures, impact psychologique, contexte de contrôle coercitif).
  4. Les implications politiques de ses travaux, certains craignant qu’ils puissent être utilisés pour minimiser la gravité des violences faites aux femmes ou pour réduire le financement des services d’aide aux victimes.

Ce débat s’inscrit dans une discussion plus large sur la façon dont la recherche sur la violence conjugale devrait être menée et interprétée, ainsi que sur ses implications pour les politiques publiques et les services d’aide aux victimes.

Qui est Tonia Nicholls? Le Dr Nicholls est professeur au département de psychiatrie de l’UBC et scientifique émérite à la Forensic Psychiatric Services Commission, BCMHSUS. Elle a des nominations croisées à l’UBC, y compris au SPPH, et une nomination auxiliaire au département de psychologie de l’Université Simon Fraser.

Ses recherches portent sur les intersections entre le droit et la santé mentale en ce qui concerne la prestation de services aux personnes en conflit avec la loi et à diverses populations marginalisées, en se concentrant sur l’évaluation et le traitement de la violence et de la criminalité, ainsi que sur l’élaboration et la mise en œuvre d’une approche fondée sur les résultats. Elle a publié des manuels pour faciliter la mise en pratique de la recherche et a participé à des mises en œuvre et des évaluations à grande échelle, notamment en ce qui concerne l’évaluation des risques de violence et le dépistage des troubles mentaux dans les établissements pénitentiaires, l’évaluation des troubles mentaux et la planification du traitement .

Ses travaux de recherche lui ont valu, ainsi qu’à ses équipes, de nombreuses subventions et récompenses pour un montant total de plus de 15 millions de dollars. Elle a récemment reçu une bourse de la Fondation des IRSC (+ de 2 millions de dollars ; 2015-2022) pour financer ses recherches.

Dr. Nicholls est une experte reconnue dans le domaine de la santé mentale et de la justice, ayant produit des études sur les dynamiques de genre dans les violences domestiques, notamment en examinant comment les femmes peuvent également être des auteurs de violences dans certains contextes.

Ses recherches ont notamment exploré les facteurs associés aux comportements violents des femmes dans des contextes correctionnels et domestiques. Elle a mis en avant l’importance de considérer les nuances de genre tout en évitant les généralisations sur les victimes et les auteurs de violences. Cependant, comme pour toute recherche dans ce domaine sensible, ses travaux doivent être interprétés dans leur contexte et en complément d’autres études, pour obtenir une vision équilibrée des phénomènes de violence conjugale.
  • Voir notament les travaux de Micheal Johnson qui indique que l’affirmation que les taux de violences domestiques entre les hommes et les femmes sont indentiques vient du fait qu’on ne mesure pas la même chose (violences verbales vs violences physiques graves), et que cette répartition des violences au sein du couple différe selon le type de violences dont on parle (Johnson indique par ex que les violences commisent dans la cadre du « terrorisme conjugale » (contrôle coercitif) sont presque uniquement le fait des hommes envers les femmes.
  • De la même façon, les travaux de Murray Straus évoqués par Tonia Nicholls, qui portent sur  son modèle symétrique de la violence, ont suscité des critiques, notamment en raison de la complexité des dynamiques de pouvoir et des inégalités de genre qui sous-tendent les violences conjugales (de nombreux chercheurs et militants ont souligné que, même si les femmes peuvent être violentes, les violences masculines ont des conséquences sociales et psychologiques plus graves, en raison des déséquilibres de pouvoir entre les sexes.) . De même sa méthodologie a été l’objet de nombreuses critqiues: enquêtes avec violences auto-rapportées, et « mesure » de la violence ne fait pas toujours la distinction entre différents types de violence (par exemple, la violence psychologique, physique, ou sexuelle).

10 faits inconfortables sur les violences conjugales (Tonia Nicholls, 2016)

  • Fait #1: Hommes et femmes sont auteurs et victimes de violences conjugales à des taux similaires
  • Fait #2: les femmes commettent (aussi) des violences graves
  • Fait #3: A la fois hommes et femmes soufrent des consèquences des violences entre partenaires intimes.
  • Fait #4: les causes de la violence entre partenaires intimes sont variées mais similaires selon le genre
  • Fait #5: L’oppression patriarcale est une explication pertinente mis insuffisante pour expliquer les violences entre partenaires intimes
  • Fait #6: Les théories générales sur la violence sont de bonnes explications des violences entre partenaires intimes
  • Fait #7: Les programmes de traitement pour les auteurs de violences conjugales sont innéfficaces
  • Fait #8: La violence conjugale masculine n’escalade pas toujours
  • Fait #9: Il y a trés peu de preuve d’une diffusion de l’approbation (sociale) à battre sa femme
  • Fait #10: Les efforts pour réduiore les violences entre partenaires intimes néglige la moitié des victimes et la moitié des auteur(e)s

 

Le 25 octobre 2016, CAFE Vancouver a organisé un forum à UBC sur les faits concernant la violence entre partenaires intimes, avec les conférenciers Michael Healey et Dr Tonia Nicholls.

Un événement public du Canadian Centre for Men and Families (CCMF) – Vancouver and Area Branch. (Organisé par le groupe de sensibilisation aux questions masculines du campus, Simon Fraser University Advocacy For Men & Boys).

Le Centre canadien pour les hommes et les familles (CCMF) est le premier centre national pour la santé et le bien-être des garçons, des hommes, des pères et des familles. Le Centre est un espace ouvert, inclusif et sécuritaire qui offre des services de thérapie et de counselling, de soutien par les pairs, une clinique juridique, des programmes de paternité, des services de mentorat et de soutien aux hommes victimes de traumatismes et de violence. Nous proposons des services, des recherches, des actions de défense, de sensibilisation et d’éducation du public sur tous les aspects des questions relatives aux hommes.

« Notre vision se concentre sur trois domaines essentiels :
1. Réduire le nombre de suicides chez les hommes à haut risque grâce à des programmes d’intervention qui s’attaquent aux obstacles auxquels les hommes sont confrontés lorsqu’ils cherchent de l’aide.
2. Renforcer l’autonomie des pères en cas de séparation ou de divorce grâce à des conseils juridiques et à des groupes de soutien à la paternité qui renforcent la relation père-enfant, tout en s’efforçant de promouvoir des attitudes sociales positives à l’égard de la paternité.
3. Soutenir les hommes qui subissent des violences domestiques et d’autres formes de traumatismes, tout en collaborant avec d’autres agences pour améliorer les services destinés à cette population. »

Les prédicteurs du type de délinquance

Certaines études ont examiné la possibilité de prévoir la nature de la délinquance juvénile à partir de facteurs développementaux précoces (Capaldi et Patterson, 1996; Chung, Hill, Hawkins, Gilchrist et Nagin, 2002). L’objectif de ces études consistait à cerner les différences entre les délinquants violents et les délinquants non violents (Baron et Hartnagel, 1998; Brame, Mulvey et Piquero, 2001). D’après les résultats obtenus, les facteurs suivants sont associés aux jeunes adoptant des comportements violents :

  • l’exposition à la violence parentale;
  • le fait d’avoir été victime de violence physique à la maison;
  • la criminalité des parents;
  • des antécédents de comportements violents;
  • des infractions disciplinaires (p. ex., des manquements aux règlements);
  • le décrochage scolaire précoce
  • et la consommation de drogues illicites immédiatement après l’expiration d’une ordonnance de la cour (Lattimore, Visher et Linster, 1995; Loeber et Stouthamer-Loeber, 1998; Nagin et Tremblay, 1999).

Malgré la précision des prévisions basées sur des facteurs individuels et la précision accrue découlant de l’utilisation de plusieurs facteurs (5 ou plus), la fiabilité globale des prévisions relatives au risque de commettre des actes de violence, chez les jeunes, demeurait limitée (Herrenkohl et coll., 2000, p. 176). Il y a également des différences en fonction du sexe : les prédictions relatives aux garçons sont plus fiables que celles relatives aux filles lorsque la projection est basée sur des variables de la prime enfance. La fiabilité des prédictions concernant les filles augmente à partir de l’âge de 13 ans (Loeber et Stouthamer-Loeber, 1996).

Selon plusieurs chercheurs, le meilleur regroupement de prédicteurs se compose comme suit :

  • antécédents de violence parentale;
  • consommation de drogues;
  • antécédents de délinquance, dont la gravité augmente;
  • faibles liens avec la famille et l’école.

Les programmes d’intervention et de prévention visant à renforcer l’attachement des jeunes à la famille et à l’école, tout en tenant compte en même temps des besoins des jeunes exposés à la violence familiale, sont considérés comme les programmes les plus prometteurs pour réduire la criminalité (Saner et Ellickson, 1996).

Il faut toutefois souligner que les prédictions concernant la délinquance chronique et persistante sont plus fiables que celles qui tentent de distinguer les différents types de délinquance. En d’autres mots, les études centrées sur la différenciation des délinquants occasionnels et des délinquants chroniques sont plus fiables que celles ayant pour but de cerner les différences entre les délinquants violents et les délinquants non violents (Bame et coll., 2001).

Source: mieux vaut eduquer un enfant que corriger un adulte

Inventaire de l’hypermasculinité (y compris les attitudes sexuelles ; Mosher & Sirkin, 1984) & Évaluation de déficits de l’intimité/ problèmes socio-affectifs/ distorsions cognitives

Hypermasculinity Inventory-Revised

Pour chaque proposition, entourez le chiffre de la réponse qui cous correspond le plus en général sur une échelle de 1 à 10.

1) Après avoir vécu une expérience très dangereuse.
mes genoux faiblissent et je tremble de tous mes membres. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. J’ai l’impression de planer.

2) Je préfère
Parier plutôt que ne prendre aucun risque 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. ne prendre aucun risque plutôt que parier

3)  Engueule moi et
Je ferai semblant de ne pas t’entendre 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. je te répondrai pareil

4). En amour et en guerre
il faut toujours respecter les règles 1 2 3 4 5 6 7 8 9 . t 10. tout est permis.

5). Quand je vais à des fêtes
J’aime les fêtes sauvages et sans tabou 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. J’aime les fêtes tranquilles avec de bonnes conversations

6). Certaines personnes m’ont dit que
Je prends des risques insensés. 1 2 3 4 5 6 7 810. 9 10. Je devrais prendre plus de risques.

7). Les hommes dits efféminés
sont plus artistiques et sensibles. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. méritent d’être ridiculisés.

8). Utiliser des drogues ou de l’alcool pour « encourager » une femme à avoir des relations sexuelles avec
vous est
grossier et injuste 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. OK si vous pouvez vous en sortir

9). j’aime
les voitures rapides et les histoires d’amour rapides. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. les voitures fiables et les amants fidèles

10). Les soi-disant « allumeuses »
devraient être pardonnés. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. devraient être violés.

11). Quand j’ai bu quelques verres
je me détends. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. je cherche les ennuis.

12). Tout homme qui est un homme
a besoin d’avoir des relations sexuelles régulières. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. peut se passer de relations sexuelles.

13) Quand je bois un verre ou deux
je me sens prêt à faire face à tout ce qui peut arriver. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. j’aime me détendre et m’amuser.

14). Quand il s’agit de prendre des risques
j’aime jouer la carte de la sécurité. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. Je suis un flambeur.

15). Dans les conflits avec les autres
Je gagne en ne me battant pas. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. Je me bats pour gagner.

16). Se battre
est naturel pour moi. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. ne résout jamais un problème.

17) . Quand j’ai envie de me battre,
J’essaie de trouver des solutions de rechange. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. J’y vais

18) . Compte tenu de ce que je sais de la lutte,
c’est tout simplement stupide. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. Celui qui le peut se bat, celui qui
ne peut pas se battre s’enfuit.

19) . Quand je m’ennuie
1. je regarde la télé ou je lis un livre 2 3 4 5 6 7 8 9 10. je cherche à m’amuser.

20) j’aime
conduire prudemment, en évitant tout risque inutile 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. conduire vite, au bord du danger

21) Les filles qui draguent devraient
s’attendre à se faire embarquer 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. choisir leurs hommes avec soin

22) . A mon avis
certaines femmes ne sont bonnes qu’à une seule chose. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. toutes les femmes méritent le même respect que les hommes

23) . Quand il s’agit de faire l’amour
je ne veux avoir des relations sexuelles qu’avec quelqu’un qui est tout à fait d’accord 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. je ne me sens jamais mal par rapport à mes tactiques lorsque j’ai des relations sexuelles

24) Je préférerais être un
un scientifique célèbre. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. un catcheur célèbre

25) Les lesbiennes ont un style de vie particulier
et devraient être respectées pour cela 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. mais elles ont juste besoin d’une bonne bite bien raide

26) Si quelqu’un vous met au défi de vous battre,
il n’y a pas d’autre choix que de se battre 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. il est temps de parler pour s’en sortir

27) Si tu m’insulte,
prépare-toi à assumer ce que tu dis 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. J’essaierai de tendre l’autre joue

Hypermasculinity Inventory-Revised_FR

Source: Christopher I. Eckhardt, Cory A. Crane, and Joel G. Sprunger : CBT for Perpetrators of Intimate Partner Violence: The “I” Approach (Chap 10), dans l’indispensable manuel de tafrate & Mitchell:   Forensic CBT: A Handbook for Clinical Practice TAFRATE & MITCHELL (2013)

Résolution de problèmes

Les étapes de la résolution de problèmes

  1. Y a-t-il un problème ? Reconnaissez qu’un problème existe.  Nous recevons des indices de notre corps, de nos pensées, de nos émotions, de notre comportement, de nos réactions aux autres et de la façon dont les autres réagissent à notre égard.
  2. Quel est le problème ? Identifiez le problème. Décrivez le problème aussi précisément que vous le pouvez. Décomposez-le en parties gérables.
  3. Que puis-je faire ? Envisagez différentes approches pour résoudre le problème. Faites un brainstorming pour trouver autant de solutions que possible. Envisagez d’agir pour changer la situation et/ou de changer votre façon de penser à la situation.
  4. Que se passera-t-il si… ? Choisissez l’approche la plus prometteuse. Examinez tous les aspects positifs et négatifs de chaque approche possible et sélectionnez celle qui est susceptible de résoudre le problème.
  5. Comment cela a-t-il fonctionné ? Évaluez l’efficacité de l’approche choisie. Après avoir donné à l’approche un procès équitable, est-ce que cela semble fonctionner ? Si ce n’est pas le cas, réfléchissez à ce que vous pouvez faire pour améliorer le plan ou passer à une autre solution.

Exercice pratique :

Sélectionnez un problème qui n’a pas de solution évidente. Décrivez-le avec précision:

_______________________________________________________________________________

_______________________________________________________________________________

_______________________________________________________________________________

Faites un brainstorming pour dresser une liste de solutions possibles. Évaluez les possibilités et numérotez-les dans l’ordre de vos préférences.

Identifiez le problème : _______________________________________________________________

Dressez la liste des solutions proposées : ___________________________________________________

_______________________________________________________________________________

_______________________________________________________________________________

_______________________________________________________________________________

Résolution de problèmes

Exercice de résolution de problèmes

Problème :

 

Garder son calme 1. Accordez-vous du temps pour vous isoler.

2.

 

Options 1.

2.

3.

4.

Conséquences Comment vous sentirez-vous ? Comment les autres se sentiront ? Pensez à court et à long terme

Option (+) Conséquences (-) Conséquences
1.
2.
3.
4.

 

 

Décision/Mise en œuvre Quelle est la meilleure option ?

 

 

 

 

Évaluer/Planifier Comment cela s’est-il passé ? Que feriez-vous si vous pouviez réessayer ?

 

 

 

 

 

Bienvenue dans le guide de la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) pour la violence entre partenaires intimes.

Le guide constitue une ressource supplémentaire pour la réponse de l’État de Washington à la violence entre partenaires intimes (VPI). Il s’agit d’un programme session par session destiné à soutenir le travail des prestataires d’intervention en matière de violence domestique.

Il couvre tous les domaines requis. Il est également conforme à la référence de la WAC révisée à la thérapie cognitivo-comportementale (CBT) et à l’accent mis sur les changements cognitifs et comportementaux. Il n’existe actuellement aucun programme efficace et bien établi destiné spécifiquement aux personnes qui se livrent à la VPI. Des travaux sont en cours pour développer et tester de telles interventions. En l’absence d’un programme spécifique éprouvé, ce guide propose un manuel de traitement générique basé sur la TCC avec des supports cliniques. Il n’a pas été testé dans le cadre d’une étude de recherche. Il ne prétend pas être efficace pour réduire la VPI. Toutefois, il repose sur une théorie bien établie et son contenu, axé sur les compétences cliniques, est étayé par la recherche. En outre, il s’appuie en partie sur un manuel de traitement générique basé sur la TCC et la TCD pour le traitement des délinquants sexuels en Afrique du Sud. Comme les intervenants auprés des auteurs de violence conjugale (DVIP-Domestic Violence Intervention Providers), les prestataires de traitement des délinquants sexuels (SOTP) opèrent également au sein des WAC. La TCC repose sur une théorie selon laquelle les pensées, les sentiments et les comportements s’influencent mutuellement. Les traitements basés sur la TCC ciblent : les pensées inutiles ; la difficulté à gérer des sentiments négatifs intenses ; les comportements inefficaces ou problématiques. Les traitements basés sur la TCC sont efficaces pour de nombreux états cliniques et problèmes de comportement. La TCC est la théorie sous-jacente de nombreuses thérapies efficaces pour des troubles cliniques courants tels que l’anxiété, la dépression, le syndrome de stress post-traumatique et les comportements perturbateurs. Les traitements efficaces pour les personnes qui enfreignent la loi ou qui maltraitent leurs enfants sont aussi généralement basés sur la TCC. Il existe un certain nombre de TCC de marque qui ciblent les comportements contraires à la loi. Nous tenons à préciser que nous abordons ce guide du point de vue de la pratique fondée sur des données probantes. Cette dernière consiste à privilégier les traitements dont l’efficacité a été démontrée par des études. Nous sommes conscients que l’idée d’une pratique fondée sur des données probantes est relativement récente dans le domaine des traitements psychosociaux. Si la médecine fondée sur des données probantes est considérée comme la norme dans le domaine de la santé, ce n’est pas toujours le cas dans le domaine de la santé comportementale et des pratiques qui s’y rapportent. Des controverses et des désaccords subsistent. En outre, nous sommes très loin de disposer de traitements éprouvés et efficaces pour tous les problèmes de santé comportementale.

La raison pour laquelle nous avons choisi le cadre de la TCC pour ce guide est que la TCC est la théorie sous-jacente à de nombreuses interventions fondées sur des preuves, y compris celles destinées aux personnes ayant un comportement antisocial ou agressif. Nous sommes des experts de la TCC pour les problèmes émotionnels et comportementaux et nous enseignons les compétences cliniques basées sur la TCC dans tout l’État de Washington depuis de nombreuses années. La TCC est une approche thérapeutique active et orientée vers le changement. Comment la TCC est-elle dispensée ? Elle est structurée et ciblée, elle a un objectif précis, elle consiste à enseigner des compétences et à aider les clients à les mettre en pratique dans la vie réelle, et elle utilise souvent des mesures pour vérifier si le traitement est efficace. Quels sont les éléments communs de la TCC ? Les TCC comprennent généralement:

  • (1) une psychoéducation (informations cliniquement pertinentes),
  • (2) une formation aux techniques d’adaptation ou de régulation des émotions
  • et (3) la correction des pensées fausses ou inutiles. La composante comportementale (4) dépend de la cible clinique.

Pour les personnes qui enfreignent la loi ou maltraitent les enfants, les composantes comportementales comprennent souvent des compétences en matière de relations, de communication, de résolution de problèmes et d’affirmation de soi. Nous savons également que les contextes réels sont souvent compliqués et désordonnés ; l’application de protocoles ou de guides standardisés doit être flexible. Nous adoptons une approche de « flexibilité dans la fidélité » qui permet des ajustements et des adaptations tant qu’ils ne s’éloignent pas des principes et des pratiques de base sous-jacents pour amener un changement de comportement dans le cadre d’une TCC. Le format du guide est conçu pour ne pas être prescriptif sur la manière exacte de couvrir les points clés de l’apprentissage. Nous reconnaissons que les animateurs ont leur propre façon de couvrir le sujet. Ce qui est important, c’est de les couvrir. Nous encourageons les prestataires à apporter leurs propres techniques, stratégies, documents et exercices cliniques, à condition qu’ils soient cohérents avec le modèle général de la TCC et qu’ils maintiennent l’accent sur l’apprentissage et l’utilisation de nouvelles compétences par les clients. Cela signifie qu’il faut modéliser les compétences, demander aux participants de les mettre en pratique pendant les séances, leur donner des exercices à faire à la maison et assurer un suivi pour récompenser les réussites et résoudre les échecs. Nous sommes très reconnaissants à Jennifer Wheeler, PhD, et à Christmas Covell, PhD, de nous avoir permis d’utiliser leur manuel pour le traitement des délinquants sexuels comme base de ce guide. Les docteurs Wheeler et Covell sont tous deux des prestataires agréés pour le traitement des délinquants sexuels (SOTP) en WA.

Table des matières

Bienvenue dans le guide de la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) pour la violence entre partenaires intimes

Introduction

TCC de groupe pour la VPI : Guide des séances

  • Séance 1 : Orientation vers la TCC pour la violence conjugale
  • Séance 2 : Orientation vers les principes de traitement
  • Séance 3 : Orientation vers les principes du traitement des délinquants
  • Séance 4 : Définition de la violence conjugale
  • Séance 5 : Orientation vers les sentiments et les compétences de base pour faire face à la situation
  • Séance 6 : Facteurs de risque dynamiques
  • Séance 7 : Cercle de confiance personnel
  • Séance 8 : Thérapie cognitivo-comportementale
  • Séance 9 : Comportement et fonctions de la TCC
  • Séance 10 : TCD
  • Séance 11 : ABC et analyse des chaînes de comportements
  • Séance 12 : Compétences de la TCD pour les émotions difficiles
  • Séance 13 : Compétences pour gérer la colère
  • Séance 14 : Habitudes saines pour réduire le stress
  • Séance 15 : Pensées utiles
  • Séance 16 : Pensées utiles et inutiles de la violence conjugale
  • Séance 17 : Impact de la violence conjugale sur les victimes
  • Séance 18 : Empathie à l’égard des victimes
  • Séance 19 : Lettre de Clarification à la victime et aux enfants
  • Séance 21 : Compétences en matière de relations amoureuses saines
  • Séance 22 : Relations sexuelles saines
  • Séance 23 : Violence conjugale, enfants et parentalité positive
  • Séance 24 : Compétences en matière d’affirmation de soi et de communication
  • Séance 25 : Pratiquer les techniques d’affirmation de soi et de communication
  • Séance 26 : Résolution de problèmes
  • Séance 27 : Créer un système de soutien prosocial
  • Séance 28 : Documenter les changements cognitifs et comportementaux
  • Séance 29 : Prévention de la rechute
  • Références bibliographiques

GJCOM/CBT for IPV Guide.pdf

Si le lien est brisé: CBT for IPV Guide

Extrait:

« Les victimes et les non-victimes sont différentes quant à leur compréhension du facteur de légitimité par la normalisation des petites agressions. Par le fait d’être victime de violence physique en général, elles sont plus tolérantes à l’égard de ces agressions que les non-victimes. Les victimes tentent de minimiser la violence afin d’avoir une raison de le faire et de survivre à leur statut de conjoint (Machado et al., 2003). Dans l’étude de Matos et Gonçalves (2001), le groupe des femmes qui sont restées dans leur mariage révèle plus de difficultés à effectuer des changements significatifs. Les caractéristiques linguistiques de leur discours sont plus axées sur le problème et présentent des croyances de légitimation de la violence domestique (par exemple, « cela fait partie du destin »). En outre, elles partagent l’idée que l’agresseur est poussé par des influences extérieures, telles que l’alcool ou une relation extraconjugale.
À cet égard, étant entendu que les croyances (religieuses ou non) limitent une compréhension claire de la violence, elles interviennent dans le processus de compréhension claire de la violence, interférant ainsi avec ce qui a été mentionné plus haut. En raison de la façon dont nous réagissons à ce phénomène, nous présentons dans le tableau suivant quelques-unes des croyances les plus courantes sur la violence domestique et leur explication respective :
(Tableau 5.1).

Croyances concernant la violence domestique
Croyances Explications
« Une gifle de temps en temps ne fait de mal à personne. » Frapper n’est jamais un signe d’amour. C’est un exercice illégitime et abusif de pouvoir/contrôle. En outre, la violence domestique n’est pas un processus « de temps en temps », mais plutôt un schéma continu de divers actes violents commis contre la victime dans le but de la contrôler et de la dominer.
La violence et l’amour ne se produisent pas en en même temps dans les familles.

 

Même dans les cas les plus graves, il y a des phases où les agressions ne se produisent pas, surtout au début de la relation. Le comportement alterne entre l’expression d’émotions positives et des actes de violence. Ces changements peuvent se produire en fonction de la domination et du doute que l’on souhaite imposer à la victime. C’est pourquoi, souvent et généralement, de nombreuses victimes continuent d’éprouver une affection positive pour les agresseurs, même lorsque la violence s’est installée, sans se rendre compte qu’elles se font du mal à elles-mêmes et à leurs enfants.
La violence ne se produit que dans les milieux socio-économiques inférieurs.

 

Les victimes et les auteurs de violences proviennent de toutes les couches socio-économiques, ce qui se traduit par différents modèles culturels, religieux, économiques et professionnels. La différence réside dans la visibilité de la violence. C’est-à-dire qu’elle peut se produire sous l’effet de facteurs culturels et éducatifs plus forts qui légitiment la violence dans les couches socioculturelles inférieures ou simplement un effet de la visibilité accrue des victimes et des auteurs de ces strates. En l’absence d’alternatives économiques et sociales, ils ont tendance à rechercher davantage d’institutions publiques d’aide aux victimes, des instances officielles de contrôle social, et moins de d’évitement d’instances de support social et régulation sur le plan légal.
La violence domestique ne se produit que à cause de l’alcool et d’autres drogues.

 

L’alcool et les autres drogues ne sont pas la cause de la violence. Dire qu’ils ne le sont pas n’est pas un signe d’immaturité, comme un juriste l’a dit un jour (tristement) à l’agresseur d’une adolescente placée en foyer, mais d’un manque de discernement, et d’ignorance scientifique. Une chose est de dire que l’abus d’alcool et d’autres semble associé à des épisodes de violence domestique, une autre est de le considérer comme une cause de la violence. Il est vrai que la consommation d’alcool et de drogues peut parfois faciliter ou déclencher la violence domestique, mais il est erroné de considérer que la violence se produit uniquement à cause de ces circonstances. Il y a des délinquants qui ne boivent pas d’alcool et la plupart d’entre eux n’attaquent pas sous l’influence de l’alcool. La plupart des personnes qui s’enivrent ou consomment des drogues ne font pas de mal à leur partenaire. Les consommations servent d’excuse/de stratégie de rationalisation pour éviter la responsabilité d’un comportement violent. En outre, les agresseurs, même lorsqu’ils sont sous l’influence de la drogue, n’attaquent pas des personnes au hasard. En général, ils s’enivrent loin de chez eux et attendent d’être rentrés chez eux pour attaquer leur femme et/ou les enfants.
La violence domestique est le résultat de problèmes mentaux.

 

Seuls 5 à 10 % des délinquants souffrent d’une psychopathologie ou d’un trouble mental associé. Il est difficile d’admettre l’idée que des actes de violence continus puissent être commis par des individus « normaux » aux yeux de la société. Une telle connaissance signifie que nous devons reconnaître que l’un d’entre nous peut être un délinquant.
La violence domestique ne se produit pas de façon très fréquente.

 

Toutes les statistiques existantes contredisent cette idée. La violence est fréquente et a un coût élevé pour la société. Elle est considérée comme un problème de santé publique qui est la première cause de décès et d’invalidité chez les femmes âgées de 16 à 44 ans, dépassant le cancer, les accidents de la route et même la guerre.

Source : Mauro Paulino (2016) Forensic Psychology of Spousal Violence, Elsevier