Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
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Jean Dozois, Michèle Lalonde et Jean Poupart, Criminologie, vol. 17, n° 2, 1984, p. 25-51.

« Dangerosité et pratique criminologique en milieu adulte »

INTRODUCTION
À l’occasion du colloque que tenait l’Association professionnelle des criminologues du Québec (A.P.C.Q.) en 1979, plusieurs praticiens s’étaient interrogés sur la notion de dangerosité. En réponse à ces interrogations et à l’invitation du comité scientifique de cette association, nous avons entrepris une recherche sur l’usage que les criminologues font (ou ne font pas) de cette notion dans leur pratique professionnelle’. Cette recherche comprend deux volets : le premier porte sur les criminologues qui travaillent au sein du système de justice pour adultes. Le second s’intéresse à ceux qui interviennent auprès des jeunes.

http://www.erudit.org/revue/crimino/1984/v17/n2/017198ar.pdf

ou si le lien est brisé:

Dangerosite_et_pratique_criminologique_en_milieu_adulte

Jean Poupart, Jean Dozois et Michèle Lalonde, Criminologie, vol. 15, n° 2, 1982, p. 7-25.

« L’expertise de la dangerosité »

L’habitude de recourir à l’expertise professionnelle repose sur les deux grandes doctrines qui ont donné naissance au système pénal occidental. Dans l’optique du droit pénal classique, il fallait, pour établir la culpabilité, que le juge puisse déterminer le degré de responsabilité morale du criminel. Toutefois, cette tâche s’avérait difficile pour certaines catégories de délinquants, tels les anormaux mentaux, et c’est sans doute à cette difficulté que les psychiatres doivent leur venue dans l’appareil de justice. Ces derniers avaient dès lors la mission d’aider le juge à évaluer la part de responsabilité que l’individu pouvait avoir de ses actes. L’avènement de la doctrine positiviste à la fin du XIXe siècleest venu renforcer le statut de l’expertise professionnelle. Selon la philosophie positiviste, il ne suffisait pas de délimiter la responsabilité du délinquant; il fallait surtout préciser son degré de dangerosité de manière à s’assurer que ce dernier soit mis hors d’état de nuire par des mesures de neutralisation, ou de réhabilitation. Le psychiatre se voyait ainsi assigner une double fonction : en plus de conseiller le juge sur la responsabilité du délinquant, il se devait également de le renseigner sur les risques sociaux de ce dernier et sur les meilleures dispositions à prendre.

http://www.erudit.org/revue/CRIMINO/1982/v15/n2/017157ar.pdf

ou si le lien est brisé:

L’expertise de la dangerosité POUPART 1982

Rapport GARRAUD (2006) Réponses à la dangerosité

« RAPPORT SUR LA MISSION PARLEMENTAIRE CONFIEE PAR LE PREMIER MINISTRE A MONSIEUR JEAN-PAUL GARRAUD, DEPUTE DE LA GIRONDE, SUR LA DANGEROSITE ET LA PRISE EN CHARGE DES INDIVIDUS DANGEREUX »

II.2.2. Développer les méthodes et techniques d’aide à l’évaluation de la dangerosité criminologique
Au cours de la seconde moitié du 20 ème siècle, la capacité des cliniciens à évaluer la dangerosité d’un individu a fait l’objet de critiques, certaines études démontrant un risque de surévaluation du nombre d’individus présentant un danger. Afin de pallier ces difficultés, d’autres instruments ont été développés, notamment en Amérique du Nord  . Tandis que de nombreux pays étrangers utilisent aujourd’hui de tels outils, il convient de
dresser un bilan des méthodes existantes et des critiques qui peuvent en être faites et de proposer que la France s’engage dans un processus de recherches en la matière afin d’améliorer l’évaluation de la dangerosité. (…) Progressivement, les pays ne disposant pas encore d’outils d’aide à l’évaluation de la dangerosité en développent, à l’image de la République Tchèque. Ce pays devrait en effet mettre à disposition de son service « médiation probation » chargé de préparer, en lien avec l’administration pénitentiaire, les sorties de prison, les libérations anticipées ou les peines alternatives, des outils d’évaluation de la dangerosité des personnes condamnées dans le courant de l’année 2006. De plus, une coopération menée avec le Royaume-Uni permet de mettre en place un projet pilote, le New offending behaviour program, concernant les personnes condamnées placées sous le régime de la probation ainsi que des personnes incarcérées. Si les instruments dits actuariels sont largement utilisés par de nombreux pays occidentaux, l’entretien clinique semble demeurer l’étape indispensable par laquelle le clinicien peut accéder à une compréhension du fonctionnement psychique du délinquant sexuel et appréhender toute la complexité de ses conduites déviantes.

Préconisation n°9:
Développer et soutenir des recherches menées conjointement par des universitaires et des professionnels aux fins d’élaborer des outils actuariels d’évaluation de la dangerosité criminologique pouvant être utilisés au soutien d’un examen clinique.

http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/064000800/0000.pdf

Rapport BURGELIN (2005), « Santé, justice et dangerosité »

Dans son acception criminologique, la dangerosité peut se définir comme « un phénomène psychosocial caractérisé par les indices révélateurs de la grande probabilité de commettre une infraction contre les personnes ou les biens ». L’évaluation de l’état dangereux se confond alors avec le pronostic de la réitération et de la récidive. Plus précisément, il importe de ne pas confondre la dangerosité en milieu ouvert et en milieu fermé. Ainsi, la bonne adaptation à l’univers carcéral ne saurait être systématiquement considérée comme le gage d’une absence de dangerosité en milieu libre. De fait, des détenus présentant un pronostic élevé de récidive, comme ceux condamnés pour des infractions à caractère sexuel, peuvent avoir un bon comportement en prison sur le plan de la discipline ; inversement, la réaction à l’emprisonnement peut se traduire chez certaines personnes par un rejet des règles et de la hiérarchie pénitentiaires, attitude qui, pour autant, n’est pas forcément le signe d’une dangerosité criminologique en milieu ouvert. La dangerosité psychiatrique, quant à elle, se définit comme un risque de passage à l’acte principalement lié à un trouble mental, et notamment au mécanisme et à la thématique de l’activité délirante (…)

 Le renforcement des outils propres aux champs judiciaire et sanitaire: (…) L’ensemble de ces statistiques ne suffit pas à évaluer la proportion de la population pénale pouvant être qualifiée de dangereuse. En effet, ces données sont parcellaires, le nombre d’acquittements* résultant de l’abolition du discernement de l’accusé ne pouvant être estimé, compte tenu de l’absence de motivation des arrêts des cours d’assises. De même, les personnes condamnées, non détenues et souffrant de troubles mentaux ne peuvent pas être dénombrées. En outre, même des statistiques affinées sur ces points s’avèreraient peu exploitables, les individus atteints de troubles mentaux ne pouvant être systématiquement assimilés à des personnes dangereuses. Surtout, ces chiffres ne tiennent pas compte des circonstances dans lesquelles les infractions recensées ont été commises. Or, on ne peut déduire du seul caractère criminel d’un acte le risque de réitération* ou de récidive* de celui qui le commet : la dangerosité de l’auteur d’un parricide peut ainsi être considérée comme relativement faible, tandis que celle d’un tueur en série ou même de l’auteur d’un vol avec violences est susceptible de s’avérer particulièrement élevée. Toutefois, si aucun outil statistique n’apparaît susceptible de prendre l’entière mesure de la notion de dangerosité, eu égard au caractère protéiforme de cette dernière, il n’en demeure pas moins essentiel de définir des indicateurs permettant de mieux circonscrire la population pénale dangereuse (proposition n°9).

http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/054000449/0000.pdf

David R. Dow on TED Talks (fevrier 2012) Leçons apprises des détenus qui attendent d’être exécuté

« It’s not yet too late [for juvenile delinquents]. There’s still time to nudge them, if we think about nudging them rather than just punishing them.” (David R. Dow)

Que se passe-t-il avant un meutre ? En cherchant des façons de réduire les cas de peine de mort, David R. Dow s’est rendu compte qu’un nombre surprenant de détenus dans le couloir de la mort avaient des biographies similaires. Dans son intervention, il propose un plan audacieux, qui commence par empêcher que les meutres soient commis. (Filmé à TEDxAustin.)

David R. Dow has defended over 100 death row inmates in 20 years.

FRANCE CULTURE (02.04.2008) Emission « Le bien commun »: La rétention de sûreté

Invité(s) :
Henri Leclerc
Paul Cassia

http://psychocriminologie.free.fr/wp-content/uploads/audio/la_retention_de_sureté_LE%20BIEN%20COMMUN%2002.04.2008.mp3

FRANCE CULTURE (07.08.2010 ) Emission « Concordance des temps »: La récidive : une obsession de toujours ?

Avec l’historien Michel Porret, professeur à l’université de Genève. Après avoir été Visiting fellow researcher à l’Université de Princeton (1990-1991), il soutient en 1992 sa thèse à celle de Genève : « Le crime et ses circonstances. De l’esprit de l’arbitraire au siècle des Lumières selon les réquisitoires des procureurs généraux de Genève », Genève, 1995 (Prix Montesquieu 1995, Académie Montesquieu de Bordeaux). Parmi environ 160 publications consacrées à ses champs actuels de recherche (Etat moderne, criminalité et justice, « médecine judiciaire », culture politique des Lumières, Montesquieu, Rousseau, histoire de la censure, etc.), il a publié une quinzaine d’ouvrages et organisé ou co-organisé autant de colloques internationaux dans le cadre de la Faculté des Lettres et du Département d’histoire. Il a notamment publié Sur la scène du crime (Presses de l’université de Montréal, 2008) et il a dirigé avec Françoise Briegel, Le criminel endurci : récidive et récidivistes du Moyen Age au XXe siècle (Droz, 2006).

http://psychocriminologie.free.fr/wp-content/uploads/audio/la_recidive_des_criminels_CONCORDANCE%20DES%20TEMPS%2007.11.2009.mp3