Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
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La relation entre les formulations et les mesures actuarielles du risque

« Les mesures actuarielles du risque sont fondées sur une analyse corrélationnelle – généralement prédictive. En tant que telles, elles n’offrent pas de modèle causal clair permettant d’expliquer pourquoi une personne a délinqué de la manière dont elle l’a fait. Ward (e.g. Ward et Fortune 2016) a soutenu que le risque dynamique doit être clairement conceptualisé comme étant
des processus causaux découlant de la théorie. Dans la formulation des cas, ces processus causaux doivent être placés dans un récit de développement, qui est lui-même un compte rendu de multiples processus causaux en interaction.
Le fait qu’un facteur particulier soit en corrélation avec une nouvelle condamnation ne signifie pas qu’il s’agit d’un facteur causal.
Afin d’établir les raisons de la corrélation, les questions suivantes doivent être posées :

  • Le facteur observé est-il un marqueur d’un autre facteur ou processus plus directement lié au résultat ?
  • Le facteur est-il un médiateur du lien entre un autre facteur et la délinquance ?
  • Le facteur modère-t-il le lien entre un autre facteur et la délinquance ?

Aux fins de la formulation, ce qui est nécessaire est un mécanisme de risque clair reliant un facteur à la causalité du comportement . Les facteurs de risque en tant que tels sont peu utiles s’ils ne sont pas traduits en processus de causalité contextualisés ou en mécanismes de risque. Pour illustrer cela, Andrews et Bonta (2003), les « huit facteurs centraux » de risque/besoin associés à la délinquance sont sont énumérés ci-dessous et chacun d’entre eux est associé à des exemples de mécanismes de risque liés à des expériences développementales clés. »

 

Exemples de mécanismes de risque tenant compte du développement et liés au modèle RBR

 

Besoins criminogènes Identifiés dans le modèle RBR (Andrews et Bonta 2003) Exemple d’antécédents développementaux et mécanismes de risque associés à chaque besoin Interventions possibles
Attitudes procriminelles (pensées, valeurs et sentiments qui soutiennent le comportement délinquant) Les abus violents ou sexuels précoces sont liés à une préoccupation de longue date

de vengeance et d’l’hypervigilance

à la recherche d’une éventuelle violence dans

contexte actuel. Croyances qui valident la violence et les comportements abusifs comme moyen de satisfaire des besoins de vengeance. Croyances dans le fait que la violence est un moyen d’éviter d’autres victimisation.

Croyance en la légitimité et l’efficacité de la violence

de l’apprentissage social dans des contextes familiaux abusifs.

Ces croyances ont un impact sur les choix quant à la façon de gérer les situations ambiguës et la satisfaction des besoins.

Travail sur les traumatismes et les réactions au traumatisme à l’aide d’une approche par étapes (par exemple Courtois et Ford 2009). Désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires (EMDR) pour les pensées et souvenirs intrusifs. Développer des  stratégies pour se sentir en sécurité qui n’impliquent pas de violence.

Veiller à ce que les auteurs soient signalés aux services sociaux et à la police afin que, si possible des poursuites puissent être engagées (afin d’éviter d’autres  victimes et d’offrir un sentiment de justice). L’exploration des liens entre les expériences de victimisation  et celles des victimes qu’ils ont faites.

Stratégie des choix  (par exemple Bush 1995)

Personnalité antisociale (faible maîtrise de soi, hostilité, aventureux recherche du plaisir, mépris des autres, insensibilité)

 

Traumatisme ayant un impact sur :

·  L’absence d’avenir (Kerig et Becker 2010) lié à une perspective à court terme ;

·  l’engourdissement émotionnel (Kerig et Becker 2010)  lié à un manque de sensibilité aux 1°) émotions liées à la pensée et au comportement (par exemple, l’anxiété d’anticipation ou la compassion pour soi dans le futur) 2°) liées à la compassion pour autrui ; 3°) une préoccupation de générer des sensations en raison de l’expérience de l’engourdissement permanent

Travail sur les traumatismes à l’aide de l’EMDR  (Shapiro), la thérapie des schémas  (par exemple Young et al. 2006)

ou la thérapie CAT (Cognitive Analytic Therapy) (par exemple Pollock et Stowell-Smith 2006).

Thérapie centrée sur la compassion (par exemple Gilbert et Procter 2006)

Associés procriminels / pairs antisociaux Ne pas faire confiance aux adultes ou aux personnes qui n’ont pas les mêmes antécédents que soi – par exemple, en raison d’antécédents d’abus violents, de traumatismes institutionnels, traumatismes de trahison (Chakhssi et al. 2014). Travailler à l’établissement de relations avec un groupe de pairs non délinquants.

Renforcer le sentiment d’appartenance par le biais du travail et de l’éducation.

Réussite sociale

(éducation, emploi)

 

La capacité de penser et de réfléchir au point de vue des autres nécessite une expérience d’attachement pour se développer (par exemple Fonagy et Target 1997). L’absentéisme scolaire, la dysrégulation émotionnelle. La maltraitance infantile altère le développement normal du cerveau et des voies neuronales (par exemple, Teicher et al. 2002, 2003), ce qui augmente le risque de troubles cognitifs plus tard dans la vie (Lupien et al.  2009). L’offre de possibilités pour atteindre leurs objectifs dans un contexte de soutien « étayé ». L’utilisation d’interventions relationnelles pour favoriser la capacité de mentalisation.

 

Utiliser la formation aux compétences cognitives et les pratiquer.

Famille/conjugalité

(instabilité conjugale, mauvaises compétences parentales, criminalité)

 

Traumatismes liés au développement de l’attachement, perte, rejet, éclatement de la famille, etc. conduisant à des styles d’attachement problématiques.

Ceux-ci conduisent ensuite à une cascade de mauvaises relations à un stade ultérieur de la vie.

La délinquance dans le contexte de ruptures et perturbations de l’attachement qui agissent comme un déclencheur important de l’« absence d’avenir » et de l’« abandon » des valeurs liées l’engagement dans le « contrat social ».

Intervention portant sur le style d’attachement en utilisant, par exemple un reparentage limité (Young et al. 2006) ou des interventions à long terme fondées sur l’attachement à long terme.

Psycho-éducation sur l’attachement

Réparation des ruptures relationnelles (e.g. Safran et al. 2011)

Addiction La maltraitance des enfants a été fortement liés aux troubles liés à l’addiction dans une série de populations (par exemple, Dube et al. 2006 ; Ducci et al. 2009 ; Enoch 2011).

L’abus de substances comme stratégie pour gérer la dysrégulation émotionnelle liée à un traumatisme.

L’abus de substances comme réponse à la négligence, et exposition conséquente à l’abus de substances valorisée par le groupe de pairs.

Intervenir pour traiter les difficultés liées aux traumatismes afin que l’automédication » ne soit pas requise (par exemple, EMDR).

Travailler à trouver des groupes de soutien et des activités sociales saines.

Travailler sur la réaction émotionnelle aux expériences d’exclusion sociale.

Loisirs/récréation (manque d’activités prosociales) Négligence dans le contexte développemental entraînant un répertoire significativement limité en matière compétences de plaisir, de relaxation et de loisirs. Fourniture d’opportunités structurées pour s’engager dans une gamme de loisirs et d’activités récréatives et de soutien.

Les compétences du bonheur telles que l’apprentissage de la manière d’apprécier les choses et l’appréciation en pleine conscience de moments de récréation.

Source: The Wiley Handbook of What Works in Violence Risk Management, Theory, Research and Practice, Edited by J. Stephen Wormith, Leam A. Craig, and Todd E. Hogue (2020)

« Un guide complet de la théorie, de la recherche et de la pratique de la gestion du risque de violence

Le Wiley Handbook of What Works in Violence Risk Management : Theory, Research and Practice offre un guide complet de la théorie, de la recherche et de la pratique de la gestion du risque de violence. Grâce aux contributions d’un groupe d’experts internationaux renommés, le livre explore les avancées les plus récentes en matière de compréhension théorique, d’évaluation et de gestion des comportements violents. Conçus pour être une ressource accessible, les chapitres très lisibles abordent des questions courantes associées au comportement violent, telles que l’abus d’alcool, ainsi que des questions moins courantes, par exemple les délinquants souffrant de déficiences intellectuelles.

Rédigé à la fois pour les nouveaux venus dans le domaine et pour les professionnels ayant des années d’expérience, le livre offre un large aperçu des auteurs d’actes de violence, de leur prévalence dans la société et des explications les plus récentes de leur comportement. Les auteurs explorent diverses approches d’évaluation et mettent en lumière des instruments spécialisés d’évaluation des risques. Le manuel présente les données les plus récentes sur les traitements efficaces et la gestion des risques et inclut un certain nombre d’interventions thérapeutiques bien établies et efficaces pour les délinquants violents. Cet ouvrage important contient :

  • un guide complet et faisant autorité sur le sujet
  • comprend des contributions d’un groupe international d’experts
  • offre des informations sur la formulation du risque de violence
  • révèle les techniques les plus récentes en matière d’évaluation du risque de violence
  • Explique ce qui fonctionne en matière d’intervention contre la violence
  • Passe en revue les évaluations cliniques spécialisées.

Rédigé à l’intention des cliniciens et autres professionnels de la prévention et de l’évaluation de la violence, The Wiley Handbook of What Works in Violence Risk Management est unique dans son approche, car il propose un examen complet du sujet, contrairement à d’autres ouvrages sur le marché qui adoptent un point de vue plus étroit. »

« Un certain nombre de synthèses des méta-analyses sont disponibles (voir, par exemple, Andrews, 1995, 2001 ; Gendreau, 1996 ; Hollin 1999 ; Losel, 1995a, 1995b) qui ont servi de base à la formulation des principes d’une pratique efficace. Ainsi, en définissant « ce qui marche » dans les interventions auprès des délinquants, Andrews (1995, 2001) a dérivé les 18 principes de « services humain (rehabilitation) »qui sous-tendent les interventions efficaces.

 Principes d’une pratique efficace
1. Les interventions auprès des délinquants doivent être fondées sur une théorie psychologique du comportement criminel.
2. Cette théorie doit être axée sur la personnalité et la théorie de l’apprentissage social pour les facteurs de risque de la délinquance.
3. Les stratégies d’intervention doivent être basées sur le « service humain » plutôt que sur les principes de rétribution, de justice réparatrice ou de dissuasion.
4. Dans la mesure du possible, les interventions doivent se dérouler au sein de la communauté, dans des environnements naturels (tels que la famille). Toutefois, lorsqu’il est nécessaire de recourir à la détention, ces structures doivent être aussi proches que possible de la communauté.
5. Le niveau de risque de récidive des délinquants doit être évalué et servir de base à l’affectation aux services.
6. Les besoins criminogènes dynamiques des délinquants – les besoins associés à leur comportement délinquant – devraient être évalués et utilisés comme cibles pour les interventions.
7. Les interventions doivent être de nature multimodale, c’est-à-dire qu’elles doivent cibler un éventail de besoins criminogènes afin de refléter le fait que la délinquance est associée à de multiples facteurs de risque.
8. L’évaluation du niveau de risque et des besoins criminogènes doit être effectuée à l’aide de méthodes validées.
9. Les interventions doivent être adaptées à la situation générale et les services doivent correspondre aux styles d’apprentissage, aux motivations et aux capacités des délinquants.
10. Les interventions devraient avoir une réceptivité spécifique et être adaptées pour tenir compte de la diversité des délinquants (par exemple, en termes d’âge, de sexe, d’ethnie/de race, de langue) et de leurs forces et limites.
11. La réceptivité spécifique et les forces et faiblesses des délinquants devraient être évaluées de manière régulière, à l’aide d’outils spécialement conçus à cet effet.
12. Des stratégies organisationnelles doivent être mises en place pour contrôler la continuité du service, y compris la prévention des rechutes.
service, y compris en ce qui concerne le travail de prévention des rechutes.
13. Les organisations devraient identifier les domaines de pratique dans lesquels le personnel peut exercer son pouvoir discrétionnaire dans l’application des principes de service approprié.
Ces domaines doivent être clairement indiqués à l’ensemble du personnel.
14. Les organisations devraient élaborer une politique et des lignes directrices au niveau du service pour l’application des principes de service approprié et s’assurer qu’ils sont diffusés à l’ensemble du personnel.
15. Les organisations devraient mettre en place des procédures pour contrôler la fourniture et l’intégrité des interventions, et pour traiter les problèmes. Ces procédures devraient inclure des questions telles que la sélection, la formation et la supervision du personnel, ainsi que l’enregistrement des informations de suivi sur la prestation des services.
16. L’accent devrait être mis sur le développement des compétences du personnel, y compris les capacités à établir des relations, à motiver les autres et de structurer les programmes et les séances.
17. Les responsables devraient avoir les compétences attendues de leur personnel, ainsi qu’une connaissance et une compréhension approfondies des principes qui sous-tendent les interventions.
Ils doivent également être capables de coordonner les procédures associées à l’accréditation des programmes et des sites.
18. Au niveau de l’organisation, l’intervention programmatique devrait être placée dans un contexte plus large, en prêtant attention aux différences entre les contextes locaux.
dans un contexte plus large, en prêtant attention aux différences entre les contextes locaux et les groupes de clients, afin de permettre l’adaptation des services si nécessaire.
et des groupes de clients afin de permettre l’adaptation des services si nécessaire.

Les listes ne peuvent constituer un ensemble exhaustif de principes qui garantiront absolument le succès de la réduction de la récidive. Cependant,  il est également vrai que la base de connaissances sur ce qui fonctionne s’est considérablement améliorée au cours de la dernière décennie. Il est juste de dire que nous pouvons avoir un degré raisonnable de confiance  que ces principes fournissent une orientation solide pour le développement et la mise en œuvre des interventions, et constituent donc une base à partir de laquelle il est possible d’étendre la théorie, la recherche et la pratique. »

Principes d’une programmation correctionnelle efficace

1. Le risque

  • Les délinquants à haut risque se caractérisent par des besoins criminogènes plus importants.
  • Utiliser une mesure valide/fiable pour évaluer le risque des délinquants.
  • Cibler les délinquants à haut risque pour le traitement.

2. Besoin

  • Cibler les caractéristiques des délinquants les plus prédictives de la récidive.
  • Les prédicteurs sont classés comme statiques (par exemple, les antécédents criminels) ou dynamiques (par exemple, les attitudes antisociales).
  • Les facteurs dynamiques, ou besoins criminogènes, sont des cibles de traitement appropriées.
  • Les besoins criminogènes qui sont des prédicteurs solides de la récidive : attitudes/valeurs antisociales, fréquentations pro-criminelles, impulsivité/mauvaise maîtrise de soi.
  • Les besoins criminogènes qui sont de mauvais prédicteurs de la récidive : estime de soi, dépression, anxiété.
  • Cibler davantage les besoins criminogènes que les besoins non criminogènes (ratio 3:1).

3. Réactivité

  • Utiliser des stratégies efficaces de changement de comportement (c’est-à-dire cognitives/comportementales) incorporant les principes du conditionnement opérant pour modifier les comportements.
  • Remplacer les cognitions antisociales par des compétences cognitives/sociales plus adaptatives.
  • Envisager une « récéptivité spécifique », faire correspondre le style de prestation de services aux capacités et au style d’apprentissage du délinquant (c’est-à-dire prendre en compte le manque de motivation, les déficits intellectuels, les sentiments de dépression ou d’anxiété).

4. Autres considérations

  • Contexte du traitement : dispenser le traitement dans la communauté si possible.
  • Employer un personnel sensible aux relations interpersonnelles, cliniquement bien formé et supervisé.
  • Offrir une prévention structurée des rechutes (c’est-à-dire une « prise en charge complète »).
  • Inclure les proches des délinquants lorsque cela est possible.

Source : d’après Andrews & Bonta  (2003).

 The Responsivity Principle: Determining the Appropriate Program and Dosage to Match Risk and Needs, Erin L. Crites and Faye S. Taxman, in « Simulation Strategies to Reduce Recidivism Risk Need Responsivity (RNR) Modeling for the Criminal Justice System « 

« Pour la personne impliquée dans la justice qui doit faire face à des problèmes multidimensionnels, allant des problèmes de santé comportementale aigus à ceux qui ne le sont pas, ainsi que d’autres dysfonctionnements sociaux et  interpersonnels, il est nécessaire de mettre en place des programmes capables de gérer cette diversité. Si l’on considère que les besoins doivent être définis en fonction de la gravité du trouble et d’autres sociaux identifiés à l’aide d’évaluations individuelles, le placement dans le programme devrait se concentrer sur le problème le plus débilitant auquel l’individu est confronté. C’est pourquoi, dans cette conceptualisation, six cibles principales de programmes visant à résoudre le problème le plus urgent de l’individu ont été identifiées :
1. La dépendance aux drogues « dures » – héroïne, cocaïne, amphétamines et méthamphétamine – où le lien entre le comportement délinquant et la consommation de drogues est plus clair (Holloway, Bennett, & Farrington, 2006 ). Les programmes de lutte contre la dépendance à ces drogues très addictives devrait avoir lieu avant que d’autres questions, telles que la pensée criminelle ou les compétences sociales, ne soient abordées. Les personnes qui consomment ces substances et commettent régulièrement des actes criminels peuvent bénéficier d’un traitement, ce qui permet de réduire à la fois la consommation de drogue et le comportement criminel (Holloway et al. et al., 2006 ; Prendergast, Huang, & Hser, 2008 ).
2. Mode de ppensée criminelle / Restructuration cognitive – Les 4 grands besoins criminogènes – l’histoire du comportement antisocial, la personnalité antisociale, les fréquentations antisociales et les cognitions antisociales (Andrews & Bonta, 2010 ). Les schémas de pensée criminels déterminent la façon dont les individus interagissent avec les autres et sont fortement corrélés à un comportement criminel continu. L’ajustement de ces schémas en augmentant la maîtrise de soi, en réduisant les pensées antisociales et en augmentant les les connexions prosociales fournit une base pour améliorer le fonctionnement et réduire les futurs comportements criminels (Andrews & Bonta, 2010).
3. Amélioration et gestion de soi – toxicomanie, problèmes familiaux et santé mentale. Les recherches menées auprès des jeunes suggèrent que les programmes qui augmentent les
les compétences sociales, la résolution de problèmes et la maîtrise de soi sont associés à une diminution des comportements problématiques chez les jeunes (Ang & Hughs, 2001 ). L’amélioration des compétences sociales en matière de résolution de problèmes peut aider les individus à résister aux pressions sociales qui les poussent à adopter des comportements indésirables, y compris  la consommation de drogues, la délinquance et la criminalité (Botvin, Griffi n, & Nichols, 2006 ; Botvin & Wills, 1984 ).
4. Compétences sociales et interpersonnelles – problèmes familiaux, relations, etc. La situation familiale et  conjugale est l’un des besoins dynamiques  » Moderate Four  » d’Andrews et Bonta (2010).  Améliorer les relations en réduisant les conflits interpersonnels et en développant des relations plus positives  par le biais d’un clinicien donnant l’exemple d’un comportement approprié peuvent être efficaces pour améliorer les relations et réduire la délinquance criminelle  (Andrews & Bonta, 2010).
5. Besoins physiques/de vie – emploi, éducation et logement. L’école et le travail font également partie des quatre besoins dynamiques modérés décrits par Andrews et Bonta.
Lorsqu’un individu a été profondément impliqué dans un mode de vie criminel, les facteurs de stress comme l’incapacité à trouver un emploi, un faible niveau d’éducation et un logement instable peuvent rendre plus attrayant le retour à un mode de vie criminel ou rendre plus difficile le maintien d’un mode de vie  exempt de criminalité.
6. Punition seule – réservée aux individus à faible risque et à faibles besoins pour lesquels aucun des objectifs ci-dessus n’est indiqué.

Contenu des programmes et réduction de la récidive

 

Intervention % de réduction Sources
Dépendances aux drogues
Communauté thérapeutique 16-17 Lipton, Pearson, Cleland, and Yee ( 2008 );

Mitchell and MacKenzie ( 2007 )

Communauté thérapeutique (drogues dures) 45 Holloway et al. ( 2006 )
Communauté thérapeutique  (hospitalisation <90 jours) 7  Mitchell and MacKenzie ( 2007 )
Communauté thérapeutique  (hospitalisation de + de 90 jours) 18  Mitchell and MacKenzie ( 2007 )
Communauté thérapeutique  ( sans post cure) 13  Mitchell and MacKenzie ( 2007 )
Communauté thérapeutique  ( avec post cure) 20  Mitchell and MacKenzie ( 2007 )
Traitement de substitution  (drogue dure) 27c Holloway et al. ( 2006 )
Traitement de substitution -9c Mitchell and MacKenzie ( 2007 )
Mode de pensée antisocial
TCC 25 Lipsey, Landenberger, and Wilson ( 2007 )
MRT (Moral Reconation Therapy) 16c-35 Little ( 2005 ), Bouffard and MacKenzie ( 2005 )
Reasoning and rehabilitation (RnR) 14 Tong and Farrington ( 2006 ), Bouffard and MacKenzie ( 2005 )
TCC pour gestion de la colère 51 Beck and Fernandez ( 1998 )
ISP (intensive supervision program) avec orientation vers un traitement 17.9 Drake et al. ( 2009 )
Programme de supervision intensive (ISP-Intensive supervision program) 33c Perry, Coulton, Glanville, Godfrey, Lunn,

McDougall, and Neale ( 1996 )

Bracelet électronique pour des délinquants à risque modéré à élevé. 2c Renzema and Mayo-Wilson ( 2005 )
Compétences sociales/interpersonnelles
Traitement généraliste en addictologie 12c-22c Holloway et al. ( 2006 ); Prendergast, Poduc,

Chang, and Urada ( 2002 )

Counseling (généraliste) 20 Mitchell and MacKenzie ( 2007 )
Counseling (<90 jours) 22 Mitchell and MacKenzie ( 2007 )
Counseling (+ de 90 jours) 18 Mitchell and MacKenzie ( 2007 )
Counseling (sans suivi post intervention) 18 Mitchell and MacKenzie ( 2007 )
Counseling (avec suivi post intervention) 29 Mitchell and MacKenzie ( 2007 )
Justice restaurative 14a Latimer, Dowden, and Muise ( 2005 )
Supervision post libération 26d Dowden, Antonowicz, and Andrews ( 2003 )
Supervision post libération (drogues dures) 33c Holloway et al. ( 2006 )
Traitement en santé mentale 17c Martin, Dorken, Wamboldt, and Wootten  ( 2012 )
Incarcération (vs. Suivi en milieu ouvert) -14e Smith, Goggin, and Gendreau ( 2002 )
Sanctions intermédiaires 2 Smith, Goggin, and Gendreau ( 2002 )
Boot camp (Programme de réhabilitation à base d’entrainements militaires) 1 Wilson, MacKenzie, and Mitchell ( 2008 )
Boot camp (Programme de réhabilitation à base d’entrainements militaires) 5 Mitchell and MacKenzie ( 2007 )
Compétences essentielles
Counseling (12 étapes) 21 Mitchell and MacKenzie ( 2007 )
Enseignement scolaire ou professionnel général 21 Wilson, Gallagher, and MacKenzie ( 2000 )
Emploi d’un ex délinquant 3c Visher, Winterfi eld, and Coggeshall ( 2005 )
Etudes universitaires 18 Wilson, Gallagher, and MacKenzie ( 2000 )
Enseignement post secondaire en environnement pénitentiaire 27 Wilson, Gallagher, and MacKenzie ( 2000 )
Enseignement professionnel 22 Wilson, Gallagher and MacKenzie ( 2000 )
Formation aux compétences essentielles dans la vie 27 Beckmeyer ( 2006 )
Travail pénal 19 Wilson, Gallagher and MacKenzie ( 2000 )

 

(a) La différence moyenne standardisée a été convertie en rapport de cotes. Le coefficient de Phi a été converti en rapport de cotes avec une hypothèse de récidive de contrôle de 0,50. Les taux de réussite/échec pour les groupes de traitement et de contrôle ont été utilisés pour calculer le rapport de cotes.

(b) Informations insuffisantes pour calculer l’intervalle de confiance

(c) Calcul fondé sur l’hypothèse d’une récidive du groupe témoin de 0,50

(d) Les taux de récidive du groupe de traitement et du groupe témoin ont été convertis en pourcentage de réduction.

(e) Les pourcentages de réduction négatifs représentent une augmentation de la récidive dans le groupe de traitement.

(f) Ainsworth, S. A. & Caudy, M. (2012).   Correctional Interventions .  EMTAP Review Series. Fairfax, VA : Center for Advancing Correctional Excellence (ACE !); Department of Criminology, Law & Society ; George Mason University

BIG EVENT!

Elliot LOUAN, Responsable d’Etudes et de Recherches, IERDJ – CPIP, présentera le 03/04/23 le dispositif CHANGES au public de Forensia, qui est le centre de formation de l’institut Philippe Pinel à Montréal (intégré au cycle des « conférences midi »).

SAVE THE DATE! Conférence zoom gratuite, le 03 avril 2024, à 18h00 heure française (12h à 13h à Québec)

CHANGES est la déclinaison du dispositif STICS (Strategic Training Initiative in Community Supervision) de Guy Bourgon, un programme de formation des agents de probation qui comprend:

Un enseignement de Compétences de base correctionnelles utilisables en entretien :

  • Écoute active
  • Rétroaction
  • Renforcement efficace
  • Désapprobation efficace
  • Modélisation

Des techniques d’intervention :

  • Clarification des rôles
  • Les « Couleurs » assignées aux comportements
  • Fixation d’objectifs collaboratifs
  • « Spot le chien »
  • Analyse des Séquences de comportements
  • Identifier les « cassettes » , ces dialogues intérieurs liés aux comportements
  •  Résolution de problèmes

Lien : https://forensia.ca/conferences/2023-12-06/

Elliot LOUAN: Responsable d’Etudes et de Recherches, IERDJ – CPIP ; chargé de formation probation/criminologie : formateur pratiques correctionnelles fondamentales (Core Correctional Practices) et évaluation des risques de récidive ; chargé d’enseignement DU Sciences Criminelles Angers, DU Evaluation et Prevention de la Récidive Lille, DU Criminologie ICP, M2 DHEP ENAP ; Intervenant occasionnel ENM, ENAP, SPIP, EP ; Membre du Comité National Violences Intra-Familiales (CNVIF) Commission Recherche ; candidat au doctorat en criminologie. Formé aux outils d’évaluation des risques suivants : VRAG, SORAG, HCR-20, LS-CMI, ODARA-ERVFO, STATIQUE-99R, STABLE, AIGU, SARA.

Séminaire RBR avec Roger Przybylski

juillet 24th, 2023 | Publié par crisostome dans RBR - (0 Commentaire)

Séminaire RBR avec Roger Przybylski (2017)

DESCRIPTION
« Il est important pour les acteurs de la sécurité publique de comprendre les objectifs des évaluations des risques et des besoins au sein du système judiciaire. Ce séminaire a pour but d’informer les participants sur ces évaluations ainsi que sur les meilleures pratiques locales et nationales. La session comprendra une perspective nationale sur ce que sont les évaluations des risques et des besoins, comment elles diffèrent, et à quels moments du système elles sont utilisées. En outre, les partenaires des districts et du gouvernement fédéral discuteront de l’importance des évaluations et de la manière dont ils utilisent ces outils. Le panel sera composé d’un expert national et d’un modérateur, ainsi que de représentants de la Pretrial Services Agency of the District of Columbia et du DC Department of Youth Rehabilitation Services. »

INTERVENANTS

  • Roger Przybylski, MS – Directeur de recherche, Justice Research and Statistics Association
  • Avinash Bhati, PhD – Président, Maxarth LLC pour la Pretrial Services Agency
  • Demond Tigs – Assistant spécial, Court Services Program Pretrial Services Agency
  • Amanda Petteruti, MA – Chargée de mission et de recherche Département des services de réinsertion des jeunes
  • Megan McNeil – Analyste de gestion Département des services de réinsertion des jeunes

M. Przybylski est consultant et fondateur de RKC Group, une société de conseil privée qui fournit des services de recherche et d’évaluation aux organisations des secteurs public et privé. Avant de créer le RKC Group en 1997, M. Przybylski a occupé des postes dans des agences de justice pénale au niveau local et de l’État. Il était dernièrement directeur associé de l’Autorité d’information sur la justice pénale de l’Illinois. Il a également été coordinateur de la recherche pour le département de la police de Chicago et a travaillé pour la commission du gouverneur sur les gangs dans l’Illinois et pour le groupe de travail de l’Illinois sur la criminalité et l’administration pénitentiaire. M.Przybylski a récemment rédigé la publication What Works : Effective Recidivism Reduction and Risk-Focused Prevention Programs, A Compendium of Evidence-Based Options for Preventing New and Persistent Criminal Behavior, publiée par le département de la sécurité publique du Colorado.

Programme Thinking for a Change  

Voici le très interessant programme US « Thinking for a Change » utilisé dans le système correctionnel US . Un programme axé sur les approches cognitivo-comportementales,  les approches resolutives de problème et le travail sur les habiltés sociales.

Thinking for a Change  (T4C) est un programme intégré de changement cognitif et comportemental dont les auteurs sont Jack Bush, Ph.D., Barry Glick, Ph.D., et Juliana Taymans, Ph.D., dans le cadre d’un accord de coopération avec le National Institute of Corrections (NIC). Le T4C intègre des recherches sur la restructuration cognitive, le développement des compétences sociales et l’apprentissage et l’utilisation des compétences en matière de résolution de problèmes.

t4c
T4C est composé de 25 séances qui s’appuient les unes sur les autres, et contient des annexes qui peuvent être utilisées pour élaborer un programme  afin de répondre aux besoins cognitivo-comportementaux continus de votre groupe. Toutes les séances ne peuvent pas être suivies en une seule séance, de sorte qu’un cycle de formation typique peut durer 30 séances. Les séances doivent durer entre une et deux heures. Idéalement, le programme est dispensé deux fois par semaine, avec un dosage minimum recommandé d’une fois par semaine et un maximum de trois fois par semaine. Les participants doivent avoir le temps de faire les exercces ou « devoirs » obligatoires entre chaque séance.

Le programme est conçu pour être dispensé aux adultes et aux jeunes impliqués dans la justice, hommes et femmes. Il est destiné à des groupes de huit à douze personnes et ne doit être dispensé que par des animateurs formés. En raison de sa structure intégrée, T4C est un groupe fermé, ce qui signifie que les membres doivent commencer au début d’un cycle et ne peuvent pas rejoindre le groupe en cours de route (la cinquième séance est un point limite logique pour les nouveaux membres du groupe).

Le programme T4C est dispensé par des professionnels de l’administration pénitentiaire dans les prisons, les centres de détention, les services correctionnels communautaires, les services de probation et de libération conditionnelle.

Pour en savoir plus:

En décembre 1997, le National Institute of Corrections (NIC) a implanté un nouveau programme cognitivo-comportemental destiné aux délinquants et a demandé à plusieurs services correctionnels au plan local et fédéral d’expérimenter et d’évaluer le programme, Thinking for a change (T4C). Le vif intérêt manifesté par le milieu correctionnel pour participer au projet a nécessité l’élargissement de l’expérimentation et l’ajout de plusieurs sites expérimentaux à l’étude de terrain. Depuis son introduction, le programme T4C a été implanté dans plus de 40 États dans différents organismes correctionnels. Ces organismes comprennent les systèmes correctionnels d’Etat, les prisons locales, les programmes correctionnels en milieu communautaire et les services de probation et de libératio conditionnelle. Des hommes et des femmes délinquant(e)s, adultes ou mineur(e)s, ont participé à l’étude. Plus de 5000 employés du système correctionnel ont été formés pour animer des groupes auprès des délinquants. Près de 28500 personnes ont participé à la formation Thinking for a Change: Advanced Practicum (formation des formateurs), qui permet aux professionnels de former des animateurs supplémentaires au sein de leurs institutions ou organismes afin de dispenser le programme.
Parallèlement à l’évolution de la recherche sur l’efficacité du programme, les différents milieux correctionnels ont fait part de leur intérêt pour dispenser un programme d’intervention cognitivo-comportementale de qualité, orienté vers le changement s’appuyant sur les données probantes.

L’approche du programme Thinking for a Change

Le programme T4C (Bush, Glick et Taymans, 1997) combine différentes approches visant à stimuler chez la prise de conscience que les délinquants peuvent avoir d’eux-mêmes, mais également des autres. Il intègre les champs de la restructuration cognitive, des habiletés sociales, et de la résolution de problèmes. Le programme débute par l’enseignement aux délinquants de techniques d’introspection afin qu’ils puissent évaluer leurs pensées, leurs sentiments, leurs croyances et leurs attitudes. Ce processus est renforcé tout au long du programme.
L’apprentissage d’habiletés sociales est encouragé comme alternative aux comportements antisociaux. Le programme se termine en intégrant les compétences apprises comme autant d’étapes favorisant la résolution de problèmes. La résolution de problèmes devient la stratégie centrale qui permet aux délinquants de faire face aux situations difficiles sans se livrer à des comportements interdits.

Les personnes participant au programme apprennent à reconnaître les situations qui pourraient conduire à un comportement interdit et à identifier les processus cognitifs qui pourraient l’encourager. Ils apprennent à composer et à utiliser un « rapport de pensée » comme un outil permettant de déterminer leur prise de conscience des pensées susceptibles de leur attirer des ennuis.
Dans la section du programme portant sur les compétences sociales, les participants tentent d’utiliser leurs habiletés sociales nouvellement apprises en effectuant des jeux de rôles.
Après chaque jeu de rôle, le groupe discute et évalue la performance du participant concernant le
respect des différentes étapes relatives à l’habileté sociale préalablement apprise.
Les délinquants appliquent également les différentes étapes de résolution de problèmes aux situations de leur quotidien. Les devoirs écrits, une liste énumérant les habiletés sociales et la rétroaction d’une personne qui connaît bien le participant sont des moyens utilisés par le groupe pour créer une liste d’habiletés sociales à acquérir, qui sert alors de base pour les sessions suivantes. Grâce à une variété d’approches, y compris la restructuration cognitive, le développement de compétences sociales, et la résolution de problèmes, le programme T4C vise à fournir aux délinquants les compétences ainsi que la motivation interne nécessaires pour éviter de nouveaux comportements transgressifs.

Le large spectre de sujets abordés dans le programme T4C permet de sensibiliser de nombreux
délinquants, que ce soit des adultes, des mineurs, qu’ils soient en probation, détenus ou encore
suivis dans le cadre d’une libération conditionnelle. La première étape du programme T4C est une courte séance de 15 minutes rappelant l’intérêt de participer au programme et la nécessité de le faire avec une attitude positive. De petits groupes de 8 à 12 personnes sont conseillés afin de promouvoir une rétroaction interactive et productive. Le programme peut être utilisé
simultanément ou consécutivement à d’autres programmes d’intervention.

Le programme est divisé en 22 rencontres, chacune d’une durée d’une à deux heures. Un
maximum d’une rencontre par jour doit être offert ; la fréquence optimale est de deux rencontres par semaine. Il est recommandé qu’au moins 10 rencontres supplémentaires aient lieu en utilisant
les fiches techniques d’habiletés sociales élaborées par les participants (tel qu’indiqué ci-dessus).
Les leçons sont séquentielles, et le déroulement et l’intégrité du programme sont importants. Toutefois, dans les situations ou les changements de participants ou les transferts entre établissements sont fréquents, certaines sessions peuvent être utilisées pour réorganiser ou
combiner différents groupes, ce qui permet de libérer un animateur pour débuter un nouveau groupe de participants.

Survol du programme Thinking for a Change

  • Vingt-deux rencontres avec la possibilité d’étendre le programme.
  • Dix rencontres supplémentaires sont recommandées aux participants afin d’effectuer un retour sur leurs évaluations personnelles complétées lors de la 22 e rencontre.
  • Une à deux heures de suivi par semaine.
  • Il n’est pas nécessaire que les animateurs détiennent un diplôme d’éducationspécifique, cependant, ils doivent détenir certaines aptitudes :
    • Être attentionné.
    • Aimer enseigner.
    • Comprendre les processus de groupe et les interactions interpersonnelles.
    • Être capable de diriger un groupe de personnes condamnées.
    • Suivre une formation sur le programme T4C d’une durée de 3 à 5 jours
    avec deux maîtres formateurs.
  • Déroulement des rencontres : Comprendre, apprendre et mettre en application.
    • Révision des devoirs.
    • Plan de la rencontre et brève présentation des notions qui seront abordées.
    • Définition des mots et des concepts.
    • Activités :
    -Jeux de rôles
    -Modélisation
    -Rétroaction
    -Dépliants
    -Cartes mémoire

La formation des professionnels
La formation pour les animateurs du programme T4C est disponible sur http://info.nicic.gov/t4c40/

Dans la formation autour de T4C, on retrouve:

• Un programme de 2 jours intitulé « What Are They Thinking? » (développé par le Dallas
County Community Supervision and Corrections Department, Dallas, Texas, 2004). Ce programme porte sur les processus du Thinking Reports and Problem Solving présentés dans le programme T4C. Les fondements théoriques et les éléments justifiant l’utilisation des ICC sont également abordés, ainsi que les moyens d’utiliser le programme T4C pour la surveillance et l’observation des délinquants. Une démonstration des techniques employées est également proposée.

A Manual for Delivery of Cognitive Self Change (écrit par Jack Bush du Vermont Department of Corrections, 2002) . Le manuel est un guide exhaustif pour l’utilisation du programme T4C et il comprend un aperçu des informations disponibles sur : le volet Cognitive Self Change, le volet Thinking Report, le volet Cognitive Check-ins; l’exécution du programme, la gestion de dossiers, les normes du programme, les procédures administratives, l’admission, les sorties, les procédures de transfert, les processus de groupe, la supervision et les formulaires utiles pour le programme.

• Thinking for a Change: Facilitator Training: Lesson Plans (développé par les auteurs du
programme T4C, Jack Bush, Barry Glick, et Juliana Taymans, 2001) est un programme de formation d’une durée de 32 heures destiné à enseigner les fondements théoriques de l’ICC et en particulier les notions sur lesquelles s’appuie le programme T4C, y compris le changement personnel basé sur les cognitions, les habiletés sociales, la résolution de problèmes et l’implantation du programme.

A noter que le programme Thinking for a Change (T4C) utilise dans un des exercices de gestion de la colère un Journal cognitif (« thinking Report ») qui se réalise en plusieurs étapes:

Les 3 étapes clefs du changement cognitif sont:

  1.  Prêtez attention à vos pensées ;
  2.  Identifiez les pensées à risque ;
  3. Mobiliser de nouvelles pensées

Étape 1 : Prêtez attention à vos pensées/émotions/sensations

Le journal cognitif est une étape utile pour s’exercer à prêter attention à ses pensées et identifiez le cas échéant ses pensées à risque.
Procédez de la façon suivante :

  • Partie 1 – Décrivez ce qui s’est passé (collez avec les faits)
  • Partie 2 – Listez toutes les pensées dont vous pouvez vous souvenir (les mots exacts qui vous venaient à l’esprit à ce moment)
  • Partie 3 – Listez tous les sentiments, toutes les émotions et ressentis corporels que vous vous souvenez avoir eu
  • Partie 4 – Listez les croyances mobilisées dans cette situation (les croyances sont des règles, principes et opinions que vous utilisez dans beaucoup de situations différentes. (Ex : « dans la vie il ne faut pas… »))

1. SITUATION

  • Décrivez objectivement les faits tels qu’ils se sont passé
  • Qui a été impliqué? Qu’ont ils dit et fait?

2. PENSÉES

  • Listez chaque pensée dont vous vous souvenez
  • Utilisez les mots exacts qui sont venus à votre esprit à ce moment.
  • Ne jugez pas vos pensées

3. ÉMOTIONS

  • Listez tous les sentiments/ressentis que vous vous rappellez avoir eu.
  • Utilisez les mots qui vous semblent juste.
  • Les ressentis peuvent être des émotions (colère, peur…) ou des sensations corporelles (chaleur, crispations….), ou les deux.

4. CROYANCES

Listez vos opinions et croyances: Opinions et croyances sont des règles, principes, valeurs ou façons de penser que vous utilisez dans beaucoup de situations différentes.

Étape 2 : Reconnaître ses pensées/croyances à risque :

  1. Est-ce que mes pensées, sentiments, opinions et croyances m’ont conduit à faire ce que j’ai fait?
  2. Quelles pensées, sentiments, opinions et croyances ont été les plus importantes pour me conduire à faire ce que j’ai fait?
  3. Comment ces pensées , sentiments, opinions, croyances m’ont conduit à faire ce que j’ai fait?

Étape 3 : utiliser des pensées alternatives :

  1. Quelles nouvelles façons de penser puis-je utiliser, pour me conduire à des conséquences
    différentes?
  2. Est-ce que je vais me sentir bien si je pense de cette façon?

journal cognitif(T4C)

Théorie, RBR et les instruments d’évaluation de niveau de service avec James Bonta (VOST)

Version sous-titrée: Pensez à activer les sous-titres!

Les instruments d’évaluation du niveau de service (LS- Level of Service) sont les instruments d’évaluation du risque et des besoins des délinquants les plus utilisés et les plus étudiés au monde. Les instruments LS sont clairement et délibérément basés sur la théorie. Plus précisément, cette famille d’instruments est fondée sur une perspective du comportement délinquant basé sur la théorie de la personnalité en général et des processus cognitifs de l’apprentissage social du comportement criminel (GPCSL- General Personality and Cognitive Social Learning). Le pont entre la théorie et les LS est le modèle Risque-Besoin-Receptivité (RBR) d’évaluation et de réhabilitation des délinquants. Joignez-vous à James Bonta pour explorer les interrelations entre le GPCSL, le RBR et le LS, tant sur le plan logique qu’empirique. Tout d’abord, les théories des variétés criminologiques sont passées en revue et certaines de leurs lacunes sont notées et, ce faisant, elles soulignent la nécessité de la GPCSL. Ensuite, l’application pratique de la GPCSL est le modèle RBR et la recherche soutenant le modèle RBR dans l’évaluation et le traitement des délinquants est résumée. Enfin, les étapes du RBR vers le LS sont décrites en utilisant le LS/CMI comme illustration du plus théoriquement développé des instruments LS.