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Depuis une vingtaine d’années, le Canada a profondément transformé ses pratiques et ses méthodes de suivi des personnes condamnées, avec comme objectif une plus grande efficacité dans la prévention de la récidive.

Pour mieux les connaître concrètement et pour en comprendre les conditions de réussite, nous avons rencontré Denis Lafortune, directeur de l’Ecole de criminologie de l’université de Montréal. Il  évalue et diffuse ces programmes, notamment en France, auprès des conseillers pénitentiaires d’insertion et de prévention.

Focus sur les méthodes canadiennes de prévention de la récidive

James Bonta, Julie Blais, Holly A. Wilson (2013) Prédiction du risque de récidive chez les délinquants atteints de troubles mentaux 

Sécurité publique du Canada;  Synthèse quantitative 2013-01

Résumé

Les délinquants atteints de troubles mentaux posent un problème important au personnel médico‑légal et correctionnel chargé de s’occuper d’eux de façon sécuritaire et humaine. Comme dans le cas des délinquants non atteints de troubles mentaux, il est important de reconnaître que les délinquants atteints de troubles mentaux ne présentent pas tous le même risque et qu’il faut s’efforcer de différencier les délinquants à faible risque des délinquants à risque élevé. La théorie de la personnalité générale et de l’apprentissage socio-cognitif (PGASC) appliquée au comportement criminel (Andrews et Bonta, 1994, 2010) a grandement influencé l’élaboration de l’évaluation du risque et des besoins chez les délinquants généraux. Cette théorie s’appuie sur huit catégories de risques ou besoins qui sont centrales à la prédiction du comportement criminel : antécédents criminels, compagnons favorisant la criminalité, attitudes et éléments cognitifs favorisant la criminalité, personnalité antisociale, études et emploi, relations familiales ou conjugales, toxicomanie et loisirs. Fait notable, la théorie de la PGASC se caractérise par l’absence de variables liées à la santé mentale qui occupent une place importante dans les modèles cliniques des délinquants atteints de troubles mentaux. La présente méta‑analyse évalue la validité prédictive relative des catégories de risques ou besoins de la théorie de la PGASC et les variables tirées de la perspective clinique. Selon notre conclusion générale, les facteurs de risque/besoins de la théorie de la PGASC permettent de mieux prédire la récidive générale et la récidive violente que les facteurs cliniques (à l’exception de la personnalité antisociale/psychopathie).

 Prédiction du risque de récidive chez les délinquants atteints de troubles mentaux

Rémi JOSNIN ; INFOSTAT JUSTICE (Avril 2014) Une approche statistique de la récidive des personnes condamnées

infostat127Une approche statistique de la récidive au sens large permet de dégager quelques constats structurels sur la récidive des personnes condamnées, telle qu’on peut l’analyser à partir des données du casier judiciaire national, c’est-à-dire que l’analyse des facteurs de récidive est limitée aux données disponibles au casier judiciaire : âge, sexe, antécédents judiciaires. Les facteurs socio-économiques ou comportementaux (ex : conduites addictives) ne sont donc pas pris en compte par l’étude.
Le fait de récidiver et la rapidité avec laquelle un condamné va récidiver sont influencés par deux facteurs majeurs : l’âge et la présence d’antécédents judiciaires. Plus un condamné est jeune (moins de 26 ans), plus il aura de risques de récidiver et plus il le fera rapidement. De même, un condamné déjà récidiviste sera aussi plus enclin et plus prompt à récidiver.
La récidive des personnes condamnées est par ailleurs influencée par la nature de l’infraction qu’elles commettent. La condamnation en récidive sanctionne souvent (38 %) le même type d’infraction que la condamnation initiale. Il s’agit la plupart du temps d’une condamnation pour vol, recel ou dégradation.

http://www.justice.gouv.fr/art_pix/stat_infostat_127.pdf 

Voir aussi, sur la même étude, l’article du Monde: Portrait-robot du délinquant récidiviste

gavrocheEn 2004, 500 000 personnes ont fait l’objet d’une condamnation pour un délit ou une contravention « grave », inscrite dans le casier judiciaire. Parmi elles, quatre sur dix ont déjà des antécédents judiciaires au moment de la condamnation de 2004. Entre 2004 et 2011, si l’on exclut les infractions à la circulation routière, qui constituent un cas de récidive fréquent et atypique, 38 % des condamnés ont récidivé. Ce taux de récidive atteint 59 % pour les condamnés présentant des antécédents judiciaires.
Environ 40 %des récidivistes retournent devant la Justice pour la même infraction que celle sanctionnée en 2004. La récidive est très fréquente chez les jeunes, voire très jeunes, délinquants : six condamnés sur dix en 2004, mineurs au moment des faits reprochés, ont récidivé avant 2011. À nature, type d’infraction et peine prononcée donnés, les jeunes délinquants récidivent davantage et plus vite que les condamnés plus âgés.

JOSSNIN Rémi 2013 – Dossier sur la récidive 2004- 2011

 Probation Service publishes second Recidivism Study (December 2013)

The Probation Service and Central Statistics Office (CSO) have established a partnership to conduct research on recidivism and related issues among offenders on supervision in the community. This second study report is based on anonymised offender and offence information on a 2008 cohort of offenders from the Probation Service supervision database. The study reports on recidivism within three years among that cohort using five years follow up of recorded crime and Court Service data held by the CSO. The study also examines variations in recidivism relating to type of original order, gender and age of the offender, category of original offence and of the subsequent offence.
This recidivism study provides a clear overview of community sanctions and their outcomes; informing the Service in the development and support of effective interventions in working to make our communities safer.
Key Findings

  • Almost 60% of offenders on Probation Service supervision had no conviction for a further offence committed within three years of the imposition of a Probation or Community Service order.
  • The overall recidivism rate of offenders in the study was 41% over a three year period.
  • There is a higher level of re-offending in the first year after the making of the supervision order in comparison with subsequent years within the 2008 cohort. The reduction between first and second year was more significant in the 2007 cohort.
  • The recidivism rate decreased as the offender age increased.
  • Male offenders represented 87% of the total population and had a higher recidivism rate than female offenders.
  • Public Order was the most common original offence.
  • The three most common offences for which offenders were reconvicted were the same as with the 2007 cohort: Public Order, Theft and Controlled Drugs Offences.

A copy of the report can be accessed by clicking here

 

FRANCE INTER, Emission « le téléphone sonne » (5/09/2013) Comment va s’appliquer la réforme pénale de Christiane Taubira ?

Mise en place d’une contrainte pénale alternative à l’incarcération, suppression des peines planchers, fin des sorties sèches des condamnés. Objectif principal : lutter contre la récidive.

Invités:

  • Ludovic Fossey, Juge d’application des peines à Paris, représentant de l’Association nationale des Juges d’Application des Peines
  • Géraldine Blin, Directrice du SPIP du Val d’Oise (Service pénitentiaire d’insertion et de probation), ex-directrice de prison et membre du Syndicat des directeurs pénitentiaires (SNDP)
  • Frédéric Lauféron, Directeur général de l’APCARS, l’Association de Politique Criminelle Appliquée et de Réinsertion Sociale

Maurice Cusson (IPJ; Aout 2013) Exécution des peines et morts violentes : les leçons de la criminologie comparée

Cahiers Etudes et analyses n°18 de l’institut pour la justice

Maurice CUSSON, criminologue, est professeur à l’Université de Montréal.

Résumé
Dans cette étude, Maurice Cusson analyse, au travers de trois comparaisons criminologiques, les effets de l’exécution des peines sur le recul de la criminalité. Tout d’abord, il observe une décroissance des homicides entre la fin du Moyen âge et la période contemporaine, en raison de la consolidation des organisations policières, de l’institutionnalisation de la justice, du développement du système carcéral, et de l’apport des sciences criminelles. Il met ensuite en lumière la corrélation existante entre la performance policière et la fréquence des homicides : plus les niveaux de la première sont faibles, plus les taux des seconds sont élevés; inversement, plus les niveaux de la première sont élevés, plus les taux des seconds sont faibles. Enfin, l’utilisation des nouvelles technologies appliquées à l’exécution des peines, en particulier l’instauration des contrôles radars automatisés en France, permet de renforcer l’effet dissuasif de sanctions systématiquement appliquées et de faire significativement baisser la mortalité.

EA-N%C2%B018-web1.pdf