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Steve Jacob(2009) Opération chloroforme ou la réinvention de l’État rationnel : l’évaluation et les données probantes

Revue: Criminologie, Volume 42, numéro 1, printemps-été 2009, p. 201-223

Département de science politique, Université Laval, Laboratoire de recherche sur la performance et l’évaluation (PerfEval)

Steve.Jacob@pol.ulaval.ca

Résumé

L’évaluation de politiques ou de programmes s’est enracinée dans les pratiques de la gestion publique contemporaine. Dans le présent article, nous décrivons les multiples finalités poursuivies par l’évaluation (ex. : production d’information, amélioration des programmes, alimentation du débat démocratique) et les principaux débats qui animent la communauté des évaluateurs. Parmi ces débats, celui sur le courant de la décision fondée sur des données probantes est l’un des plus récents et des plus vifs. Les principales tensions portent sur la hiérarchisation des connaissances évaluatives, l’utilisation contrainte des connaissances et la volonté d’homogénéiser la pratique évaluative. En observant ces développements, nous constatons également une résurgence de la rationalisation des processus de prise de décisions et des principes de gestion publique qui semblent être en décalage avec les aspirations de la population à plus de participation et de transparence. Dans le présent article, nous présentons également les défis auxquels sont confrontés les décideurs et les gestionnaires publiques face à la réinvention de l’État rationnel.

Mots-clés : Évaluation de programmes, hiérarchisation des connaissances, rationalisation de la prise de décisions

http://www.erudit.org/revue/crimino/2009/v42/n1/029813ar.pdf

Pierre Lalande (2004) Punir ou réhabiliter les contrevenants ? Du « Nothing Works » au « What Works » (Montée, déclin et retour de l’idéal de réhabilitation)

En 1974, le sociologue américain Robert Martinson publiait un article qui allait modifier pour des décennies le paysage criminologique, pénologique et correctionnel. En effet, alors que l’on était à l’époque où l’idéal de réhabilitation des délinquants était à son apogée, les conclusions émises dans cet article, relativement à la question « qu’est-ce qui marche dans les programmes de réhabilitation? », laissaient entendre que ces programmes avaient peu ou pas d’effet dans la réduction de la récidive. Les médias aidant, ces conclusions pessimistes s’étaient vite transformées en un « Nothing Works » absolu et ce que l’on a appelé par la suite la doctrine du « Rien ne fonctionne ». Cette situation avait alors eu comme effet d’annihiler l’idée même, qu’il était faisable de réhabiliter les contrevenants, pour laisser la place à la création d’un nouveau dogme punitif en matière pénale et correctionnelle. En fait, après un siècle d’ascension, le déclin presque complet du modèle réhabilitatif se sera effectué en moins d’une décennie. Comme le soulignait Allen, le déclin a été tout aussi important que précipité.

http://www.securitepublique.gouv.qc.ca

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Xavier DE LARMINAT, doctorant au CESDIP et ATER en science politique à l’Université de Versailles-Saint-Quentin, présente une partie des résultats de sa thèse portant sur l’exécution des peines en milieu ouvert.

L’EXÉCUTION DES PEINES EN MILIEU OUVERT ENTRE DIAGNOSTIC CRIMINOLOGIQUE ET GESTION DES FLUX

Dans le domaine pénal, le milieu ouvert désigne l’ensemble des mesures et sanctions appliquées « en dehors des murs » mais qui nécessitent une forme de contrôle. En ce sens, le milieu ouvert diffère à la fois de la prison mais aussi de l’ensemble des peines sans surveillance telles que le sursis simple et les sanctions pécuniaires (amende), matérielles (confiscation de véhicule) ou administratives (suspension de permis). En France, ces mesures sont principalement le sursis avec mise à l’épreuve, le travail d’intérêt général, la libération conditionnelle et le suivi socio-judiciaire, auxquels il convient d’ajouter les aménagements de peines tels que le placement sous surveillance électronique, la semi-liberté ou le placement extérieur. L’ensemble de ces mesures est mis en œuvre par des agents de probation au sein des services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP), répartis à l’échelon départemental. Depuis leur instauration en 1999 pour succéder aux anciens comités de probation et d’assistance aux libérés, les SPIP ont été confrontés à de nouvelles exigences qui ont considérablement modifié le cadre de l’exécution des peines en milieu ouvert. Des évolutions législatives ont donné lieu à la création de nouvelles mesures (stages de citoyenneté, surveillance judiciaire…) et à d’importantes modifications du code de procédure pénale, en particulier après la loi dite « Perben II » du 9 mars 2004 et depuis la loi pénitentiaire du 24 novembre 2009. Parallèlement, le nombre de mesures et d’aménagements pris en charge par les SPIP a augmenté de 44 % entre 2005 et 2011. Pour tenter de faire face à la saturation des services et à la diversification des missions dévolues au SPIP, le nombre d’agents de probation est quant à lui passé d’environ 2 000 à près de 3 000, provoquant un renouvellement des profils avec l’afflux de jeunes surdiplômés (souvent titulaire d’un master alors que le concours est ouvert à Bac+2) majoritairement issus des filières juridiques.Dans le même temps, une nouvelle organisation s’est progressivement dessinée à l’intérieur des services de probation, encourageant la spécialisation et le morcellement des interventions, contre le modèle de polyvalence et d’accompagnement sur la durée qui était jusque-là privilégié. C’est au cœur de ces reconfigurations qu’on cherchera ici à repérer le développement chez les agents de probation d’une activité de diagnostic en matière de criminologie clinique. On tentera de montrer que l’importation de ce nouveau savoir se conjugue avec le développement d’une nouvelle rationalité bureaucratique qui vise une gestion efficiente des flux de condamnés de manière à assurer la prise en charge d’un maximum de mesures avec un minimum de moyens. Diagnostic criminologique et impératifs gestionnaires s’accordent ainsi pour favoriser la fluidification du trafic pénal en cours d’exécution, à travers une différenciation du suivi qui ira, selon le profil des condamnés, d’un simple contrôle administratif à une surveillance plus intensive.

http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/74/28/09/PDF/QP_05_2011.pdf

John H. Laub and Robert J. Sampson;  Understanding Desistance from Crime

John H.Laub, professor of criminology at the University of Maryland, College Park,
and Robert J.Sampson, professor of sociology at the University of Chicago

a b s t r a c t
The study of desistance from crime is hampered by definitional, measurement, and theoretical incoherence. A unifying framework can distinguish termination of offending from the process of desistance. Termination is the point when criminal activity stops and desistance is the underlying causal process. A small number of factors are sturdy correlates of desistance (e.g., good marriages, stable work, transformation of identity, and aging). The processes of desistance from crime and other forms of problem behavior appear to be similar. Several theoretical frameworks can be employed to explain the process of desistance, including maturation and aging, developmental, life-course, rational choice, and social learning theories. A life-course perspective provides the most compelling framework, and it can be used to identify institutional sources of desistance and the dynamic social processes inherent in stopping crime.

http://troublesofyouth.pbworks.com

Si le lien est brisé: laub and sampson – understanding desistance

07.03.2012

Dimanche prochain, les 460 habitants de Saint-Julien sur Suran, une petite commune du Jura proche de Lons le Saunier, sont appelés à se prononcer sur un projet de prison hors du commun.

Le site a été retenu pour accueillir le projet de l’association « Les prisons du coeur », fondé par Pierre Botton, condamné dans les années 90 pour abus de biens sociaux.

Un établissement susceptible d’accueillir 120 condamnés à des peines de moins de 5 ans. Mais un projet qui suscite un mouvement d’opposition dans le canton, avec notamment un rassemblement samedi dernier.

Paul Roger GONTARD (2010) Le régime ouvert de détention peut-il être étendu dans le champ pénitentiaire français ?

« Le terme « établissement ouvert » désigne un établissement pénitentiaire dans lequel les mesures préventives contre l’évasion ne résident pas dans des obstacles matériels tels que murs, serrures, barreaux ou gardes supplémentaires. » Congrès Pénal et Pénitentiaire International de La Haye, Août 1950. Ce modèle d’établissement pénitentiaire fut le premier sujet d’étude du Congrès des  Nations Unies en matière de prévention du crime et de traitement des délinquants -Genève, 1955. Depuis, de nombreux pays ont largement utilisé ce modèle dans leurs systèmes  pénitentiaires nationaux. Bien que la France ait connu plusieurs expériences de ce régime, elle ne possède aujourd’hui qu’un seul établissement qui puisse encore répondre à cette définition.

http://gontard.fr/

« So You Think You Know Me? » was first published on the 19th June 2008 and officaly launched at Glasgow School of Social Work.

So You Think You Know Me? ALLAN WEAVERAs a local hard case, author Allan Weaver took no prisoners. Neither does he in this compelling work in which he tells of a life of violent episodes and chaotic early life. Teachers, social workers and ‘authority figures’ never tried ‘to get to know him’ to unearth the clues and triggers and discover what his offending was all about. A natural rebel and a radical, it is hardly surprising that by ignoring the real Allan Weaver this led to an escalation of his violent activities, tensions between family and friends and dubious associates.

So You Think You Know Me? is packed with contradictions: the Allan Weaver involved in mayhem and aggression is not the one telling the story from inside his own head: an often vulnerable, sensitive, articulate, unquestionably loyal and even-handed individual; mistaken, misguided and foolish perhaps but largely trapped by an increasing need to live up to his ‘tough guy’ reputation.

That there can be any tidy ending to this graphic true-life account of approved school, assessment centres, care homes, borstal and Glasgow’s notorious Barlinnie Prison is quite remarkable yet Allan Weaver survived to obtain a degree from Strathclyde University and to work on the inside of the Criminal Justice System with young people who, like he was, are in trouble with the law. The punches that he now throws are directed towards the shortcomings of a system which he believes is failing to do all that it could to turn them away from crime and anti-social behaviour as he explains in this heartfelt autobiography.As a local hard case, author Allan Weaver took no prisoners. Neither does he in this compelling work in which he tells of a life of violent episodes and chaotic early life. Teachers, social workers and ‘authority figures’ never tried ‘to get to know him’ to unearth the clues and triggers and discover what his offending was all about. A natural rebel and a radical, it is hardly surprising that by ignoring the real Allan Weaver this led to an escalation of his violent activities, tensions between family and friends and dubious associates.

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