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Criminologie et escrocs pathologiques

Les escrocs pathologiques sont souvent étudiés à travers le prisme des troubles de la personnalité, qui peuvent expliquer leur propension à commettre des fraudes répétées. Ces recherches aident à comprendre les causes profondes et à développer des stratégies de prévention.

Les études se concentrent sur les traits psychologiques, comme la manipulation et le manque d’empathie, et sur les carrières criminelles des récidivistes. Par exemple, des travaux montrent que le mensonge pathologique peut être associé à certaines fraudes, notamment celles impliquant l’usurpation d’identité (Pathological lying revisited).
Les escrocs pathologiques ne sont pas un terme standard dans la littérature académique, mais ils peuvent être compris comme des fraudeurs récidivistes dont le comportement est influencé par des conditions pathologiques, telles que des troubles de la personnalité. Ces troubles, notamment ceux du groupe B (narcissique, antisocial, borderline, hystérique), sont souvent associés à des comportements criminels, y compris la fraude. La recherche internationale en criminologie vise à comprendre ces liens pour améliorer la prévention, la détection et la gestion de ces offenses.

Revue de la littérature

Les études examinées incluent des analyses des traits de personnalité, des carrières criminelles et des aspects psychiatriques de la fraude. Par exemple, une étude publiée dans Advances in Psychiatric Treatment (Winder & Winder, 2012) souligne que les troubles narcissiques et antisociaux sont particulièrement associés à la fraude, avec des traits comme la grandiosité, le manque d’empathie et la manipulation qui facilitent les actes frauduleux. Cette recherche identifie deux motivations principales : la contrainte financière et le besoin de renforcer l’ego ou le pouvoir.
Une autre étude, disponible sur ScienceDirect (Author, 2024), explore le concept de psychopathie corporative et son rôle comme antécédent théorique à la fraude. Elle décrit comment les leaders avec des traits psychopathes peuvent influencer négativement le climat éthique d’une organisation, augmentant ainsi les risques de fraudes à grande échelle. Cette perspective est particulièrement pertinente pour comprendre les fraudes économiques complexes.
De plus, une analyse des carrières criminelles des fraudeurs, publiée dans Iranian journal of psychiatry (Shokouhi-Moqhaddam et al., 2017), montre que 51,8 % des prisonniers étudiés pour fraude présentaient des troubles de la personnalité, avec une surreprésentation des troubles narcissiques et antisociaux. Cette étude souligne la versatilité des fraudeurs, qui commettent souvent d’autres crimes, et leur spécialisation dans des types de fraude comme la falsification (48,1 %) et l’escroquerie (22,9 %).

Aspects psychologiques spécifiques

Un aspect clé est le mensonge pathologique, ou pseudologia fantastica, mentionné dans une revue de The Journal of the American Academy of Psychiatry and the Law (Dike, Baranoski, & Griffith, 2005).
Ce comportement, potentiellement lié à des troubles sous-jacents, est associé à certaines fraudes impliquant l’usurpation d’identité, comme se faire passer pour un policier ou un médecin. Le mensonge pathologique se distingue des mensonges normaux par son absence d’avantage évident, ce qui peut indiquer une pathologie plus profonde.
Les recherches sur les récidivistes en fraude, bien que moins spécifiques, fournissent des indices sur les trajectoires criminelles. Par exemple, une étude sur les trajectoires développementales des fraudeurs  montre que les récidivistes présentent des taux élevés de récidive, souvent liés à des traits psychopathes, avec des implications pour la justice pénale et les coûts sociaux (estimés à environ 460 milliards de dollars par an aux États-Unis pour les psychopathes criminels).

Limites et besoins de recherche

Malgré ces avancées, la relation entre la maladie mentale et la fraude reste sous-étudiée, comme le note un article juridique australien (Fraud and Mental Illness). Les chercheurs soulignent le besoin de plus d’études pour mieux comprendre les causes sous-jacentes, ce qui pourrait aider les tribunaux à structurer des sentences prenant en compte les problèmes de santé mentale. Par exemple, les troubles de la personnalité, bien qu’associés à la fraude, ne sont généralement pas considérés comme une défense d’insanité en droit, limitant les options de traitement.
Implications pratiques et internationales
Ces recherches ont des implications pour la prévention et la réhabilitation. Comprendre les traits pathologiques peut guider les stratégies de détection, comme le monitoring continu des employés à risque, et informer les politiques de justice pénale. Sur le plan international, des études comme celles menées aux États-Unis, en Iran et au Royaume-Uni montrent une convergence dans l’identification des troubles de personnalité comme facteurs clés, bien que les contextes culturels et juridiques varient.
En résumé, la recherche internationale en criminologie sur les escrocs pathologiques met en évidence le rôle crucial des troubles de la personnalité, notamment narcissiques et antisociaux, dans les comportements frauduleux répétés. Bien que les preuves soient encore limitées, elles soulignent l’importance d’une approche intégrée, combinant psychologie et criminologie, pour adresser les causes profondes et améliorer les interventions. Des études supplémentaires sont nécessaires pour combler les lacunes et offrir des solutions plus efficaces.

L’IA remodèle le crime organisé, prévient Europol (18 mars 2025)

L’intelligence artificielle dynamise le crime organisé, averti dans un rapport Europol sur la grande criminalité et le crime organisé. Sa directrice exécutive, Catherine De Bolle.

Europol a en effet alerté sur l’impact croissant de l’intelligence artificielle (IA) sur le crime organisé, soulignant que les technologies émergentes ouvrent de nouvelles opportunités pour les groupes criminels. Voici les principaux points à retenir :

1. Deepfakes et fraudes avancées

  • Les criminels utilisent des deepfakes (vidéos ou audios truqués hyper-réalistes) pour des escroqueries financières, comme la simulation de voix de dirigeants d’entreprise pour ordonner des virements frauduleux.
  • Des cas d’usurpation d’identité renforcée par l’IA ont été signalés, notamment pour contourner les systèmes de vérification biométrique.

2. Automatisation des cyberattaques

  • L’IA permet de perfectionner les phishing (e-mails ou messages piégés) en adaptant le discours aux victimes grâce à l’analyse de leurs données publiques (réseaux sociaux, etc.).
  • Des outils d’IA générative (comme ChatGPT) pourraient être détournés pour créer des malwares intelligents capables d’éviter les détections.

3. Marchés noirs et cryptomonnaies

  • L’IA optimise le blanchiment d’argent via des transactions cryptographiques complexes, en analysant les failles des systèmes anti-blanchiment.
  • Certains algorithmes aident aussi à automatiser le dark web, comme la gestion de places de marché illégales.

4. Désinformation et chantage

  • Les réseaux criminels exploitent l’IA pour propager de la désinformation (fausses nouvelles, manipulation de marchés boursiers).
  • Risque accru de chantage automatisé (ex. : deepfake pornographique) ou de harcèlement massif.

Réponse des autorités

Europol appelle à :

  • Renforcer la coopération internationale contre les cybercrimes.
  • Investir dans l’IA défensive pour anticiper les menaces.
  • Encadrer strictement les outils d’IA générative (comme les chatbots) pour empêcher leur utilisation malveillante.

Exemple concret

En 2023, une banque espagnole a été victime d’une fraude impliquant un deepfake vocal d’un responsable, conduisant à un transfert de plusieurs millions d’euros.

L’IA représente donc une « arme à double tranchant » : si elle bénéficie à la société, elle devient aussi un atout pour le crime organisé, nécessitant une régulation urgente.

(Source : Rapport Europol 2023-2024 sur les menaces criminelles émergentes)

Escrocs et distorsions cognitives

mars 29th, 2025 | Publié par crisostome dans ACC - (0 Commentaire)
Les distorsions cognitives sont des schémas de pensée irrationnels ou négatifs qui peuvent exacerber des problèmes émotionnels et comportementaux, comme l’anxiété, la dépression ou, dans ce cas, l’escroquerie.

Et pour les Escrocs?

Pour les escrocs, ces distorsions peuvent se manifester de manière spécifique. Par exemple, se sentir justifiés dans leurs actions en minimisant le mal causé aux victimes (minimisation) ou en croyant qu’ils sont plus intelligents que les autres, facilitant ainsi leurs escroqueries (surestimation)…
Ou encore :
  • Justification et entitlement : Croire qu’ils ont le droit d’escroquer, souvent lié aux énoncés « devrait » ou à l’étiquetage (par exemple, voir les victimes comme des « nuls »).
  • Manque d’empathie : Minimiser le mal causé, lié au filtre mental ou au raisonnement émotionnel.
  • Surconfiance : Surestimer leurs capacités, liée à la surestimation.
  • Blamer les victimes : Attribuer la responsabilité aux victimes pour leur naïveté, liée au transfert de blâme.
  • Pensée à court terme : Ignorer les conséquences à long terme, liée à la disqualification du positif.

Utiliser un Questionnaire

  • Fréquence : Combien souvent ils ont cette pensée (1 = Jamais, 5 = Toujours).
  • Intensité : À quel point ils y croient quand ils l’ont (1 = Pas du tout, 5 = Complètement).
  • Pensée alternative:  par exemple, pour la déclaration « Si je ne trompe pas quelqu’un, je serai un échec total », la question de réflexion est : « Y a-t-il un moyen de réussir sans escroquer ? Quels sont des exemples de personnes qui réussissent par des moyens honnêtes ? »
Cette structure est inspirée de questionnaires comme le Cognitive Distortions Questionnaire (CD-Quest), qui évaluent la fréquence et l’intensité des distorsions.
Exemples de Déclarations et Questions de Réflexion
Déclaration
Type de Distorsion
Question de Réflexion: pensée alternative
Si je ne trompe pas quelqu’un, je serai un échec total.
Pensée tout ou rien
Y a-t-il un moyen de réussir sans escroquer ? Quels sont des exemples de personnes qui réussissent par des moyens honnêtes ?
Puisque une personne est tombée dans mon piège, tout le monde le fera.
Généralisation excessive
Est-ce toujours vrai ? Y a-t-il eu des moments où quelqu’un n’a pas été dupé ? Qu’est-ce qui rend certaines personnes plus résistantes aux escroqueries ?
Quand je pense à mes escroqueries, je me concentre surtout sur l’argent gagné et pas sur le mal causé aux victimes.
Filtre mental
Quels sont certains des moyens par lesquels vos escroqueries pourraient avoir nui à vos victimes ? Comment cela vous fait-il sentir ?
Travailler honnêtement ne me donnerait ni satisfaction ni stabilité financière.
Disqualification du positif
Quels sont des emplois ou activités honnêtes que vous pourriez trouver satisfaisants ? Connaissez-vous quelqu’un qui est financièrement stable grâce à un travail honnête ?
Les gens sont naïfs et croiront tout ce que je leur dis.
Saut aux conclusions
Y a-t-il des gens qui ne sont pas naïfs ? Avez-vous déjà été trompé vous-même ? Comment cela vous a-t-il fait sentir ?
Je suis beaucoup plus intelligent que la plupart des gens, ce qui facilite mes escroqueries.
Surestimation/minimisation
Est-ce toujours vrai ? Y a-t-il eu des moments où vos escroqueries n’ont pas fonctionné ? Que cela dit-il de votre intelligence par rapport aux autres ?
Je mérite de tromper les gens à cause de traitements injustes passés.
Raisonnement émotionnel
Est-ce que tromper les autres compense vraiment pour des traitements injustes passés ? Y a-t-il un meilleur moyen d’adresser ces torts passés ?
Les gens qui sont négligents avec leur argent devraient être escroqués comme une leçon.
Énoncés « devrait »
Est-il juste de tromper quelqu’un juste parce qu’il est négligent ? Y a-t-il d’autres moyens d’enseigner une leçon sans leur nuire ?
J’appelle les gens que je trompe « nuls » ou « naïfs ».
Étiquetage
Comment étiqueter ainsi affecte-t-il votre perception d’eux ? Les voyez-vous comme de vraies personnes avec des sentiments ?
Quand je suis pris ou me sens coupable, c’est la faute de la victime pour être trop confiante.
Transfert de blâme
Est-ce vraiment la faute de la victime de vous faire confiance ? N’avez-vous pas une certaine responsabilité pour les avoir trompés ?
Certaines personnes méritent d’être escroquées parce qu’elles m’ont ou ont nui à d’autres.
Personnalisation
Est-ce que tromper est le meilleur moyen de traiter avec des gens qui vous ont nui ? Y a-t-il des moyens plus constructifs de gérer ces situations ?
Tromper est un moyen d’obtenir ce que je mérite dans un monde injuste.
Distorsions cognitives sur la justice
Le monde est-il vraiment injuste, et est-ce que tromper le rend juste ? Y a-t-il d’autres moyens d’atteindre la justice ou l’équité ?
Je ne peux pas m’empêcher de tromper les gens ; c’est au-delà de mon contrôle.
Impuissance
Est-ce vrai ? Y a-t-il eu des moments où vous avez choisi de ne pas tromper quelqu’un ? Qu’est-ce qui vous a fait prendre cette décision ?
Je peux manipuler n’importe qui pour faire ce que je veux.
Surconfiance
Est-ce toujours possible ? Y a-t-il eu des gens qui ont résisté à votre manipulation ? Que cela dit-il de votre capacité à contrôler les autres ?
Si une escroquerie ne fonctionne pas parfaitement, c’est un échec total.
Pensée tout ou rien
Y a-t-il une chose comme une escroquerie partiellement réussie ? Pouvez-vous apprendre de vos erreurs ou succès partiels ?

À propos du programme Paws For Life K9 Rescue Prison Program

Depuis 2014, le Paws For Life K9 – the Shelter Paws for Life Prison Training Program associe des chiens de sauvetage à des personnes incarcérées pour une réhabilitation mutuelle.

Les chiens reçoivent une formation, les préparant à leurs adoptants ou au travail de service, tandis que les détenus acquièrent des compétences précieuses et une croissance émotionnelle. Mis en œuvre dans plusieurs prisons californiennes, ce programme a transformé des vies en offrant une seconde chance aux chiens et aux détenus.

Bien qu’ils soient condamnés à de lourdes peines, nos dresseurs incarcérés ont forgé un nouveau modèle de réinsertion et ont créé un précédent pour d’autres programmes. Aujourd’hui, il existe de nombreux programmes de ce type dans les prisons de Californie. En associant des méthodes d’éducation canine très efficaces à des modèles de réinsertion éprouvés, nous sauvons véritablement des vies à tous les niveaux.

Notre mission est toujours de produire des adoptions réussies, à long terme et pour la vie.

Effets du programme:

  • Réduction des incidents violents en prison grâce à la présence de chiens (étude de cas publiée dans Journal of Veterinary Behavior, 2018).

 

 

New Leash on Life USA s’appuie sur le lien puissant entre les humains et les chiens pour restaurer l’espoir, la guérison et le bien-être afin de transformer des vies.

Fondé en 2010, New Leash on Life USA sauve des chiens à risque et travaille avec des personnes impliquées dans la justice, tant en prison que dans la communauté, afin de prendre un nouveau départ. S’appuyant sur le lien puissant entre les humains et les chiens, notre modèle unique prépare une population vulnérable de personnes mal desservies, dont beaucoup vivent dans la pauvreté, avec des ateliers de compétences de vie et des services de carrière, et donne à nos chiens de sauvetage un nouveau départ dans la vie et l’adoption dans des foyers pour toujours.

Comment ça marche?

Nos programmes sont basés sur la thérapie assistée par l’animal, la thérapie cognitivo-comportementale et les pratiques tenant compte des traumatismes. En fournissant des outils et des stratégies pour changer les schémas négatifs et des opportunités accrues pour un emploi significatif, nous aidons nos participants à devenir des citoyens responsables qui reviennent. Grâce à cette approche, nous favorisons la sécurité des quartiers en aidant les laissés-pour-compte de la société à réintégrer avec succès leur famille et leur communauté.

La vaste expérience de New Leash en matière de collaboration avec les institutions correctionnelles locales et nationales, le gouvernement, les employeurs et les autres acteurs de la communauté a influencé la manière dont nous mettons en œuvre notre programme afin de travailler efficacement ensemble et de maximiser notre efficacité. La clé du succès de notre modèle réside dans l’engagement à assurer la réussite de chaque participant et de chaque chien par le biais de services personnalisés et complémentaires aux ateliers de groupe. Le personnel et les bénévoles comprennent des personnes anciennement incarcérées qui comprennent notre public cible et qui gagnent le respect de nos participants en raison de leur expérience vécue commune.

Le programme phare de New Leash est le Prison Reentry Program (PRP), dont le modèle unique permet d’offrir des ateliers de préparation à la vie et à la carrière aux personnes incarcérées. Notre modèle de thérapie assistée par l’animal crée un lien fort entre l’homme et l’animal qui accroît l’empathie chez nos participants et leur donne la motivation et la conviction de changer eux-mêmes, car ils ressentent une plus grande efficacité personnelle, des capacités d’adaptation, une plus grande estime de soi et une plus grande confiance sociale à la suite de l’interaction avec les animaux. Une fois diplômés, nos participants bénéficient d’une libération conditionnelle anticipée, effectuent un stage rémunéré et bénéficient d’une gestion individualisée de leur cas.

Afin de continuer à remplir notre mission pendant la pandémie de COVID-19, nous avons créé un deuxième modèle de programme qui fonctionne entièrement dans le cadre communautaire. Basé sur le modèle PRP, notre programme Young Adult Reentry/Diversion (YARD) s’adresse aux jeunes adultes, âgés de 18 à 24 ans, qui ont été incarcérés et sont éligibles à une libération conditionnelle anticipée ou qui ont eu leur premier contact avec le système de justice pénale et qui ont le potentiel de bénéficier d’un programme intensif de déjudiciarisation.

CSS-M (Criminal Sentiments Scale-Modified), un outil clé pour évaluer les attitudes criminogènes chez les personnes sous probation

L’échelle des sentiments criminels – modifiée est une version modifiée de l’échelle originale des sentiments criminels (CSS) (Gendreau, Grant, Leipciger et Collins, 1979). Il s’agit d’un questionnaire d’auto-évaluation  comprenant trois dimensions, traditionnellement utilisées pour mesurer le concept d’attitudes antisociales..

  • La première sous-échelle, Attitudes envers la loi, les tribunaux et la police, évalue le respect de la loi et du système de justice pénale.
  • La deuxième sous-échelle, Tolérance à l’égard des violations de la loi , explore les rationalisations du comportement criminel,
  • et la troisième sous-échelle, Identification aux autres criminels (ICO, 6 items), évalue l’opinion des participants sur les contrevenants à la loi.

Les personnes interrogées sont invitées à répondre, pour chacun des items, si elles sont d’accord, en désaccord ou indécis. Chaque approbation d’une déclaration antisociale (ou rejet d’une déclaration prosociale) rapporte 2 points, tandis que chaque rejet d’une déclaration antisociale (ou acceptation d’une déclaration prosociale) rapporte 0 point. Les réponses indécises sont notées 1.

Par conséquent, les scores les plus élevés sur chacune des sous-échelles indiquent des attitudes antisociales.

Un certain nombre d’études ont établi la validité et la fiabilité du CSS et du CSS-M chez les adultes (Andrews et Wormith, 1984 ; Andrews, Wormith et Kiessling, 1985 ; Roy et Wormith,
1985 ; Simourd, 1997) et des délinquants juvéniles (Shields et Simourd, 1991 ; Simourd et Van de Ven, 1999). Mills et Kroner (1997) ont toutefois constaté que le CSS n’était pas lié aux nouvelles condamnations et aux violations de la liberté conditionnelle dans un échantillon de délinquants violents. En outre, une analyse des composantes de de la version originale de l’instrument auprès d’un échantillon de délinquants violents et sexuels n’a pas trouvé de lien entre les facteurs et la récidive (Kroner et Mills, 1998). Malgré ces résultats, une étude récente explorant les dimensions sous-jacentes du concept d’attitudes antisociales a démontré que les facteurs du CSS-M  étaient liés  aux critères de comportement criminel (Simourd et Olver, 2002).

Source : PS83-3-152-eng.pdf

Voir aussi: uscourts.gov

L’échelle CSS-M, Criminal Sentiments Scale-Modified:

Auto-Justifications et Distorsions Cognitives chez les Délinquants Sexuels

Les délinquants sexuels utilisent souvent des auto-justifications (Raisonnements internes visant à légitimer des actes répréhensibles. Ex. : « Je mérite cela » ou « C’était un accident ») et des distorsions cognitives (Pensées irrationnelles ou biaisées qui déforment la réalité. ex. : déni de l’impact sur la victime) pour rationaliser leurs comportements, minimiser leur responsabilité et perpétuer leurs actes. Ces mécanismes psychologiques jouent un rôle clé dans le maintien de comportements déviants et entravent la réhabilitation.

Types de Distorsions Cognitives Courantes

  • Minimisation : Ex. : « Ce n’était qu’un contact, pas un viol. »
  • Réduire la gravité des actes ou leurs conséquences.
  • Blamer de la victime : Ex. : « Elle l’a provoqué par sa tenue. »
  • Attribuer la responsabilité à la victime pour se dédouaner.
  • Déni de préjudice : Ex. : « Elle ne souffre pas vraiment. »
  • Nier l’impact traumatique sur la victime.
  • Croyances d’entitlement (« s’arroger des droits) : Ex. : « En tant qu’homme, j’ai des besoins. » Revendiquer un droit imaginaire à satisfaire ses pulsions.
  • Déshumanisation : Ex. : « C’est juste un objet. » Priver la victime de son humanité pour faciliter l’acte.

Fonctions

  • Réduction de la dissonance cognitive : Réconcilier l’image de soi (« Je suis une bonne personne ») avec des actes condamnables.
  • Maintien de comportements déviants : Permettre la répétition des infractions en neutralisant la culpabilité.
  • Facteurs contextuels : Influences culturelles (ex. : mythes sur le viol) ou éducatives (normalisation de la violence).

Implications pour la Réhabilitation

Les thérapies cognitives-comportementales (TCC) sont centrales pour :

  • Confronter les distorsions : Questionner les croyances via des preuves factuelles (ex. : « Une tenue ne justifie pas une agression »).
  • Renforcer l’empathie : Techniques comme le role-taking pour comprendre la souffrance des victimes.
  • Responsabilisation : Inciter à reconnaître l’intentionnalité des actes et leurs conséquences.
  • Prévention de la récidive : Corrélation entre persistance des distorsions et risque accru de récidive (études d’Abel, Ward).

Comprendre et déconstruire les auto-justifications et distorsions cognitives est essentiel pour une réhabilitation efficace. Les programmes thérapeutiques doivent cibler ces mécanismes tout en adaptant les stratégies aux spécificités des délinquants, afin de réduire les risques de récidive et de favoriser la réinsertion.