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FRANCE CULTURE (2022) « Viole-és, une histoire de dominations »

octobre 26th, 2022 | Publié par crisostome dans AICS | PSYCHOTRAUMATISME | VICTIMOLOGIE

FRANCE CULTURE (2022)Émission LSD, « Viole-és, une histoire de dominations »

Épisode 1/4 : Poser ses mots

Lundi 10 octobre 2022 (première diffusion le lundi 7 décembre 2020)

Ici, après, des victimes cherchent à formuler le trauma.

« C’est en même temps ce qui me défigure et ce qui me constitue”, écrit Virginie Despentes dans « King-Kong Théorie » pour qualifier son viol.

Mathilde, Baptiste, Marcia & Sol, des victimes de viol ont la parole, elles racontent l’après, les chemins semés d’embûches, les traumatismes — après l’amnésie parfois —, l’isolement social, mais aussi l’ampleur des violences hétérosexistes, l’inertie des pouvoirs publics, leurs luttes et la colère, qu’elles réhabilitent.

Épisode 2/4 : Rompre les silences

Mardi 11 octobre 2022 (première diffusion le mardi 8 décembre 2020)

Des mythes résonnent comme des injonctions au silence pour les minorités : le violeur noir ou arabe, l’homosexuel-pédophile, la lesbienne qui regrette, la conjointe et la prostituée forcément consentantes, la femme handicapée forcément reconnaissante… À elles de dire “moi aussi”.

En octobre 2017, en 24h, plus de 2 millions de femmes témoignent en ligne des violences sexuelles qu’elles ont subi. Leurs récits sont réunis par un “mot-dièse”, #Metoo. L’onde de choc est mondiale. Depuis, d’autres vagues ont déferlé : #Metoo dans le sport, dans la musique, la cuisine… Mais Mathilde Forget précise « Ce n’est pas la parole qui se libère. C’est l’écoute qui est en train d’évoluer, d’être interrogée et interpellée. Il faut continuer. Elle est exigeante, cette écoute. Elle est fuyante, mais il faut l’entraîner ».

Les minorités sexuelles et racisées et les victimes d’inceste et/ou de violences dans l’enfance, sont proportionnellement surreprésentées parmi les victimes de violences à caractère sexuel. Les écouter, c’est comprendre les rouages d’un système où le viol n’est pas affaire de sexe ou de sexualité, mais de pouvoir. Matthieu Foucher constate que “Dans beaucoup de cas, la famille choisit la famille plutôt que de protéger la personne qui a été victime de ces violences”

Épisode 3/4 : Fabriquer d’autres récits

Mercredi 12 octobre 2022 (première diffusion le mercredi 9 décembre 2020)

Celles et ceux qui s’expriment ont fabriqué d’autres récits, proposés d’autres imaginaires. En racontant leurs réalités, elles et ils reprennent le pouvoir sur des narrations longtemps confisquées.

“Les premières années après le viol, surprise pénible : les livres ne pourront rien pour moi” écrit Virginie Despentes dans King-Kong Théorie, mais d’autres récits s’écrivent comme celui d’Annie Ernaux “Pourquoi je vais employer le terme « consenti » ? Ce terme de consentir va devenir depuis #MeToo le verbe clé”.

Annie Ernaux a longtemps craint de mourir avant d’avoir écrit son roman Mémoire de fille, “le trou inqualifiable, le texte toujours manquant”. Dans ce documentaire, elle emploie le terme “viol”, qu’elle a longtemps refusé, pour décrire l’expérience vécue par La fille de 58, “Quand vous prononcez ces mots, maintenant j’en vois l’ampleur, l’ampleur de la violence, l’inadmissible. Vous avez raison et maintenant, j’ai raison de dire viol ».

Épisode 4/4 : Se défendre

Jeudi 13 octobre 2022 (première diffusion le jeudi 10 décembre 2020)

Interroger la lutte contre le viol, émergé dans les années 70, et penser, comme cela a été fait dès les prémices de cette lutte féministe, des alternatives au système pénal et carcéral.

Depuis les années 70, le viol est devenu un sujet féministe, et politique à part entière. La loi reconnaît le viol comme un crime. Pourtant, seulement 1/10e des plaintes aboutit à une condamnation, et la correctionnalisation, la requalification des viols en “agressions sexuelles” est légion.

Les failles de la justice en matière de lutte contre les violences sexuelles sont régulièrement dénoncées, comme le précise Marcia Burnier “La justice a une vision du viol complètement déconnectée de la réalité et arrive très peu à punir. 1% des violeurs vont en prison, ça laisse quand même 99% de victimes qui n’obtiennent pas la réparation via le processus judiciaire.” et Mathilde Forget rajoute “En fait, mon intimité n’a jamais été protégée jusqu’ici. Et maintenant, qu’on va le condamner, lui, on va faire ça caché. Je ne comprends pas le projet.”

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