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« Les choses importantes à savoir sur la neurobiologie du Trauma »

mars 5th, 2025 | Publié par crisostome dans PSYCHOTRAUMA | PSYCHOTRAUMATISME | TRAUMA

Le document « Important Things to Get Right About the ‘Neurobiology of Trauma‘ » est une série de bulletins de formation rédigée par Jim Hopper, avec des contributions de Kimberly A. Lonsway et Joanne Archambault. Il est publié par End Violence Against Women International (EVAWI) et se concentre sur la compréhension des aspects neurobiologiques du trauma, en particulier dans le contexte des agressions sexuelles.

1. Les bénéfices de comprendre la science (Partie 1)

  •  Le concept de « neurobiologie du traumatisme » est une synthèse de diverses recherches en neurosciences qui étudient comment le stress – qu’il soit modéré ou traumatique – influence le fonctionnement du cerveau. La neurobiologie du trauma combine plusieurs branches des sciences du cerveau pour expliquer les réponses courantes des victimes pendant et après une agression sexuelle. Il est important de comprendre que le terme « neurobiologie du trauma » est souvent utilisé de manière simplifiée et ne couvre pas toute la recherche scientifique sur le sujet.
  • Ce cadre aide les professionnels à avoir des attentes réalistes quant aux réponses des victimes d’agressions sexuelles.
  •  Connaître ces mécanismes permet d’écouter plus attentivement, de poser des questions ouvertes et d’éviter d’imposer des interprétations erronées sur le comportement individuel des survivants (Écoute Perceptive : Permet de mieux interpréter les récits des victimes, en reconnaissant les indicateurs de réponses de gel, de comportements habituels, et de dissociation) rappelant que chaque réaction reste unique.

2. Réponses des victimes pendant l’agression (Partie 2)

  • Plutôt que d’adhérer au schéma simpliste « fight or flight », l’article souligne que la majorité des victimes réagissent par des réflexes et des habitudes automatiques. Les réponses pendant une agression sexuelle sont souvent des réflexes de survie et des comportements habituels, plutôt que des choix rationnels.
  • Il détaille plusieurs réactions de survie :
    • le gel (freezing) : une inhibition brève et automatique du mouvement dès que le danger est perçu.
    • L’immobilité tonique et l’immobilité effondrée : des réponses plus marquées où, soit les muscles se raidirent, soit le corps perd toute tension, pouvant aller jusqu’à une sensation d’évanouissement.
    • La dissociation : un détachement involontaire des sensations physiques et émotionnelles pour atténuer la douleur du traumatisme.
  • Les comportements habituels, eux, sont souvent basés sur des expériences antérieures, comme des réponses passives apprises pour éviter les conflits.
  • L’article insiste sur le rôle de la « circuits de défense » du cerveau qui, en situation extrême, prend le dessus sur la pensée rationnelle (préfrontal cortex).
  • Même si des substances comme la noradrénaline, le cortisol, les opioïdes endogènes et l’oxytocine participent à ces réponses, il est préférable de penser en termes de circuits neuronaux plutôt que d’attribuer un comportement à une molécule spécifique.

3. Processus de mémoire (Partie 3)

  • Le document examine comment le stress et le traumatisme influencent l’encodage, le stockage et la récupération des souvenirs.
  • L’attention se focalise sur certains aspects de l’événement (les détails centraux, chargés émotionnellement) alors que les détails périphériques sont souvent moins bien encodés et tendent à disparaître rapidement.
  • Aucune personne ne peut se souvenir de « tout » lors d’un événement traumatique : la mémoire est fonction de l’attention portée et de la signification émotionnelle attribuée au moment de l’événement.
  • Importance des conditions de rappel : un environnement moins stressant et l’utilisation de questions ouvertes (accompagnées de rappels contextuels) peuvent améliorer la récupération d’informations, sans pour autant remettre en cause la fiabilité des souvenirs obtenus lors de rappels ultérieurs.
  • Sommeil et Mémoire : Le sommeil aide à préserver les détails centraux mais pas les détails périphériques; la réduction du stress, que ce soit par le sommeil ou d’autres moyens, améliore le rappel des mémoires.

Conclusion générale
La compréhension approfondie de la neurobiologie du traumatisme permet d’optimiser la manière dont les professionnels interrogent et soutiennent les victimes d’agressions sexuelles. En reconnaissant que les réponses – qu’elles soient automatiques, réflexives ou issues d’habitudes apprises – résultent d’un fonctionnement cérébral modifié par le stress, on peut adapter les techniques d’interrogatoire pour recueillir des informations précises sans imposer d’attentes irréalistes ou stigmatisantes.

Important-Things-to-Get-Right-About-the-Neurobiology-of-Trauma

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